Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
55. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 März 11
Münster 1645 März 11
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 297–304 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 304’:
1645 März 22. Kopien: BN F. fr. 17897 fol. 52–57; AE , CP All. 43 fol. 240–250, datiert
auf 12. März; AE , CP All. 46 fol. 215–221; AE , CP All. 50 fol. 328–330A. Druck: Nég. secr.
II, 2 S. 61–64; Gärtner IV S. 586–597.
Empfangsbestätigung. Schutz der württembergischen Klöster und der Güter Wartenbergs und
Nassaus; Klagen der Geistlichkeit von Speyer; Paß für den Franziskanerprovinzial. Begleitung
Peñarandas durch Frankreich; Beachtung der neuen Regelung für die Passage durch Flandern.
Hessen-kasselische Forderungen nach außerordentlichen Subsidien und nach einer befriedigen-
den Regelung der ostfriesischen Frage. Protokollarische Behandlung der bayerischen Gesandten
nach dem Vorbild der kaiserlichen Vertreter; Empfang ihrer ersten Visite vor den Spaniern;
erste Gespräche mit ihnen ohne konkrete Ergebnisse. Protokollarische Stellung der Vertreter
Portugals: keine Möglichkeit für die Durchsetzung des Ambassadeur-Titels. Paß für den
Marqués de los Vélez. Militärischer Erfolg Spaniens.
Vous aurés occasion de juger par le défaut de noz lettres au précédent
ordinaire que nous correspondons mal au soin très exact que vous prenés
de nous donner des vostres. Mais le courrier Héron n’estant party que le
vendredy au soir, nous nous laissasmes aller assés facilement à remettre
jusques à cejourd’huy de vous donner avis du receu de vostre despêche du
18 février que la continuation de voz mesmes soins rend accompagnée
maintenant de celle du 25. En nous chargeant d’une seconde obligation
nous trouvons aussy que nous vous devons un double remerciement pour
toutes les expéditions qu’il vous a pleu joindre tant à l’une qu’à l’autre, soit
en faveur de monsieur le comte de Nassau, de monsieur l’évesque d’ Osna-
brug ou des ecclésiastiques de Suabe. Nous ne doutons point que monsei-
gneur le nunce que vous avés par delà ne vous ayt parlé comme nous a fait
celuy qui est icy avec beaucoup de ressentiment de la protection que la
piété du Roy et de la Reyne veut prendre de ces bonnes gens-là. Mais ceux
de Spire nous ont escrit une lettre sur le pitoiable estat où ils disent se
trouver et qui estant tel comme ils le représentent, ce seroit une action très
digne de la mesme piété de Leurs Majestez de faire donner ordre à leur
soulagement et conservation. Pour ce qui est des susdits comte et évesque,
si de nostre part nous leur avons fait valoir la grâce qu’ils reçoivent de Leurs
Majestez ilz n’ont pas manqué de la leur à nous tesmoigner les obligations
dont ilz se confessent hautement leurs redevables. Nous tascherons dans les
rencontres d’en tirer fruit pour le service de Leurs Majestez. Les personnes
qui ont par leur naissance une générosité naturelle, se pouvant rendre plus
faciles que d’autres en des occasions où l’intérest de leurs maistres et
supérieurs non plus que leur honneur propre ne courent point risque de
pâtir.
Les considérations que vous nous avez fait entendre sur le reffus du
passeport pour le provincial des récoletz sont fondées sur une prévoyance
très juste et s’il nous est permis de le dire |:nous estimons que c’est encore
beaucoup dans l’estat présant de la guerre de rendre le passage facille par la
France pour aller en des pais neutres à beaucoup de religieux que leur
simplicité, leur attachement et l’artifice des ennemis peut faire parler plus
qu’il ne conviendroit:|.
Nous joignons nostre estonnement au vostre sur la presse qu’on vous a
donnée de despêcher un gentilhomme pour la conduitte du comte de
Peñaranda qui fera tout d’une main celle du marquis de Grana. Nous avons
encores eu occasion pour ce dernier de faire connestre à monsieur le nunce
Chigy que son intercession a porté coup. La rencontre que monsieur de
Saint Romain a eue à Bruxelles donne lieu à l’establissement d’un ordre où
nous croyons avec vous qu’il n’y a pas sujet de trouver à redire, au contraire
il y en aura plus de seureté pour noz passagers qui ont souvent esté mal
traittés par la campagne. Nous avons commencé par le courrier Héron à
l’advertir de se présenter au gouverneur de la première place des Espagnolz
et nous continuerons de faire le mesme aux autres que nous aurons à
despêcher. Le filz de monsieur la baron de Rorté qui a suivi de près ledit
courrier par l’ordre et pour les affaires de la charge commise à son père en a
aussy eu avis. Nous ne luy avons baillé qu’une lettre
madame la langrave de Hesse nous pressèrent fort tant pour représenter la
nécessité où elle est d’estre assistée d’un subside extraordinaire que pour
|:estre appuiée du nom et de l’aucthorité de Leurs Majestez dans la
proposition d’un expédient dont elle s’est confidemment ouvert pour
mettre quelque relasche en l’affaire d’Oostfrise, affin que:| ses armes ne
soient point diverties d’agir cest esté pour la cause commune et spéciale-
ment aussy pour le service de Leurs Majestez. Nous en avons escrit en
mesme temps à monsieur d’Estrades
faire gouster à monsieur le prince d’Orenge cette proposition comme si elle
venoit de nous seuls à qui il:| desplaist infiniment de voir que ce qui se
passe à La Haye en cette affaire mette les choses au hazard de tomber dans
les extrémités dont laditte dame et tous ses ministres déclarent assés
hautement voulloir plustost courre la risque que de se sousmettre à un
temps précis et déterminé de quitter ce pays-là. Dabei ist zu berücksichtigen,
daß die Landgräfin beschlossen hat, der französischen Armee Infanteristen zu
überlassen. Sie wird jedoch dazu nur bereit sein, wenn man sie in der Frage der
Quartiere unterstützt. Außerdem ist noch die letzte Rate der Subsidien des
letzten Jahres nicht angewiesen. – Es gibt Möglichkeiten zu Truppenaushebun-
gen , doch ist hierzu Bargeld nötig.
Maintenant Monsieur nous avons à vous rendre compte de ce qui s’est
passé entre nous et l’ambassadeur de Bavières en quoy nous avons
punctuellement observé tout ce que vous nous avés prescrit par voz
despêches |:qui a esté de suivre l’exemple de la conduitte des Impériaux
avec luy et de tirer avantage de la favorable démonstration dont Leurs
Majestez se sont résolues d’user envers ledit sieur duc et les autres
eslecteurs par le traictement que nous ferions à leurs ambassadeurs:|. Ayans
donc esté asseurez que celluy-cy le recevroit du comte de Nassau tout tel
qu’il se fait à celuy de Venize, sauf en ce qu’il ne luy a point donné de
l’Excellence ne parlant qu’en tierce personne par le terme de ‘Monsieur le
baron’ à quoy l’autre a pareillement respondu par ‘Monsieur le comte’,
nous en avons usé de mesme et emploié réciprocquement le nom de
‘Monsieur le plénipotentiaire’ en parlant avec le baron de Hazeland qui est
l’ambassadeur en chef, car pour le docteur Krebz son adjoint il nous a
traittés d’Excellence et nous ne luy avons pas donné la main chés nous. Ils
ont observé tout ce qui se devoit à la dignité du Roy en la restitution de la
visitte estans venus chés nous immédiatement après avoir veu monsieur le
nunce et monsieur le comte de Nassau. Ils ont aussy esté fort précis |:à la
convention que nous avions faitte avec eux qu’après nous avoir veuz
conjoinctement chez le premier de nous ilz rendroient le pareil honneur
séparément à l’autre en sa maison avant que d’aller chez les Espagnolz:|,
démonstration qui n’est pas de petite mortiffication à ces derniers ausquels
nous en faisons tousjours passer de pareilles en toutes les occasions
d’actions publicques, comme en celle des deux processions générales qui se
firent l’autre jour, en l’ouverture et closture du jubilé |:quoyqu’ilz se fussent
vantez voire apprestez pour se trouver à main forte en la dernière:|. Jusques
icy noz entreveues avec les Bavarois se sont passées en complimens |:et
nous avons remarqué qu’ilz ont tousjours voulu commencer à nous interro-
ger des intentions de la France et qu’estans interrogez de nous à retour ilz
sont demeurez sans response:| en nous disant seulement qu’ils nous
demanderont une audience d’affaires |:et qu’après cella laissans la cérémo-
nie à part ilz viendroient librement chez nous:|. Nous n’abuserons pas de
leur civilité et leur donnerons sujet de demeurer satisfaitz de la nostre pour
les |:engager de plus en plus à l’effect de cette confiance que vous nous avez
faict sçavoir que monsieur le duc de Bavière désire qu’ilz viennent avec
nous:| le tout néantmoins |:sans esclat pour ne point nuire aux bonnes
dispositions que ce prince a tesmoignées dans les lettres dont vous nous
faictes mention. Mais comme il est très habille et adroit nous croyons aussi
que ce sera un coup de prudence de procedder avec luy et les siens en toute
circonspection convenable:|. Nous avons aussy pris garde qu’en faisant
considérer à ces deux messieurs |:de quelle favorable démonstration Leurs
Majestez usent envers leur maistre par le traittement que nous leur faisons:|
ilz ont accompagné |:leurs remerciemens pour cet honneur des asseurances
qu’il en est beaucoup obligé à Leurs Majestez espérans aussy qu’en France
on recognoistra que cette grâce est de justice la maison de Bavière ayant
tousjours eu la précédence sur Venise et autres:|.
Pour ce qui est des instances que vous a faittes et réitérées avec assés
|:d’empressement monsieur l’ambassadeur de Portugal:| nous nous serions
mis plustost en devoir de vous donner la response et l’esclaircissement que
vous nous demandés si nous n’avions estimé que les |:ministres dudit roy
qui sont icy nous aians souvent parlé du traittement qu’ilz prétendoient:| et
ouÿ les raisons qui nous en doivent quant à présent |:tenir pour escuses:| ne
luy en avoient eux-mesmes donné telle information qu’il eust occasion d’en
estre satisfait |:et de vous laisser en repos:|. Nous croions qu’ils ont raison
de désirer que |:l’on face office à Rome et à Venise afin que monsieur le
nonce et monsieur Contarini les voient icy ainsy que nous faisons, comme
estans chargez des affaires du roy de Portugal:| et que c’est un devoir de
|:médiateurs de ne rejetter personne ains de communiquer avec un chacun
indifféremment:|, mais de prétendre |:d’estre recognus pour ambassadeurs
et en recevoir le traictement public:|, certainement nous y prévoions de
trop grandz inconvéniens |:les plénipotentiaires d’Espagne s’estans laissés
entendre clair et net que plustost que de le souffrir ou ilz romproient
l’assemblée ou leur feront un affront. Leur maistre:| n’entendant en façon
que ce soit |:que l’on traicte avec eux et qu’en un mot il ne voulloit point de
paix avec le Portugal:| sur quoy plusieurs ont fait cette réflection et trouvé à
redire qu’ilz |:monstrent tant de chaleur à voulloir traicter de paix avec des
gens qui disent n’en voulloir point du tout ouïr parler:| à leur esgard.
Quant à nous, nous ne sçaurions |:plier à leur désir sans commettre une
contravention réelle et manifeste à la foy publique et à la validité de noz
passeportz sous le bénéfice desquelz nous avons amené l’un d’eulx par le
pais du roy d’Espagne sous déclaration faicte de nostre part à Dom
Francisco de Melo que tous ceux qui venoient avec nous estoient de nostre
suitte et famille:| et ce seroit aussy renverser les |:conventions du traicté
préliminaire sur lequel est fondée la liberté que nous avons de nous trouver
en cette assemblée qui se tient dans un pais qui nous est ennemi:|. Que si
nous venions à |:les tenir en autre considération que nous ne faisons à
présant nous leur ferions perdre toute la seureté dont ils jouissent:|. Ils
sçavent qu’une simple démonstration |:de monsieur Salvius envers le sieur
Boteillo durant sa vie a servi de prétexte aux Espagnolz pour retenir son
corps et nous les mettrions en hazard non seullement de n’oser sortir d’un
pas hors de cette ville aux environs de laquelle se trouvent continuellement
des parties et des trouppes de l’ennemy:| mais aussy de n’estre pas |:en
seureté dans la ville mesme puisqu’ilz n’auroient point de passeport:| car de
dire comme ils font que |:nostre protection les tiendroit à couvert, ce seroit
à toute heure nous mettre et noz gens aux espées et aux cousteaux pour les
deffendre en quoy l’on peut juger que nous ne serions pas les plus fortz et:|
qu’au lieu de chercher les moyens de |:faire la paix nous nous exposerions à
recevoir un mauvais traictement et mettrions les affaires dans une plus
grande confusion et animosité qu’elles n’ont jamais esté:| mais quand |:les
ministres de Portugal:| se réduiraient à la voye la plus modérée qui seroit
celle de moienner |:un sauf-conduict pour eux:| nous voudrions bien leur
demander à qui nous pourrions nous en adresser maintenant puisque
nous-mesmes ne sçavons |:avec qui traicter, d’autant que les plénipotentiai-
res d’Espagne n’ont point de pouvoir vallable:|. Mais quand ils en auront
un alors nous verrons quel moyen il y aura |:de faire quelque chose pour
eux dont raisonnablement ilz se puissent contenter:| car nous prévoions
que tout ce qui se pourra faire |:pour les intérestz de Portugal sera que le
roy d’Espagne en veuille traicter avec nous:|. Nous croyons toutes ces
considérations si fortes et de si haute conséquence qu’estans approuvées |:à
la cour monsieur l’ambassadeur de Portugal s’en devra rendre capable et
laisser faire au temps ce que par autre moyen nous ne saurions faire espérer
à présent. Il nous semble mesme d’avoir apperceu qu’ilz seront contans:| ou
du moins |:que nous leur avons persuadé qu’ilz le doivent estre:| si on leur
donne |:parolle que dès le moment que les affaires d’Espagne seront
entamées leurs intérestz seront mis sur le tapis, comme faisans une partie
nécessaire de ce qui concerne le général de cette province:|.
Der Paß für den Marqués de los Vélez ist ein Beweis für die Großmut
Frankreichs. – Die Spanier sollten über die Gefangennahme des Marquis de
Thémines nicht ihre zahlreichen Niederlagen vergessen.