Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
49. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 März 3
Münster 1645 März 3
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 192–239’ = Druckvorlage; Eingang: 1645 März 10 durch Héron
Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 43 fol. 174–218. Konzept: AE , CP All. 46 fol. 136–168. Kopien:
AE , CP All. 50 fol. 295–311; BN F. fr. 17897 fol. 18–49. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 43–56, datiert auf
30. Februar; Gärtner IV S. 437–496, datiert auf 28. Februar.
Postverzögerung wegen der Erwartung des Austausches der erneuerten Vollmachten. Verhand-
lungen d’Avaux’ mit den schwedischen Gesandten in Osnabrück: Mitteilung der geplanten
Proposition Ia; schwedischer Widerstand gegen die Auslieferung. Verzögerungder Verhandlungen:
Aufführung der zu erwartenden Nachteile bei weiterem Warten auf die Reichsstände; Beharren der
Schweden auf dem Erfordernis des Einverständnisses der Reichsstände, ihre Bereitschaft zu
Verhandlungen nach Eintreffen der Gesandten von Kurmainz, Kurbrandenburg und des
Fränkischen Kreises; paritätische Besetzung des Kurkollegs, des Reichskammergerichtes und des
Reichshofrates; Widerstand der anwesenden reichsständischen Vertreter gegen die Aufnahme der
Verhandlungen; Anreise weiterer Gesandter; Interesse Oxenstiernas an zügigen Verhandlungen
und baldiger Rückkehr nach Stockholm zur Sicherung seines Einflusses. Friedenssicherung:
Schwedischer Hinweis auf die Vorbehalte der Reichsstände gegen ein Bündnis gegen den Kaiser und
Befürwortung der Beibehaltung des bestehenden Bündnisses. Geringe Bedeutung der Verhand-
lungen mit Peschwitz; antidänisches Bündnis als Ziel der Verhandlungen mit dem englischen
Parlament; weiterbestehende Verdachtsmomente. Einverständnis der schwedischen Gesandten mit
dem Vorschlag einer Heirat des Königs von Polen mit der Königin von Schweden von französischer
Seite zum Zweck der Erhaltung der freundlichen Einstellung Wladisławs; Bereitschaft zum
Einwirken auf die Generalstaaten im Streit mit Hessen-Kassel.
Erneuerte Vollmachten: Zurückweisung der gegnerischen Forderung nach Auslieferung einer
Proposition vor Übergabe der Vollmachten; Einrichtung der kaiserlichen Vollmacht nach den
Absprachen, Mängel der spanischen Vollmacht; Vorschläge der Mediatoren: 1. Versprechen
Saavedras zur Beschaffung der Vollmacht in der geforderten Form zur vorläufigen Sicherung der
Verhandlungen; 2. Aufnahme alleiniger Verhandlungen zwischen Frankreich und dem Kaiser;
Befürwortung des zweiten Vorschlags; unterschiedliche Auffassungen d’Avaux’ und Serviens über
den Beginn dieser Verhandlungen. Darstellungder protokollarischen Zugeständnisse des Kaisers an
die Kurfürsten gegenüber Wartenberg als französisches Verdienst;Begründungder Konzessionenan
die Generalstaaten mit der Wertschätzung des Königs für sie; Gewährung des Majestätstitels durch
Kurbrandenburg; Anreise der Vertreter Savoyens. Klagen Chigis über das Verhalten Turennes in
Religionsangelegenheiten. Bemühungen um einen Ausgleich zwischen der Provinz Holland und
dem Prinzen von Oranien. Rüstungen der Gegner. Kardinal von Valençay, savoyische
Erbansprüche auf die Bretagne, Passage eines Edelmanns der spanischen Gesandten in die
Franche-Comté, Versetzung Rortés nach Stockholm.
Auslieferung der Proposition Ia: Aufgabe des Widerstandes von seiten d’Avaux’ gegen die
Auslieferung; Form der Übergabe der Aufsätze; Eintreffen der spanischen Vollmacht in der
verabredeten Form als Vorbedingung für die Auslieferung der Proposition an sie; Verzeichnis der
Mängel in der spanischen Vollmacht.
Nous vous aurions redespêché ce courrier au tems marqué par nostre
précédente du 11 e de ce mois
quelques jours afin de vous rendre compte de ce qui se seroit passé en la
communication des nouveaux pouvoirs de noz parties, de quoy nous
remettrons le récit à la fin de la présente puisque dans le tems que nous la
commençons il nous reste de voir quelle conclusion prendront messieurs les
médiateurs, sur les notables deffauts que nous leur avons représentés en celuy
des Espagnolz, car pour l’autre des Impériaux il n’y a rien eu du tout à
redire.
La première partie de cette despêche sera donc une suitte de celle qui vous fut
portée par monsieur de Saint Romain , laquelle vous marquoit le prochain
voiage de l’un de nous à Osnaburg , tant pour communiquer aux ambassadeurs
de Suède le projetz de noz nouvelles propositions que pour leur faire trouver
bon que nous les donnassions en la forme que nous vous les avons
envoyées .
Après vous avoir dit en gros que celuy-là y fut par eux receu, traitté et honoré
avec toutes les plus avantageuses démonstrations qu’il pouvoit désirer pour le
respect du Roy nous y adjousterons en destail que laditte communication leur
ayant esté faitte par une simple lecture dont on les fist contenter quoyque
d’abord ils l’eussent demandée par escrit, leur sentiment fut sur celle qui touche
l’Allemagne comme les regardant le plus, que |:ce n’estoient que des
complimens qui ne produisoient aucun bon effect:| d’autant leur sembloit-il
que pour |:bien négotier la paix il faudroit passer aux conditions du moins en
termes généraux:| que toutesfois il n’estoit pas encore tems d’en venir là pour
raison de |:l’absence de la pluspart des princes et estatz de l’Empire et de la
résistance de ceux qui sont présens lesquelz tous d’une voix conseillent d’en
attendre au moins un plus grand nombre:|.
Comme ç’a tousjours esté sur cette considération-là qu’ilz ont fondé leur
difficulté d’entrer en matière, ce fut aussy le point le plus débatu avec eux en leur
remonstrant sur toutes choses que |:le retardement qui en proceddoit est
d’esgal préjudice aux deux couronnes et peut donner lieu à leur:| susciter de
nouveaux ennemis ainsy qu’on s’en peut apercevoir par |:la ligue dont on parle
en Italie et:| ce fut fort à propos pour enfoncer avec eux ce discours |:que
monsieur Salvius s’estoit par autre préceddent laissé entendre qu’ilz avoient eu
advis d’une intelligence du pape avec monsieur le prince Thomas à quoy il
falloit avoir l’oeil:|. Et là-dessus il leur fut vivement représenté |:combien
d’autant plus il importoit de comencer la négotiation de paix afin d’oster au
pape le prétexte sur quoy il pourroit former des desseins contraires à noz
intentions. Mais:| parce qu’ils sont de ceux qui regardent le présent et ce qui les
touche de plus près ils persistèrent en leur première visée, et ce avec tant de
persévérance en leurs sentimens que deux reprises de conférences de plus de
trois heures chacune ne furent presque employées de part et d’autre qu’à
soustenir chacun son opinion. Monsieur de Rorté qui fust tousjours présent à
tout rendoit bien la partie esgale de deux contre deux, mais celle de messieurs
Oxenstiern et Salvius se trouva |:puissamment assistée par les depputtez de
Hesse et d’autres princes qui ont affection et intérest avec les couronnes alliées
et:| tous ces gens-là estans consommés au maniment des affaires d’Allemagne,
il |:fut malaisé de résister à noz amis qui tendent à un mesme but que nous et
desquelz en outre nous avons besoing pour y parvenir:|. Ce fut donc |:sur eux
que les Suédois se trouvant pressez se remirent addroictement en disant qu’à
toute extrémité il estoit à propos d’en avoir leur consentement et qu’il ne fault
pas espérer que les deux couronnes et les estrangers seulz facent quelque chose
de solide en Allemagne sans le concours des princes et estatz de l’Empire:| et
comme ce vint au point de |:mesnager l’agréement de ces depputtez, ilz firent
tous de fortes remonstrances au contraire prians néantmoins avec grand soing
qu’ilz ne fussent point du tout nommez parce que si on les faisoit autheurs de ce
conseil ce seroit ruiner le crédit qui leur sera nécessaire pour nous seconder
cy-après:|.
A leurs raisons générales |:celuy de madame la Langrave adjousta en
particullier:| un extrait de lettre venue de Cassel dont nous vous envoions la
copie et |:celuy de Luneboug:| représenta aussy entre autres choses que ny luy
ny les autres qui |:se voyoient à Osnabruk en petit nombre n’osoient pas encore
se descouvrir, mais que si les deux couronnes laissent venir ceux des eslecteurs
et des villes ilz ont ordre alors de parler comme personnes privilégiées et de se
transporter aussy à Muster résoluz d’agir tous ensemble avec aucthorité, qu’il
fault au reste aider leur foiblesse présente puisqu’elle est accompagnée de
bonnes intentions:|. Vous comprendrez assés de quelle sorte les Suédois sont
attachés au sentiment de |:ne point entrer en traicté sans les Allemands,
combien peu ilz y hésitent et tiennent noz raisons foibles:|, quand vous sçaurez
que |:monsieur Salvius ne douta pas mesmes de dire qu’il n’y a que les
médiateurs qu’il fault rendre capables des justes causes de ce retardement:|.
‘Qu’importe’, disoit-il, ‘que les ennemis nous en accusent et en facent du bruit?
Tout cela est à mespriser’, et il faudroit leur respondre quand ilz cryent que nous
ne voulons point de paix, ‘si fait nous la voulons, mais nous voulons vous battre
auparavant’.
Il est à remarquer qu’en mesme temps que les ambassadeurs de Suède parlent
ainsy, leur armée entre en Bohême, il est certain toutesfois que l’on ne s’est
nullement apperceu que |:ce soit la cause pourquoy ilz reculent, mais ilz
cherchent fort à complaire aux estatz de l’Empire et préfèrent ce dessein-là à
l’oppinion qu’ilz pourroient acquérir de bons pacificateurs:| et comme ils vont
à leurs fins |:sans se guères mettre en peine par quel moien ilz y arrivent:| tout ce
qu’on a peu faire a esté qu’ils semblent |:se restraindre à l’arrivée des
ambassadeurs de Mayence, de Brandebourg et des depputtez du cercle de
Franconie:|. Ils se fondent pour les deux premiers sur le traitté préliminaire et
sur la déclaration mesme de l’Empereur, lequel advoue que les électeurs
doivent estre en part de cette négotiation avec luy, que c’est à cette fin que
Mayence et Brandebourg ont esté nommés pour intervenir à la négotiation
d’Osnaburg et partant ils maintiennent que par la confession propre des
Impériaux et suivant la teneur dudict traitté préliminaire l’assemblée
d’Osnaburg n’est pas complette et qu’ils ne peuvent agir légitimement avec
l’Empereur seul. |:Quant au cercle de Franconie ilz conseillent d’en attendre les
depputtez pour le bien des deux couronnes, et en cella il semble qu’il n’y a point
de faction de religion puisque ce cercle est composé de princes et estatz
catholiques aussi bien que de protestans:|. Ce n’est pas que |:d’ailleurs ces deux
messieurs n’ayent donné assés de subject d’ombrage par la grande partialité
qu’ilz ont pour leur religion, l’envie de l’avantager par le traicté paroissoit assez
quand ilz se laissent entendre que l’équilibre des deulx religions seroit la
seureté de la paix, qu’il la faudroit aussy introduire dans le collège électoral
partageant les voix esgallement des catholiques et des protestans. Que sans
cella l’Empereur sera tousjours le maistre dans ledict collège, qu’il seroit
expédient de faire aussi le mesme dans la chambre de Spire et dans le conseil de
l’Empire qui est auprès de l’Empereur, que l’on appelle aulique et qu’il est
fascheux que ceux de leur religion soient esloignez tant de l’un que de l’autre
depuis le règne du deffunct empereur
Gemeint sind die Bestimmungen des Prager Frieden (Artikel 9 und 11), in denen die
Forderung konfessionsparitätischer Besetzung am Reichskammergericht (alternierende Beset-
zung der Richterstellen mit katholischen und protestantischen Kammerrichtern, gleiche Zahl
von Präsidenten und Assessoren für beide Konfessionen) vorläufig ausgesetzt und die Parität
im Reichshofrat vom K. zur weiteren Absprache mit den Kurfürsten ausgesetzt wurde
( DuMont VI, 1 S. 91f.; Smend S. 206).
privés |:de monsieur Salvius il paroist assez quelle est leur humeur particulière
aussi bien que leurs pensées en général. Mais ce sera à nous d’y prendre garde en
taschant d’y apporter les remèdes et le tempérament quand tout de bon ilz
voudront mettre en avant telles propositions:|.
Pour revenir à leur dessein de dillayer, nous ne pouvons pas dire que pour cela ils
ne soient très affectionnez pour la paix |:bien que monsieur Contarini en
prenne une toute autre opinion:| en quoy nous croyons certainement qu’il |:se
mesconte et:| ce n’est pas une des moindres marques qu’ils vont de bon pied de
ce qu’ils ont résolu d’escrire |:fortement à madame la langrave comme croyant
bien que c’est de là principallement que vient la cause du retardement, et
neántmoins pour ne la luy pas imputer toute entière il est certain que les
députez de Mekelbourg, Brunsvick Lunebourg et des villes hensiatiques ont
faict pareil office et les mesmes considérations que ceux de Hesse désirans tous
d’estre en plus grand nombre pour s’entrefavoriser davantage. Ilz demeurent
d’autant plus fermes en leurs sentimens sur cette attente:| qu’ilz voyent un
esbranlement de divers autres pour venir mesmes en personne comme le duc
Guillaume de Weymar et un prince d’Anhalt et nous pouvons adjouster aux
lettres qu’ils ont de plusieurs endroitz la copie de celles que nous avons receues
naguères tant du cercle de Suavbe que de la ville de Francfort , lesquelles
signifient bien leurs bonnes résolutions, et spécialement la première exprime
en termes exquis des sentimens qui semblent devoir estre encores meil-
leurs .
Il ne faut pas obmettre en vous disant que |:la Suède ne paroist pas répugner à la
paix:| de vous référer ce qui a esté remarqué |:à Osnabruk fort manifestement
que monsieur le baron Oxenstiern a un très grand désir d’avancer le traicté pour
diverses raisons particulières desqueles il s’est ouvert fondées sur le
changement arrivé en Suède, la Reyne ayant pris en main le gouvernement
parce que son intérest seroit d’y estre au plus tost pour y faire sa cour et se rendre
agréable afin d’estre favorisé dans le dessein qu’il a pour la charge de chancellier
qu’a son père, lequel estant vieil et caduc il importeroit au filz d’estre près de luy
pour se prévalloir de son crédit et authorité pendant qu’il vit sachant bien
qu’après sa mort il n’y auroit point d’apparence pour luy d’y parvenir:|. Bref
quand on |:luy parle de la paix:| ces considérations qui luy sont tousjours
présentes |:comme importantes à sa fortune:| luy fait dire librement que
|:personne n’y a plus d’intérest que luy qu’elle se face promptement:|.
Aprez avoir bien débatu avec les ambassadeurs de Suède sur le point qui touche
le |:délay du traicté il fut passé à celluy de la seureté par le moien d’une ligue que
nous estimons nécessaire de faire avec les princes d’Allemagne:|. De quoy ils
demeurèrent bien d’accord, mais en y adjoustant |:un ‘si cella se peut’, car ilz y
trouvent beaucoup de difficultez et:| disent que |:les princes n’oseraient se
liguer contre l’Empereur, que ceux qui ont suivi son parti n’i voulant pas
entendre et que quand pour quelque intérest présent ilz y auroient consenti ilz
ne l’exécuteroient pas:|, que la vraye et principale |:seureté de la paix consiste en
la continuation de l’alliance entre les deux couronnes et de leurs amis et
confédérez en Allemagne et en la retention de bonnes places en Pomméranie et
sur le Rhin:|. Il leur fut remonstré que l’on y pourroit encores adjouster |:ladicte
union des princes entre eux pour la durée de la paix et qu’ilz prendroient les
armes contre ceux qui la voudroient troubler, qu’ainsi sous ce terme général
sans nommer l’Empereur que prince ilz pourroient légitimement s’obliger
ensemble à la manutention du repos public dans l’Empire:|.
Voillà Monsieur ce qui s’est passé au regard du traitté général. Quant à la plainte
des pourparlers particuliers de Peschevytz dans laquelle:| l’on ne manqua pas
comme encores dans |:celles des practiques en Angleterre de leur faire
remarquer une toute autre sincérité de nostre conduicte envers eux ayans pris
garde à leur communiquer les moindres choses pour ne leur pas donner
ombrage:|, ce qui fut expliqué en détail affin de faire plus d’impression comme
en effect ilz le recogneurent avec agréement et promirent de bonne façon toute
sorte de fidélité de leur part en l’observation de l’alliance, ilz ne firent au
commencement que |:se rire de ce Peschevitz:| et continuèrent bien à recevoir
tousjours de la mesme sorte le |:petit reproche qu’on leur faisoit:| luy donnant
des noms de moquerie et le figurant pour un homme qui ne cherche que de
l’argent avec conseil que nous luy fissions aussy quelque gratiffication pour
sçavoir de luy quelque chose puisqu’il se fourre partout et qu’il a de bons advis
avec cet avertissement qu’il sera de tous costez, mais comme |:il fust reparti que
ces gens-là servent aucune fois à porter parolle, sonder et tenter une affaire
laquelle par après peut estre mise en meilleure main monsieur Salvius compta
un peu plus sérieusement tout ce qui s’estoit passé. Il dict que dès:| la première
fois qu’il vint en cette ville de Munster (en quoy nous voyons que Monseigneur
le Cardinal qui nous en escrivit incontinent après avoit esté fort punctuel-
lement adverty) |:Peschevytz luy fit entendre adroittement qu’il s’estoit trouvé
avec les ambassadeurs d’Espagne qui avoient parlé fort honnestement dudict
sieur Salvius et que:| s’il ne vouloit point estre inconneu ils l’iroient visiter.
|:Que monsieur Salvius luy demandant s’il avoit charge de luy dire cela il
respondit que non, mais que par occasion il luy faisoit rapport de la haute estime
en laquelle il est auprès desdictz ambassadeurs, qu’ensuite Peschevytz luy
tesmoigna la grande disposition des Impériaux et Espagnols à la paix et donna
sur les François comme causes du retardement adjoustant que si la couronne de
Suède vouloit il y auroit moyen de terminer la guerre à son contentement, qu’à
cette parolle monsieur Salvius luy toucha de la main sur le bras et luy dict
‘monsieur le colonnel’, car il l’a esté, ‘croyez-moy, ne vous ingérez point des
affaires de ces messieurs-là, je les honore fort aussy, mais je ne m’y fierois pas
d’un poil’:|. Ce sont ses termes qui ont leur grâce en Allemand, que
|:Peschevytz voulut répliquer mais l’autre luy ferma la bouche:|. Monsieur
Salvius dit pour ses deffenses qu’aiant receu ce discours avec mespris et n’y aiant
pas depuis songé, puisque l’affaire n’avoit eu aucune suite il avoit négligé de
nous en parler. Excuse qui ne luy aiant pas esté faitte bonne, promit d’en user
autrement à l’advenir en pareilles occasions. |:Monsieur le baron Oxenstiern l’a
encores rejetté plus loin et:| desdaigné la personne de cet homme pour une telle
entremise, protestant que |:Peschevytz ne luy avoit jamais parlé que pour
inpétrer quelque employ dans l’armée de Suède:| outre plusieurs nouvelles
qu’il luy communique par où l’on peut remarquer |:l’extravagance de cet
homme ou bien qu’ayant esté rebuté par monsieur Salvius il n’a osé faire les
mesmes ouvertures à monsieur Oxenstiern:|. Il leur fut donné à cognestre que
nous avions |:sceu l’affaire de chez monsieur Sahavedra mesme, ce qui fut dit
afin qu’ilz sçachent qu’en continuant on en peut estre adverti:|.
Le point de |:la ligue que l’on dit avoir esté par eux proposé au parlement
d’Angleterre fut touché plus sérieusement:|. Ilz désavouèrent cette négoti-
ation ou déclarèrent du moins qu’ils n’en sçavoient aucune chose et qu’ils ne la
croyoient pas, mais comme l’on ne se tint pas à cette première responce et que
l’on revint plusieurs fois à la charge |:avec tesmoignage de quelque
ressentiment ilz advouèrent qu’un certain Escossois nommé Motty a passé de
Suède en Angleterre et que:| il peut bien avoir esté chargé de quelques
complimens, mais qu’asseurément ils n’ont eu aucun advis et ne trouvent point
d’apparence qu’il ait |:eu ordre de proposer une ligue deffensive et offensive:|.
Il leur fut représenté combien |:ce nouvel engagement blesseroit l’alliance, que
la guerre de Dannemark n’avoit desjà que tropt divisé leurs forces, que si elle a
esté excusée ou plustost:| tolérée sur la nécessité pour |:les raisons qu’ilz ont
faict représenter à la cour celle-là ne recevroit point du tout d’excuse et
désobligeroit mesmes le Roy pour la proximité qui est entre Sa Majesté et le roy
d’Angleterre, et pour d’autres intérestz, monsieur Oxenstern:| demeura ferme
à nier constamment qu’il sceust rien davantage que le contenu cy-dessus.|:Mais
dans une visitte particulière monsieur Salvius ayant encores esté pressé sur ce
sujet se laissa entendre confidemment que cet officier escossois a faict quelques
ouvertures pour maintenir et augmenter la bonne intelligence qui est de longue
main entre eux, que ce n’est à autre intention toutesfois que pour empescher
que le roy d’Angleterre ne puisse envoyer des vaisseaux de guerre qu’il a faict
espérer au roy de Danemark. Nonobstant cette confiance:| il semble à celuy qui
a parlé à |:monsieur Salvius qu’il n’a pas encores tout dict veu mesmes que la
Suède a tousjours eu cy-devant de grandes practiques en Escosse et en
Angleterre pour le faict de la religion. Monsieur le chancelier Oxenstiern et feu
monsieur Banier ont eu beaucoup de part au présent mouvement d’ Angle-
terre et cella donne subject de croire que la Suède les fomentera encore
aujourd’huy:|. La conclusion fut qu’ils en escriroient |:à Stokolm affin de nous
en pouvoir esclaircir davantage. Monsieur le baron Oxenstiern montra une
lettre de monsieur de Cérisantes
a esté faitte par Monsieur le Cardinal, ce qui vint bien à propos pour authoriser
davantage le sentiment qu’on leur en tesmoignoit. Ils ont comme laissé voir que
|:toutes ces plainctes ralentiroient le dessein qu’ilz auroient pu former de ce
costé-là voyant qu’on le prend si à coeur. Nous avons fait part à monsieur de
Sabran d’une partie de ce que dessus pour luy donner moien de pénétrer au lieu
où il est s’il y a davantage:|.
Pour ce qui est du |:mariage du roy de Pologne, on leur a représenté que:| le roy
n’a pas pu se dispenser d’e |:n faire parler, mais que cella ne les obligera à rien et
que mesme l’on attirera parole dudict roy qui ne s’offenseroit point d’un
honneste reffus, qu’à ce deffaut il songe à prendre femme en France. En un mot
que l’on ne l’entretient que pour le tenir tousjours dans la neutralité et le rendre
mesmes favorable s’il se peut à la cause commune dans laquelle l’intérest des
Suédois estoit compris:|. Ilz ont respondu comme ne croyans pas que |:ce
mariage se puisse faire et ne se sont pas opposez à ce que l’on en fasse quelque
proposition de la part de la Reyne:| bien voudroient-ils que ce fust |:sans esclat
ny faire une demande formelle car il leur semble que le nom et l’authorité de Sa
Majesté porte quelque engagement et ont tesmoigné par leur contenence que
l’on auroit bien pu s’en passer:|. Ce n’est pas aussy qu’ils y aient résisté |:en sorte
qu’ilz s’en tiennent désobligez, si on le faict, ilz ont seulement monstré qu’ilz
seroient plus aises que l’on ne le fist pas:|.
Les advis que nous avons de monsieur d’Estrades sur ce qui se passe en l’affaire
d’Ostfrise ne se raportent pas aux bonnes dispositions que monsieur le prince
d’Orange avoit tesmoignées pour son accomodement. Il en a esté parlé aux
ambassadeurs de Suède et leur a on fait trouver bon d’agir conjoinctement avec
nous pour ledit accommodement, ils en ont escrit en fort bons termes et assés
pressans tant à monsieur le prince d’Orange qu’à Messieurs les Estatz et de peur
que leurs lettres ne se perdent ou ne soient supprimées comme ils croient que
d’autres précédentes le furent l’esté dernier, ils ont envoyé celle-cy au sieur
Spiring résident de Suède à la Haye
convenables.
Maintenant Monsieur nous viendrons au fait des nouveaux pouvoirs et vous
dirons que noz parties après avoir passé plus de quinze jours au-delà du terme
qui avoit esté stipulé pour les rapporter sans nous faire sçavoir qu’ils eussent les
leurs, nous descouvrismes enfin qu’ils prétendoient avant les monstrer nous
forcer à donner une autre proposition. Lorsque nous en voulusmes sçavoir la
vérité de messieurs les médiateurs ils eurent de la peine à s’en expliquer
nettement, et nous dirent enfin estans pressés de nous qu’il est bien vray qu’on y
avoit voulu apporter cette condition, mais qu’ils ne l’avoient pas voulu accepter
ny s’en charger en cette forme pour nous la faire sçavoir, que toutesfois ilz ne
pouvoient pas se dispenser de nous renouveller leurs instances pour nous
disposer à passer plus outre dans la négotiation et à faire quelque nouvelle
ouverture. Ce que nous jugeasmes devoir différer à une autre fois et nous
contentasmes de leur faire comprendre l’iniquité et l’extravagance d’une telle
condition qui chocquoit la dignité du Roy ensemble la justice et la raison, en
voulant nous faire achepter ce à quoy ils estoient obligez et mettre à prix une
pièce qui comme fondamentale du traitté doit selon l’ordre en précéder avec
franchise tous les autres actes. Ilz furent donc contraintz d’accomplir ce dont
eux-mesmes estoient en demeure et de faire parestre au jour que le blasme qu’ils
pensoient nous adosser du retardement du traitté retombe bien plus justement
sur eux, mais de cecy nous exceptons les Impériaux puisque messieurs les
médiateurs nous aiant envoyé l’original de leur pouvoir, nous le trouvasmes si
conforme à la minutte que nous n’en fismes pas seulement tirer de copie, nous
estant assés de celle qui nous estoit demeurée du project concerté, laquelle nous
vous avons envoyée en son temps , ce qui nous devroit aussy dispenser d’en
joindre icy une autre, si ce n’estoit pour la vous remettre en main sans vous
laisser prendre la peine de la faire chercher en cas que l’on eust envie de la revoir.
Passant donc à l’examen de celuy des Espagnolz nous y avons remarqué trois
défautz essentielz et spéciaux outre et par-dessus le général de n’estre pas
conforme à ce qui avoit esté convenu par l’entremise des médiateurs, après
avoir esté débatu de point en point entre les parties qu’elles l’ont signé et
consigné en leurs mains pour asseurance de la bonne foy qui se garderoit en
l’accomplissement de ce qu’elles promettoient comme nous nous en sommes et
ensuitte les Impériaux punctuellement acquittez.
Le premier défaut fait un signalé préjudice à la dignité du Roy en ce que le titre
de ‘Sérénissime’ est donné deux fois à l’Empereur et une fois celuy de ‘majesté’,
là où le Roy non plus que la Reyne ne sont desnommés que tout simplement,
c’est peut-on dire avec mespris sous l’addition de ces termes de ‘mui charo y
amado’ laquelle diffère encore en ce qu’estant mis aussy pour l’Empereur, la
répétition de ‘mui charo y mui amado’ y est toute entière. Nous n’avons pas
manqué de faire noz réflections sur cette variété n’estant pas raisonnable d’en
souffrir aucune qui tire du pair Leurs Majestez d’avec l’Empereur horsmis en ce
qui est de la précédence que de longue main l’on a voulu tolérer sans qu’elle
porte avec soy aucune supériorité, l’égalité au reste demeurant tousjours en son
entier. Et ce défaut nous semble d’autant plus désobligeant et affecté que ces
différences avoient esté contestées icy en traittant de la réformation des
pouvoirs, en sorte que les Espagnolz furent obligés de donner les mains et se
sousmettre à ce que l’Empereur et le Roy fussent traittés esgalement comme il
paroist par la minutte qui en fut lors arrestée. Le second défaut passe la
cérémonie et donne dans une autre conséquence très préjudiciable à la seureté
de ce que nous aurions à négotier. C’est qu’à l’endroit où la faculté de traitter et
conclurre la paix est donnée, vous verrés par la clause rayée dans la coppie
cy-jointe que le duc de Medina de las Torres et le comte de Peñaranda y sont
nommément spéciffiés et les trois autres seulement entendus sous un terme
collectif de ‘demás plenipotenciarios’, en quoy il se rencontre une ambiguïté
qui ne se peut souffrir en une partie sy essentielle, car en faisant la construction
l’on ne sçauroit comprendre si ces paroles ‘o por uno dellos’, mises
immédiatement après celles de ‘los demás plenipotenciarios’ se doivent
rapporter à l’un des trois députés qui sont désignés sous un nom commun en
sorte que le sens de cet article soit que l’évesque de Bolduc ou Saavedra ou Brun
pourront faire la paix avec les susdits duc et comte. De dire aussy que lesdittes
paroles ‘o por uno dellos’ se doivent entendre de touts les cinq, il n’y a point
d’apparence que le roy d’Espagne ait eu l’intention de laisser entre les mains du
seul Saavedra ou de Brun tout le pouvoir de conclurre une affaire de telle
importance si les autres n’y estoient pas présens, comme il pourroit arriver et
que dès cette heure il en manque trois. L’on seroit hors de cet embarras si la
clause avoit porté ‘que tout ce qui sera fait par lesdits plénipotentiaires ou par
l’un d’iceux’ etc. ou bien ‘que tout ce qui sera fait par lesdits duc de Medina de las
Torres, comte de Peñaranda, évesque de Bois-le-Duc, Saavedra et Brun’. Nous
ne désavouons pas que cette clause se pourroit interpréter en la meilleure part si
nous avions affaire à des gens qui allassent nettement en besongne et qui
n’eussent de tout temps fait voir un esprit captieux dans toutes leurs
négotiations. Sur la plainte que nous en avons fait à messieurs les médiateurs ils
ont bien cherché quelque explication favorable, mais nous leur avons fait
advouer que s’il s’y en peut admettre une bonne, il s’en peut aussy donner une
contraire et qu’en des matières de telle importence il faut esviter les obscuritez.
Le troisième défaut que nous avons observé est en la datte, celle dont nous
estions demeurés d’accord n’aiant pas esté mise d’où s’ensuivroit que tout ce qui
se seroit fait en vertu du premier pouvoir demeureroit invalide, ce qui est
encores contre les termes exprez de la convention par où il a esté dit
expressément que l’on tiendroit la première datte comme il s’est observé du
costé de l’Empereur et du nostre, que sy en Espagne l’on a considéré la
nomination de trois nouveaux plénipotentiaires, cela ne veut rien dire
puisqu’on peut présumer que le roy d’Espagne ait eu l’intention dès le
commencement de les nommer, il n’eschet rien aussy sur l’expression du titre
d’ambassadeurs extraordinaires pour Medina de las Torres et Peñaranda, parce
qu’il n’est question dans le pouvoir que de celuy de plénipotentiaires. Il est
certain encores que Saavedra et Brun furent les premiers d’avis de garder
l’ancienne datte sans quoy leur proposition de paix dont ilz ont fait tant de bruit
est annullée, voire mesmes le compromis touchant la réformation des pouvoirs
et en somme tout ce qui s’est traitté jusques à présent. Les médiateurs nous ont
advoué qu’aians remarqué ces défautz et eux et les Espagnolz avoient escrit en
Espagne sur ce sujet, ilz nous proposèrent pour expédient de traitter en vertu de
la première procuration et que Saavedra donneroit une promesse de faire venir
un autre pouvoir en forme, dans laquelle promesse seroit insérée copie de la
lettre que le roy d’Espagne luy a escritte et dont ils nous ont fait voir l’extrait, par
où il dit en termes exprès avoir ordonné que le pouvoir luy fust envoyé
conformément à ce qui a esté convenu à Munster sans autre différence sinon
qu’au lieu que cy-devant il en avoit donné un particulier à chacun de ses
plénipotentiaires, à présent il les a tous fait comprendre dans un seul,
changement qui ne nous importe de rien et sur lequel nous n’avons aussy fait
nulle réflection. |:Mais ilz n’ont pas fort insisté à nous faire accepter cet
expédient, nous ayans assez faict cognoistre qu’eux-mesmes sont mal
satisfaicts comme nous n’avons pas manqué de leur exagérer de nostre part le
mespris que les Espagnols ont faict de leur médiation. Seulement ilz nous
demandèrent si cependant nous demeurerions sans rien faire à quoy:| nous
respondismes que cela méritoit bien d’y penser.
|:Nostre opinion va néantmoins à ne point accepter cette nouvelle obligation
des Espagnols pour ne point perdre nostre avantage:|. Et comme à cette
demande ils adjoustèrent celle de sçavoir si cette difficulté qui se trouve avec les
Espagnolz nous empescheroit de travailler avec les Impériaux, nous leur
tesmoignasmes que non pour monstrer la sincérité des intentions du Roy et la
bonne foy avec quoy nous agissons dans le désir de la paix en attendant que les
Espagnolz aient fait venir un autre pouvoir |:et cella sans nous engager à
conclure un traicté avec les Impériaux. Nous avons creu aussy que la jalousie
que les Espagnolz en prendront sera un plus puissant moien pour haster
l’envoy du pouvoir aux termes qui sont nécessaires sans nous fier à une seconde
obligation de Sahavedra et de Brun qui n’ont pas grand crédit en leur cour
comme nous le voyons bien:|. Il est vray que le principal motif de |:nostre
résolution vient des ordres qui nous ont esté envoyez de faire quelque chose
avec les Impériaux pour donner ombrage aux autres:|. A ce respect des
|:intentions de la cour nous avons aussi adjousté la considération de messieurs
les médiateurs qui nous y ont conviez, mais avec cette réserve que nous avons
bien remarqué qu’ilz ne veullent pas estre connus pour autheurs de cette
résolution, ni que rien s’en fasse à leur instance de crainte que les Espagnolz
leur imputtent la cause d’une division du traicté entre les Impériaux et eux:|.
Nous avons encores |:eu un autre regard aux princes et estatz de l’Empire qui
sont en résolution de venir icy et à Osnabruk ou qui sont desjà en chemin pour
s’i transporter lesquelz pourroient aisément différer leur venue lorsqu’ilz
apprendroient la difficulté qui se rencontre encores au pouvoir des Espagnolz
s’ilz ne savoient en mesme temps que le traicté pour les affaires d’Allemagne
n’est point retardé pour cella, en quoy l’Empereur qui n’a pas envie qu’ilz
viennent trouveroit son compte et les Espagnolz seroient bien aises qu’il leur
en eust l’obligation:|. Dans la |:délibération où nous sommes tous deux sur le
temps auquel il faudroit commencer la négotiation avec les Impériaux, nous
nous trouvons d’advis différend, et voicy ce que chacun de nous en
pense:|.
Servien wollte sofort nach Empfang von nr. 3 die Proposition herausbringen, doch
gab er d’Avaux nach, der noch einige Änderungen für erforderlich hielt. Er folgte
d’Avaux allerdings nicht in der Auffassung, daß man auf die Proposition gänzlich
verzichten müsse, wenn man nicht die Zustimmung der schwedischen Gesandten
habe. Diese hatten sich wie auch die in Osnabrück anwesenden Gesandten der
Reichsstände dagegen ausgesprochen und auf eine Verzögerung der Verhandlungen
gedrungen. Servien erschien die Herausgabe jedoch notwendig, weil sie von der
Königin ausdrücklich angeordnet sei und weil den Gesandten zwar Änderungen im
Inhalt, nicht aber eine Verzögerung der Abgabe erlaubt sei. Außerdem werde so der
Vorwurf entkräftet, sie verzögerten die Verhandlungen. Die Einwände der schwe-
dischen und reichsständischen Gesandten hielt er zum Teil für nicht stichhaltig, zum
Teil meinte er sie vernachlässigen zu können, zumal die Fortführung der
Verhandlungen auch für sie von Vorteil sei. – D’Avaux hatte dagegen bei seinem
Besuch in Osnabrück den schwedischen Gesandten einen Aufschub zugesagt unter
der Bedingung, daß Servien dem zustimme. Er wollte auf diese Weise bei ihnen die
Bereitschaft zu einem abgestimmten Vorgehen in den Verhandlungen erhalten.
Servien ließ sich von seinen Argumenten jedoch bis jetzt nicht überzeugen.
Nous devons après tout cella vous rendre compte de ce qui se passe au sujet du
traittement des ambassadeurs tant de Messieurs les Estatz que des électeurs, et
vous dire Monsieur qu’en conformité de ce qui nous a esté ordonné de la cour
nous avons fait comprendre à monsieur l’évesque d’Osnabrug lorsqu’il nous est
venu faire des remonstrances sur le retardement de nostre déclaration en se
laissant entendre qu’après que cela a depuis longtemps arresté à quatre lieues
d’icy ceux de Bavières, ils pourroient se résoudre de se retirer entièrement, que
le Roy ayant pris résolution depuis plus de quatre mois de les traitter
favorablement, cette connoissance après avoir passé à Vienne y avoit aussy fait
résoudre l’ordre qui a esté envoié au comte de Nassau et docteur Volmar de
traitter comme ils font ceux de Venise les ambassadeurs des électeurs qui par
conséquent estoient redevables à Sa Majesté de cet honneur, et que nous les
traitterons comme ils se contenteront de l’estre par les Impériaux, moiennant
aussy qu’ils ne fassent rien plus à l’endroit de ceux-là qu’avec nous. Or comme
nous avons esté bien précisément asseurez après diverses enquestes |:où
monsieur le nonce nous a fort aydez et:| que nous avons aussy sceu par la bouche
d’un gentilhomme que nous a envoyé le comte de Wigenstein ambassadeur
destiné icy de la part de l’électeur de Brandebourg que ledit comte avoit receu
une copie de l’ordre envoié par l’Empereur au comte de Nassau et au docteur
Volmar de les traitter tous comme Venize tant à l’envoy au devant qu’en la
première visite que pour la main et l’accompagnement, ny aiant différence
entre eux que pour les titres que l’Empereur entend demeurer dans la forme qui
s’observe aux diettes impériales entre les comtes, barons et autres ce qui est le
seul changement arrivé depuis le premier ordre |:quoyque monsieur Contarini
s’en soit persuadé davantage par le désir qu’il auroit sans doute que cella fust:|.
Nous avons estimé que n’y aiant plus rien à ajouster pour le regard des électeurs,
il estoit à propos de donner promptement advis à monsieur d’Estrades de ce que
nous ferons avec Messieurs les Estatz sans plus de restriction à la première visite
puisque vostre despêche du 28 e janvier fondée sur une résolution de conseil
nous en donne la permission et que par là demeurent supprimées les conditions
que portoit la lettre du Roy, qui nous fut envoiée par ledit sieur d’Estrades à son
arrivée à la Haye . Nous avons donc |:usé d’une telle prévention pour mieux
faire valloir à Messieurs les Estatz la grâce que Sa Majesté leur fait et que par
conséquent ilz la recoivent avec plus de ressentiment et d’obligation car
comme:| ils l’ont demandée depuis si longtemps et avec tant de persévérance,
voire aussy opinion que cela leur estoit comme acquis parce qu’ils disent s’estre
pratiqué en 1609
aujourd’huy auprès du Roy |:ilz croient estre les premiers par qui on commence
au lieu de leur laisser ce desgoust de les faire suivre les autres:|. Pour cet effet
nous avons fort prié monsieur d’Estrades de leur bien faire comprendre que:| la
part que les autres auroient en ce traittement ne sera que par leur considération
et que par l’estime et affection que Sa Majesté a pour eux elle s’est laissée
engager dans cette nécessité et conséquence que nous leur avons alléguée dès
lors que nous passâmes à la Haye de donner un pareil traittement à d’autres qui
ne l’avoient pas encores eu:|, au lieu que si nous différions davantage |:et qu’il
vînt quelque ambassadeur d’eslecteur dont en voilà deux en chemin là où ceux
de Holande pourroient différer leur venue encores plusieurs mois ilz auroient
sujett de croire que bien loin de donner l’exemple ilz le prennent des autres avec
qui ilz compettent:|. Nous luy avons mesmes fait entendre que nous avons
|:tenu la main au retardement de ceux des électeurs jusques à ce que nous
sçaurions ce que Sa Majesté auroit voulu résoudre en leur faveur:|.
Outre cette raison de nous haster à donner cet advis audit sieur d’Estrades, nous
en avons colligé une autre de ses lettres propres en ce qu’il nous a marqué
premièrement qu’estant en négotiation avec Messieurs les Estatz sur la
première visite la province d’Hollande faisoit grande force contre l’advis de
monsieur le prince d’Orange et des autres provinces sur quoy il nous a semblé le
devoir dellivrer de cette contestation |:avant qu’il vienne rien à la connoissance
de ces Messieurs-là de ce que nous ferions et pour ne leur pas laisser penser au
préjudice de la créance qu’il a parmi eux qu’il fust homme à opiniastrer des
choses qu’ils apprendroient bientost estre sans difficulté:|. Outre cela il nous
mandoit que monsieur le prince d’Orange avoit eu advis de l’ordre donné aux
Impériaux, quoyqu’il y eust quelque chose à redire en son information, laquelle
portoit que les ambassadeurs des électeurs seroient traittés comme ceux
d’Espagne, car il n’a esté parlé que de Venize. Que cela et le traittement que
toute l’assemblée a fait à l’évesque d’Osnaburg avoit porté ledit sieur prince à
luy déclarer que Messieurs les Estatz ne vouloient plus admettre de différence.
Nous l’avons esclaircy pour faire cognestre à Son Altesse la vérité de nostre
procedder, que nous n’avons point agi avec ledit évesque comme ambassadeur
du collège électoral, mais bien comme tous autres de cette assemblée par
considération pure et simple de sa naissance par laquelle il est prince d’Empire
premièrement, et puis par les Estatz qu’il y possède. En le conviant de rendre ces
offices nous l’avons prié aussy d’y tenir le mesme ordre qu’il avoit eu de la cour
|:de commencer par ledit sieur prince et d’en remettre entre ses mains la
conduitte et le mesnagement pour en tirer tout le gré qu’il voudra de Messieurs
les Estatz:|. Quant au susdit comte de Wittgenstein, nous avons bien
précisément fait entendre à son gentilhomme que monsieur l’électeur de
Brandebourg aiant lieu d’espérer de nous ce qu’il désire, il estoit bien juste aussy
qu’il s’en rendist digne sans se plus attacher à cette mauvaise formalité dont les
quatre électeurs catholiques se sont départis de ne point traitter le Roy de
Majesté. Il nous a fait espérer que cela ne recevroit plus nulle difficulté de sa
part, nous en tirerons une plus précise résolution quand ledit comte sera plus
proche.
Monsieur le marquis de Saint Maurice est aussy à une lieue d’icy attendant de
voir ce qui se fera pour les électeurs. Nous avons fait cognestre au sieur
président de Chamberry qu’il nous envoia dès qu’il fut arrivé ce qui est des
bonnes intentions du Roy et de la confiance que nous aurons avec luy et du soin
que nous apporterons dans tous les intérestz de madame la duchesse de
Savoye.
Nous vous donnasmes compte par la despêche que vous a portée monsieur de
Saint Romain de ce que monsieur le nonce nous avoit représenté sur les
menaces dont les ecclésiastiques du pays de Wirtemberg estoient alarmez, du
depuis il nous a parlé de la plainte que faisoient ceux du chappitre de Spire, de ce
que monsieur le mareschal de Turenne leur avoit osté leur grand églize, pour y
faire faire la presche. A cella il a tout de nouveau adjousté une vive remonstrance
de combien estoit contraire à la piété de Leurs Majestez et à leur vray zèle pour
nostre religion la déclaration faitte par ledit sieur mareschal en faveur de ceux
de la religion prétendue réformée sous ombre de remettre dans le Palatinat la
liberté de conscience, à quoy l’on estime qu’il en pouvoit demeurer sans passer
jusques au restablissement à des prérogatives qu’il se trouvera sans doute avoir
esté usurpées par les Calvinistes en plusieurs endroictz. Ce qui fait passer
encores jusques à leur donner la préférance en faisant tout cela sous le nom et
l’authorité de la Reyne. Comme nous n’en sçavons que ce qu’il nous en a dit en
nous donnant la copie cy-enclose de ladite déclaration, nous n’avons sceu que
luy respondre sinon que nous avions peine de croire que cela fust du sceu de la
Reyne et que nous en escririons à la cour.
Nous vous supplions de nous faire sçavoir ce qui s’est passé affin que s’il en est
quelque chose et qu’il y ait des raisons pourquoy l’on n’a pas plustost laissé faire
ces changemens aux officiers du prince Palatin, que de Sa Majesté, nous
taschions de les mettre à proffit.
Ce que nous venons de vous représenter sur le traittement des ambassadeurs
servant de responce à ce qui est porté en vostre pénultième despêche , nous y
adjousterons seulement au sujet de l’observation que vous jugés fort bien
devoir se faire de la conduitte de ceux de l’Empereur envers les électeurs que
l’on aura quelqu’un qui prendra garde de si près, jusques où se fera la réception
et l’accompagnement que nous tiendrons exactement les mesmes mesures.
Mais nous espérons que noz considérations pour ne pas faire semblant de
|:retarder la venue de ceux de Messieurs les Estatz seront approuvées puisque
leurs humeurs sont assés deffiantes pour s’imaginer que ce fust à toute autre
fin:|. Nous aurons sur toutes choses fort exacte correspondance avec monsieur
d’Estrades auquel par noz dernières nous avons touché assés fortement
l’importance de ramener à un meilleur concert avec monsieur le prince
d’Orange et les autres provinces celle de Hollande affin que cela ne retarde
point les desseins de la campagne. |:Peut-estre que ledit sieur prince ne sera
pas luy-mesme marry que laditte province voye que:| nous en remarquons les
inconvéniens et le deffaut que cela peut apporter du costé de Messieurs les
Estatz à l’observation des traittez qu’ils ont avec la France. Car à présent qu’ils
n’ont plus de plaintes à nous objecter ny à prétexter des mauvaises satisfactions
de leurs peuples sur le traittement qui leur est accordé, |:il nous semble qu’on les
peut presser avec moins de scrupule sur les choses qu’ilz doivent faire:|. Ce ne
sera pas avec doute que vous ne soiés bien adverti des effortz qui se font en
Brabant pour la guerre de cette année que nous adjousterons à ce que nous vous
en avons desjà mandé par cy-devant que tout |:de nouveau monsieur Contarini
les nous a confirmez:| estant adverti de bonne part que les préparatifs y sont
grands. Il nous est aussy mandé d’ailleurs que le duc Charles de Lorraine et
Lamboy travaillent fort à leurs levées.
Nous vous rendons grâces très humbles de l’information qu’il vous a pleu nous
donner de ce qui s’est passé à l’endroit de monseigneur le cardinal de Valancey
et de celle que vous avés adjoustée par vostre dernière du 4 de ce mois sur les
propositions faittes à madame de Savoye, dont vous remarqués fort bien les
extravagances. Nous avons donné part de tout à ces messieurs les médiateurs
qui ont bien considéré la justice de ce qui s’est fait à l’esgard du premier et
l’absurdité de l’autre.
Nous leur avons dit la faveur que la Reyne a faitte au gentilhomme que
monsieur Saavedra et Brun ont envoié à la Franche-Comté et nous traitterons
avec eux pour asseurer la liberté de part et d’autre, ce qui sera commode et nous
sommes encores en peine ce jourd’huy par où et comment pourra passer
monsieur le baron de Rorté pour son ambassade de Suède, dont nous avons esté
bien aises que la résolution ait esté prise avant que vous eussiés receu ce qu’il
nous avoit prié de vous représenter sur son employ de ce costé-là puisque c’est
une marque de l’estime que l’on a pour luy laquelle certainement il mérite
bien.
Nachdem die Mediatoren uns eindringlich aufgefordert hatten die Proposition
auszuhändigen, hat d’Avaux endlich seinen Widerstand aufgegeben. Ensuitte les
deux escritz furent délivrés auxdits sieurs médiateurs par nous deux
conjointement le 24 e et ce fut en cette forme que l’escrit pour les Impériaux
cachetté dans un papier à part, aussy bien que l’autre pour les Espagnolz
puisque les médiateurs l’avoient désiré en cette façon pour faire voir en le
délivrant à messieurs les plénipotentiaires de l’Empereur, que c’estoit sans
l’avoir préalablement veu. Nous remismes néantmoins à leur disposition de
l’ouvrir si bon leur sembloit sans prendre aucune part à la formalité qu’ils
désiroient d’y apporter. Mais pour l’autre nous le leur donnasmes sous cette
condition bien expresse et parole tirée d’eux de ne le point ouvrir et qu’il seroit
seulement gardé pour estre communiqué à messieurs les plénipotentiaires
d’Espagne lorsqu’il aura esté satisfait de leur part à la convention du 20 e
novembre 1644. Ce qui fut aussy escrit au-dessus du paquet que nous leur
contresignasmes avec les exagérations justes et convenables de la franchise et
sincérité qui est apportée de la part du Roy pour l’avancement de la négotiation,
laquelle tout le monde peut maintenant reconnoistre n’estre retardée que par le
deffaut des Espagnolz. Pour plus grande preuve encores de nostre bonne
disposition et pour obvier à ce qu’un autre pouvoir venant d’Espagne n’ait point
de nouveaux sujetz de difficultés qui seroient capables de faire derechef perdre
du temps, nous nous sommes librement laissés entendre à messieurs les
médiateurs selon qu’ilz nous ont tesmoigné le désirer de la forme en laquelle
nous estimons que les clauses défectueuses ou ambiguës qui se sont rencontrées
au dernier auront à estre redressées et leur en avons fait voir un escrit, dont le
double est cy-joint et cela seulement pour soulager leur mémoire sans qu’il
puisse estre pris pour acte d’aucune convention. Et de fait pour obvier à cette
conséquence outre que nous l’avons mis en diverses langues pour monstrer que
ce n’estoit pas une pièce formelle, nous en avons retiré l’original après leur en
avoir laissé tirer la copie.
Cella fait nous avions gardé ce courrier jusques à ce jourd’huy pour voir sy les
Impériaux donneroient une response avec la promptitude dont ilz s’estoient
laissez entendre, afin de la vous envoier tout d’une main, mais comme ils ne
l’ont pas fait nous avons estimé ne devoir plus différer davantage à le faire
partir …
1 fol. 250: Auszug eines Schreibens aus Kassel, 1645 Januar 23/Februar 2, Kopie.