Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
100. Königin Anne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Mai 14
Paris 1644 Mai 14
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 16–20 = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 29 fol. 79–
81; AE , CP All. 32 fol. 264–265’; AE , CP All. 37 fol. 133–135. Druck: Nég. secr. II,
1 S. 39–41; Gärtner III S. 33–39.
Auf nr. 73. Bezüglich der Kurialien Verweis auf nr. 101. Bitte um erneuten Bericht über die Hand-
habung der Kurialien für die Vertreter der Generalstaaten und von Savoyen. Bereitschaft, die Voll-
macht zu erneuern. Bitte Nassaus betreffend die Besetzung des Bistums Verdun. Sistierung der
Verhandlungen bis zum Austausch der Vollmachten in Osnabrück. Aussichten auf die Beilegung
des schwedisch-dänischen Konflikts.
Eingang von nr. 73 am 11. Mai. Sur ce qui concerne Venize, je m’explicque
si fortement par un mémoire que je vous envoye que je n’ay rien à y ad-
jouster , qui ne puis convenir que l’on ayt rien fait de nouveau en faveur
des ministres de la République de Venize et bien moins que cela puisse
donner aucun lieu de rien prétendre par les autres, d’autant que si ceux cy
sont blesséz de quelque chose c’est l’aegalité qui est rendu[e] à l’autre, et
ce n’est point une nouveauté. Depuis plus de quarante ans elle est establie,
et les Ambassadeurs d’obédience de cette Couronne traittent de cette sorte
avec eux; de les accompagner jusques au degré ou jusques au carosse,
recevant d’eux la mesme conduicte ne fait rien à la chose, puisque l’aegalité
reçoit le plus et le moins sans changer son estre. C’est la raison que vous
aurez à donner aux Ambassadeurs susnomméz quand ilz vous presseront
de ce dont ils ne sont point en possession. |:J’advoue qu’il faut chercher
quelque tempéramment avec ceux de Hollande, et je vous laisse la liberté
de prendre entre ceux que vous m’avez proposéz celuy que vous estimerez
le moins dommageable et de faire réflection sur celuy dont je vous ay escrit.
Le tiltre sans la main, je l’avois proposé. La main au premier et la prendre
sur les autres sans leur donner de titre, je ne l’improuve pas. Mais ce qui
paroist est plus remarquable que ce qui se profère. Que l’un de vous feigne
d’estre incommodé au jour qu’ilz vous rendront leur visite et que l’autre
les précède comme estant en un logis tiers et puisque l’on en arreste un où
vous ferez voz assemblées, je ne l’improuve pas; mais prenez garde que
comme l’ambassade est indivisible qu’ilz rejettent le parti d’estre précédéz
par l’un de vous dans la maison de son collègue qu’ilz pourront considérer
comme si elle estoit occuppée des deux:|. Pour les autres Ambassadeurs je
ne vous préscris rien. Je seray bien aise que l’usage de Rome s’observe
envers tous pourveu qu’ils y acquiescent. Ce que vous me mandez sur le
subject de celuy de Savoye, dont le maistre cède tout aux Electeurs et que
ceux de Hollande regardent comme représentant un Prince feudataire, il est
aisé d’y respondre les mesmes considérations subsistant. Les Roys de France
n’ont pas laissé de luy faire faire et à ses ministres divers honneurs qu’ils
refusent aux autres, soit entrant en considération des grandes alliances que
ceux de cette Maison ont prises avec touttes les Couronnes de l’Europe,
ou pour leur estre rendu plus de respect que par les Princes allemands, et
ces mesmes honneurs, comme à faire couvrir ses Ambassadeurs, a [!] esté
aussy donné au Grand Duc et aux Ducz de Mantoue, Parme et Modène
et à la République de Gennes, sans néanmoins que la France se soit jamais
relaschée de l’octroyer à ceux des Electeurs qui ne veullent rien changer en
leurs formes d’escrire, se contentent aussy qu’on observe à leur esgard ce
qui a tousjours esté prattiqué.
Il m’a semblé que je suis entrée dans vostre sentiment en blasmant celuy
des ministres impériaux et du Roy Catholique, dont les pouvoirs estant
entièrement déffectueux, veullent chercher à condamner ceux que je vous
ay fait expédier [sic!]. S’ils avoient considéré que je m’oblige à ratiffier ce que
vous aurez promis et arresté, ils auroient changé d’opinion, cette clause est
la plus précise pour donner pouvoir de conclurre et d’arrester les conditions
d’un traitté. Que la patente deubt estre signée de moy est une chose toute
nouvelle, du moins depuis l’ordonnance du Roy Philippes le Long qui porte
que pendant les minorités le Royaume ne lairra d’estre administré soubz le
nom du Roy mineur
de justice et publicz a esté superflu, mais pour la validité de tous ceux qui
esmanent de l’auctorité du Régent, il y est escrit qu’ilz ont esté commandés
et résolus par le Roy le Régent présent, et il suffist que le secrétaire l’ayt
signé et qu’il soit scelé. Et bien que je peusse déffendre ledict pouvoir comme
aussy le narré et que la raison et les exemples soient de mon costé |:sans
devoir craindre que les Espagnolz en publiassent qui peussent laisser le
public en suspens de qui les armes sont les plus justes:|, je prens volontiers
le party de remettre à vous deux assembléz avec les Plénipotentiaires de
l’Empereur et du Roy Catholique d’en concerter et résoudre un, et tel que
vous me l’envoyerez je le feray expédier, sachant très bien que vous mesurerez
en sorte les termes qu’ils ne donneront nul advantage aux autres. Quant à
celuy de ne rien conclurre que conjoinctement avec les alliéz, il me semble
de telle conséquence que vous ne debvez le retrancher qu’après l’avoir
longuement contesté et de l’advis des mesmes alliéz, leur donnant seureté
entière qu’il ne se fera rien que conjoinctement avec eux. Il ne faut pas
entendre ce terme à la rigueur en ce qui est d’agir, mais bien en ce qui est
de conclurre. Et plus il choque les Espagnols, plus je le trouve essentiel,
d’autant que les discours des ministres impériaux font croire que l’Empereur
présume pouvoir traitter de Souverain absolu les Princes de l’Empire, et
qu’il ne leur ayt pas permis de contracter des alliances avec les Princes
estrangers. A cela les constitutions impérialles répugnent absolument. Il est
bien le chef de l’Empire, mais non pas le Monarque à la volonté duquel
toutes sortes de choses soient soubmises, et par les praeliminaires de la paix
et par les passeports qu’il a fait expédier en conséquence d’iceux, il a regognu
le contraire. Si ce droict n’estoit acquis aux Princes et Estats de l’Empire
de comparoistre en personne ou par leurs députéz à l’assemblée de Munster,
pourquoy ce [sic!] seroit-il tant pœiné d’en dissuader ceux qui estoient
assemblez à Francfort, pourquoy prétendre que l’affaire du Palatinat peult et
doibt estre traitté[e] à Vienne et le faire demander par le Duc de Bavières. Je
sçay qu’il est inutile de vous alléguer ces raisons et que vous estes à plain
informéz des constitutions impérialles, privilèges, prérogatives et droicts des
Princes qui composent l’Empire. Aussy je ne les ay escrittes que pour vous
encourager à les bien déffendre, qui avez eu beaucoup de prudence |:en
esludant la demande du Comte de Nassau
Vgl. dazu [ nr. 73. ]
formel de ce qu’il prétend. Il y a du temps à prendre:| et bien des choses à dire
avant que se résoudre sur cette matière, et les prétentions de l’Evesque de
Verdun et le lieu et [la] scituation de la ville capitale et de son diocèze
obligent à avoir diverses considérations avant que d’y laisser establir un
Evesque.
Que ledict Comte de Nassau et ses collègues ayent condamné le Comte
d’Auersberg, ils ont fait une action de justice. Et sans que les ministres de
la Couronne de Suède ayent pris communication de son pouvoir, ils ne
sçauroient entrer en conférence avec luy, et il fault que l’on marche d’un
pas esgal à Munster et à Osnabrug, car si bien ce sont deux villes séparées
remplies de divers ministres des Princes intéresséz à la paix, il n’y en a qu’une
à conclure. Si le Roy de Dannemarck met en fait que sans sa médiation elle
ne se peut ny ne doibt traitter, il s’engage à faire plustost la paix avec la
Suède, car autrement il leur seroit tousjours suspect. L’on m’a mandé qu’il y a
quelque acheminement à cet accommodement et que desjà les commissaires
des Royaumes ont pris lieu et jour pour entrer en conférence, de sorte que
le Sieur de La Thuillerie arrivera tout à poinct pour ayder à un si bon œuvre,
et j’espère tant de sa suffisance que son voiage produira quelque chose de
bon. Dieu veuille qu’après avoir estably la paix aux provinces les plus
esloignées dans le nort, je la donne à toutte la Chrestienté et que les alliez
de la France qui luy sont redevables de leur conservation le soient aussy
d’un long et asseuré repos.
1 fol. 26–30’: nr. 101, Ausfertigung.
2 fol. 11–11’: Ordonnance du Roy, Paris 1644 Mai 13, Ausfertigung : Vollmacht, mit den
kaiserlichen und spanischen Gesandten über die Erneuerung aller Vollmachten zu verhandeln;
Versicherung, die so erarbeitete Form unterzeichnen zu wollen.