Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
268. Brienne an d’Avaux und Servien Fontainebleau 1644 Oktober 15
Fontainebleau 1644 Oktober 15
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 132–139 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 31
fol. 51–55; AE , CP All. 34 fol. 41–43’, ohne PS. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 152–154;
Gärtner III S. 530–539.
Unsicherheit der Postverbindung; Drohung mit Gegenmaßnahmen. Verzögerung der Verhandlungen
durch die Gegner. Drohung der Schweden mit Abreise. Komplikation in Ostfriesland; Abberufung
Rortés. Weitere Instruierung Croissys. Verlangen Portugals nach offizieller Anerkennung als Ver-
bündeter . Suche nach Vertragstexten. Erwägung einer Mission nach Mainz und Frankfurt. Nach-
richt über eine Erhebung der Bürger von Trier. Reise Salamancas zum Kongreß. Päpstliches Schrei-
ben . Genesung Mazarins. PS: Verluste in Katalonien.
Je vous ay exhortéz par ma précédente dépesche de vous plaindre haute-
ment de la liberté que les ennemis laissent prendre à des soldatz de leurs
garnisons de violer le respect qui est deub aux dépesches de Sa Majesté,
avec ordre de menacer d’un pareil traittement leurs courriers. Depuis vostre
dépesche du premier du courant ayant esté receue, Sa Majesté à estimé
debvoir passer plus outre, se résoudre de vous envoyer ses lettres par la
voye d’Amstredam et d’establir un messager de cette ville là en celle où
vous estes et empescher tout transit par son Royaume à celles du Roy
Catholique si ses ministres et ceux de l’Empereur ne font justice de ceux
qui ont donné suject à la plaincte et n’establissent la seureté des chemins.
A vostre juste plaincte et à la première menace vous joindrez la seconde, et
il y a lieu de croire que les ennemis vous donneront satisfaction, leur impor-
tant de tout que le commerce des lettres dure et que les leur puissent traverser
la France avec seureté. Ilz ont veu qu’elle ne publie pas les victoires plus
grandes qu’elles n’ont esté, qu’elle diminue plustost quelque chose des succèz
qu’elle ne les accroist, et que de touttes parts Dieu en fait prospérer les armes.
Si cela les a mortiffiéz, qu’ilz se plaignent de cette souveraine puissance qui
les humilie. Et de leur curiosité il seroit bien à désirer qu’ilz fissent proffit
de la cognoissance qu’ilz ont de noz affaires et que tout de bon ilz songeassent
à faire la paix, laquelle nous désirons tousjours avec zèle par celuy dont nous
sommes portéz envers le public. Et les victoires que Dieu nous donne nous
confirment au lieu de nous esloigner de ce désir duquel ilz ne sont point
touchéz, parce que leur passion est de dominer l’Europe et que d’en avancer
le repos c’est renoncer à cette injuste prétention. Ilz ne peuvent celer la leur
en proposant de s’assembler pour dresser un pouvoir, et selon qu’il vous
plaist l’escrire ilz ajoustent de nouvelles difficultés, sur quoy Sa Majesté
auroit suject de se plaindre, si vostre lettre ne luy avoit appris que les
Médiateurs jugent que ces dernières difficultés seront aisées à surmonter,
quand ilz ont condamné la conduitte des ministres impériaux et du Roy
Catholique. Ilz ont gaigné tout ce qu’ilz pouvoient prétendre ayant fait
résoudre Sa Majesté à ne s’impatienter pas de leur conduitte et d’attendre
que la nécessité de leurs affaires comme les clameurs publiques les portent
à leur debvoir et à suivre des conseilz modéréz qui puissent ayder à avancer
la paix. Elle sera longue et difficile à traitter si sur chaque incident il faut
recouvrir à consulter l’oracle, et si le conseil de l’Empereur n’oze se déter-
miner sans avoir celuy du collège électoral. C’estoit au Suédois à en faire
honte au Comte d’Auersberg et a ses collègues. Ce sera à vous à vous en
plaindre aux Médiateurs de la prudence desquelz il faut attendre et espérer
un remède à ce mal. |: C’en seroit un estrange si les Plénipotentiaires suédois
se retiroient soit en Suède ou du moins à Hambourg:|, et ce seroit un pré-
texte aux ennemis |:de leur imputer la rupture de l’assemblée:|. Et comme
ilz s’y rangent à regret, ilz tireroient avantage envers le public de ce qui les
satisferoit en leur particulier, si l’estat où sont les affaires de l’Empire ne les
a fait changer de résolution. Ainsy il est de vostre prudence d’adoucir le
ressentiment des Suédois et les convier à la vertu de patience que vous
prattiquez aussy, et présentement que l’on est entré en quelque communi-
cation avec eux, ilz seroient au double blasmables s’ilz donnoient prétexte
à quelque nouveauté.
Il semble par la conduitte |:hautaine de Messieurs les Estatz qu’ilz auroient
joye qu’il en arrivast en Frise:|, mais comme on a jugé qu’il seroit pré-
judiciable à la cause commune, il faut continuer la mesme routte, |:dissimuler
avec:| ceux là et approuver tout ce qui conduict à faire l’accommodement,
mais aussy |:il sera bien juste de s’en souvenir et en temps et lieu avoir le
ressentiment et les réflections qu’il convient de leur conduitte:|. Soubz un
prétexte spécieux vous avez retiré Monsieur le Baron de Rorté. J’avois bien
préveu que ce qui s’estoit passé à Osnabrug vous en fournit le moyen, et
présentement je luy escris que Sa Majesté a loué tout ce que vous avez fait
et qu’elle est satisfaicte de luy. J’ay jugé qu’il falloit un peu adoucir son
déplaisir, et certes il est assez estrange que Messieurs les Estatz pour estre
intervenus en un traitté qui s’est faict entre le Comte d’Emden et ses sujectz,
ilz se croyent les arbitres de tous les différents que ce Comte pourra avoir
avec tous ses voisins. S’il sçavoit combien la combourgeoisie establie entre
ceux de Berne et de Neufchastel diminue l’auctorité souveraine de Monsieur
de Longueville , |:il rechercheroit d’autres Médiateurs et d’autres arbitres
que ces Messieurs, et il pourra arriver qu’ilz deviendront les juges des diffé-
rens qui pourront naistre entre luy et ses sujetz et assujettiront ce comté aux
provinces:| de Frise et de Groninguen. Ce sont ses affaires, c’est à luy à y
songer, et pourveu que pendant la durée de la guerre Madame la Langrave
ne soit point troublée en la jouissance de ses contributions et possession de
ses quartiers, quand Dieu nous aura donné la paix nous n’aurons plus à
nous en mesler.
L’on pourroit en dire autant |:du Prince de Transilvanie:|, mais pour moy
je fais un autre jugement et tiens qu’il faut désirer qu’il |:y ayt un Prince
en cet Estat assez puissant en Hongrie pour empescher que cette Couronne
ne devienne héréditaire à ceux de la Maison d’Austriche, d’autant que ce
seroit un moyen de parvenir à l’impérialle. Il faut donc esviter la ruine du
Racocy:|, et Sa Majesté désire qu’il continue |:à faire la guerre:|, et pour
luy en faciliter les succèz, elle veut bien |:luy contribuer de l’argent ainsy
qu’elle vous l’a mandé:|, et Sa Majesté croit s’estre assez expliquée avec vous
de ses intentions qui sont de continuer en effect sans toutesfois y estre
assujectie |:par un traitté. Celuy faict par le député de Tortenson avec ce
Prince
Vgl. [ S. 98 Anm. 6. ]
par un commun consentement, Sa Majesté a désiré qu’il fust dit sans sa
participation:|, jugeant qu’il ne debvoit jamais craindre |:que l’Empereur:|
envahisse |:ses Estatz pour ne s’attirer la guerre du Turc:| qu’il craint jus-
ques à un poinct |:de luy payer tribut pour l’éviter:|, que si outre |:la somme
stipulée et consentie il falloit encores pourvoir au payement:| de quinze cens
hommes de pied faisant partie |:des trois mille qu’on luy a promis, Sa Majesté
s’y pourra résoudre, pourveu qu’elle soit asseurée que ledit Prince ne traittera
jamais la paix ny de trêve que de son consentement:|. Mais Sa Majesté ne
désire pas d’estre lié[e] à ce mesme assujectissement, et au lieu qu’il se con-
tentast de ce qui vous a esté mandé, c’est à vous Messieurs à bien informer
|:Monsieur de Croissy:| et [à] luy à bien mesnager |:l’esprit de ce Prince:|,
lequel se doibt peu soucier |:des termes d’un traitté mais beaucoup d’estre
assisté d’argent à point nommé. Et Monsieur Tortenson se raprochant des
pays héréditaires luy:| donnera lieu de s’avancer et |:de se fortiffier dans la
Hongrie:| et de se faire craindre |:en l’Austriche et en la Moravie.
acquiesce d’éxécuter son traitté faict avec ledit Tortenson en tous les poinctz
qui nous concernent, à la réserve de celuy ou de ceux qui establiront une
absolue liaison et dépendance de nous à luy à ne pouvoir faire de trêve ny
de paix que conjontement avec luy:|.
Il y a quelques jours |:que l’Ambassadeur de Portugal:| qui réside en cette
Cour
a esté obmis au pouvoir que vous avez emporté, auquel tous |:les alliéz de
cette Couronne sont nomméz séparément à l’exception de son maistre:|,
que présentement qu’il doibt estre réformé il y soit énoncé et selon sa dignité.
Sur cela je n’ay rien à vous dire sinon de prendre la peine de relire vostre
instruction
Vgl. die Hauptinstruktion in APW [ I A 1 S. 73f. ] , [ 104f. ] und [ 112–116. ]
en évitant de nommer personne en particulier, les comprendre tous soubz
un terme général, lequel pourra estre en après interprétté différamment par
les uns et les autres.
Si les papiers de cet Estat estoient conservéz soigneusement vous auriez
desjà eu ceux que vous m’avez demandéz, mais j’ay eu peyne à les recouvrer
et m’a fallu escrire à Dijon pour tirer des registres du Parlement et de la
Chambre le renouvellement de la neutralité passée pendant la Régence der-
nière
Vgl. [ S. 145 Anm. 1. ]
destruire la prétention de noz parties et les forcer à se réduire de traitter
avec nous selon les formes establies dans l’Estat, duquel les limites s’estans
de beaucoup estendues depuis |:la prise de Mayence:|, on a proposé d’ en-
voyer quelqu’un bien entendu aux |:affaires de l’Empire, affin de mesnager
l’esprit de ceux du chapitre et avec adresse celuy de l’Archevesque et des
députéz de plusieurs Princes qui sont pour l’ordinaire à Francfort:| pour les
attirer au bon party et les attacher à celuy de la France. Et Sa Majesté se
reposant sur voz soingz de ce qui est à faire en Allemagne, n’a pas voulu y
envoyer sans en avoir pris voz advis |:ny y destiner Monsieur de Saint
Romain:| sans avoir sceu de vous, Messieurs, si vous vous pourriez pour un
tempz passer de l’avoir et si ce post[e] est autant avantageux que celuy |:qu’il
a auprès de vous
Vgl. dazu [ nr. 269. ]
vous ayez à luy envoyer diligemment, le chargeant de mémoires et instruc-
tions de ce qu’il aura à faire pour son service, des moyens qu’il faudra tenir
pour |:gagner la vollonté des députéz de la diètte de Francfort:| et essayer
de la mesnager au bien public contre l’intention |:de l’Empereur qui ne l’a
indiquée et:| ne l’a |:faict subsister en pied que pour en tirer ses avantages:|
et soubz son prétexte éluder et empescher que les |:Princes qui la composent
ne députent à Munster:| selon que Sa Majesté les y a conviéz.
Depuis deux jours en ça on nous mande |:que les bourgeois de Trêves ont
pris les armes contre leur garnison, ne veullent permettre qu’elle soit accreue
et demandent de se sousmettre sous la protection de cette Couronne:| et les
conditions accordées à ceux de Mayence. Désjà des trouppes ont eu ordre
de s’avancer vers eux pour les fortiffier |:en leur résolution:|, mais n’ayant
point encores de nouvelles certaines de ce que cela aura produict, je fais
difficulté de vous l’escrire. Peut estre avant que cette lettre soit mise au net
que quelque courrier arrivera dépesché par Monsieur le Duc d’Anguien ou
Monsieur Magalotti
ou que la garnison les ayt réduictz, qu’ilz ayent persisté ou changé de réso-
lution , je vous en informeray. Ce seroit bien finir la campagne par la prise
de cette ville.
Enfin Don Fransisco de Melos a passé pour l’Espagne et Don Miquel
Salamanca pour Flandres où il ne doibt point séjourner pour se rendre
ensuitte à Munster. Il a eu dessein de faire sçavoir de ses nouvelles à diverses
personnes, mais il n’y a pas réussy non plus qu’à baiser les mains à Sa Majesté
et à Son Eminence. Il tesmoignoit voulloir séjourner à Paris, on luy a fait
cognoistre qu’il offenseroit le public et qu’il debvoit tout oublier pour
accourir au lieu destiné pour le traitté de la paix. Selon ce qui m’en a esté
escrit |:il faict fort le fin, mais il parle et donne exclusion à ses propositions
pour les avancer avec trop de circonspection. Quand vous l’aurez examiné
vous ferez jugement de sa suffisance, et sur vostre raport nous le connois-
trons :|. Le Pape escrivant à Leurs Majestéz pour leur faire part de son
assomption, les a conviéz de songer à la paix. Sans doubte il en aura autant
escrit en Espagne, et la bonne disposition que nous y avons sera un bon
moyen |:pour le gagner et luy faire changer d’affection, puisqu’il est:|
certain que les Espagnolz n’y en ont point ou bien la crainte de mon pro-
nostic les y réduira, et ce sera vous seulz qui aurez eu proffit |:de la mort du
Pape et de l’exaltation d’Innocent X e :|. Mazarin auf dem Wege der Besserung.
PS: Weitere Verluste La Mothes in Katalonien.