Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
59. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 März 18
Münster 1645 März 18
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 347–350 = Druckvorlage
März 29. Kopien: AE , CP All. 43 fol. 254–259’; AE , CP All. 50 fol. 365–369’; BN F. fr.
17897 fol. 59–62’.
Regelung des Empfangs der Visiten. Mängel in der erneuerten Vollmacht der Spanier; ihre
voreilige Verteidigung durch den venezianischen Botschafter in Paris; verdächtige Verzögerung
der Verhandlungen mit Hilfe dieser Vollmachtfrage. Aufschub der Stellungnahme zur kaiserli-
chen Antwort auf die Propostion Ia bis zur Unterredung mit den Schweden; Abwarten der
Stellungnahme Hessen-Kassels. Anreise weiterer reichsständischer Gesandter. Folgen der
Schlacht bei Jankau: engerer Anschluß der katholischen Stände an Frankreich und somit
Stärkung der katholischen Sache. Nachrichten von franzosenfreundlicher Haltung des
Papstes. Dementierung der Gerüchte um eine italienische Liga durch Contarini. Dankbarkeit
der Generalstaaten und des Prinzen von Oranien wegen der protokollarischen Zugeständnisse;
Befürchtung negativer Folgen aus der Rede d’Estrades’ gegen eine Beteiligung am schwedisch-
dänischen Krieg; diesbezügliche Klagen Rosenhanes und der schwedischen Vertreter in Paris;
Erfordernis genauer Instruktionen zur Entkräftigung ihrer Beschwerden; Bereitschaft Schwe-
dens zum Abschluß mit Dänemark angesichts des holländischen Drängens auf Kriegsteilnah-
me .
Nous avons veu par vostre despêche du 4 e ce qui est de la volonté de la
Reyne pour nostre conduitte au sujet des visites des députez des princes et
républiques de l’Empire à quoy nous nous conformerons. Que si néant-
moins moy Servien qui n’ay point eu l’honneur d’estre entendu pendant la
poursuite desditz ordres, trouve quelque inconvénient à craindre pour le
seul intérest de la dignité du Roy et que sur cela je prenne la liberté de faire
mes remonstrances pour demander une explication plus grande des inten-
tions de Sa Majesté, je me prometz qu’elle ne l’aura pas désagréable,
puisque ce sera sans retarder l’exécution de tout ce qui nous est commandé
dans ce qui ne reçoit point d’ambiguïté.
Nous vous avons rendu compte par la despêche que vous a portée le
courrier Héron de tout ce qui s’est passé en la communication du nouveau
pouvoir des Espagnolz et des défautz qui s’y sont trouvés. |:Le soin que
monsieur l’ambassadeur de Venise:| s’est donné de vous en faire voir la
copie en taschant d’en excuser les manquemens a esté une diligence
prévenante, à laquelle il pouvoit bien croire que vous ne déféreriés guères
avant que d’estre plus précisément informé de ce qui se seroit fait icy. Et si
nous ne voulions interpréter son intention en la meilleure part, nous
aurions sujet de nous estonner d’un tel office rendu |:au mesme temps que
son collègue nous disoit icy avec monsieur le nonce en termes de confiance
que cette contravention aux choses convenues par leur entremise les avoit
scandalisez:|, que plusieurs jours avant la communication des pouvoirs ilz
en avoient eux-mesmes escrit en Espagne. Nous ne nous sommes point
encores apperceus de ceux |:que vous avez sceu estre envoyez à Castel
Rodrigo en deux différentes façons et nous ne ferons nul semblant d’en
avoir cognoissance:|. Bien vous dirons-nous que ces variations aussy bien
que le peu de haste qu’on se donne de |:les mettre en veue comme ilz
debvroient faire pour se couvrir du reproche qui retumbe sur eux du
retardement de la négotiation:| peut donner sujet de douter si |:le manque-
ment arrivé en l’autre a esté par la faute du secrettaire comme Sahavedra l’a
voulu donner à entendre:| ou bien par quelque autre dessein, ce qui doit
donner sujet de regarder tousjours de plus prez à ce que ces gens-là font.
Que |:s’ilz ont ces deux nouveaux pouvoirs:| il semble qu’ils devroient
d’autant plus se haster de |:les mettre au jour:| que ce que nous avons
|:commencé avec les Impériaux leur peut donner de la jalousie et crainte
que la négotiation s’avance de ce costé-là:| en qouy derechef leur retarde-
ment pourroit causer soubçon de quelque dessein.
Vous aurés veu Monsieur par nostre seconde lettre du précédent ordinaire
la response des Impériaux à nostre escrit, mais nous ne vous en dirons pas
encores par celle-cy noz sentimens d’autant que nous désirons sçavoir
auparavant ceux des ministres de Suède qui ne nous ont encores rien fait
dire sur la communication que nous en avons donnée au résident qui est
icy. Ils attendent aussy bien que nous, comme il est probable que les
députez de madame la langrave de Hesse à qui nous en avons aussy fait part
en aient conféré avec leurs collègues d’Osnaburg.
Cependant plusieurs députez d’Allemagne comme de Nuremberg et Ulm,
du marquis de Culambacht, de l’évesque de Bamberg, des princes convoc-
quez du cercle de Franconie et du duc de Wirtemberg
Die Gesandten des fränkischen Kreises (Göbel, Müller, Ölhafen) waren am 15. März in
Münster angekommen; ab Frankfurt waren sie gemeinsam mit den württembergischen und
Ulmer Gesandten gereist ( Dietz S. 128). Vertreter Ulms war Dr. Sebastian Otto (1607–1678),
seit 1644 Syndikus der Stadt ( Gansslen ) ; Württemberg wurde durch Johannes Konrad
Varnbüler vertreten (1594–1657) ( ADB XXXIX S. 496 ).
confirmans par leurs présences ce qu’ilz nous avoient par leurs lettres fait
cognestre de leurs bonnes dispositions. Que si ce que l’on escrit de divers
endroitz de la deffaitte de l’armée impériale et de Bavières par monsieur
Torstenson
Die kaiserliche Armee unter Hatzfeld, verstärkt um Truppen, die aus Ungarn unter Götz und
unter van Werth aus Bayern herangezogen worden waren, wurde am 3. März 1645 von
Torstenson bei Jankau entscheidend geschlagen ( Ruppert S. 80–82, Barthold II S. 504–506);
der ksl. Generalfeldmarschall Johann Gf. von Götz (geb. 1599) kam bei der Schlacht ums
Leben ( ADB IX S. 510f. ).
assemblée pour donner loy et mouvement selon son gré aux Allemans qui
agiront en celle-cy ne sera pas moins reculé et en mauvais estat que le reste
de ses affaires, et cela devra donner |:suject aux princes catoliques d’ Alle-
magne de penser d’autant plus sérieusement à se raprocher de la France:|
comme nous voyons par ce qu’il vous a pieu de nous en toucher en passant
qu’ils pourroient estre disposez d’en venir là et à faire ainsy tout de bon ce
que peut-estre ilz ne faisoient que |:par addresse ou autrement pour nous
mettre en deffiance envers les Suédois et protestans:| à quoy si d’un costé il
y a bien à prendre garde dans la conjoncture présente |:que la guerre est
encore en sa force et vigueur:|, de l’autre c’est une visée très digne de la
prévoiance et piété de Leurs Majestez |:de songer aux moyens d’asseurer
nostre religion et de gaigner d’aucthorité dans l’Empire par le moyen de
ceux qui la professent et y rendre moindre celle des protestans:|.
Nous avons eu par deux despêches de monsieur de Grémonville le mesme
advis que vous nous donnés du favorable acceuil qu’il a receu du pape et des
bonnes dispositions qu’il a rencontrées en Sa Sainteté de quoy certainement
il y a à louer Dieu et de croire ensuitte que c’est un effet de l’estat florissant
où se trouve la France, du respect que tout le monde porte à la Reyne et de
la prudente et généreuse conduitte de son conseil.
|:La dissipation de ces bruicts de ligue en Italie se peut dire:| un autre effet
de la connoissance qu’ont ceux que l’on y vouloit engager de la pureté des
intentions de Leurs Majestez. |:Monsieur Contarini nous a par diverses fois
protesté par ordre de sa République qu’elle n’y avoit jamais songé, ceux qui
comme elle agiront avec prudence dans l’Italie ne seront pas facilement
engagez dans une faction contre:| Leurs Majestez puisqu’elles ne désirent
rien que ce qui est de leur bien et conservation.
Messieurs les Estatz nous ont tesmoigné par leurs lettres de grandz
ressentimens de l’obligation qu’ils ont à la Reyne pour la grâce que Sa
Majesté leur a faitte au regard du traittement de leurs ambassadeurs.
Monsieur le prince d’Orange les a secondées des siennes en termes pareilz.
Cette démonstration à la vérité ne se pouvoit faire plus à propos pour
ramener les espritz de ces peuples-là que les artifices des ennemis |:ou la
foiblesse de ceux d’entre eux qui n’ont pas les intentions si droictes ni si
bien mesurées qu’il seroit à désirer tiroient à quelque deffectuosité:|.
Monsieur d’Estrades a bien mis à profit la diligence dont nous avons usé
pour luy donner noz advis de ce qu’il y avoit à faire en ce sujet pour le
contentement de ces messieurs-là selon que vous l’aviés remis à les
attendre. Il nous a envoyé copie d’un discours qu’il leur a fait pour les
destourner de l’engagement où la province de Holande voudroit que l’Estat
entrast contre le roy de Dannemarch. Nous considérons bien les grandes
raisons qu’il a eues de leur parler fortement, affin qu’un tel dessein ne
nuisist point à ce qu’il concertoit avec monsieur le prince d’Oranges, mais
nous voyons d’autre part que les Suédois se sentiront touchez par une
opposition de cette nature à l’exécution d’un traitté d’entre eux et Mes-
sieurs les Estatz et de ce qu’en voulant mettre en deue considération
l’intérest de la France il leur semble qu’il a pris l’affirmative d’un ton assés
haut pour le roy de Dannemarch. Nous nous attendons bien d’avoir
là-dessus de grosses plaintes de leur part et le résident de Suède qui est icy
s’en laisse desjà assez entendre quoyqu’il n’ait pas encores eu d’ordre de
nous en parler. Messieurs Grotius et Cérisantes ne s’en tairont pas aussy
sans doutte par delà mais nous espérons que leurs plaintes vous donneront
moien de leur apprendre les raisons qu’ont eues les ministres du Roy et que
l’aiant suffisamment persuadé vous le pourrés faire agir auprès des ambassa-
deurs qui sont de deçà et en Suède mesme pour prévenir toute sorte de
mescontentement. Il ne nous importe pas peu Monsieur d’estre
promptement instruitz des sentimens de la cour là-dessus affin qu’en
conformité d’iceux nous puissions respondre à ce qui nous en sera dit |:et
satisfaire des gens qui sont soupçonneux:|. Ce n’est pas aussy que nous ne
leur puissions remonstrer combien il est fascheux que la guerre de
Dannemarck entreprise sans nostre sceu aiant desjà interrompu les affaires
de la paix et de la guerre en Allemagne, nous apporte encores du trouble et
du préjudice en celle de Flandres et que quand toutes les forces de ce
pays-là viendront à nous tomber sur les bras il nous sera malaisé d’agir du
costé de l’Allemagne avec la vigueur qu’on a fait jusques icy et à laquelle on
s’estoit préparé pour cette campagne. Mais tout cella ne servira qu’à nous
deffendre légèrement des reproches que nous sçavons qu’ils nous préparent
jusques à ce que vous nous aiés donné moien de leur parler avec plus de
fondement, c’est-à-dire sur les ordres qu’il plaira à Sa Majesté nous donner
pour ce sujet.
Les Suédois monstrent avoir bonne opinion de l’accomodement des affaires
de Dannemarck et que cette démonstration de la province de Hollande n’y
aidera pas peu. Nous ne douttons aussy nullement que monsieur de La
Tuillerie ne mette à profit la conoissance qu’il en aura pour haster la
conclusion du traitté estant tousjours meilleur que l’apparence simple de
l’engagement de la Hollande serve à une si bonne fin que d’en venir a l’effet
qui pourroit avoir de fascheuses suites …