Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
49. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 März 3

26

d’Avaux und Servien an Brienne


27
Münster 1645 März 3

28
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 192–239’ = Druckvorlage; Eingang: 1645 März 10 durch Héron

38
Nach den Dorsalvermerken der Beilagen fol. 247’, 249’, 250’; nach nr. 55 war er am 3. März
39
abends in Münster abgereist.
.
29
Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 43 fol. 174–218. Konzept: AE , CP All. 46 fol. 136–168. Kopien:
30
AE , CP All. 50 fol. 295–311; BN F. fr. 17897 fol. 18–49. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 43–56, datiert auf
31
30. Februar; Gärtner IV S. 437–496, datiert auf 28. Februar.

[p. 151] [scan. 199]


1
Postverzögerung wegen der Erwartung des Austausches der erneuerten Vollmachten. Verhand-
2
lungen d’Avaux’ mit den schwedischen Gesandten in Osnabrück: Mitteilung der geplanten
3
Proposition Ia; schwedischer Widerstand gegen die Auslieferung. Verzögerungder Verhandlungen:
4
Aufführung der zu erwartenden Nachteile bei weiterem Warten auf die Reichsstände; Beharren der
5
Schweden auf dem Erfordernis des Einverständnisses der Reichsstände, ihre Bereitschaft zu
6
Verhandlungen nach Eintreffen der Gesandten von Kurmainz, Kurbrandenburg und des
7
Fränkischen Kreises; paritätische Besetzung des Kurkollegs, des Reichskammergerichtes und des
8
Reichshofrates; Widerstand der anwesenden reichsständischen Vertreter gegen die Aufnahme der
9
Verhandlungen; Anreise weiterer Gesandter; Interesse Oxenstiernas an zügigen Verhandlungen
10
und baldiger Rückkehr nach Stockholm zur Sicherung seines Einflusses. Friedenssicherung:
11
Schwedischer Hinweis auf die Vorbehalte der Reichsstände gegen ein Bündnis gegen den Kaiser und
12
Befürwortung der Beibehaltung des bestehenden Bündnisses. Geringe Bedeutung der Verhand-
13
lungen mit Peschwitz; antidänisches Bündnis als Ziel der Verhandlungen mit dem englischen
14
Parlament; weiterbestehende Verdachtsmomente. Einverständnis der schwedischen Gesandten mit
15
dem Vorschlag einer Heirat des Königs von Polen mit der Königin von Schweden von französischer
16
Seite zum Zweck der Erhaltung der freundlichen Einstellung Wladisławs; Bereitschaft zum
17
Einwirken auf die Generalstaaten im Streit mit Hessen-Kassel.
18
Erneuerte Vollmachten: Zurückweisung der gegnerischen Forderung nach Auslieferung einer
19
Proposition vor Übergabe der Vollmachten; Einrichtung der kaiserlichen Vollmacht nach den
20
Absprachen, Mängel der spanischen Vollmacht; Vorschläge der Mediatoren: 1. Versprechen
21
Saavedras zur Beschaffung der Vollmacht in der geforderten Form zur vorläufigen Sicherung der
22
Verhandlungen; 2. Aufnahme alleiniger Verhandlungen zwischen Frankreich und dem Kaiser;
23
Befürwortung des zweiten Vorschlags; unterschiedliche Auffassungen d’Avaux’ und Serviens über
24
den Beginn dieser Verhandlungen. Darstellungder protokollarischen Zugeständnisse des Kaisers an
25
die Kurfürsten gegenüber Wartenberg als französisches Verdienst;Begründungder Konzessionenan
26
die Generalstaaten mit der Wertschätzung des Königs für sie; Gewährung des Majestätstitels durch
27
Kurbrandenburg; Anreise der Vertreter Savoyens. Klagen Chigis über das Verhalten Turennes in
28
Religionsangelegenheiten. Bemühungen um einen Ausgleich zwischen der Provinz Holland und
29
dem Prinzen von Oranien. Rüstungen der Gegner. Kardinal von Valençay, savoyische
30
Erbansprüche auf die Bretagne, Passage eines Edelmanns der spanischen Gesandten in die
31
Franche-Comté, Versetzung Rortés nach Stockholm.
32
Auslieferung der Proposition Ia: Aufgabe des Widerstandes von seiten d’Avaux’ gegen die
33
Auslieferung; Form der Übergabe der Aufsätze; Eintreffen der spanischen Vollmacht in der
34
verabredeten Form als Vorbedingung für die Auslieferung der Proposition an sie; Verzeichnis der
35
Mängel in der spanischen Vollmacht.

36
Nous vous aurions redespêché ce courrier

47
Héron.
au tems marqué par nostre
37
précédente du 11 e de ce mois

48
d’Avaux und Servien an Brienne, Münster 1645 Februar 11 (Ausfertigung: AssNat 274 fol.
49
146–146’; Druck: Nég. secr. II, 2 S. 39).
sy nous n’avions estimé devoir différer de
38
quelques jours afin de vous rendre compte de ce qui se seroit passé en la
39
communication des nouveaux pouvoirs de noz parties, de quoy nous
40
remettrons le récit à la fin de la présente puisque dans le tems que nous la
41
commençons il nous reste de voir quelle conclusion prendront messieurs les
42
médiateurs, sur les notables deffauts que nous leur avons représentés en celuy
43
des Espagnolz, car pour l’autre des Impériaux il n’y a rien eu du tout à
44
redire.

45
La première partie de cette despêche sera donc une suitte de celle qui vous fut
46
portée par monsieur de Saint Romain

50
nr. 28.
, laquelle vous marquoit le prochain

[p. 152] [scan. 200]


1
voiage de l’un de nous à Osnaburg

42
d’Avaux.
, tant pour communiquer aux ambassadeurs
2
de Suède le projetz de noz nouvelles propositions que pour leur faire trouver
3
bon que nous les donnassions en la forme que nous vous les avons
4
envoyées

43
Als Beilagen 1 und 2 zu nr. 28.
.

5
Après vous avoir dit en gros que celuy-là y fut par eux receu, traitté et honoré
6
avec toutes les plus avantageuses démonstrations qu’il pouvoit désirer pour le
7
respect du Roy nous y adjousterons en destail que laditte communication leur
8
ayant esté faitte par une simple lecture dont on les fist contenter quoyque
9
d’abord ils l’eussent demandée par escrit, leur sentiment fut sur celle qui touche
10
l’Allemagne comme les regardant le plus, que |:ce n’estoient que des
11
complimens qui ne produisoient aucun bon effect:| d’autant leur sembloit-il
12
que pour |:bien négotier la paix il faudroit passer aux conditions du moins en
13
termes généraux:| que toutesfois il n’estoit pas encore tems d’en venir là pour
14
raison de |:l’absence de la pluspart des princes et estatz de l’Empire et de la
15
résistance de ceux qui sont présens lesquelz tous d’une voix conseillent d’en
16
attendre au moins un plus grand nombre:|.

17
Comme ç’a tousjours esté sur cette considération-là qu’ilz ont fondé leur
18
difficulté d’entrer en matière, ce fut aussy le point le plus débatu avec eux en leur
19
remonstrant sur toutes choses que |:le retardement qui en proceddoit est
20
d’esgal préjudice aux deux couronnes et peut donner lieu à leur:| susciter de
21
nouveaux ennemis ainsy qu’on s’en peut apercevoir par |:la ligue dont on parle
22
en Italie et:| ce fut fort à propos pour enfoncer avec eux ce discours |:que
23
monsieur Salvius s’estoit par autre préceddent laissé entendre qu’ilz avoient eu
24
advis d’une intelligence du pape avec monsieur le prince Thomas à quoy il
25
falloit avoir l’oeil:|. Et là-dessus il leur fut vivement représenté |:combien
26
d’autant plus il importoit de comencer la négotiation de paix afin d’oster au
27
pape le prétexte sur quoy il pourroit former des desseins contraires à noz
28
intentions. Mais:| parce qu’ils sont de ceux qui regardent le présent et ce qui les
29
touche de plus près ils persistèrent en leur première visée, et ce avec tant de
30
persévérance en leurs sentimens que deux reprises de conférences de plus de
31
trois heures chacune ne furent presque employées de part et d’autre qu’à
32
soustenir chacun son opinion. Monsieur de Rorté qui fust tousjours présent à
33
tout rendoit bien la partie esgale de deux contre deux, mais celle de messieurs
34
Oxenstiern et Salvius se trouva |:puissamment assistée par les depputtez de
35
Hesse et d’autres princes qui ont affection et intérest avec les couronnes alliées
36
et:| tous ces gens-là estans consommés au maniment des affaires d’Allemagne,
37
il |:fut malaisé de résister à noz amis qui tendent à un mesme but que nous et
38
desquelz en outre nous avons besoing pour y parvenir:|. Ce fut donc |:sur eux
39
que les Suédois se trouvant pressez se remirent addroictement en disant qu’à
40
toute extrémité il estoit à propos d’en avoir leur consentement et qu’il ne fault
41
pas espérer que les deux couronnes et les estrangers seulz facent quelque chose

[p. 153] [scan. 201]


1
de solide en Allemagne sans le concours des princes et estatz de l’Empire:| et
2
comme ce vint au point de |:mesnager l’agréement de ces depputtez, ilz firent
3
tous de fortes remonstrances au contraire prians néantmoins avec grand soing
4
qu’ilz ne fussent point du tout nommez parce que si on les faisoit autheurs de ce
5
conseil ce seroit ruiner le crédit qui leur sera nécessaire pour nous seconder
6
cy-après:|.

7
A leurs raisons générales |:celuy de madame la Langrave adjousta en
8
particullier:| un extrait de lettre venue de Cassel dont nous vous envoions la
9
copie et |:celuy de Luneboug:| représenta aussy entre autres choses que ny luy
10
ny les autres qui |:se voyoient à Osnabruk en petit nombre n’osoient pas encore
11
se descouvrir, mais que si les deux couronnes laissent venir ceux des eslecteurs
12
et des villes ilz ont ordre alors de parler comme personnes privilégiées et de se
13
transporter aussy à Muster résoluz d’agir tous ensemble avec aucthorité, qu’il
14
fault au reste aider leur foiblesse présente puisqu’elle est accompagnée de
15
bonnes intentions:|. Vous comprendrez assés de quelle sorte les Suédois sont
16
attachés au sentiment de |:ne point entrer en traicté sans les Allemands,
17
combien peu ilz y hésitent et tiennent noz raisons foibles:|, quand vous sçaurez
18
que |:monsieur Salvius ne douta pas mesmes de dire qu’il n’y a que les
19
médiateurs qu’il fault rendre capables des justes causes de ce retardement:|.
20
‘Qu’importe’, disoit-il, ‘que les ennemis nous en accusent et en facent du bruit?
21
Tout cela est à mespriser’, et il faudroit leur respondre quand ilz cryent que nous
22
ne voulons point de paix, ‘si fait nous la voulons, mais nous voulons vous battre
23
auparavant’.

24
Il est à remarquer qu’en mesme temps que les ambassadeurs de Suède parlent
25
ainsy, leur armée entre en Bohême, il est certain toutesfois que l’on ne s’est
26
nullement apperceu que |:ce soit la cause pourquoy ilz reculent, mais ilz
27
cherchent fort à complaire aux estatz de l’Empire et préfèrent ce dessein-là à
28
l’oppinion qu’ilz pourroient acquérir de bons pacificateurs:| et comme ils vont
29
à leurs fins |:sans se guères mettre en peine par quel moien ilz y arrivent:| tout ce
30
qu’on a peu faire a esté qu’ils semblent |:se restraindre à l’arrivée des
31
ambassadeurs de Mayence, de Brandebourg et des depputtez du cercle de
32
Franconie:|. Ils se fondent pour les deux premiers sur le traitté préliminaire et
33
sur la déclaration mesme de l’Empereur, lequel advoue que les électeurs
34
doivent estre en part de cette négotiation avec luy, que c’est à cette fin que
35
Mayence et Brandebourg ont esté nommés pour intervenir à la négotiation
36
d’Osnaburg et partant ils maintiennent que par la confession propre des
37
Impériaux et suivant la teneur dudict traitté préliminaire l’assemblée
38
d’Osnaburg n’est pas complette et qu’ils ne peuvent agir légitimement avec
39
l’Empereur seul. |:Quant au cercle de Franconie ilz conseillent d’en attendre les
40
depputtez pour le bien des deux couronnes, et en cella il semble qu’il n’y a point
41
de faction de religion puisque ce cercle est composé de princes et estatz
42
catholiques aussi bien que de protestans:|. Ce n’est pas que |:d’ailleurs ces deux
43
messieurs n’ayent donné assés de subject d’ombrage par la grande partialité
44
qu’ilz ont pour leur religion, l’envie de l’avantager par le traicté paroissoit assez

[p. 154] [scan. 202]


1
quand ilz se laissent entendre que l’équilibre des deulx religions seroit la
2
seureté de la paix, qu’il la faudroit aussy introduire dans le collège électoral
3
partageant les voix esgallement des catholiques et des protestans. Que sans
4
cella l’Empereur sera tousjours le maistre dans ledict collège, qu’il seroit
5
expédient de faire aussi le mesme dans la chambre de Spire

34
Reichskammergericht.
et dans le conseil de
6
l’Empire

35
Reichshofrat.
qui est auprès de l’Empereur, que l’on appelle

33
6 aulique] nicht dechiffriert.
aulique et qu’il est
7
fascheux que ceux de leur religion soient esloignez tant de l’un que de l’autre
8
depuis le règne du deffunct empereur

36
Gemeint sind die Bestimmungen des Prager Frieden (Artikel 9 und 11), in denen die
37
Forderung konfessionsparitätischer Besetzung am Reichskammergericht (alternierende Beset-
38
zung der Richterstellen mit katholischen und protestantischen Kammerrichtern, gleiche Zahl
39
von Präsidenten und Assessoren für beide Konfessionen) vorläufig ausgesetzt und die Parität
40
im Reichshofrat vom K. zur weiteren Absprache mit den Kurfürsten ausgesetzt wurde
41
( DuMont VI, 1 S. 91f.; Smend S. 206).
:|. Par cela et par divers autres discours
9
privés |:de monsieur Salvius il paroist assez quelle est leur humeur particulière
10
aussi bien que leurs pensées en général. Mais ce sera à nous d’y prendre garde en
11
taschant d’y apporter les remèdes et le tempérament quand tout de bon ilz
12
voudront mettre en avant telles propositions:|.

13
Pour revenir à leur dessein de dillayer, nous ne pouvons pas dire que pour cela ils
14
ne soient très affectionnez pour la paix |:bien que monsieur Contarini en
15
prenne une toute autre opinion:| en quoy nous croyons certainement qu’il |:se
16
mesconte et:| ce n’est pas une des moindres marques qu’ils vont de bon pied de
17
ce qu’ils ont résolu d’escrire |:fortement à madame la langrave comme croyant
18
bien que c’est de là principallement que vient la cause du retardement, et
19
neántmoins pour ne la luy pas imputer toute entière il est certain que les
20
députez de Mekelbourg, Brunsvick Lunebourg et des villes hensiatiques ont
21
faict pareil office et les mesmes considérations que ceux de Hesse désirans tous
22
d’estre en plus grand nombre pour s’entrefavoriser davantage. Ilz demeurent
23
d’autant plus fermes en leurs sentimens sur cette attente:| qu’ilz voyent un
24
esbranlement de divers autres pour venir mesmes en personne comme le duc
25
Guillaume de Weymar

42
Wilhelm Hg. von Sachsen-Weimar-Eisenach (1598–1662).
et un prince d’Anhalt

43
Nicht zu ermitteln.
et nous pouvons adjouster aux
26
lettres qu’ils ont de plusieurs endroitz la copie de celles que nous avons receues
27
naguères tant du cercle de Suavbe que de la ville de Francfort

44
Beilagen 2 und 3.
, lesquelles
28
signifient bien leurs bonnes résolutions, et spécialement la première exprime
29
en termes exquis des sentimens qui semblent devoir estre encores meil-
30
leurs .

31
Il ne faut pas obmettre en vous disant que |:la Suède ne paroist pas répugner à la
32
paix:| de vous référer ce qui a esté remarqué |:à Osnabruk fort manifestement

[p. 155] [scan. 203]


1
que monsieur le baron Oxenstiern a un très grand désir d’avancer le traicté pour
2
diverses raisons particulières desqueles il s’est ouvert fondées sur le
3
changement arrivé en Suède, la Reyne ayant pris en main le gouvernement
4
parce que son intérest

41
4 seroit] nicht dechiffriert.
seroit d’y estre au plus tost pour y faire sa cour et se rendre
5
agréable afin d’estre favorisé dans le dessein qu’il a pour la charge de chancellier
6
qu’a son père, lequel estant vieil et caduc il importeroit au filz d’estre près de luy
7
pour se prévalloir de son crédit et authorité pendant qu’il vit sachant bien
8
qu’après sa mort il n’y auroit point d’apparence pour luy d’y parvenir:|. Bref
9
quand on |:luy parle de la paix:| ces considérations qui luy sont tousjours
10
présentes |:comme importantes à sa fortune:| luy fait dire librement que
11
|:personne n’y a plus d’intérest que luy qu’elle se face promptement:|.

12
Aprez avoir bien débatu avec les ambassadeurs de Suède sur le point qui touche
13
le |:délay du traicté il fut passé à celluy de la seureté par le moien d’une ligue que
14
nous estimons nécessaire de faire avec les princes d’Allemagne:|. De quoy ils
15
demeurèrent bien d’accord, mais en y adjoustant |:un ‘si cella se peut’,

42
15 car] nicht dechiffriert.
car ilz y
16
trouvent beaucoup de difficultez et:| disent que |:les princes n’oseraient se
17
liguer contre l’Empereur, que ceux qui ont suivi son parti n’i voulant pas
18
entendre et que quand pour quelque intérest présent ilz y auroient consenti ilz
19
ne l’exécuteroient pas:|, que la vraye et principale |:seureté de la paix consiste en
20
la continuation de l’alliance entre les deux couronnes et de leurs amis et
21
confédérez en Allemagne et en la retention de bonnes places en Pomméranie et
22
sur le Rhin:|. Il leur fut remonstré que l’on y pourroit encores adjouster |:ladicte
23
union des princes entre eux pour la durée de la paix et qu’ilz prendroient les
24
armes contre ceux qui la voudroient troubler, qu’ainsi sous ce terme général
25
sans nommer l’Empereur que prince ilz pourroient légitimement s’obliger
26
ensemble à la manutention du repos public dans l’Empire:|.

27
Voillà Monsieur ce qui s’est passé au regard du traitté général. Quant à la plainte
28
des pourparlers particuliers de Peschevytz dans laquelle:| l’on ne manqua pas
29
comme encores dans |:celles des practiques en Angleterre de leur faire
30
remarquer une toute autre sincérité de nostre conduicte envers eux ayans pris
31
garde à leur communiquer les moindres choses pour ne leur pas donner
32
ombrage:|, ce qui fut expliqué en détail affin de faire plus d’impression comme
33
en effect ilz le recogneurent avec agréement et promirent de bonne façon toute
34
sorte de fidélité de leur part en l’observation de l’alliance, ilz ne firent au
35
commencement que |:se rire de ce Peschevitz:| et continuèrent bien à recevoir
36
tousjours de la mesme sorte le |:petit reproche qu’on leur faisoit:|

43
36 luy] nicht dechiffriert.
luy donnant
37
des noms de moquerie et le figurant pour un homme qui ne cherche que de
38
l’argent avec conseil que nous luy fissions aussy quelque gratiffication pour
39
sçavoir de luy quelque chose puisqu’il se fourre partout et qu’il a de bons advis
40
avec cet avertissement qu’il sera de tous costez, mais comme |:il fust reparti que

[p. 156] [scan. 204]


1
ces gens-là servent aucune fois à porter parolle, sonder et tenter une affaire
2
laquelle par après peut estre mise en meilleure main monsieur Salvius compta
3
un peu plus sérieusement tout ce qui s’estoit passé. Il dict que dès:| la première
4
fois qu’il vint en cette ville de Munster (en quoy nous voyons que Monseigneur
5
le Cardinal qui nous en escrivit incontinent

42
In seinem Schreiben vom 19. Dezember 1644 (Druck: APW II B 1 nr. 331).
après avoit esté fort punctuel-
6
lement adverty) |:Peschevytz luy fit entendre adroittement qu’il s’estoit trouvé
7
avec les ambassadeurs d’Espagne qui avoient parlé fort honnestement dudict
8
sieur Salvius et que:| s’il ne vouloit point estre inconneu ils l’iroient visiter.
9
|:Que monsieur Salvius luy demandant s’il avoit charge de luy dire cela il
10
respondit que non, mais que par occasion il luy faisoit rapport de la haute estime
11
en laquelle il est auprès desdictz ambassadeurs, qu’ensuite Peschevytz luy
12
tesmoigna la grande disposition des Impériaux et Espagnols à la paix et donna
13
sur les François comme causes du retardement adjoustant que si la couronne de
14
Suède vouloit il y auroit moyen de terminer la guerre à son contentement, qu’à
15
cette parolle monsieur Salvius luy toucha de la main sur le bras et luy dict
16
‘monsieur le colonnel’, car il l’a esté, ‘croyez-moy, ne vous ingérez point des
17
affaires de ces messieurs-là, je les honore fort aussy, mais je ne m’y fierois pas
18
d’un poil’:|. Ce sont ses termes qui ont leur grâce en Allemand, que
19
|:Peschevytz voulut répliquer mais l’autre luy ferma la bouche:|. Monsieur
20
Salvius dit pour ses deffenses qu’aiant receu ce discours avec mespris et n’y aiant
21
pas depuis songé, puisque l’affaire n’avoit eu aucune suite il avoit négligé de
22
nous en parler. Excuse qui ne luy aiant pas esté faitte bonne, promit d’en user
23
autrement à l’advenir en pareilles occasions. |:Monsieur le baron Oxenstiern l’a
24
encores rejetté plus loin et:| desdaigné la personne de cet homme pour une telle
25
entremise, protestant que |:Peschevytz ne luy avoit jamais parlé que pour
26
inpétrer quelque employ dans l’armée de Suède:| outre plusieurs nouvelles
27
qu’il luy communique par où l’on peut remarquer |:l’extravagance de cet
28
homme ou bien qu’ayant esté rebuté par monsieur Salvius il n’a osé faire les
29
mesmes ouvertures à monsieur Oxenstiern:|. Il leur fut donné à cognestre que
30
nous avions |:sceu l’affaire de chez monsieur Sahavedra mesme, ce qui fut dit
31
afin qu’ilz sçachent qu’en continuant on en peut estre adverti:|.

32
Le point de |:la ligue que l’on dit avoir esté par eux proposé au parlement
33
d’Angleterre fut touché plus sérieusement:|. Ilz désavouèrent cette négoti-
34
ation ou déclarèrent du moins qu’ils n’en sçavoient aucune chose et qu’ils ne la
35
croyoient pas, mais comme l’on ne se tint pas à cette première responce et que
36
l’on revint plusieurs fois à la charge |:avec tesmoignage de quelque
37
ressentiment ilz advouèrent qu’un certain Escossois nommé Motty

43
Hugo Mouat.
a passé de
38
Suède en Angleterre et que:| il peut bien avoir esté chargé de quelques
39
complimens, mais qu’asseurément ils n’ont eu aucun advis et ne trouvent point
40
d’apparence qu’il ait |:eu ordre de proposer une ligue deffensive et offensive:|.
41
Il leur fut représenté combien |:ce nouvel engagement blesseroit l’alliance, que

[p. 157] [scan. 205]


1
la guerre de Dannemark n’avoit desjà que tropt divisé leurs forces, que si elle a
2
esté excusée ou plustost:| tolérée sur la nécessité pour |:les raisons qu’ilz ont
3
faict représenter à la cour celle-là ne recevroit point du tout d’excuse et
4
désobligeroit mesmes le Roy pour la proximité qui est entre Sa Majesté et le roy
5
d’Angleterre, et pour d’autres intérestz, monsieur Oxenstern:| demeura ferme
6
à nier constamment qu’il sceust rien davantage que le contenu cy-dessus.|:Mais
7
dans une visitte particulière monsieur Salvius ayant encores esté pressé sur ce
8
sujet se laissa entendre confidemment que cet officier escossois a faict quelques
9
ouvertures pour maintenir et augmenter la bonne intelligence qui est de longue
10
main entre eux, que ce n’est à autre intention toutesfois que pour empescher
11
que le roy d’Angleterre ne puisse envoyer des vaisseaux de guerre qu’il a faict
12
espérer au roy de Danemark. Nonobstant cette confiance:| il semble à celuy qui
13
a parlé à |:monsieur Salvius qu’il n’a pas encores tout dict veu mesmes que la
14
Suède a tousjours eu cy-devant de grandes practiques en Escosse et en
15
Angleterre pour le faict de la religion. Monsieur le chancelier Oxenstiern et feu
16
monsieur Banier

40
Gemeint ist vermutlich Axel Banér (1594–1642), seit 1634 Reichsmarschall (SMK I S.
41
177f.).
ont eu beaucoup de part au présent mouvement d’ Angle-
17
terre et cella donne subject de croire que la Suède les fomentera encore
18
aujourd’huy:|. La conclusion fut qu’ils en escriroient |:à Stokolm affin de nous
19
en pouvoir esclaircir davantage. Monsieur le baron Oxenstiern montra une
20
lettre de monsieur de Cérisantes

42
Marc Duncan de Cérisantes (um 1600–1648); er hielt sich seit 1644 als schwedischer Resident
43
in Paris auf ( Zedler V Sp. 1883f.; DBF VIII Sp. 60).
:| faisant mention de la mesme plainte qui luy
21
a esté faitte par Monsieur le Cardinal, ce qui vint bien à propos pour authoriser
22
davantage le sentiment qu’on leur en tesmoignoit. Ils ont comme laissé voir que
23
|:toutes ces plainctes ralentiroient le dessein qu’ilz auroient pu former de ce
24
costé-là voyant qu’on le prend si à coeur. Nous avons fait part à monsieur de
25
Sabran d’une partie de ce que dessus pour luy donner moien de pénétrer au lieu
26
où il est s’il y a davantage:|.

27
Pour ce qui est du |:mariage du roy de Pologne, on leur a représenté que:| le roy
28
n’a pas pu se dispenser d’e |:n faire

36
28 parler] falsch dechiffriert: reparler.
parler, mais que cella ne les obligera à rien et
29
que mesme l’on attirera

37
29 parole] falsch dechiffriert: celle.
parole dudict roy qui ne s’offenseroit point d’un
30
honneste reffus, qu’à ce deffaut il songe à prendre femme en France. En un mot
31
que l’on ne l’entretient que pour

38
31 le] nicht dechiffriert.
le tenir tousjours dans la neutralité et le rendre
32
mesmes favorable s’il se peut à la cause commune dans laquelle l’intérest des
33
Suédois estoit compris:|. Ilz ont respondu comme ne croyans pas que |:ce
34
mariage se puisse faire et ne se sont pas opposez à ce que l’on en fasse quelque
35
proposition de

39
35 la Reyne] falsch dechiffriert: l’assemblée.
la part de la Reyne:| bien voudroient-ils que ce fust |:sans esclat

[p. 158] [scan. 206]


1
ny faire une demande formelle car il leur semble que le nom et l’authorité de Sa
2
Majesté porte quelque engagement et ont tesmoigné par leur contenence que
3
l’on auroit bien pu s’en passer:|. Ce n’est pas aussy qu’ils y aient résisté |:en sorte
4
qu’ilz s’en tiennent désobligez, si on le faict, ilz ont seulement monstré qu’ilz
5
seroient plus aises que l’on ne le

39
5 fist] falsch dechiffriert: dit.
fist pas:|.

6
Les advis que nous avons de monsieur d’Estrades sur ce qui se passe en l’affaire
7
d’Ostfrise ne se raportent pas aux bonnes dispositions que monsieur le prince
8
d’Orange avoit tesmoignées pour son accomodement. Il en a esté parlé aux
9
ambassadeurs de Suède et leur a on fait trouver bon d’agir conjoinctement avec
10
nous pour ledit accommodement, ils en ont escrit en fort bons termes et assés
11
pressans tant à monsieur le prince d’Orange qu’à Messieurs les Estatz et de peur
12
que leurs lettres ne se perdent ou ne soient supprimées comme ils croient que
13
d’autres précédentes le furent l’esté dernier, ils ont envoyé celle-cy au sieur
14
Spiring résident de Suède à la Haye

40
Peter Spiring Silfvercrona (gest. 1652); 1637–1650 schwedischer Resident in Den Haag
41
(SMK VII S. 15f.).
, avec charge de l’accompagner d’offices
15
convenables.

16
Maintenant Monsieur nous viendrons au fait des nouveaux pouvoirs et vous
17
dirons que noz parties après avoir passé plus de quinze jours au-delà du terme
18
qui avoit esté stipulé pour les rapporter sans nous faire sçavoir qu’ils eussent les
19
leurs, nous descouvrismes enfin qu’ils prétendoient avant les monstrer nous
20
forcer à donner une autre proposition. Lorsque nous en voulusmes sçavoir la
21
vérité de messieurs les médiateurs ils eurent de la peine à s’en expliquer
22
nettement, et nous dirent enfin estans pressés de nous qu’il est bien vray qu’on y
23
avoit voulu apporter cette condition, mais qu’ils ne l’avoient pas voulu accepter
24
ny s’en charger en cette forme pour nous la faire sçavoir, que toutesfois ilz ne
25
pouvoient pas se dispenser de nous renouveller leurs instances pour nous
26
disposer à passer plus outre dans la négotiation et à faire quelque nouvelle
27
ouverture. Ce que nous jugeasmes devoir différer à une autre fois et nous
28
contentasmes de leur faire comprendre l’iniquité et l’extravagance d’une telle
29
condition qui chocquoit la dignité du Roy ensemble la justice et la raison, en
30
voulant nous faire achepter ce à quoy ils estoient obligez et mettre à prix une
31
pièce qui comme fondamentale du traitté doit selon l’ordre en précéder avec
32
franchise tous les autres actes. Ilz furent donc contraintz d’accomplir ce dont
33
eux-mesmes estoient en demeure et de faire parestre au jour que le blasme qu’ils
34
pensoient nous adosser du retardement du traitté retombe bien plus justement
35
sur eux, mais de cecy nous exceptons les Impériaux puisque messieurs les
36
médiateurs nous aiant envoyé l’original de leur pouvoir, nous le trouvasmes si
37
conforme à la minutte que nous n’en fismes pas seulement tirer de copie, nous
38
estant assés de celle qui nous estoit demeurée du project concerté, laquelle nous

[p. 159] [scan. 207]


1
vous avons envoyée en son temps

43
Servien an Brienne, Münster 1644 Dezember 25 (Druck: APW II B 1 nr. 300).
, ce qui nous devroit aussy dispenser d’en
2
joindre icy une autre, si ce n’estoit pour la vous remettre en main sans vous
3
laisser prendre la peine de la faire chercher en cas que l’on eust envie de la revoir.
4
Passant donc à l’examen de celuy des Espagnolz nous y avons remarqué trois
5
défautz essentielz et spéciaux outre et par-dessus le général de n’estre pas
6
conforme à ce qui avoit esté convenu par l’entremise des médiateurs, après
7
avoir esté débatu de point en point entre les parties qu’elles l’ont signé et
8
consigné en leurs mains pour asseurance de la bonne foy qui se garderoit en
9
l’accomplissement de ce qu’elles promettoient comme nous nous en sommes et
10
ensuitte les Impériaux punctuellement acquittez.

11
Le premier défaut fait un signalé préjudice à la dignité du Roy en ce que le titre
12
de ‘Sérénissime’ est donné deux fois à l’Empereur et une fois celuy de ‘majesté’,
13
là où le Roy non plus que la Reyne ne sont desnommés que tout simplement,
14
c’est peut-on dire avec mespris sous l’addition de ces termes de ‘mui charo y
15
amado’ laquelle diffère encore en ce qu’estant mis aussy pour l’Empereur, la
16
répétition de ‘mui charo y mui amado’ y est toute entière. Nous n’avons pas
17
manqué de faire noz réflections sur cette variété n’estant pas raisonnable d’en
18
souffrir aucune qui tire du pair Leurs Majestez d’avec l’Empereur horsmis en ce
19
qui est de la précédence que de longue main l’on a voulu tolérer sans qu’elle
20
porte avec soy aucune supériorité, l’égalité au reste demeurant tousjours en son
21
entier. Et ce défaut nous semble d’autant plus désobligeant et affecté que ces
22
différences avoient esté contestées icy en traittant de la réformation des
23
pouvoirs, en sorte que les Espagnolz furent obligés de donner les mains et se
24
sousmettre à ce que l’Empereur et le Roy fussent traittés esgalement comme il
25
paroist par la minutte qui en fut lors arrestée. Le second défaut passe la
26
cérémonie et donne dans une autre conséquence très préjudiciable à la seureté
27
de ce que nous aurions à négotier. C’est qu’à l’endroit où la faculté de traitter et
28
conclurre la paix est donnée, vous verrés par la clause rayée dans la coppie
29
cy-jointe que le duc de Medina de las Torres et le comte de Peñaranda y sont
30
nommément spéciffiés et les trois autres seulement entendus sous un terme
31
collectif de ‘demás plenipotenciarios’, en quoy il se rencontre une ambiguïté
32
qui ne se peut souffrir en une partie sy essentielle, car en faisant la construction
33
l’on ne sçauroit comprendre si ces paroles ‘o por uno dellos’, mises
34
immédiatement après celles de ‘los demás plenipotenciarios’ se doivent
35
rapporter à l’un des trois députés qui sont désignés sous un nom commun en
36
sorte que le sens de cet article soit que l’évesque de Bolduc ou Saavedra ou Brun
37
pourront faire la paix avec les susdits duc et comte. De dire aussy que lesdittes
38
paroles ‘o por uno dellos’ se doivent entendre de touts les cinq, il n’y a point
39
d’apparence que le roy d’Espagne ait eu l’intention de laisser entre les mains du
40
seul Saavedra ou de Brun tout le pouvoir de conclurre une affaire de telle
41
importance si les autres n’y estoient pas présens, comme il pourroit arriver et
42
que dès cette heure il en manque trois. L’on seroit hors de cet embarras si la

[p. 160] [scan. 208]


1
clause avoit porté ‘que tout ce qui sera fait par lesdits plénipotentiaires ou par
2
l’un d’iceux’ etc. ou bien ‘que tout ce qui sera fait par lesdits duc de Medina de las
3
Torres, comte de Peñaranda, évesque de Bois-le-Duc, Saavedra et Brun’. Nous
4
ne désavouons pas que cette clause se pourroit interpréter en la meilleure part si
5
nous avions affaire à des gens qui allassent nettement en besongne et qui
6
n’eussent de tout temps fait voir un esprit captieux dans toutes leurs
7
négotiations. Sur la plainte que nous en avons fait à messieurs les médiateurs ils
8
ont bien cherché quelque explication favorable, mais nous leur avons fait
9
advouer que s’il s’y en peut admettre une bonne, il s’en peut aussy donner une
10
contraire et qu’en des matières de telle importence il faut esviter les obscuritez.
11
Le troisième défaut que nous avons observé est en la datte, celle dont nous
12
estions demeurés d’accord n’aiant pas esté mise d’où s’ensuivroit que tout ce qui
13
se seroit fait en vertu du premier pouvoir demeureroit invalide, ce qui est
14
encores contre les termes exprez de la convention par où il a esté dit
15
expressément que l’on tiendroit la première datte comme il s’est observé du
16
costé de l’Empereur et du nostre, que sy en Espagne l’on a considéré la
17
nomination de trois nouveaux plénipotentiaires, cela ne veut rien dire
18
puisqu’on peut présumer que le roy d’Espagne ait eu l’intention dès le
19
commencement de les nommer, il n’eschet rien aussy sur l’expression du titre
20
d’ambassadeurs extraordinaires pour Medina de las Torres et Peñaranda, parce
21
qu’il n’est question dans le pouvoir que de celuy de plénipotentiaires. Il est
22
certain encores que Saavedra et Brun furent les premiers d’avis de garder
23
l’ancienne datte sans quoy leur proposition de paix dont ilz ont fait tant de bruit
24
est annullée, voire mesmes le compromis touchant la réformation des pouvoirs
25
et en somme tout ce qui s’est traitté jusques à présent. Les médiateurs nous ont
26
advoué qu’aians remarqué ces défautz et eux et les Espagnolz avoient escrit en
27
Espagne sur ce sujet, ilz nous proposèrent pour expédient de traitter en vertu de
28
la première procuration et que Saavedra donneroit une promesse de faire venir
29
un autre pouvoir en forme, dans laquelle promesse seroit insérée copie de la
30
lettre que le roy d’Espagne luy a escritte et dont ils nous ont fait voir l’extrait, par
31
où il dit en termes exprès avoir ordonné que le pouvoir luy fust envoyé
32
conformément à ce qui a esté convenu à Munster sans autre différence sinon
33
qu’au lieu que cy-devant il en avoit donné un particulier à chacun de ses
34
plénipotentiaires, à présent il les a tous fait comprendre dans un seul,
35
changement qui ne nous importe de rien et sur lequel nous n’avons aussy fait
36
nulle réflection. |:Mais ilz n’ont pas fort insisté à nous faire accepter cet
37
expédient, nous ayans assez faict cognoistre qu’eux-mesmes sont mal
38
satisfaicts comme nous n’avons pas manqué de leur exagérer de nostre part le
39
mespris que les Espagnols ont faict de leur médiation. Seulement ilz nous
40
demandèrent si cependant nous demeurerions sans rien faire à quoy:| nous
41
respondismes que cela méritoit bien d’y penser.

42
|:Nostre opinion va néantmoins à ne point accepter cette nouvelle obligation
43
des Espagnols pour ne point perdre nostre avantage:|. Et comme à cette
44
demande ils adjoustèrent celle de sçavoir si cette difficulté qui se trouve avec les

[p. 161] [scan. 209]


1
Espagnolz nous empescheroit de travailler avec les Impériaux, nous leur
2
tesmoignasmes que non pour monstrer la sincérité des intentions du Roy et la
3
bonne foy avec quoy nous agissons dans le désir de la paix en attendant que les
4
Espagnolz aient fait venir un autre pouvoir |:et cella sans nous engager à
5
conclure un traicté avec les Impériaux. Nous avons creu aussy que la jalousie
6
que les Espagnolz en prendront sera un plus puissant moien pour haster
7
l’envoy du pouvoir aux termes qui sont nécessaires sans nous fier à une seconde
8
obligation de Sahavedra et de Brun qui n’ont pas grand crédit en leur cour
9
comme nous le voyons bien:|. Il est vray que le principal motif de |:nostre
10
résolution vient des ordres qui nous ont esté envoyez de faire quelque chose
11
avec les Impériaux pour donner ombrage aux autres:|. A ce respect des
12
|:intentions de la cour nous avons aussi adjousté la considération de messieurs
13
les médiateurs qui nous y ont conviez, mais avec cette réserve que nous avons
14
bien remarqué qu’ilz ne veullent pas estre connus pour autheurs de cette
15
résolution, ni que rien s’en fasse à leur instance de crainte que les Espagnolz
16
leur imputtent la cause d’une division du traicté entre les Impériaux et eux:|.
17
Nous avons encores |:eu un autre regard aux princes et estatz de l’Empire qui
18
sont en résolution de venir icy et à Osnabruk ou qui sont desjà en chemin pour
19
s’i transporter lesquelz pourroient aisément différer leur venue lorsqu’ilz
20
apprendroient la difficulté qui se rencontre encores au pouvoir des Espagnolz
21
s’ilz ne savoient en mesme temps que le traicté pour les affaires d’Allemagne
22
n’est point retardé pour cella, en quoy l’Empereur qui n’a pas envie qu’ilz
23
viennent trouveroit son compte et les Espagnolz seroient bien aises qu’il leur
24
en eust l’obligation:|. Dans la |:délibération où nous sommes tous deux sur le
25
temps auquel il faudroit commencer la négotiation avec les Impériaux, nous
26
nous trouvons d’advis différend, et voicy ce que chacun de nous en
27
pense:|.

28
Servien wollte sofort nach Empfang von nr. 3 die Proposition herausbringen, doch
29
gab er d’Avaux nach, der noch einige Änderungen für erforderlich hielt. Er folgte
30
d’Avaux allerdings nicht in der Auffassung, daß man auf die Proposition gänzlich
31
verzichten müsse, wenn man nicht die Zustimmung der schwedischen Gesandten
32
habe. Diese hatten sich wie auch die in Osnabrück anwesenden Gesandten der
33
Reichsstände dagegen ausgesprochen und auf eine Verzögerung der Verhandlungen
34
gedrungen. Servien erschien die Herausgabe jedoch notwendig, weil sie von der
35
Königin ausdrücklich angeordnet sei und weil den Gesandten zwar Änderungen im
36
Inhalt, nicht aber eine Verzögerung der Abgabe erlaubt sei. Außerdem werde so der
37
Vorwurf entkräftet, sie verzögerten die Verhandlungen. Die Einwände der schwe-
38
dischen und reichsständischen Gesandten hielt er zum Teil für nicht stichhaltig, zum
39
Teil meinte er sie vernachlässigen zu können, zumal die Fortführung der
40
Verhandlungen auch für sie von Vorteil sei. – D’Avaux hatte dagegen bei seinem
41
Besuch in Osnabrück den schwedischen Gesandten einen Aufschub zugesagt unter
42
der Bedingung, daß Servien dem zustimme. Er wollte auf diese Weise bei ihnen die
43
Bereitschaft zu einem abgestimmten Vorgehen in den Verhandlungen erhalten.
44
Servien ließ sich von seinen Argumenten jedoch bis jetzt nicht überzeugen.

[p. 162] [scan. 210]


1
Nous devons après tout cella vous rendre compte de ce qui se passe au sujet du
2
traittement des ambassadeurs tant de Messieurs les Estatz que des électeurs, et
3
vous dire Monsieur qu’en conformité de ce qui nous a esté ordonné de la cour
4
nous avons fait comprendre à monsieur l’évesque d’Osnabrug lorsqu’il nous est
5
venu faire des remonstrances sur le retardement de nostre déclaration en se
6
laissant entendre qu’après que cela a depuis longtemps arresté à quatre lieues
7
d’icy ceux de Bavières, ils pourroient se résoudre de se retirer entièrement, que
8
le Roy ayant pris résolution depuis plus de quatre mois de les traitter
9
favorablement, cette connoissance après avoir passé à Vienne y avoit aussy fait
10
résoudre l’ordre qui a esté envoié au comte de Nassau et docteur Volmar de
11
traitter comme ils font ceux de Venise les ambassadeurs des électeurs qui par
12
conséquent estoient redevables à Sa Majesté de cet honneur, et que nous les
13
traitterons comme ils se contenteront de l’estre par les Impériaux, moiennant
14
aussy qu’ils ne fassent rien plus à l’endroit de ceux-là qu’avec nous. Or comme
15
nous avons esté bien précisément asseurez après diverses enquestes |:où
16
monsieur le nonce nous a fort aydez et:| que nous avons aussy sceu par la bouche
17
d’un gentilhomme

39
Nicht zu ermitteln.
que nous a envoyé le comte de Wigenstein ambassadeur
18
destiné icy de la part de l’électeur de Brandebourg que ledit comte avoit receu
19
une copie de l’ordre envoié par l’Empereur au comte de Nassau et au docteur
20
Volmar de les traitter tous comme Venize tant à l’envoy au devant qu’en la
21
première visite que pour la main et l’accompagnement, ny aiant différence
22
entre eux que pour les titres que l’Empereur entend demeurer dans la forme qui
23
s’observe aux diettes impériales entre les comtes, barons et autres ce qui est le
24
seul changement arrivé depuis le premier ordre |:quoyque monsieur Contarini
25
s’en soit persuadé davantage par le désir qu’il auroit sans doute que cella fust:|.
26
Nous avons estimé que n’y aiant plus rien à ajouster pour le regard des électeurs,
27
il estoit à propos de donner promptement advis à monsieur d’Estrades de ce que
28
nous ferons avec Messieurs les Estatz sans plus de restriction à la première visite
29
puisque vostre despêche du 28 e janvier

40
nr. 23.
fondée sur une résolution de conseil
30
nous en donne la permission et que par là demeurent supprimées les conditions
31
que portoit la lettre du Roy, qui nous fut envoiée par ledit sieur d’Estrades à son
32
arrivée à la Haye

41
nr. 8.
. Nous avons donc |:usé d’une telle prévention pour mieux
33
faire valloir à Messieurs les Estatz la grâce que Sa Majesté leur fait et que par
34
conséquent ilz la recoivent avec plus de ressentiment et d’obligation car
35
comme:| ils l’ont demandée depuis si longtemps et avec tant de persévérance,
36
voire aussy opinion que cela leur estoit comme acquis parce qu’ils disent s’estre
37
pratiqué en 1609

42
1609 waren von Heinrich IV. in Fontainebleau dem Gesandten der Generalstaaten, Cornelis
43
van der Myle, alle protokollarischen Ehren eines Vertreters eines souveränen Staates zuteil
44
geworden ( Heringa S. 255f.).
, le meilleur est que dans la considération où ils sont
38
aujourd’huy auprès du Roy |:ilz croient estre les premiers par qui on commence

[p. 163] [scan. 211]


1
au lieu de leur laisser ce desgoust de les faire suivre les autres:|. Pour cet effet
2
nous avons fort prié monsieur d’Estrades de leur bien faire comprendre que:| la
3
part que les autres auroient en ce traittement ne sera que par leur considération
4
et que par l’estime et affection que Sa Majesté a pour eux elle s’est laissée
5
engager dans cette nécessité et conséquence que nous leur avons alléguée dès
6
lors que nous passâmes à la Haye de donner un pareil traittement à d’autres qui
7
ne l’avoient pas encores eu:|, au lieu que si nous différions davantage |:et qu’il
8
vînt quelque ambassadeur d’eslecteur dont en voilà deux en chemin là où ceux
9
de Holande pourroient différer leur venue encores plusieurs mois ilz auroient
10
sujett de croire que bien loin de donner l’exemple ilz le prennent des autres avec
11
qui ilz compettent:|. Nous luy avons mesmes fait entendre que nous avons
12
|:tenu la main au retardement de ceux des

43
12 électeurs] falsch dechiffriert: princes.
électeurs jusques à ce que nous
13
sçaurions ce que Sa Majesté auroit voulu résoudre en leur faveur:|.

14
Outre cette raison de nous haster à donner cet advis audit sieur d’Estrades, nous
15
en avons colligé une autre de ses lettres propres en ce qu’il nous a marqué
16
premièrement qu’estant en négotiation avec Messieurs les Estatz sur la
17
première visite la province d’Hollande faisoit grande force contre l’advis de
18
monsieur le prince d’Orange et des autres provinces sur quoy il nous a semblé le
19
devoir dellivrer de cette contestation |:avant qu’il vienne rien à la connoissance
20
de ces Messieurs-là de ce que nous ferions et pour ne leur pas laisser penser au
21
préjudice de la créance qu’il a parmi eux qu’il fust homme à opiniastrer des
22
choses qu’ils apprendroient bientost estre sans difficulté:|. Outre cela il nous
23
mandoit que monsieur le prince d’Orange avoit eu advis de l’ordre donné aux
24
Impériaux, quoyqu’il y eust quelque chose à redire en son information, laquelle
25
portoit que les ambassadeurs des électeurs seroient traittés comme ceux
26
d’Espagne, car il n’a esté parlé que de Venize. Que cela et le traittement que
27
toute l’assemblée a fait à l’évesque d’Osnaburg avoit porté ledit sieur prince à
28
luy déclarer que Messieurs les Estatz ne vouloient plus admettre de différence.
29
Nous l’avons esclaircy pour faire cognestre à Son Altesse la vérité de nostre
30
procedder, que nous n’avons point agi avec ledit évesque comme ambassadeur
31
du collège électoral, mais bien comme tous autres de cette assemblée par
32
considération pure et simple de sa naissance par laquelle il est prince d’Empire
33
premièrement, et puis par les Estatz qu’il y possède. En le conviant de rendre ces
34
offices nous l’avons prié aussy d’y tenir le mesme ordre qu’il avoit eu de la cour
35
|:de commencer par ledit sieur prince et d’en remettre entre ses mains la
36
conduitte et le mesnagement pour en tirer tout le gré qu’il voudra de Messieurs
37
les Estatz:|. Quant au susdit comte de Wittgenstein, nous avons bien
38
précisément fait entendre à son gentilhomme que monsieur l’électeur de
39
Brandebourg aiant lieu d’espérer de nous ce qu’il désire, il estoit bien juste aussy
40
qu’il s’en rendist digne sans se plus attacher à cette mauvaise formalité dont les
41
quatre électeurs catholiques se sont départis de ne point traitter le Roy de
42
Majesté. Il nous a fait espérer que cela ne recevroit plus nulle difficulté de sa

[p. 164] [scan. 212]


1
part, nous en tirerons une plus précise résolution quand ledit comte sera plus
2
proche.

3
Monsieur le marquis de Saint Maurice est aussy à une lieue d’icy attendant de
4
voir ce qui se fera pour les électeurs. Nous avons fait cognestre au sieur
5
président de Chamberry

41
Bellezia.
qu’il nous envoia dès qu’il fut arrivé ce qui est des
6
bonnes intentions du Roy et de la confiance que nous aurons avec luy et du soin
7
que nous apporterons dans tous les intérestz de madame la duchesse de
8
Savoye.

9
Nous vous donnasmes compte par la despêche que vous a portée monsieur de
10
Saint Romain

42
nr. 28.
de ce que monsieur le nonce nous avoit représenté sur les
11
menaces dont les ecclésiastiques du pays de Wirtemberg estoient alarmez, du
12
depuis il nous a parlé de la plainte que faisoient ceux du chappitre de Spire, de ce
13
que monsieur le mareschal de Turenne leur avoit osté leur grand églize, pour y
14
faire faire la presche. A cella il a tout de nouveau adjousté une vive remonstrance
15
de combien estoit contraire à la piété de Leurs Majestez et à leur vray zèle pour
16
nostre religion la déclaration faitte par ledit sieur mareschal en faveur de ceux
17
de la religion prétendue réformée sous ombre de remettre dans le Palatinat la
18
liberté de conscience, à quoy l’on estime qu’il en pouvoit demeurer sans passer
19
jusques au restablissement à des prérogatives qu’il se trouvera sans doute avoir
20
esté usurpées par les Calvinistes en plusieurs endroictz. Ce qui fait passer
21
encores jusques à leur donner la préférance en faisant tout cela sous le nom et
22
l’authorité de la Reyne. Comme nous n’en sçavons que ce qu’il nous en a dit en
23
nous donnant la copie cy-enclose de ladite déclaration, nous n’avons sceu que
24
luy respondre sinon que nous avions peine de croire que cela fust du sceu de la
25
Reyne et que nous en escririons à la cour.

26
Nous vous supplions de nous faire sçavoir ce qui s’est passé affin que s’il en est
27
quelque chose et qu’il y ait des raisons pourquoy l’on n’a pas plustost laissé faire
28
ces changemens aux officiers du prince Palatin, que de Sa Majesté, nous
29
taschions de les mettre à proffit.

30
Ce que nous venons de vous représenter sur le traittement des ambassadeurs
31
servant de responce à ce qui est porté en vostre pénultième despêche

43
nr. 23.
, nous y
32
adjousterons seulement au sujet de l’observation que vous jugés fort bien
33
devoir se faire de la conduitte de ceux de l’Empereur envers les électeurs que
34
l’on aura quelqu’un qui prendra garde de si près, jusques où se fera la réception
35
et l’accompagnement que nous tiendrons exactement les mesmes mesures.
36
Mais nous espérons que noz considérations pour ne pas faire semblant de
37
|:retarder la venue de ceux de Messieurs les Estatz seront approuvées puisque
38
leurs humeurs sont assés deffiantes pour s’imaginer que ce fust à toute autre
39
fin:|. Nous aurons sur toutes choses fort exacte correspondance avec monsieur
40
d’Estrades auquel par noz dernières nous avons touché assés fortement

[p. 165] [scan. 213]


1
l’importance de ramener à un meilleur concert avec monsieur le prince
2
d’Orange et les autres provinces celle de Hollande affin que cela ne retarde
3
point les desseins de la campagne. |:Peut-estre que ledit sieur prince ne sera
4
pas luy-mesme marry que laditte province voye que:| nous en remarquons les
5
inconvéniens et le deffaut que cela peut apporter du costé de Messieurs les
6
Estatz à l’observation des traittez qu’ils ont avec la France. Car à présent qu’ils
7
n’ont plus de plaintes à nous objecter ny à prétexter des mauvaises satisfactions
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de leurs peuples sur le traittement qui leur est accordé, |:il nous semble qu’on les
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peut presser avec moins de scrupule sur les choses qu’ilz doivent faire:|. Ce ne
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sera pas avec doute que vous ne soiés bien adverti des effortz qui se font en
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Brabant pour la guerre de cette année que nous adjousterons à ce que nous vous
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en avons desjà mandé par cy-devant que tout |:de nouveau monsieur Contarini
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les nous a confirmez:| estant adverti de bonne part que les préparatifs y sont
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grands. Il nous est aussy mandé d’ailleurs que le duc Charles de Lorraine et
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Lamboy travaillent fort à leurs levées.

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Nous vous rendons grâces très humbles de l’information qu’il vous a pleu nous
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donner de ce qui s’est passé à l’endroit de monseigneur le cardinal de Valancey
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et de celle que vous avés adjoustée par vostre dernière du 4

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nr. 31.
de ce mois sur les
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propositions faittes à madame de Savoye, dont vous remarqués fort bien les
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extravagances. Nous avons donné part de tout à ces messieurs les médiateurs
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qui ont bien considéré la justice de ce qui s’est fait à l’esgard du premier et
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l’absurdité de l’autre.

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Nous leur avons dit la faveur que la Reyne a faitte au gentilhomme que
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monsieur Saavedra et Brun ont envoié à la Franche-Comté et nous traitterons
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avec eux pour asseurer la liberté de part et d’autre, ce qui sera commode et nous
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sommes encores en peine ce jourd’huy par où et comment pourra passer
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monsieur le baron de Rorté pour son ambassade de Suède, dont nous avons esté
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bien aises que la résolution ait esté prise avant que vous eussiés receu ce qu’il
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nous avoit prié de vous représenter sur son employ de ce costé-là puisque c’est
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une marque de l’estime que l’on a pour luy laquelle certainement il mérite
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bien.

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Nachdem die Mediatoren uns eindringlich aufgefordert hatten die Proposition
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auszuhändigen, hat d’Avaux endlich seinen Widerstand aufgegeben. Ensuitte les
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deux escritz furent délivrés auxdits sieurs médiateurs par nous deux
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conjointement le 24 e et ce fut en cette forme que l’escrit pour les Impériaux

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Kopien: AE , CP All. 54 fol. 90–92; AE , MD All. 9 fol. 186–187’. Druck: Gärtner IV S.
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424–428.
fut
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cachetté dans un papier à part, aussy bien que l’autre pour les Espagnolz

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Kopien: BN F. fr. 10649 fol. 42–46 und Ebenda fol. 204–205’.

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puisque les médiateurs l’avoient désiré en cette façon pour faire voir en le
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délivrant à messieurs les plénipotentiaires de l’Empereur, que c’estoit sans
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l’avoir préalablement veu. Nous remismes néantmoins à leur disposition de

[p. 166] [scan. 214]


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l’ouvrir si bon leur sembloit sans prendre aucune part à la formalité qu’ils
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désiroient d’y apporter. Mais pour l’autre nous le leur donnasmes sous cette
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condition bien expresse et parole tirée d’eux de ne le point ouvrir et qu’il seroit
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seulement gardé pour estre communiqué à messieurs les plénipotentiaires
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d’Espagne lorsqu’il aura esté satisfait de leur part à la convention du 20 e
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novembre 1644. Ce qui fut aussy escrit au-dessus du paquet que nous leur
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contresignasmes avec les exagérations justes et convenables de la franchise et
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sincérité qui est apportée de la part du Roy pour l’avancement de la négotiation,
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laquelle tout le monde peut maintenant reconnoistre n’estre retardée que par le
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deffaut des Espagnolz. Pour plus grande preuve encores de nostre bonne
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disposition et pour obvier à ce qu’un autre pouvoir venant d’Espagne n’ait point
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de nouveaux sujetz de difficultés qui seroient capables de faire derechef perdre
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du temps, nous nous sommes librement laissés entendre à messieurs les
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médiateurs selon qu’ilz nous ont tesmoigné le désirer de la forme en laquelle
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nous estimons que les clauses défectueuses ou ambiguës qui se sont rencontrées
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au dernier auront à estre redressées et leur en avons fait voir un escrit, dont le
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double est cy-joint et cela seulement pour soulager leur mémoire sans qu’il
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puisse estre pris pour acte d’aucune convention. Et de fait pour obvier à cette
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conséquence outre que nous l’avons mis en diverses langues pour monstrer que
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ce n’estoit pas une pièce formelle, nous en avons retiré l’original après leur en
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avoir laissé tirer la copie.

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Cella fait nous avions gardé ce courrier jusques à ce jourd’huy pour voir sy les
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Impériaux donneroient une response avec la promptitude dont ilz s’estoient
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laissez entendre, afin de la vous envoier tout d’une main, mais comme ils ne
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l’ont pas fait nous avons estimé ne devoir plus différer davantage à le faire
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partir …


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Beilagen in AssNat 274


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1 fol. 250: Auszug eines Schreibens aus Kassel, 1645 Januar 23/Februar 2, Kopie.

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2 fol. 246–246’: Schwäbischer Kreis an d’Avaux und Servien, Ulm 1645 Januar 10/20,
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Kopie.

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3 fol. 248–248’: Stadt Frankfurt an d’Avaux und Servien, Frankfurt/M. 1645 Januar 27,
32
Kopie.

33
4 fol. 268–269: Vollmacht der kaiserlichen Gesandten in Münster, Wien 1643 Juni 23,
34
Kopie.

35
5 fol. 240–241’ und 242–243’: Erneuerte Vollmacht der spanischen Gesandten, Madrid 1645
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Januar 5, zwei Kopien

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Druck (mit kleineren Auslassungen): Nég. secr. I S. 323–324.
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6 fol. 251–251’: Ordonnance de M. le mareschal de Turenne, Mainz 1645 Januar 11, und Auszug
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aus dem Begleitschreiben des Provinzkommissars, ohne Ort und Datum, Kopie.

39
7 fol. 244–244’: Verzeichnis der Mängel in der erneuerten spanischen Vollmacht, ohne Datum,
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Kopie

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Eine ausführlicher gehaltene, von Godefroy angefertigte Liste der Mängel in der spanischen
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Vollmacht ist erhalten in BN F. fr. 10649 fol. 187–188’ (Druck: Nég. secr. I S. 324–325).
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