Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
33. Lionne an Servien Paris 1645 Februar 4
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Paris 1645 Februar 4
Ausfertigung: AE , CP All. 50 fol. 175–175’ = Druckvorlage.
Kritik des Vorschlages Serviens zur Entsendung von St. Romain an den Hof: Gefahr der
vorteilhaften Darstellung d’Avaux’ und der Herabsetzung Serviens; Erstaunen Mazarins über
Serviens Vorschlag.
Je vous advoue que |:les bras me sont tombez quand j’ay appris par vostre
dernière dépesche que vous avez donné les mains au voyage de monsieur de
Saint Romain à la cour . J’en ay esté d’aultant plus estonné quand:| j’ay sceu
que le sujet de |:cette résolution estoit pour justiffier ce qui a esté faict par
vous autres Messieurs dans vostre première proposition:|. J’ay bien compris
par là que |:vous n’avez pas voulu proffiter de l’advis que je vous avois
donné de confesser la debte pour ce qui avoit esté faict et vous ranger à
soustenir la nouvelle que l’on vous a envoyée d’icy après en avoir examiné
meurement jusqu’aux moindres parolles. Ce qui me fasche le plus c’est
que:| je gagerois bien ma vie que |:tout ce que monsieur de Saint Romain
dira contre, il insinuera que ce n’est que vostre sentiment, que c’est vous
qui ne voulez pas démordre et avouer d’avoir failly s’il y a du manquement
et que pour son particulier monsieur d’Avaux admire:| la prudence et
l’addresse de messieurs les ministres de |:deçà dans la susdite proposition.
Ainsi il se treuvera que vous à qui j’en avois donné l’advis n’en aurez pas
proffité et que l’aultre qui ne l’avoit pas eu vous aura par sa malice faict
tomber dans cet escueil:|. J’essayeray de m’en tirer le mieux qu’il me sera
possible. |:Son Eminence s’est extrêmement estonnée que vous ayez
consenty à laisser venir monsieur de Saint Romain:|, et sur ce sujet m’a
mesme dit que |:il ne sçavoit comme quoy un homme si prudent que vous
estes vous estiez laissé tellement surprendre. ‘Il viendra’, dict-il, ‘informer
tout le monde à l’advantage de monsieur d’Avaux et fera passer monsieur
Servien pour tout aultre qu’il n’est. Je suis quasy seul à le deffendre et il me
réduict à me déclarer’. Il valloit mieux six Saints Romains dans la maison de
monsieur d’Avaux à Munster qu’un demy à Paris:. Voylà le discours qu’il
m’a faict sans en oublier une parole. Cependant estant interrompu je ne
puis pour tout pour cette fois avoir l’honneur de vous en dire davantage.