Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
22. Memorandum Serviens betr. den Rang der kurfürstlichen Gesandten Münster 1645 Januar 21
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Münster 1645 Januar 21
Konzept: AE , CP All. 50 fol. 118–118’ = Druckvorlage.
Majestäts-Titel für den König als Gegenleistung der Kurfürsten für die Gleichbehandlung ihrer
Gesandten mit denen Venedigs. Ablehnung der kurfürstlichen Protokollforderungen von seiten
Spaniens. Verhinderung des Eindrucks einer kaiserlichen Prärogative in Protokollfragen.
Selon mon foible sentiment il ne fault pas perdre l’occasion de faire
cognoistre aux eslecteurs séculiers le re[s]pect qu’ilz doibvent au Roy et le
tort qu’ilz ont de ne le traicter pas de Majesté puisqu’ilz prétendent une
chose nouvelle qui n’est pas juste et qu’ilz veullent aujourd’huy que nous
traictions leurs ambassadeurs comme ceux des testes couronnées ce qui n’a
jamais esté faict. Il est bien raisonnable, sy on prend résolution à la cour de
leur accorder cette grâce qui nous va exposer à de fascheuses conséquences
que leurs maistres auparavant facent envers le Roy ce qui se doibt et qu’ilz
ne continuent pas de faire cette injurieuse différence qu’ilz font entre
l’honneur qu’ilz défèrent à l’Empereur et celuy qu’ilz font au Roy parce que
la justice veult que les choses soient pour le moins esgalles.
Cela ne regarde que le duc de Saxe et le marquis de Brandebourg contre
lesquelz nous pourrons alléguer l’exemple du duc de Bavières qui a faict son
devoir envers le Roy en escrivant à Sa Majesté, c’est pourquoy quand on
vouldroit prendre résolution [de] faire traicter justement les ambassadeurs
du duc de Bavières comme ilz désirent, c’est-à-dire comme ceux de la
République, cela ne feroit pas conséquence pour les autres jusqu’à ce que
leurs maistres eussent pris résolution d’escrire au Roy au mesmes termes
qu’a faict ledict duc de Bavières et l’on leur pourroit fort bien faire
comprendre la raison de cette différence, Sa Majesté estant très bien fondée
à n’accorder pas de nouvelles grâces en faveur de ceux qui ne font que leur
debvoir en son endroict. Cependant sy on les avoit portez à cette déférence
tous les autres princes d’Allemagne ne sçauroient plus refuser de suivre leur
exemple, et Sa Majesté en se relaschant d’un costé gagneroit quelque chose
d’un autre, mais certes sans cela il semble qu’on ne doibt pas s’exposer aux
fascheuses conséquences où cette action nous va porter avec tous les autres
princes veu mesme qu’il n’y a pas subjet d’appréhender que les Espagnolz
en proffitent lesquelz ont déclaré icy haultement que ce traictement
prétendu par les ellecteurs n’estoit pas raisonnable et qu’ilz n’avoient point
d’ordre de leur maistre de le leur accorder. Saavedra a mesme adjousté que
cette prétention estoit ridiculle et qu’il n’y a pas longtemps que son maistre
ne traictoit le duc de Bavières mesme que de Seigneur illustrissime.
D’ailleurs il paroistra par ce moyen que sy le Roy se dispose de leur faire
rendre cet honneur par ses ambassadeurs ce sera parce qu’ilz se seront mis
en leur debvoir envers Sa Majesté et non pas seulement parce que
l’Empereur les a faict traicter de la sorte et leur a accordé cette faveur. Car
oultre qu’il ne seroit pas juste qu’aussytost que pour quelques considéra-
tions particulières on aura pris une résolution dans la cour de Vienne
doive servir de règle aux autres potentatz qui n’ont aulcune dépendance de
l’Empereur et qui sont aultant que luy. Il semble que sy les autres roys
faisoient d’abord tout ce que l’Empereur a résolu de faire en faveur des
eslecteurs et autres vassaux de l’Empire, ilz en auroient toute l’obligation à
l’Empereur et sembleroit par là qu’on luy déféreroit quelque espèce de
prérogative et de supériorité pour décider de tous les honneurs qui
doibvent estre renduz en tous les autres endroictz. En quoy il treuveroit
son compte pour sa personne seulle parce que les mesmes ambassadeurs des
électeurs qu’il faict bien traicter par les siens aux autres lieux tiers où ilz se
rencontrent, quand ilz seront envoyez dans sa cour ne parleront devant luy
que teste nue et leurs maistres mesmes quand ilz s’y treuvent en personne
se tiennent en mesme estat.