Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
213. d’Avaux und Servien an Oxenstierna und Salvius Münster 1644 August 17
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Münster 1644 August 17
Erst am 19. August mit nr. 216 übersandt; vgl. auch [ S. 470 Anm. 1. ]
Konzept Serviens: AE , CP All. 30 fol. 210–212’; korrigierte Reinschrift: AE , CP All. 24
fol. 72–75. Kopien: AE , CP All. 33 fol. 335–339’ = Druckvorlage = Beilage 1 zu nr. 233;
AE , CP Holl. 25 fol. 224’–227’, datiert auf 14. August.
Bedingungen für die Auszahlung der Subsidien.
Nous croions d’avoir plainement satisfait au désir de Voz Excellences par
nostre despesche précédente, l’ayant accompagnée des ordres que nous y
avons joints pour Monsieur de Meulles
[ Nr. 200 ] ; vgl. auch [ S. 435 Anm. 3. ] Nr. 213 antwortet auf Oxenstierna und Salvius an d’Avaux
und Servien, Osnabrück 1644 August [ 2 ]/ 12, Kopie als [ Beilage 2 zu nr. 233. ]
Excellences prenant en bonne part les précautions que nous avons esté con-
traints de demander pour nous acquiter de nostre devoir et obéir aux ordres
de la Reyne nostre maistresse, ne sçauroient treuver mauvais que ceux qui
paient cherchent d’avoir des suffisantes descharges. Nous n’eussions jamais
peu nous imaginer que Voz Excellences eussent creu que la promesse que
nous leur avons demandée qui ne tend qu’à satisfaire aux conditions d’un
traitté solemnel en recevant l’argent du Roy, fut au dessous de leur dignité
ny de celle d’un Général d’armée. Quant la France fournit le subside promis
et qu’elle fait agir une armée vers le Haut Rhin en suitte de quantité d’autres
efforts encor plus considérables qui occuppent les forces de l’ennemy en
différends endroitz, elle fait tout ce qu’elle est obligée de faire par le traitté
d’alliance et quelque chose de plus. Mais Voz Excellences nous permettront
de leur dire qu’elles ne peuvent avoir suject de se plaindre lorsqu’on leur
demande aussy en mesme temps l’accomplissement des conditions ausquelles
la Couronne de Suède est obligée. Si la guerre qui a esté commencée contre
le Roy de Dannemarc sans aucune participation de la France est un bon
moien de la porter et d’en restablir le siège dans les provinces héréditaires
comme le traitté y oblige, nous avons tort de nous en plaindre. Mais si tout
le monde juge et que l’expérience se fasse desjà trop cognoistre qu’elle ne
peut durer qu’au préjudice et à la ruine des desseins qui ont obligé les deux
Couronnes de prendre les armes et de soustenir jusqu’icy la guerre avec tant
de despence et de travaux dans l’Allemagne, Voz Excellences ne doivent
pas treuver estrange si leur faisant remarquer ces inconvéniens nous sommes
contraints d’apporter quelques précautions pour empescher que l’argent
destiné pour nos desseins communs ne soit pas diverty à celuy de Danne-
marc , auquel non seulement la France n’a point d’intérest mais qu’il luy est
extrêmement préjudiciable. Quand le sort des armes qui ne peut pas estre
tousjours esgal a obligé autrefois l’armée suédoise de se retirer dans le
Meclebourg ou dans la Poméranie, nous n’avons pas demandé qu’elle
s’avanceast contre les pays héréditaires, ny fait difficulté au paiement du
subside pour ce qu’elle n’y estoit pas. Mais aujourd’huy que nous voions
touttes ses forces et tous ses soins emploiéz par mer et par terre contre un
autre ennemy que la Maison d’Austriche, nous ne pouvons moins faire pour
le service du Roy que de mesnager que son argent ne serve pas à porter les
despences de cette nouvelle guerre, et que les promesses qu’on nous fait
que cela ne sera pas soient accompagnées de quelque effect. Lorsque cette
nouveauté arriva, on nous fist espérer qu’elle ne diminueroit rien de la
vigueur avec laquelle on avoit soustenu jusqu’icy la guerre d’Allemagne.
Ç’a esté le discours de Voz Excellences, de Monsieur Torstenson et de
Monsieur de Cérisantes en nous rendant la lettre que la Reyne de Suède
nous a fait l’honneur de nous escrire
Torstenson nous avoit fait asseurer pendant quelque temps qu’il retourneroit
bientost à son premier poste, au commencement il s’en excusoit seullement
sur ce que l’herbe n’estoit pas encor venue, après pour attendre la moisson,
et enfin les ennemis luy en ont fermé le passage. Il n’estoit pas malaisé à juger
que s’il n’alloit faire teste aux forces de l’Empereur proche de ses Estats,
qu’elles luy tumberoient sur les bras dans le Holstein et que de cette sorte
toutte l’Allemagne demeurant en sa disposition tant pour les contributions
que pour les levées, luy fourniroit les moiens de continuer la guerre advanta-
geusement et l’esloigneroit (comme nous en voions la preuve) des pensées
de la paix. Nous avons attendu patiement et sans nous plaindre l’effet de
touttes ses promesses, et lorsque la constitution présente des affaires nous
en oste l’espérance, nous demandons pour le moins que l’argent du Roy
soit emploié en sorte qu’il en reçoive quelque peu d’utilité. Nous ne sçavons
pas ce qu’on pourroit désirer de nous davantage si ce n’est que nous aban-
donnassions tout à fait les intérestz de nostre maistre, ce que Voz Excellences
ne voudroient pas exiger de nous. Les conditions que nous avons remar-
quées par nostre précédente lettre furent arrestées avec Monsieur Salvius
lorsqu’il fut en cette ville. Il se souviendra s’il luy plaist que lorsque nous
luy proposasmes de les mettre par escrit, il ne fit pas difficulté à la chose,
parce que nous en estions d’accord, mais seullement à la forme en nous
disant que Monsieur le Baron Oxenstiern ny luy ne pourroient pas s’y
obliger, mais que ce seroit Monsieur Torstenson. Par sa lettre du quatriesme
de ce mois il nous tesmoigna que parmy les lettres de change que Monsieur
Torstenson a tirées sur luy il y en a une pour la somme destinée au paiement
du Prince de Transilvanie. Nous avons seullement désiré qu’il en soit fait
quelque mention dans la quittance qui sera délivrée ou dans la lettre de Voz
Excellences par laquelle elle [s] nous promettent que l’argent du Roy ne sera
point emploie à la guerre de Dannemarc, affin qu’il paroisse que ladite
promesse est suivie de quelque effet, veu qu’en mesme temps qu’elle nous
est faite touttes les forces de la Couronne de Suède agissent contre ledit
Roy et dans son pays. Nous avons donc réduit pour contenter Voz Excel-
lences les quatre conditions à ces deux là, jugeant bien qu’à présent il n’estoit
plus à propos de parler du retour de Monsieur Torstenson vers la Silézie
pour chercher un ennemy qui l’est venu treuver, ny des garnisons de la
Poméranie qui nous avoient esté indiquées par Monsieur Salvius mesme et
sous lesquelles néantmoins nous avions entendu de comprendre généralle-
ment touttes celles que la Couronne de Suède entretient en Allemagne.
Certes nous nous estions proposéz que Voz Excellences en auroient une
entière satisfaction et auroient plus de suject de nous sçavoir gré de nostre
procédé que de s’en plaindre, puisqu’au préjudice de ce que nous avions
escrit en France et des ordres que nous en avons receus, nous apportons
touttes les facilitez possibles pour faire réussir vostre désir. Nous ne refusons
pas encor aujourd’huy de passer plus avant. Mais comme la nécessité présente
et la constitution des affaires publiques nous servira de justiffication envers
la Reyne nostre maistresse si nous nous dispensons des ordres qu’il a pleu
à Sa Majesté nous envoier, nous supplions Voz Excellences d’avoir agréable
que la promesse qu’elles nous ont faite et qu’elles semblent vouloir estendre
pour l’avenir ne serve que pour le paiement du terme escheu , affin que nous
aions le loisir d’apprendre plus amplement les intentions de Sa Majesté sur
le paiement des termes suivans et de le faire sçavoir à Voz Excellences. Elles
treuveront cy joint l’ordre pur et simple que nous envoions à Monsieur de
Meulles et prendront la peine l’aiant receu de nous renvoier le précédent
Die Beilage zu [ nr. 200. ]
Mais puisqu’ilz n’ont pas désiré qu’il y fut fait aucune mention de la somme
destinée pour le Prince de Transilvanie, nous les prions de considérer qu’il
nous importe extrêmement de sçavoir si elle luy a esté envoiée ou si l’on a
changé la résolution qui en avoit esté prise. Voz Excellences se peuvent
souvenir qu’à leur instance nous avons disposé Sa Majesté à faire exécuter
les principalles conditions du traitté qui a esté fait avec luy
Vgl. [ S. 98 Anm. 6. ]
sonne n’y soit intervenu de sa part, on a fait remettre il y a desjà longtemps
à Venize la part de Sa Majesté pour luy estre paiée. Nous devons au premier
jour despescher vers luy un gentilhomme chargé de lettres et instructions
de Sa Majesté pour le conserver et fortiffier dans la résolution qu’il a prise
de faire la guerre à l’Empereur. Tous ces soins et ces despences seroient
inutiles si la Couronne de Suède n’y contribuoit de mesme sorte, principalle-
ment le traitté aiant esté fait par un de ses ministres. C’est pourquoy Voz
Excellences nous feront beaucoup de faveur s’il leur plaist de nous commu-
niquer leur résolution, affin que nous y conformions la nostre et que nous
puissions agir de concert et conjointement pour faire durer cette diversion
si utile à la cause commune. Nous attendrons s’il leur plaist leur responce
sur ce suject.