Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
10. Brienne an Servien Paris 1645 Januar 14
Paris 1645 Januar 14
Ausfertigung: AE , CP All. 50 fol. 72–79’ = Druckvorlage. Kopie: AssNat 274 fol. 58–60.
Druck: Nég. secr. II, 2 S. 17–19; Gärtner IV S. 142–150.
Stärkung der schwedisch-protestantischen Partei im Reich durch die Scheindeklaration;
Verhandlungstaktik bei den Satisfaktionsforderungen; Ziele der Politik A. Oxenstiernas:
protestantische Partei im Reich, Vernichtung Bayerns, Begünstigung Kursachsens; Schwierig-
keiten bei der Erfüllung der schwedischen Satisfaktionsforderungen. Verlegung der schwedisch-
kaiserlichen Verhandlungen nach Münster. Differenzen zwischen Oxenstierna und Salvius als
Ausdruck der Parteiungen am schwedischen Hof. Zukünftige Verhandlungen mit Schweden
über Benfeld. Streit zwischen d’Avaux und Servien.
Dank für nr. 343. Vous persistez à croire |:que le moyen d’alliéner les
princes de l’Empire de leur chef est de demander le restablissement de toutes
choses comme elles estoient en l’année 1618, en préjugeant que l’Empereur
s’en esloignera vous aurez acquis cet avantage ou le droict de demander la
retention des choses occupées par les couronnes alliées faisant comprendre
aux princes oultre que la demande est juste pour les satisfaire des fraiz de la
guerre:| qu’il est de leur propre bien que nous soyons en estat de leur aider
à maintenir leurs libertez. Mais s’il vous plaisoit de vous souvenir comme
cette proposition |:a chocqué de deçà et les fins qu’elle traisne après soy et
aussy des desseins des Suédois pour rendre très puissant le party pro-
testant :| vous pourriez changer d’avis, et insensiblement vous porter à
d’autres pour éviter ce piège qui est bien caché, estant à craindre |:de rendre
les protestans si puissans qu’ilz ozassent se lier et assister noz huguenotz
ainsy qu’ilz ont faict aultresfois:| car bien que la fidélité de ceux-cy semble
très affermie, et que les bons traitements |:qu’ilz recoivent les doibt [!]
obliger de demeurer fermes dans leur devoir si est-ce que par leur
inclination et par les maximes de leur religion ilz auront tousjours des
pensées et des désirs de choses nouvelles:| ce qui est confirmé par les
exemples du passé, j’entre dans vostre sentiment |:et celuy du baron
Oxenstiern qu’il fault demander plusieurs choses à la fois affin qu’en se
relaschant de l’une on gagne de l’autre, mais il est à craindre que l’ennemy
s’en appercevant sans le dire incistera de discuter une affaire sans en mesler
deux ensemble et que comme la raison sera de son costé les médiateurs s’y
rangeront aussy.
La remarque que vous avez faicte de l’assiète de l’esprit du baron Oxen-
stiern est de grand poids. Il a ordre de crier contre le traicté de Prague
toutesfois il en trouve |:des articles si advantageux qu’il n’oze ce qu’il
doibt:| en quoy il est aisé à remarquer que la |:passion dominante celle du
chancelier Oxenstiern son père est de former un corps des princes
protestans et eslever leurs condition [!] au plus hault qu’ilz pourront, pour y
parvenir ilz veulent abatre la maison de Bavières, luy oster les biens que
l’Empereur luy a engagez, le priver de la dignité d’électeur et cela parce
qu’il est leur ennemy et au mesme instant ilz songent à appuyer la grandeur
de celuy de Saxe qui n’est pas moins leur ennemy que celuy-là et attacher
en sa maison les provinces démembrées de la couronne de Bohême, la
jouissance des biens eclésiastiques de ses Estatz et la pocession de
l’archevesché de Magdebourg ce qui n’est demandé que pour l’avantage qui
en restera au party protestant:|. Comme vous avez du tempz à faire
réflection sur ces choses avant que d’estre abstrainct à former vostre
jugement, je vous prie |:de ne vous point haster et me faire part de voz
sentimens qui ayderont beaucoup à faire prendre noz résolutions:|.
Il me souvient fort bien comme dans voz instructions il est porté qu’il faut
mesnager |:que la Poméranie ou du moins les places qui sont sur la mer
Balticque demeureront aux Suédois, mais pour cela je ne les loue point de
modestie de s’en contenter. Ce qui est esloigné de la mer et bien avant dans
l’Empire ne sçauroit estre gardé par eux:|, ainsy ilz abandonnent ce qu’ilz
ne sçauroient conserver |:et songent à gagner des dessentes et une province
aisée à estre maintenue par eux qui sont assez puissans en vaisseaux:|. Si ma
mémoire ne me trompe |:ilz en veullent aussy dans le Mekelbourg. Je n’ay
garde de blasmer leur prétention, les condemner à tout restituer ce seroit
un préjuge contre nous, mais oultre des places et des provinces prétendans
de l’argent ilz rendront la paix très difficile puisque l’Empereur n’en
pourroit requérir qu’alliénant son patrimoine ou l’exigeant des villes et
communaultez libres dont la plus grande partie ont esté attachez aux
couronnes alliées:| qui se plaindroient bien hautement si après ce que
plusieurs d’entre elles ont souffert et contribué à l’avantage du bon party on
vouloit les assujectir |:à payer à l’une de ces couronnes des sommes
excessives pour le défray de la guerre dont ilz ont porté le poids:|.
Il seroit sans doute utile que ces messieurs les Suédois persistassent en
l’intention que l’un d’eux vous a tesmoignée de vouloir |:transférer l’ assem-
blée d’Oznabrug à Munster et les Impériaux selon mon foible jugement n’y
sçauroient contrarier sans se descrier et offencer bien fort les médiateurs au
moins monsieur Contarini qui deviendroit de ce [qui] a esté ajusté entre
eux et ceux-là et monsieur le nunce:| par la communication fréquente et
ordinaire qu’il a avec l’autre ne laisseroit d’estre en part par les conseilz
qu’il luy donneroit. |:Si le baron Oxenstiern s’estoit davantage ouvert avec
vous et qu’il eust désiré qu’il en fust faict quelque instance j’aurois pris
charge d’en parler au nonce
fissent faire les instances soit à Madrid ou à Vienne mais crainte de me trop
avancer et d’engager les Suédois plus viste et avant:| qu’ilz ne veulent j’ay
jugé qu’il m’en falloit abstenir et aussy pour m’estre ressouvenu que c’est le
pape deffunct, lequel aiant résolu |:de faire présider un légat au congrès
avoit stipulé qu’il ne seroit composé que des députez des princes catoli-
ques
Urban VIII. ernannte im Sommer 1635 den Kardinal Martio Ginetti (1585–1671) zu seinem
Legaten für den von ihm seit 1634 angestrebten Friedenskongreß. Zu dieser Zeit war
allerdings von der ausschließlichen Beteiligung katholischer Mächte an den Verhandlungen
nicht mehr die Rede ( Pastor XIII, 1 S. 468–484; Repgen ).
approuver ou à favoriser le désir des Suédois:| qu’après en avoir |: commu-
nicqué à monsieur le nonce:|.
Veuillez bien que je vous face une remarque |:sur ce que vous a dict le
baron Oxenstiern pour oster à son collègue l’authorité de résouldre seul des
affaires publicques. Il avoit voulu soubz quelque prétexte emprunté pren-
dre occasion de vous visiter pour en conférer avec vous:| et de suitte entré
bien avant en matière que je m’aperçoy que l’union n’est pas si estroitement
establie entre eux qu’ilz essayent de publier, et la division vient de plus
haut de celle |:qui est entre les régens de Suède dont l’authorité à présent
estouffée par la majorité de la reyne de Suède donnera subjet à quelque
nouveauté en sa cour et monsieur Salvius qui y est en crédit soustenu du
grand-maistre et du grand-mareschal
quand cette couronne seroit privée du chancelier Oxenstiern qu’elle ne
laisseroit de subsister:|, et peu à peu celuy-là et celuy-cy essayeront de
reprendre la part dans les affaires dont l’autre les avoit privez. Je vous en
donne cet avis, affin qu’avanceant |:avec eux les affaires généralles vous
essayez de pénétrer si ceux que j’ay sont bien fondez et que vous mesnagiez
ces gens-là en sorte que quand ilz seroient de retour auprès de la reyne de
Suède la France puisse espérer qu’ilz en espouseront les intérestz:|. Du
moment que Leurs Majestez se seront déterminées non seulement |:à
conserver Brizac mais toute l’Alsace, Haulte et Basse, il sera utile de traicter
avec les Suédois de la place de Benfeld
que les Suédois ayent promis de n’en point disposer sans en avoir avertiz il
fault les prévenir:|, quand ce ne seroit que pour l’avoir à meilleur prix, mais
cette affaire aussy bien que les autres sur lesquelles je me suis estendu
seront de saison dans une autre conjuncture, et jusques à ce qu’elle naisse
on peut se dispenser d’en entrer en discussion.
Ihre Auseinandersetzungen mit d’Avaux lassen die Gegner und die Mediatoren
in den Verhandlungen kühner auftreten. D’Avaux hat sich über Ihr Schreiben
an den Deputationstag beschwert
kommenden Verhandlungen. Neujahrswünsche.