Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
97. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1645 Mai 6
Paris 1645 Mai 6
Ausfertigung: BN Coll. Bal. 172 fol. 231–242. = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept:
AssNat 274 fol. 508–510. Kopien: AE , CP All. 51 fol. 256–259’; AssNat 274 fol. 503–507.
Hoffnung auf Verbleiben d’Avaux’ in Münster. Empfangsbestätigung, Änderung der Verhand-
lungslage durch die von Saint Romain überbrachten Instruktionen, Ermahnung zu selbständi-
gem Handeln. Schwierigkeiten bei der Unterstützung der Interessen der Protestanten, Empfeh-
lung der Hervorhebung der rein weltlichen Forderungen. Spanische Antwort auf die französi-
sche Proposition Ia; Tadel der Mediatoren für die französischen Friedensbedingungen; Beto-
nung des Bemühens Frankreichs um einen Frieden, nicht um einen Waffenstillstand; Untaug-
lichkeit des Rückgriffes auf den Frieden von Vervins. Verteilung des Verdienstes an der
Freilassung des Kurfürsten von Trier; Prüfung der kaiserlichen Bewilligung der Beratung der
Reichsstände in Kurien; Deutung der kaiserlichen Bereitschaft zu Verhandlungen mit Hessen-
Kassel als einen großen Erfolg für die Landgräfin. Unangenehmes Drängen der hessen-
kasselischen Vertreter in Religionsangelegenheiten. Überprüfung der Klagen über Turennes
Maßnahmen gegen die Katholiken in Württemberg und Speyer. Angebote eines Mainzer
Sekretärs. Erläuterung der französischen Drohung mit Ablehnung der päpstlichen Friedensver-
mittlung . Verweisung des Pfalzgrafen Eduard aus Frankreich. Aufbruch Longuevilles; Nachfol-
ger für Brasset; Einzelvollmacht für Servien bei Abreise d’Avaux’.
Bien que je doibve appréhender et j’oze dire croire que l’un de vous,
Messieurs, se sera mis en chemin pour revenir en France avant que cette
lettre vous soit rendue, je ne laisse de la vous escrire en commun, me
voullant flatter, que touché du bien public et du désir de plaire à Sa Majesté
vous vous serez parfaictement réunis, à quoy mesme la résolution de
revenir prise par l’un aura peu contribuer et avant que l’exécutter aura esté
forcé de s’en départir, et Dieu veuille que j’aye bien rencontré et en l’une et
l’autre de mes pensées, joinct aussy que la lettre à laquelle je fais response,
qui se trouve dattée du 22 e du passé est soubscritte de tous deux. Elle accuse
la réception des dépesches de Sa Majesté dont monsieur de Saint-Romain
estoit le porteur, et elle nous a appris, que ce qu’il vous a fait entendre de
ses intentions vous a fait changer l’advis et la résolution, en laquelle vous
estiez entrez de nous faire part de ce que vous aviez recueilly de l’intention
des plénipotentiaires suédois, estimant que les ordres qu’il vous a portez
changent la face des affaires et vous obligent d’aller à Osnabrug les trouver
pour entrer en nouvelle conférence avec eux. A mesure qu’on loue ce que
vous faictes |:on blâme ce que vous voulez retenir:|. Car nous ne sommes
pas si attachez à noz résolutions, que nous ne soyons pour en changer
quand l’on nous fera cognoistre qu’il y en a de meilleures à suivre ce qui ne
se peut faire qu’en nous informant de tout ce que d’autres veullent
|:innouer avec lesquelz nous sommes en alliance:|, joinctz à une mesme
fortune et que nous ne voulions séparer |:que lorsque la raison et la
nécessité du bien de l’Estat nous y contraindra à laquelle comme à une
souveraine loy toutes les autres considérations devront cesser:|, si pourtant
vous persistez en une contraire résolution vous n’en serez pas blasmez
d’entrer en la nostre ou de demeurer ferme en la vostre, cela est remis à
vostre prudence.
La mesme vous fait pénétrer |:que le point de la religion estant très délicat à
mesnager ayant affaire à des protestans enflez de leurs prospéritéz, dont
pourtant ilz en doivent les meilleurs succez à l’assistance qu’ilz ont eue de
cette couronne, vous auriez peine à les y ranger et d’autant plus qu’ilz
seront secondez des Calvinistes, qui ont une telle haine contre la catholique
que leur fin dernière est de l’opprimer, ce qui vous obligera de vous
relascher en d’autres pointz qui ne concernent que le maintien de leur
liberté, ce que vous avez énoncé en des termes:| qui m’ont fait concevoir
que vous estes entrez en pensée que nous en estions esloignez, sur quoy
j’estime debvoir rappeller vostre mémoire affin qu’elle vous face souvenir,
que bien loing de cela nous le désirons autant qu’eux, et que c’est le seul
moyen d’asseurer la tranquilité publique, que de modérer la trop grande
puissance de l’Empereur, et relever la légitime qui appartient aux princes,
potentatz et membres de l’Empire |:et pour maintenir ceux-cy fermes à
nostre alliance et y en attirer d’autres:|. C’est ce qui vous est remis et en
quoy doibt paroistre l’adresse de voz espritz |:vous prévallant des média-
teurs et vous servant d’aucuns des députez des autres pour maintenir ceux
de mesme profession en cette union qui seule peut establir les affaires au
terme, que nous avons posé:|.
Nous feussions entrez en examen exact de la response des Espagnolz aux
propositions que vous avez avancées, n’estoit que les médiateurs l’ayant
condamné, cela nous doibt suffire et leur faire comprendre combien il
importe pour avancer les affaires, que cette manière de traitter par escrit
soit interrompue.
Sur ce propos je vous diray que |:l’ambassadeur de Venize m’a faict
entendre, que le nunce et l’ambassadeur de la République avoient trouvé
bien rude les termes, dont vous leur aviez parlé quand vous leur avez dit
que la France vouloit garder tout ce qu’elle a conquis:| estimants que
puisque les Espagnolz convenoient qu’il nous falloit laisser quelque chose
|:vous devez leur dire, que nous nous relascherions aussy de nostre costé:|.
Mais il fust bien estonné quand je luy répliquay que vous aviez eu subject
d’en parler de la sorte, et que nous n’avions pas encores assez pour
compenser ce que les autres ont usurpé sur la France, que si je répétois son
discours on luy avoit autrefois dit que l’on se pourroit relascher ce avoit esté
en un tempz auquel on avoit creu que les premières propositions, qui
seroient faictes par noz parties, seroient raisonnables, modérées et confor-
mes à l’estat présent de leurs affaires, mais qu’en ayant fait de peu mesurées,
ilz nous avoient forcez de prendre des résolutions proportionnées à l’estat
des nostres |:que de moy j’ozois toutefois luy dire, que ceux-là vous faisans
entendre ce que pourroient consentir les autres, vous leur feriez aussy
sçavoir ce dont vous pouviez vous satisfaire. Le bruit qu’on sème à
Munster, à Couloigne et ailleurs que monsieur de Longueville ne va que
pour faire une trêve me fut adroitement insinué par ledit ambassadeur, non
pour me l’apprendre, mais pour me pénétrer et ce fut soubz ce terme que la
France voulant porter si haut les affaires devoit songer à une suspension de
peu d’années, sur quoy je luy répliquay „elle veut la paix pourveu qu’elle
soit honorable, seure et avantageuse à elle et à ses alliez“. Ce que vous avez
respondu aux mesmes médiateurs sur ce que l’on met tousjours en avant le
traitté de Vervins est la pure vérité. Vous leur aurez insinué:| les motifz
qu’eurent les Espagnolz et peut-estre n’en eussent-ilz pas esté quittes à si
bon marché, s’ilz ne nous eussent fait appréhender de remettre Calais
aux Anglois, disants que par le traitté de Cateau Cambrésis nous la leur
devions remettre après huict ans, et que leur roy estoit partie et guarand
du traitté à ce regard. Nous ne manquions pas de bonnes raisons pour leur
faire voir l’injustice de leur dire, mais cet offre pouvoit dissoudre l’union
qui les pressoit, et pour ne rien hazarder ont suivy les conseilz, que la
prudence insinua, et ceux que la lassitude de faire la guerre appuyoit
pour peu qu’ilz eussent tardé de vous expliquer les intentions des Impéri-
aux vous auriez eu plus de satisfaction que vous n’en eustes pas. Vous auriez
sceu que l’électeur de Trèves estoit en liberté, plusieurs s’en attribuent la
gloire, le pape puisqu’il prétend que ç’a esté les offices du nonce qui la luy
ont moyennée, la France pour l’en avoir pressé, l’Empereur pour bien faire,
et les Suédois par la victoire de Janikovits. A dire le vray chacun y peut
prendre part, l’Empereur pour n’avoir exercé la dernière rigueur contre un
prince de dignité et avancé en aage, et les autres par les divers offices qu’ilz
ont fait faire en sa faveur, qui ont esté secondez du gain de la bataille.
Du troisiesme article dont les Impériaux sont convenus, que l’occasion m’a
fait changer de lieu et y respondre avant que d’avoir parlé des deux
premiers, je me sens obligé d’avertir vostre prudence, que convenants qu’il
ne sera pas fait de réplique aux propositions par escrit, ilz les demandent
tousjours escrittes, ce qui est esloigné de nostre sentiment par les raisons si
souvent mandées, qu’il me suffist de vous en faire une notte et vous
remettre à ce que vous en avez appris quand ilz accordent, que les députez
des princes qui seront à l’assemblée y auront droict de suffrage |:les
réduisans en trois classes, la première des électeurs, la seconde des princes
et la troisiesme des villes. C’est à vous à examiner avec les intéressez, si cella
les contente bien plus la restriction des députez qui ont composé la diette
de Francfort, car si quelques princes avoient esté privez du droit d’y
comparoistre comme prescriptz, ilz les excluent encores de cette assem-
blée :|. Et comme je n’ay pas assez de cognoissance du fait je m’en remetz à
ce que vous en apprendrez, et Sa Majesté louera la résolution que vous
aurez prise, qui considérerez aussy si l’engagement auquel ilz entrent dans
le quatriesme article |:peut satisfaire les intéressez:|. Et pour le cinquiesme
j’estime, que madame la Langrave a suject de contentement et de remercier
ses alliez, qui luy ont donné ce moyen |:de traitter du pair avec l’Empereur
et d’asseurer sa condition pour l’avenir.
Je m’apperçoy par les discours de Polelme et par les mémoires qu’il me
baille, qu’il prend conseil de noz Huguenotz, et que les députez de cette
Altesse vous donneront bien de la peine, peut-estre ceux qu’elle aura aux
assemblées seront plus modérez. Et voyant que les protestans seront pour
prendre des résolutions qui ne contenteroient pas les Calvinistes, elle
aymera mieux suivre voz conseils que de déférer à ceux des autres, j’en prie
Dieu et que les deux religions se divisent, les princes qui les professent
demeurans unis pour s’opposer aux nouveautez que l’Empereur voudroit
introduire:| de n’en point demander pour l’exécution et validité des traittez
c’est y entrer de bon pied et faire cognoistre qu’ilz ont cognoissance de noz
formes, desquelles il seroit trop périlleux de se départir.
Desjà j’ay satisfait mais en des termes bien précis à ce qui estoit désiré par
monsieur le nonce en faveur des catholiques et ecclésiastiques du duché de
Virtemberg et de la ville de Spire, et j’ay mandé à monsieur de Turenne de
m’envoyer le double du placart duquel on se plaint et des raisons qu’il a
eues de le publier.
Ein Mainzer Sekretär
vorzubringen. Er hat vorgeschlagen, mit Geld die kurmainzischen Friedensge-
sandten zu gewinnen, damit sie uns über die Pläne ihres Herrn und des Kaisers
informieren. Außerdem will er im Domkapitel einige Stimmberechtigte mit
5000 Pistolen bestechen, damit bei der Entscheidung über den Nachfolger
Anselm Casimirs die Wahl auf den Baron Reifenberg
Sicherheit für die Bestechungssumme sein eigenes Schloß Reifenberg an, das wir
ihm nur im Falle seiner Wahl zurückgeben müssen oder wenn er die Summe
zurückzahlt. Schließlich will der Sekretär versuchen, seinen Kurfürsten zur
Annahme einer französischen Pension zu bewegen. Vor einer Beschlußfassung
möchte ich erst Ihre Meinung hören. Ich weiß nicht, wie vertrauenswürdig
dieser Sekretär ist. Reifenberg hat mir vor kurzem geschrieben, ohne ein Wort
über ihn verlauten zu lassen.
Il vous plairra de vous souvenir |:que cy-devant il vous a esté mandé , que la
conduitte du pape nous pourroit nécessiter de rejetter sa méditation et vous
en laisser entendre à monsieur Chigi adoucissant pourtant la chose sur la
confiance qu’on a en luy, affin d’un costé de l’engager tousjours de plus en
plus dans nostre affection, luy important de la fortune de ne point partir du
lieu où il est que le traitté achevé, qui le conduira au cardinalat et qu’il face
entendre au pape nostre mescontentement et qu’elle pouvoit estre nostre
résolution, affin que cella le ramène à son devoir qu’il devienne père
commun, ayme l’Eglise, la grandeur du Saint-Siège sans s’abandonner aux
Espagnols:| lesquelz pour s’advantager ne craignent ny de le perdre de
réputation ny de diminuer le respect qui est deub au Saint-Siège.
De peur qu’on ne mande en Allemagne, et que cela n’y face un mauvais
effect, de l’ordre qui a esté donné au prince palatin Edouart de sortir du
royaume, je me résoudz bien que cette lettre soit desjà assez longue de vous
informer du suject qu’en a eu Sa Majesté. Ç’a esté qu’il s’est marié avec la
princesse Anne de Mantoue sans en avoir obtenu la permission, ce qui
blesseroit et anéantiroit la force de noz loix, qui deffendent telz mariages
avec les estrangers. Si Sa Majesté n’en avoit tesmoigné du ressentiment,
laquelle a fait commander à laditte princesse de demeurer dans sa maison
comme en arrest ny voir personne, la reyne d’Angleterre
grand déplaisir de l’imprudence de son nepveu, lequel selon l’ordre qu’il a
receu partist dès dimanche. Il prend la routte de Hollande.
Le 15 e du courant sans plus différer monsieur le duc de Longueville prendra
celle d’Allemagne et partira de Rheims où le précédent madame d’Orléans
– sa fille, doibt estre béniste abbesse de Saint Pierre.
Il mène avec soy un secrétaire, qui le sera de l’ambassade , lequel arrivé Sa
Majesté entend que monsieur Brasset retourne la servir à la Haye, mesmes
si cette lettre n’estoit rendue qu’à l’un de vous Messieurs, que sans attendre
l’arrivée dudict secrétaire vous faciez partir ledict Brasset, jugeant sa
présence inutile, s’il n’y en demeure que l’un de vous auquel je feray
expédier un pouvoir de traitter seul, pendant que monsieur de Longueville
sera arresté sur les chemins, ce que Sa Majesté a commandé pour lever tout
suject de plaincte ou de scrupule aux Impériaux et Espagnolz, qu’elle eust
permis à l’un de revenir pour interrompre les conférences …