Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
58. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1645 März 18
Paris 1645 März 18
Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 109–116 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 50 fol.
359–361’; AssNat 274 fol. 344–346’. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 65–67; Gärtner IV S.
609–618.
Aufschub der Stellungnahme des Königs zu den Auseinandersetzungen der Gesandten wegen der
Auslieferung der Proposition; Kritik an der Einbeziehung der Mediatoren und Rosenhanes.
Widerspruch zwischen der Forderung der Schweden nach paritätischer Besetzung des Kurkol-
legs , des Reichskammergerichts und des Reichshofrats als Mittel der Friedenssicherung und dem
französischen Ziel des Ausgleichs unter den Konfessionen und der gleichzeitigen Stärkung
Frankreichs; Rechtfertigung der Zusammenarbeit Frankreichs mit Protestanten; kein Zweifel
am Friedenswillen der Schweden; Interesse Salvius’ an der Verlängerung der Verhandlungen
zur Fernhaltung J. Oxenstiernas vom Hof; Bündnis mit allen Reichsständen und Plätze im
Reich für die Kronen als Mittel der Friedenssicherung; Vertrauenswürdigkeit der Auskünfte der
Schweden über ihre Verhandlungen mit Peschwitz. England: außenpolitische Lähmung des
Königs wie des Parlamentes; Nachrichten von den Verhandlungen beider Parteien miteinan-
der ; weiterbestehende Verdachtsgründe für die schwedischen Kontakte mit dem Parlament.
Heirat des Königs von Polen. Eventuelle Lösung für die Quartierfrage in Ostfriesland.
Ankündigung neuer Weisungen zum Verhalten gegenüber den Spaniern. Lob der Maßnahmen
in den protokollarischen Fragen. Verurteilung des Vorgehens Turennes in Speyer.
Je suis persuadé par mes propres souffrances, que vous souffrez beaucoup,
l’estime que j’ay pour vous me donne ce mouvement |:il passe jusques à
vous condamner, après vous avoir plaint de voz divisions:|, elles ont esté la
matière de l’entretien de divers conseilz, et pleust à Dieu qu’elles ne
l’eussent point esté du vulgaire qui trop imprudemment s’en sera donné la
liberté de vous blasmer. Il est remis à Sa Majesté de prononcer sur voz
plainctes respectives, nul n’a ozé s’entremettre d’en donner son jugement et
elle différera de donner le sien affin de l’asseoir avec plus de certitude, ou
pour se flatter que vous faisants justice l’un à l’autre vous luy en osterez le
suject. Se je croyois que ce fust une action que vous peussiez entreprendre,
que vous eussiez la volonté et la force de la faire durer je me mettrois à
genoux devant vous pour vous en conjurer et j’aurois bien des raisons à
avancer qui certes debvroient vaincre voz ressentimens. Jamais le vers du
poète ne sçauroit mieux estre appliqué, vostre vertu est cognue et vostre
capacité à surmonter les autres il ne vous reste qu’à faire ce dernier effort de
vous surmonter vous-mesme. Si vous vous fussiez contentez d’escrire en
vostre lettre commune les raisons dont l’un de vous estoit persuadé qu’il y
avoit nécessité de surceoir à donner la proposition que vous aviez commu-
niqué aux Suédois, l’autre celles qui luy sembloient opposées, et attendre
avec modération l’ordre de la court, vous auriez satisfait Sa Majesté. Ce
n’est pas qu’elle ne juge que cette proposition estant toute saincte et utile il
y avoit nécessité de la bailler, mais vous ayant donné la liberté d’y changer
et d’y diminuer elle ne se fust point tant offensée de retardement. Ce n’est
pas la contrariété de voz avis qui fasche, mais bien que l’un de vous |:se soit
uni avec les médiateurs pour forcer l’autre à consentir à son oppinion:| et
que sur la plaincte qu’en a formé le résident suédois, l’autre ayt passé à
applaudir et à nourrir son ressentiment . J’interompz mes pensées ce que je
dirois doibt estre remis à une autre saison, et attendant que la dernière
résolution soit formée je ne lairray de parcourir les poinctz contenus en
vostre dépesche du 3 e de ce mois qui me fust rendue le 10 ensuivant.
J’y ay remarqué comme les Suédois |:pour establir et eslever le parti
protestant essayent d’insinuer que la seureté de la paix est attachée à
esgaller deux partis et les faire opposer au gouvernement politic parce qu’ilz
le seront en la religion, qu’il faut partant partager le collège électoral, la
chambre Impérialle de Spire, mesmes le conseil aulique de l’Empereur:| si
cela est faisable et aussy facile qu’ilz le présupposent je vous en laisse le
jugement. Mais Messieurs leurs desseingz vous estant cognus en ce poinct
comme en divers autres ce vous estoit un motif à vous unir voyant combien
de difficultés vous auriez à combattre pour persuader à l’ennemy de
consentir à des conditions de paix justes, et aux alliez à se départir de celles
qu’ilz ne le sont pas et qui seroient un empeschement formel à la conclurre.
|:En un poinct nous concourrons avec les Suédois, mais non pas au
moyen:|, d’affoiblir la trop grande puissance de la maison d’Austriche,
d’establir la liberté des princes de l’Empire, |:ç’a bien esté le motif de nostre
union et de la guerre, mais d’y parvenir en eslevant les protestans, en
diminuant les catholiques, c’est en quoy nous ne concourrons pas et au
contraire nostre but doit estre d’aimer catholiques et protestans pour
deffendre leur liberté et appuier ce qui est juste pour un chacun sans
distinction de religion:|, mais tousjours deffendre et accroistre la nostre et
ne se laisser emporter à l’affoiblir par une crainte peu establie |:qu’estre
catholique c’est estre deppendant des Espagnolz:|. On a veu cette maxime
receue et appuyée et il faut la faire changer et l’anéantir faisant comprendre
aux catholiques, que quand nous avons aymé les protestanz, ce n’a pas esté
en tant que protestantz, mais comme princes opposez à l’Empereur, duquel
la trop grande auctorité nous estoit justement suspecte pour le moyen qu’il
luy acquéroit d’estouffer la liberté des princes et de s’en rendre le maistre
de l’Empire duquel il ne doibt estre que le chef assujetty aux loix et aux
constitutions qu’il ne peut ny ne doibt enfraindre. Et comme la plus
certaine preuve des intentions des hommes se prend des effectz après ceux
que vous avez veus des Suédois, c’est les voulloir blasmer sans aucun juste
fondement que de leur imputer qu’ilz ne veuillent pas |:la paix et vostre
jugement doit prévaloir au-dessus de celuy de monsieur Contarini:|, il n’y
auroit qu’une chose à craindre et qui ne sera pas chachée à voz prudences
|:qu’ilz la veullent à la vérité, mais soubz des conditions impossibles:|, ce
qui seroit bien aussy mauvais que s’ilz estoient esloignez par un désir de
continuer la guerre, et il y a lieu d’en craindre quelque chose |:par les
propositons qui vous ont esté faictes et fortement débatues par monsieur
Salvius:| ce qui fait remarquer qu’il a estudié des raisons pour soustenir ce
qu’il a médité et dont vous aurez bien de la peine de le retirer.
|:Le désir raisonnable qui se remarque au baron Oxenstiern de conclurre
vistement à quoy les intérestz publicz et les siens l’excitent est un grand
correctif contre l’humeur chaude et violante de son collègue et peut-estre
affecte-t-il sa conduitte pour tenir le filz esloigné du père espérant que
pendant que l’un sera en Allemagne:| l’autre pourroit mourir et qu’on
disposeroit de sa charge |:en faveur de quelqu’un avec lequel il est lié:|, ce
qui seroit difficile si le filz avoit conclu la paix et qu’il feust sur les lieux ce
qui me semble d’autant plus appuyé que l’on ne met point en doubte |:que
ledit Salvius ne soit du parti opposé à celuy du chancellier qui se soustient
par ses grandz services, par sa capacité:| et pour estre puissamment allié,
mais |:pourtant son Brahes fust fait d’art contre son dessein et le sort en
aiant esté tiré par la Reyne:| qui prist l’expédient de l’y mettre fist croire
qu’il estoit tombé où son inclination l’avoit porté.
On a bien remarqué que les Suédois pressez de consentir |:à la ligue que
vous leur avez proposée désirent l’esluder car doubtantz qu’elle se pust faire
c’est ouvrir leur sentiment lequel est bien fondé à en désirer une entre les
couronnes alliées et les princes qui ont suivy le bon parti:|. Mais pour
désirer leur en joindre d’autres ce n’est pas estre esloigné de celle-là, et cette
affaire;sera desbattue en son tempz, et avant que vous ayez les derniers
ordres de la court, nous aurons sur son suject plusieurs de voz dépesches,
c’est une matière délicate, qui peut estre regardée de diverses faces de l’une
de celles qu’il ne faut ny embrasser ny rejetter légèrement, tout ce que peut
la prudence humaine doibt estre employé quand il s’agira d’y prendre
résolution, et sans la consulter on est tout persuadé que l’un des moyens de
tenir l’Empereur ez termes |:de la légitime puissance, d’asseurer la fortune
des princes de l’Empire, c’est que les Suédois et les François aient des places
dans l’Empire, les uns sur la mer et les autres sur le Rhin.
Il eust esté honneste à monsieur Salvius de vous prévenir, vous advertir des
propositions advancées par le nommé Peschvitz:|, c’eust esté un moyen
infaillible de vous lever tout soubçon et à vous persuader |:du jugement
qu’il fait de ce personnage:|. C’est bien pour l’ordinaire les sages qui
concluent les traittez, et ceux qui ont la confiance des princes, mais pour les
commencer des espritz libres y sont bien propres, nul ne veut estre accusé
d’avoir fait faire les premières ouvertures, et ce qui semble avancé par un
homme libre se peut aisément désavouer, et si l’on prend goust à ses
propositions il est aizé de luy en substituer un autre, plus censé avec
pouvoir de négotier.
Ce qu’a fait le nommé Mott escossois de la part des Suédois en Angleterre
est assez divulgué, et le mauvais estat où sont réduictes les affaires de ce
royaume donne lieu de tout appréhender, et de faire aussy ce jugement que
l’un ny l’autre party ne sçauroient faire de grandes choses. |:Le roy n’a point
de vaisseaux pour joindre aux Dannois ny le parlement des moiens pour
assister les Suédois, au contraire et le roy et le parlement auroient besoin
d’estre assistez des estrangers:|. La conférence a esté séparée sans aucun
fruict, le roy a offert de venir à Londres soubz des asseurances raisonnables,
consenty et demandé que tous les gens de guerre de part et d’autre feussent
licentiez à la réserve d’un petit corpz pour garder le prince de Galles à
Oxfort, que les commandemens de la milice seront soubz vingt personnes
choisis, moitié par luy et moitié par eux remis à délibérer des affaires
d’Irlande quand l’Angleterre seroit paciffiée, et pour y establir la paix au
fait de la religion a offert qu’un chacun exerceast la sienne, ou que par un
synode nationnal et qu’on essayeroit de rendre universel conviant les
protestantz de toutte l’Europe d’y députer, les poinctz qui sont controver-
sez entre eux seroient décidez. La chambre basse a rejetté touttes ses
ouvertures, et vous croyez bien |:que les princes catholiques qui souffrent
dans leurs Estatz des protestans ne consentiront pas que leurs subjetz y
comparoissent. Ce seroit former une religion, establir union entre eux et
l’une et l’autre de ces choses sont absolument mauvaises et très dommage-
ables à la religion et à l’Estat:|. Ce que vous ajoustez |:que le chancellier et
Bannier ont eu part aux mouvemens d’Angleterre oblige d’y veiller leurs
actions:| et de mon costé comme vous avez fait du vostre, j’en tiendray
averty monsieur de Sabran |:lequel m’a escrit que ce mesme Escossois a esté
assez caché:| et cela ne diminue pas le soubçon qu’on doibt prendre de son
voyage.
|:Au sujet du mariage de Poulogne je n’ay rien à vous respondre. Nous
n’avons deu refuser d’en faire faire ouverture ny prétendre le persuader,
seulement essayer de proffiter pour le bien public et celuy particulier de la
couronne de Suède, de ce rencontre pour empescher que le Poulonnois ne
se joignist et au roy de Dannemarck et au grand-duc de Moscovie et que
tous ensemble et de concert fissent irruption dans la Suède. Si le chancellier
aura approuvé que monsieur de La Thuillerie en ait faict la proposition, il
l’aura exécutée s’il l’a blasmée il s’en sera abstenu:|. Nous ne sommes
obligez qu’à présentir, qui avons bien préjugé que c’estoit une chose qui ne
pouvoit estre faicte, la constitution des affaires y répugnent |:l’aage des
parties et la différence de religion:|, mais nous avons aussy jugé qu’il
n’estoit pas mauvais de suivre |:l’intention du roy de Poulongne qui luy
donnoit:| lieu de rejetter les ouvertures de guerre qui luy estoient faictes, et
le laissant se flatter dans ses espérances |:nous avons destourné et esludé les
mauvaises résolutions qu’il estoit sur les termes de prendre:|.
Es gibt Anzeichen dafür, daß die Frage der hessen-kasselischen Quartiere in
Ostfriesland befriedigend geregelt wird.
Je vous ay mandé ce qui nous avoit esté dit |:sur le faict des pouvoirs:|.
Nous tenons l’avis de si bonne main que nous ne doubtons point que l’on
n’ayt desjà substitué le |:second au premier et ce que vous aurez à faire au
cas que l’on nous eust imposé:| ou à continuer pour avancer le traitté sera
un des poinctz de la dépesche dont monsieur de Saint Romain sera le
porteur .
|:Ce que vous avez dit à monseigneur l’évesque d’Osnabrug, fait sçavoir au
marquis de Saint Maurice et à l’électeur de Brandebourg, est si conforme à
ce que l’on désiroit:| que vous en avez esté louez et sur la plaincte qui vous
a esté faicte par monseigneur le nonce il m’a esté commandé d’en escrire à
monsieur de Thurenne à quoy j’ay satisfait, je vous informeray du vray et
de ses raisons, mais desjà il passe pour condamné s’il a osté la grande églize
de Spire aux catholiques et intrus en icelle les protestantz ou les Calvinistes,
ce qu’il a publié qu’un chacun pouvoit revenir en son bien, n’a pas receu
une interprétation si sinistre, mais la suitte a donné du dégoust. Il est
homme si politic que je suis surpris qu’il se soit tant oublié, mais il luy faut
réserver une oreille et la voye de se justiffier …