Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
87. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 April 22
Münster 1645 April 22
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 477–481 = Druckvorlage. Duplikat für Mazarin: AE , CP All.
43 fol. 362–368. Kopien: AE , CP All. 46 fol. 392–396’; AE , CP All. 51 fol. 211–214; BN
F. fr. 17897 fol. 77’–81’. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 245–248; Gärtner IV S. 807–815.
Empfang der Instruktionen durch Saint Romain, Abstimmung mit den schwedischen Gesand-
ten über die Proposition II; Schwierigkeiten in der Behandlung der Religionsfragen, Erforder-
nis des Nachgebens gegenüber den Protestanten in den weltlichen Fragen. Konferenz mit den
Mediatoren: Übergabe der spanischen Antwort auf die Proposition Ia, Rechtfertigung der
französischen Forderungen mit dem spanischen Verhalten bei ähnlichen Gelegenheiten; Nach-
geben der Kaiserlichen in sechs Punkten: nach Abschluß eines Verhandlungspunktes Hinterle-
gung der schriftlichen Fassung bei den Mediatoren; Ausübung des Stimmrechtes der Reichsstän-
de durch Beratungen in Kurien; Bereitschaft zu weiteren Verhandlungen über die Freilassung
des Kurfürsten von Trier; Einbeziehung aller Verbündeten in den Vertrag; Bereitschaft zu
Verhandlungen mit den Gesandten von Hessen-Kassel; Verzicht auf die Ratifikation des
Vertrages durch die französischen Stände. Gerüchte um den Auftrag Longuevilles zu Abschluß
eines kurzen Waffenstillstandes. Erneute Verwendung Chigis für die Katholiken in Speyer;
Schutzbriefforderung.
Nous receusmes le 17 de ce mois par monsieur de Saint Romain la despêche
dont vous l’aviés chargé et depuis il nous a fait entendre bien exactement
toutes les choses qui luy ont esté remises en créance, nous avons grand sujet
de nous tenir très obligés par tant de bons avis, ordes et amples informa-
tions sur tout ce qui peut servir à nostre négotiation que nous allons
avancer puisque nous croyons avoir en main suffisamment de quoy le
pouvoir faire, après que nous aurons pris nos ajustemens avec messieurs les
Suédois. A cet effet l’un de nous passera la semaine qui vient à Osnabrug où
rien ne sera obmis pour leur faire comprendre ce qui est des justes
intentions de la Reyne et les porter à y concourir. Nous estimons bien que
ce ne sera pas sans peine ayans de leur costé desjà pris des mesures dont il
sera difficile de les retirer. Mais il faudra mesnager les moiens de nous
accommoder les uns aux autres, que si nous sommes obligés, comme il y a
bien de l’apparence d’en venir à une commune proposition |:par escrit
fondée sur les points généraux, ce sera avec la réserve de se pouvoir
relascher dans le détail:|. C’est à quoy nous avions desjà préparé monsieur
Oxenstiern dans les conférences que nous eusmes l’autre jour icy avec luy,
en luy faisant comprendre adroittement que c’estoit une chose aussi juste et
raisonnable autant pour eux que pour nous. Il seroit maintenant superflu de
vous spécifier tout ce dont nous conférasmes avec luy, puisque nos derniers
ordres nous engagent à nouveau concert. Nous vous dirons seulement que
nous sommes bien aises d’avoir eu à temps de quoy leur parler et qu’ayans
pris un terme assés long pour le faire, il nous en restera encore assés pour
rendre compte à la cour de ce qui se sera passé et d’en recevoir, si besoin
est, les ordres que le cas pourroit requérir.
Nous aurons sur toutes choses un soin très exact et précis d’exécuter ceux
que la piété de la Reyne et la raison nous prescrit en faveur de nostre
religion. Ce qui sera un point très délicat à mesnager comme messieurs les
médiateurs le reconneurent fort bien en la dernière conférence que nous
eusmes il y a trois jours avec eux, estans eux-mesmes demeurés court sur les
expédiens que nous les priasmes de nous en donner pour nous ayder à
parvenir à une si bonne fin, que nous leur fismes connoistre nous estre
principalement à coeur. Nostre considération particulière et dont nous ne
nous expliquasmes pas avec eux |:est sur cela que nous avons d’une part
liaison avec les protestans:| qui n’y seront guères favorables |:et de l’autre
avec des Calvinistes qui ont pour visée d’advantager tant qu’ilz pourront
leur religion:| et quoyque tous deux ne conviennent pas bien ensemble
pour ce qui est du spirituel, l’on a tousjours veu par expérience qu’ils ne
s’entendent que trop quand il est question de déprimer les catholiques
|:pour lesquelz nous voyans prendre l’affirmative, il est à craindre que nous
perdions crédit avec eux, voire qu’ilz s’unissent ensemble et en se séparants
de nous pour l’intérest d’Estat ils facent entre eux un party qui nous
destitueroit d’une grande force:| dans la constitution présente |:que nous ne
sommes pas asseurez de la bonne foy de la maison d’Austriche et de ceux
qui luy adhèrent:| ny dans le progrès du traitté ny dans son exécution.
Nous ne représentons pas cela Monsieur pour nous relascher de la fermeté
qui est deue au maintien et accroissement de nostre religion, car il y faut
travailler puissamment, mais seulement pour vous faire voir qu’il sera
besoin d’y user d’adresse et ne pas donner lieu à nos ennemis d’espérer la
division dans laquelle ils taschent de nous jetter pour en tirer proffit plus
pour leurs intérestz d’Estat que par bonne conscience, la leur se réglant
tousjours sur ceux-là quelque bonne mine qu’ils fassent.
Mais certes Monsieur nous sommes obligés de vous représenter que comme
nous ne pourrons pas entièrement adhérer à tous les sentimens et préten-
sions des protestans d’Allemagne avec lesquels nous sommes alliés sur les
points où la religion se treuvera intéressée, il faudra par nécessité si on veut
ne leur faire pas tout à fait perdre ce qui leur reste d’affection pour la
France essayer de leur complaire dans les autres affaires qui ne regardent
que le temporel et l’Estat pour leur faire obtenir s’il est possible le
restablissement de leurs anciens droits et privilèges. En quoy les princes et
estatz catholiques se trouvent avoir le mesme intérest qu’eux, encores avec
cela aurons-nous beaucoup de peine de conserver parmy eux une créance
approchante de celle que les Suédois y acquièrent par la complaisance qu’ils
apportent à tout ce que les autres désirent, tant pour le spirituel que le
temporel ce qui ne nous donne pas peu de peine.
Le sujet de la venue vers nous de messieurs les médiateurs fut pour nous
apporter l’escrit des Espagnols dont vous aurez la copie cy-jointe qu’ils ont
esté trois semaines entières à estendre sur trois fueilles de papier. Vous
verrés que ce sont plustost justifications que moyens solides de traitter.
Nous dismes tant et de si fortes raisons à ces messieurs-là que nous leur
fismes voir que la force de la justice est pour nous, que si les Espagnols
parlent de rendre ce n’est qu’un effet de leurs disgrâces et que nous avons
tout sujet de vouloir retenir. Ils nous alléguèrent le raisonnement de ceux-là
qu’il est de la justice et de la conscience du Roy de maintenir l’observation
des traittés solemnellement faits et jurés par ses prédécesseurs.
Nous respondismes que si cela estoit raisonnable et que s’il falloit demeurer
dans l’exécution des anciens traittés par lesquels les Espagnols ayant eu le
sort des armes favorables avoient retenu toutes leurs conquestes et mesmes
obligé nos Roys de renoncer à des droits légitimes qui n’avoient point esté
controversés pendant la guerre, qu’il estoit bien plus juste suivant aujour-
d’huy l’exemple qu’ils nous avoient donné que la France conservast ce qu’il
avoit plu à Dieu de remettre entre ses mains pour la desdommager de ses
pertes passées. Mais quand il n’y auroit point de traitté à considérer pour
cet effet que celuy de Vervins qu’ils allèguent tousjours pour nous convier à
rendre tout comme ils disent avoir fait alors que le roy Henry le Grand se
réserva toutes ses prétensions sur la Navarre, que tout le monde sçait estre
si justes et si claires et que ce fut luy qui acheta bien chèrement la paix
puisque pour quatre ou cinq places qui luy furent rendues, il voulut bien
perdre les conjonctures favorables qui se présentoient pour luy faire avoir
raison de tous les torts qui avoient esté faits à ses prédécesseurs. Et qu’il n’y
a personne qui ne sçache que ce fust plustost la crainte de l’union qui avoit
esté faitte entre Sa Majesté la reyne d’Angleterre et Messieurs les Estats des
Provinces-Unies jointe à la vieillesse de Philippes II et au bas âge de son
successeur qui contraignit les Espagnols de se départir en ce rencontre de
leurs anciennes maximes qu’aucune bonne volonté qu’ils eussent pour la
France ny pour le public.
Après cela ils vinrent au fait des Impériaux et plusieurs discours s’estans
passés de part et d’autre ils nous dirent enfin que ceux-là demeuroient
d’accord des six points ensuivans en exécution de la proposition et instance
que nous avons faite dans les conférences précédentes pour la pluspart des
choses qu’ils contiennent
Ein schriftlicher Aufsatz dieser Punkte, datiert auf den 19. April 1645, findet sich in AE , CP
All. 51 fol. 200–200’: Poinctz desquelz messieurs les médiateurs nous ont raporté que
messieurs les plénipotentiaires de l’Empereur demeurent d’accord; weitere Kopie in AE ,
CP All. 46 fol. 371–372’ (Druck: Nég. secr. I S. 341). Diese Zugeständnisse wurden später
von den Kaiserlichen widerrufen (vgl. nr. 111).
soustenir son opinion, mais seulement pour donner sa demande affin qu’il
n’y arrive point de variation soit par prétexte de défaut de mémoire ou
autrement, sur laquelle demande il sera traitté et l’accord fait, l’article
arresté sera remis paraphé en dépost entre les mains de messieurs les
médiateurs comme chose faitte sur laquelle il n’y aura plus rien à dire et
pour en former un article du traitté général. Que lesdits Impériaux
demeurent d’accord que tous les députés qui seront présens à l’assemblée
de Munster auront leur droit de suffrage dans les propositions qui seront
faittes pour la paix et que les délibérations se feront entre eux comme dans
les diettes à sçavoir par le collège électoral, celuy des princes et celuy des
villes, chacun séparément, lesquels collèges ils entendent estre composés
des députés qui ont esté jusques icy à Francfort et qui viendront pour cet
effet en cette ville. Que sur la liberté de monsieur l’électeur de Trèves ils
persistent en leur response, que néantmoins ils demeurent d’accord de
traitter cette affaire la première lorsqu’on entrera plus avant en matière.
Que les alliés et adhérens seront exprimés sous le nom général et collectif,
que néantmoins les intérestz d’un chacun en particulier seront démêlés
pendant le traitté et résolus par des articles séparés et à la fin tous lesdits
alliés et adhérens seront encore exprimés généralement et particulièrement
pour estre spécialement compris dans le traitté.
Que pour madame la landgrave de Hesse lesdits Impériaux entendent de
traitter avec ses plénipotentiaires soit immédiatement ou par le moyen des
ambassadeurs de France, leur commission leur donnant pouvoir de traitter
avec eux et qu’ils en ont un ordre particulier par leurs instructions. Que
pour la seureté du traitté ils ne demanderont que les formes et clauses
ordinaires et partiquées qui sont la vérification des parlemens sur ce que
nous avons représenté, comme desjà nous le vous avons mandé par une de
nos précédentes qu’on n’avoit point accoustumé d’assembler les estatz
pour les traittés de paix.
Nous avons remarqué dans l’entretien avec messieurs les médiateurs et
nous sçavons qu’il se dit vulgairement dans cette assemblée que la venue icy
de monsieur de Longueville ne seroit qu’avec commission de traitter d’une
trefve à courtes années et que c’est à quoy se réduira toute cette négotiation
sans plus parler de paix. L’on nous a mesme dit que les dernières gazettes
imprimées à Cologne en parlent de la sorte, ce qui est à vous en dire le vray
assés estrange et fascheux.
Monsieur le nunce nous a derechef requis de vous escrire sur ce qu’il nous a
fait entendre que les ecclésiastiques du duché de Wirtemberg et ceux du
chapitre de Spire sont en appréhension du peu d’effet des lettres du Roy,
sauvegardes et ordres envoiés en leur faveur à monsieur le mareschal de
Turenne et qu’il n’auroit pas mesmes voulu donner un acte de leur
réception avec quelques autres propos que nous ne pouvons croire avoir
esté par luy tenus sur la facilité d’obtenir en cour semblables expéditions.
Ledit sieur nunce estimeroit qu’une bonne recharge tant sur ces deux
points que sur celuy du soulagement des foulles dont s’est plainte la
chambre impériale de Spire et sur la déclaration par luy faitte pour le
restablissement de la religion prétendue réformée à l’exclusion, en beau-
coup de lieux, de la catholique sera bien nécessaire. Nous vous supplions
très humblement de tenir la main à ce qu’il y soit pourveu selon qu’il sera
jugé convenir pour le maintien de la justice et de l’autorité de Sa Majesté.
Der Nuntius brachte auch die Bitte des Grafen Reckheim
vor.