Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
24. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1645 Januar 28
Paris 1645 Januar 28
Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 60–62’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 63’: 1645
Februar 6. Konzept Lionnes: AE , CP All. 43 fol. 102–104’. Kopie: AE , CP All. 50 fol.
124–126’. Druck eines Auszuges: Mazarin , Lettres II S. 124–128, datiert auf 26. Januar.
Protokollarische Behandlung der Gesandten der Kurfürsten, der Generalstaaten und Savoyens.
Bereitschaft Spaniens zum Friedensschluß und zur Abtretung von Territorien. Schwedische
Bündnisverhandlungen mit dem englischen Parlament; Kritik an der geringen Rücksichtnahme
Schwedens auf den Bündnispartner Frankreich; französische Berechtigung zur Zusammenarbeit
mit katholischen Reichsfürsten; Entsendung Rortés nach Schweden; Vergleich des französischen
Verhaltens mit dem Schwedens. Spanische Versuche von Separatverhandlungen mit den
Generalstaaten und mit dem Prinzen von Oranien. Reise des Kardinals de Valençay nach
Paris. Lob für die Aussöhnung der Gesandten.
Empfangsbestätigung für nr. 13, die Antwort darauf nimmt noch einige Zeit in
Anspruch. Verweis auf nr. 23 und die Anweisung zur protokollarischen Behand-
lung der Gesandten der Kurfürsten, der Generalstaaten und Savoyens.
J’ay sceu de |:monsieur le nonce résident icy que Savedra:| dans quelques
discours s’estoit laissé entendre que |:le roy d’Espagne estoit entièrement
résolu à faire la paix et que possédant une si grande estendue d’Estatz et de
pays il ne regarderoit pas à quelques places plus ou moins pourveu qu’il y
pust parvenir:|. Je ne me souviens pas bien si ledit |:sieur nonce m’a dict
que monsieur Chisy le luy eust escript ou sy l’ambassadeur de Venize le luy
a dict:|.
Le bruict continue et nous recevons des lettres de plusieurs endroictz que
|:les Suédois avoient despesché une personne expresse en Angleterre pour
conclurre une ligue offensive et deffensive envers tous et contre tous avec le
parlement:|. Nous serions bien aises de sçavoir ce qui en est |:ne pouvant
pas nous résouldre à croire que la couronne de Suède ayt songé à faire un
tel pas:|. Je vous prie de prendre la peine de le bien esclaircir. Si cela est en
la sorte qu’on l’escript, on auroit grand subject de |:treuver estrange
qu’après s’estre desjà engagez dans la guerre de Dannemarck sans nostre
participation nous laissans sur les bras toutes les forces de l’Empire et après
que:| tous les jours |:les ministres de Suède escoutent des propositions
comme a faict monsieur Salvius sans vous en donner part, ilz entreprissent
encores à nostre inseu semblables négotiations où:| nous avons un notable
intérest et |:que cependant nous demeurions si religieux et si fort réservez à
toutes les choses où:| pour d’autres fins particulières |:ilz peuvent avoir de
l’aversion:|. A la vérité |:après le procéder qu’ilz tiennent il ne seroit pas
juste que de peur de les chocquer nous n’ozassions pas seulement tesmoi-
gner de voulloir mesnager le duc de Bavière ny procurer à luy ou aux autres
princes catholiques les avantages qui vont à la diminution de la puissance
de l’Empereur et de son authorité, ce qui doibt estre le principal but de la
Suède aussy bien que:| de cette couronne. Il seroit bien |:rude qu’ilz
pussent proposer eux-mesmes de nouvelles alliances et des liaisons qui
mesmes sont contraires à nos intérestz et que nous ne voullions pas
escouter de simples propositions dont l’effect ne pourroit que résulter à
leur bien puisque:| le Roy demeure tousjours dans la ferme et inviolable
résolution de |:ne conclurre jamais rien que de leur consentement et de leur
participation:|. Il semble que |:c’est un grand mespris et qu’ilz se prévallent
un peu trop du besoin qu’ilz croyent que nous avons d’eulx:|. C’est une des
plus fortes raisons qui m’a obligé à faire résoudre dans le conseil |:l’envoy
d’un ambassadeur en Suède affin que se treuvant à la source des résolutions
il puisse représenter:| toutes choses nécessaires pour empescher à l’advenir
|:de semblables coups et pouvoir remédier:| à poinct nommé |:aux diffé-
rendz que le progrès des négotiations pourroit faire naistre entre vous et les
ministres de Suède:|. Je me trouve extrêmement intéressé en |:la plaincte
que vous aurez à leur faire:| parce que |:je ne cesse de crier en toutes
rencontres que:| il ne fault |:non seulement rien conclurre mais rien
escouter sans le sceu de tous noz alliez et:| en effect |:lorsque les Espagnolz
ont treuvé moyen de me faire sçavoir quelque chose touchant les affaires
publicques:|, je vous jure que j’ay vescu en inquiétude jusques à ce que |:je
vous l’aye faict sçavoir pour le leur communicquer:|. J’estimerois à propos
qu’en quelque bonne conjoncture |:leur faisant une répétition de tout ce
qui s’est passé et de la franchise de toute nostre conduicte vous leur
tesmoignassiez le juste subjet que nous avons d’estre un peu scandalisez de
la leur. Nous refusons:| constamment |:d’escouter aulcune ouverture sépa-
rément ou nous la leur faisons sçavoir d’abord. Nous consultons avec eux
sur toutes choses aussytost qu’elles nous tombent dans la pensée avant qu’y
prendre résolution ainsi qu’il paroist en l’affaire d’Italie:| dont je vous ay
escript. Cependant |:eux à nostre insceu en résolvent et traictent qui:| ne
sçauroient estre |:plus importantes, si nous gardions le silence:| en pareilz
rencontres |:ilz feroient sans doubte un jugement désadvantageux ou de
|:peu de prévoyance à ne cognoistre pas ce qui se passe |:ou de nostre
foiblesse à ne leur en ozer tesmoigner du sentiment:|.
Il faudra |:presser le départ de monsieur de Rorté:|. Je vous prie de songer à
|:le bien instruire pour ce qu’il aura à faire pour les:| intérestz de cette
couronne |:pour maintenir toutsjours une parfaicte union:|.
Vous aurez belle matière |:d’exciter messieurs les ambassadeurs de Suède à
correspondre à la sincérité de nostre procéder par l’exemple de Messieurs
les Estatz et de monsieur le prince d’Orange auprès desquelz les Espag-
nolz :| ne sçauroient entreprendre la moindre tentative |:qu’ilz ne leur
tesmoignent sentiment de ce qu’on les croid capables de manquer à ce
qu’ilz doivent et qu’aussytost ilz n’en donnent entière cognoissance à Sa
Majesté sans se laisser piper aux flatteries et aux grands avantages qu’on
leur propose pour les obliger à se désunir d’avec nous:|. Et en effect
|:encore depuis peu ledict prince a faict retirer avec assez d’esclat et
quelques parolles d’aigreur le sieur de Normont
Rodrigue:| soubz d’autres prétextes, mais en effect pour |:faire de grandes
offres audict prince pour sa personne et pour sa maison affin qu’il coopérast
par son authorité à porter Messieurs les Estatz à une prompte conclusion de
paix ou de trefve avec la couronne d’Espagne de quoy ledict sieur prince
avoit donné part à Sa Majesté et l’ambassadeur de Messieurs les Estatz me
l’a encore représenté à ce matin, protestant que tous les desseins et les
artiffices dont se servent les ennemis pour nous séparer ne serviront qu’à
estreindre davantage nostre union:|.
Vous aurez sceu de Rome le départ de monseigneur le cardinal de
Valençay
Achilles d’Estampes de Valençay (1593–1646), Malteserritter; 1643 Kardinal; 1628 Kom-
mandant der kgl. französischen Flotte vor La Rochelle, 1632 Teilnahme an der Erhebung
Montmorencys, nach deren Scheitern Flucht aus Frankreich; 1642–1644 Befehlshaber der
Päpstlichen Truppen im Castrokrieg ( Bazin II S. 97f., 260; III S. 285f.; DBF XIII Sp. 172f.).
Am 3. Januar 1645 war er von Rom nach Paris aufgebrochen. Das Ziel seines Unternehmens
ist nicht geklärt, doch scheint es sich gegen Mazarin gerichtet zu haben. Es ist möglich, daß er
die durch die Wahl des Pamfili-Papstes in Mißkredit geratenen Neffen Urbans VIII. bei der
Kgin. rehabilitieren wollte oder aber für den neugewählten Papst mit Gaston d’Orléans
Verbindungen anknüpfen sollte ( Coville S. 51f.).
advis qu’elle eut par courrier exprès dépesché par monsieur le cardinal
Bichi de sa résolution considérant la faulte que commettoit une personne
de sa qualité d’entreprendre un voyage en cachette non seulement sans son
sceu, mais contre ses deffenses, et ce qu’elle luy avoit faict plusieurs fois
tesmoigner par le Bailly son nepveu
dans ladicte cour particulièrement messieurs les cardinaux de Lion
estans obligés de revenir à la résidence de leurs éveschez, dépescha aussitost
le sieur d’Ivoy sur le chemin dudict sieur cardinal pour luy ordonner de
rebrousser sur ses pas et s’en retourner sans réplique au lieu d’où il venoit.
Ledit sieur d’Ivoy l’ayant manqué le long de Loire sur laquelle il s’estoit
embarqué à Roanne , il arriva avant-hyer dans Paris à une heure après
minuict. Aussitost que Sa Majesté en fut advertye, elle luy envoya monsieur
de Créquy
fort estonnée qu’il eust entrepris ce voyage sans sa permission, Sadicte
Majesté luy commandoit de sortir de Paris dans le mesme jour, et dans
quinze au plus tard du royaume. Ledict sieur cardinal n’ayant pas donné
une response bien cathégorique à cet ordre, dont on pust conclurre qu’il y
satisferoit, Sa Majesté se trouvoit obligée de passer à d’autres démonstra-
tions pour ne voir pas l’authorité royale si notablement blessée par une
désobéissance qui n’avoit point d’exemple, mais monsieur le nonce y estant
intervenu, et luy ayant faict comprendre le tort qu’il se faisoit, il est sorty
aujourd’huy de Paris, et par la permission de Sa Majesté donnera ordre
pendant quinse jours à ses affaires particulières, après quoy il reprendra
sans faulte le chemin de Rome.
Je me resjouis infiniment de ce que vostre bonne intelligence continue et
s’augmente tous les jours. Je vous proteste qu’un de mes souhaictz plus
ardens est de voir non seulement l’union entre vous mais s’il est possible
une sincère amitié, vostre mérite vous la doibt faire désirer à tous deux, et
après tout ce qui s’est passé je vous prie de considérer quelle gloire vous en
acquerriez dans le monde. Je vous y exhorte aussi vivement que je le puis,
et pour le service du Roy et pour le vostre particulier.