Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
40. d’Avaux an Mazarin Münster 1645 Februar 17
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Münster 1645 Februar 17
Ausfertigung: AE , CP All. 43 fol. 134–140 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 50 fol.
205–214; AssNat 274 fol. 184–190’.
Auseinandersetzung mit Servien über die Behandlung der Vertreter der Hansestädte; deren
erneute Visite bei d’Avaux, Anliegen der Hansestädte, mangelnde Bereitschaft Serviens zur
Entschuldigung seines Verhaltens. Eigenmächtigkeiten Serviens während d’Avaux’ Aufenthalt
in Osnabrück: Verbreitung seiner Darstellung der Vorgänge ohne Ermächtigung in beider
Namen; Ablehnung seiner Forderung auf Austausch der Vollmachten durch die Mediatoren;
Verweigerung eines Antwortschreibens an Servien durch den Deputationstag; voreilige Mittei-
lung der protokollarischen Zugeständnisse für die kurfürstlichen Gesandten und Savoyen an
Wartenberg und Chabod; keine Information darüber an d’Avaux.
Servien hat in Gegenwart Brassets behauptet, ich hätte ihm zu seinem skandalö-
sen Vorgehen gegen die Gesandten der Hansestädte geraten, dabei war ich
jedoch der Meinung, er solle ihnen die Visite bereits verweigern, wenn sie um
einen Termin dafür einkämen
me pouvoient voir. Je m’excusay sur quelques affaires que j’avois ce jour-là,
mais ce fut pour avoir temps d’en avertir monsieur Servien. Je luy envoyay
donc demander s’il trouvoit à propos que je receusse leur visite. Qu’il me
sembloit que ce seroit rompre tout à fait avec eux si je leur refusois
l’audience. Il consentit que je les receusse s’ilz le désiroient de nouveau. Ilz
y envoyèrent le landemain matin et je leur donnay heure. Estans arrivez ilz
commencèrent par un compliment sur mon retour d’Osnaburg. Puis ilz
confirmèrent l’avis des députés des autres estatz de l’Empire disans qu’il
sera très utile au public de surseoir encores um peu la négotiation de la paix
jusques à ce qu’il y ayt plus grand nombre de princes et estatz. Et en
dernier lieu ilz firent une longue et sensible pleinte de la réception
ignominieuse qu’on leur avoit faitte chez monsieur Servien. Ce sont leurs
propres termes lesquelz ilz répétèrent plusieurs fois, et néantmoins ilz
parlèrent tousjours fort respectueusement de luy. Ilz déclarèrent en outre
avec serment qu’ilz n’ont eu aucune intention de luy desplaire. Qu’ilz
sçavent bien que ce n’est pas à eux à se mesurer avec un ambassadeur de
France, mais qu’aussy ne sont-ilz pas dans une telle abjection qu’ilz
vueillent prostituer l’honneur de leurs républiques. C’est que durant le
discours je leur avois dit qu’après cette déclaration je m’asseurois que
monsieur Servien ne feroit pas difficulté de les recevoir, mais ilz se
laissèrent entendre que sans quelque accommodement préalable et sans
quelque civilité de la part de monsieur Servien ilz ne pouvoient pas
retourner où ilz ont esté si maltraittés. Comme j’insistois au contraire et
soustenois qu’il y avoit de leur faute veu que monsieur de Saint Romain et
moy les avions avertis, ilz respondirent que ny luy ny moy ne les avions
obligés que de visiter monsieur Servien à part et qu’ilz n’ont pas creu que ce
deust estre immédiatement après nous avoir veu tous deux ensemble en
mon logis, veu qu’ilz n’avoient plus rien à dire à qui avoit esté présent et
qu’il auroit esté bien malséant à eux d’aller encore le landemain réciter leur
harangue à monsieur, qu’au reste l’ayants veu céans avec moy ilz avoient
jugé qu’il ne prétendoit plus une visite à part, qu’ilz ne la pensoient faire
que par surabondance et qu’ilz furent merveilleusement surpris de l’injure
qu’ilz receurent chez monsieur Servien où ilz servirent de spectacle à toute
sa famille. Ilz ne s’esloignèrent pas pourtant de nous faire demander
audience à tous deux pourveu qu’elle fust donnée en mon logis et que
faisans à monsieur Servien avec toute sorte de respect la mesme déclaration
que cy-dessus il la recevroit civilement et adouciroit ce qui s’estoit passé par
quelque compliment qui tinst lieu d’excuse sans néantmoins user de ce
mot. Qu’ensuitte ilz retourneroient chez luy. Ilz me présentèrent un
mémorial touchant l’intérest des villes Anséatiques, mais comme il n’estoit
adressé qu’à moy je ne m’en voulus point charger et leur fis trouver bon de
le mettre soubz le nom des plénipotentiaires de France et de me l’envoier
en cette forme. Ce qu’ilz firent deux heures après et mesme ilz le signèrent
tous quatre en ces motz: ‘Excellentiarum Vestrarum humillimi et devotissi-
mi ’ etc. J’ay mis ce mémorial entre les mains de monsieur Servien et l’ay
informé exactement de tout ce qui s’estoit passé entre eux et moy. Il a
trouvé bon de venir céans quand ilz nous auroient fait demander l’ audi-
ance , d’y entendre leur déclaration et puis de les recevoir chez luy. Mais
pour prendre aucun soin de les contenter ce n’est pas son sentiment, et
comme le sieur Brasset qui estoit présent à tout ce colloque remonstra
doucement qu’ilz ont esté bien punis de leur faute monsieur Servien
réplicqua que si c’estoit à recommencer il en feroit encore autant. Puis
revenant um peu à soy-mesme il tesmoigna derechef qu’il feroit la mesme
chose si ce n’est dit-il pour la manière dont on a usé. Ainsy les députés sont
partis pour Osnaburg malcontens de monsieur Servien et pas trop édifiés de
moy-mesme qui n’ay osé les visiter ny mesme les convier à disner selon
qu’il est tousjours pratiqué en Allemagne. Et monsieur l’évesque d’ Osna-
burg n’y a pas manqué les ayant traittés magnifiquement et très civilement.
Mais si je l’avois fait je n’aurois pas obéi à Vostre Eminence qui m’a
commandé de vivre en paix avec monsieur Servien.
Während meines Aufenthaltes in Osnabrück hat Servien seine Darstellung der
Vorgänge bei der Visite der Gesandten der Hansestädte in unser beider Namen
an Meulles geschickt, ohne meine Zustimmung einzuholen.
Le mesme jour de mon partement il envoya chez monsieur le nunce pour la
communication et l’eschange des nouveaux pouvoirs, et d’autant que
monsieur le nunce s’excusa sur ce qu’il n’en avoit pas encore concerté avec
monsieur Contarini, monsieur Servien renvoye luy demander audiance. Il y
reçoit la mesme response et s’en va peu satisfait. De là il envoye demander
heure à monsieur l’ambassadeur de Venise lequel s’excuse sur quelques
occupations. Le landemain matin monsieur Servien envoya deux fois coup
sur coup le sieur Du Ponceau à monsieur le nunce avec tant de chaleur
qu’enfin ledit sieur nunce luy respondit sur quelque objection qu’on luy
faisoit, ‘cella n’est pas vray’ et prit ledit sieur Du Ponceau par le manteau en
le menant vers la porte de sa chambre et en luy disant qu’il ne vouloit pas
disputer davantage contre luy, que son maistre n’a icy qu’une authorité
partagée et que les Impériaux ny les Espagnolz ne trouvoient pas bon d’agir
avec luy seul. Monsieur Contarini eut aussy en mesme temps plusieurs
messages, et cella porta ces messieurs à aller le soir chez monsieur Servien
où ilz luy firent entendre qu’il estoit nécessaire que je fusse de retour pour
procéder à la communication et eschange des pouvoirs de part et d’autre. A
la vérité monsieur Servien ne se souvenoit pas que le premier pouvoir des
Impériaux m’ayant esté présenté dix jours auparavant qu’il arrivast à
Munster, je respondis qu’il estoit en chemin pour venir et ne voulus point
recevoir cette communication que conjoinctement avec luy.
Vous remarquerés s’il vous plaist Monseigneur que je n’ay rien sceu de ce
que dessus par monsieur Servien, mais seulement par messieurs les médi-
ateurs quatre jours après mon retour et en sa présence quoyque je n’aye
manqué à luy faire une relation très exacte de tout ce qui s’est passé à
Osnaburg jusques aux moindres choses.
L’extrait cy-joint fera voir à Vostre Eminence que monsieur Servien non
content d’avoir escrit seul à la diette de Francfort, sans s’arrester au
jugement que la cour en a fait, il a depuis sollicité la response à sa lettre par
le moien de monsieur le vicomte de Courval
diette a déclaré par escrit ne pouvoir respondre à une lettre qui n’est signée
que de luy.
Tout cecy Monseigneur n’est escrit par moy ny en forme de plainte ny avec
un esprit d’aigreur. Je suis tous les jours avec monsieur Servien tant chez
luy que céans. Nous allons mesme quelquesfois prendre l’air ensemble, et
en effet nous conspirons tous deux à l’avancement des affaires du Roy.
Seulement je vous en rends compte affin que vous sçachiez au vray ce qui se
passe et ce que je digère pour le respect de Vostre Eminence.
Aussytost que monsieur Servien a receu la despêche de la cour touchant le
traittement accordé aux ambassadeurs des électeurs, il l’a fait sçavoir à
l’évesque d’Osnaburg qui l’avoit desjà publié icy avant que je le sceusse à
Osnaburg. Et je fus bien estonné à mon retour que messieurs les médiateurs
m’aians mis sur ce propos comme je me tenois um peu couvert ilz se
mocquèrent de moy et me dirent que ledit évesque les en avoit pleinement
informés. Quand j’ay représenté à monsieur Servien qu’aiant communiqué
cette affaire de si bonne heure et en mon absence il seroit au moins à
désirer qu’à mon retour il m’en eust averty affin que d’une chose cognue à
toute l’assemblée de Munster, je n’en fisse pas un segret, il m’a nié en
présence du sieur Brasset d’en avoir parlé à monsieur l’évesque d’Osnaburg
sinon en termes généraux, luy aiant mesme tesmoigné qu’il falloit m’ atten-
dre pour luy dire nettement quelz ordres nous avions receus. Mais j’asseure
Vostre Eminence que ces termes généraux furent donc très intelligibles et
qu’au sortir de ce colloque ledit sieur évesque en parla affirmativement à
noz médiateurs et à noz parties.
Cette vérité s’esclaircit par une autre semblable et qui se peut vériffier par
escrit. La mesme despêche portoit les mesmes ordres pour Savoie et
aussytost monsieur Servien en fait donner part à monsieur le marquis de St.
Maurice qui est à une lieue de cette ville
d’Excellence. Et qui plus est comme je suis revenu d’Osnaburg il ne m’en a
rien dit. En cella il n’a pas seulement prévenu mon retour mais aussy le
temps qu’on nous a prescript pour déférer cet honneur à l’ambassadeur de
Savoie, car la despêche porte précisément que l’on ne s’est relasché à cella
que sur le présupposé que nous imiterons et que nous ne donnerons point
l’exemple à d’autres.