Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
67. d’Avaux und Servien an Mazarin Münster 1644 April 23
Münster 1644 April 23
Ausfertigung: AE , CP All. 37 fol. 75–84 = Druckvorlage. Konzept [ des 1. Servien-Kopisten ]:
AE , CP All. 26 fol. 485–491. Kopie: AE , CP All. 26 fol. 478–484. Druck: Nég. secr. II,
1 S. 31–33; Gärtner II S. 744–757.
Nr. 31. Bayern vermutlich an raschem Verhandlungsabschluß interessiert. Themen für eventuelle
Verhandlungen mit bayerischen Gesandten: Form der Verhandlungen; Beilegung aller Konflikte in
Münster; Einberufung der Reichsstände zur Legitimierung und Sicherung des Friedens; Einschrän-
kung der kaiserlichen Macht; Freiheit der Kaiserwahl und Aufhebung des Erblichkeitsprinzips;
Wiederherstellung der Lage im Reich wie vor dem Krieg; Sicherheiten für Frankreich bis zum
Abschluß der Friedensexekution; Zulassung Frankreichs zum Reichstag. Bemühen Bayerns, die
Pfalzfrage vom Kongreß fernzuhalten. Bitte um Weisung, ob gegebenenfalls Separatverhandlungen
geführt werden sollen. Verbreitung des Gerüchtes über den französischen Wunsch nach einem Waffen-
stillstand durch Contarini; Nachfrage Krosigks. Besoldung und Verwendung der Neuaushebungen.
Invitation der Reichsstände. Verhandlung der lothringischen Frage auf dem Kongreß. Taufpaten-
schaft und Taufgeschenk für das polnische Königskind. Chiffrierung der Berichte.
La lettre qu’il a pleu à Vostre Eminence nous escrire du 9 e de ce mois nous
a esté rendue le 19. Nous aurons l’honneur de luy dire pour response que
nous avons tousjours |:considéré Monsieur le Duc de Bavière comme le
Prince de tous les intéresséz qui peut donner le plus grand bransle aux
affaires publiques dans un traicté de paix:|. Ceux qui croyent avoir quelque
cognoissance de ses intentions estiment qu’il désire effectivement un prompt
accommodement |:et que prévoyant beaucoup de longueur dans les condi-
tions de la paix, parmy lesquelles il faudroit peut estre qu’il y en eust quel-
qu ’une qui l’obligeast à rendre une partye de ce qu’il possède, il auroit plus
d’inclination pour une trêfve. Estant vieil et ses enfans jeunes, il void assez
que s’il mouroit avant la conclusion du traicté, l’Empereur qui le considère
comme un obstacle perpétuel à l’establissement de son authorité absolue, se
saisiroit aussitost de ses troupes et de tout le crédit qu’il a acquis dans le
party dont il est aujourd’huy le chef. C’est pourquoy ledict Duc est obligé
de souhaicter que la négotiation s’advance autant comme peut estre la
Maison d’Austriche a d’envie que la conclusion en soit reculée jusqu’aprés
sa mort, dans la créance qu’elle a qu’en ce temps là estant deslivré des oppo-
sitions continuelles qu’il forme à son desseing:|, il ne luy seroit pas malaisé
de faire inpunément tout ce qu’elle voudroit dans l’Allemagne. Mais on ne
croid pas non plus |:que ledict Duc soit favorable à la France dans son cœur,
ny qu’en effect il souhaicte qu’elle conserve ses conquestes dans l’Allemagne
et se mesle des affaires de l’Empire. Sa prétention seroit seulement que tous
les estrangers en fussent dehors et que l’authorité de l’Empereur y fust
modérée:|.
Nous avions desjà résolu |:de parler à ses agens lorsqu’ilz seront en cette
ville à peu près aux termes qu’il plaist à Vostre Eminence nous le prescrire:|.
A la vérité, nous eussions peut estre un peu passé plus avant si elle l’eust
trouvé à propos, et parmy les tesmoignages |:d’affection qui n’est pas
d’ordinaire bien puissante sur l’esprit des Princes, nous eussions tasché de
faire un peu valoir la craincte, puisque Monsieur le Duc de Bavières sans
s’expliquer de ce qu’il veult et peut faire pour favoriser la France, désire
seulement par ses recherches de nous faire parler. Peut estre ne seroit il pas
inutile en luy descouvrant quelles sont les intentions et les intéres[ts] du
Roy, de luy faire comprendre:| qu’il y en a qui regardent seulement la
forme de la négotiation qui ne laissent pas d’estre très importantes et néces-
saires . D’autres regardent le fondz des affaires. |:Que pour le premier le
Roy a très grand intérest que tous les différendz qui ont causé la prise des
armes soient traictéz icy et que pour cet effect tous les Princes et Estatz de
l’Empire y soient appelléz. Cela est très:| nécessaire, non seulement pour
rendre |:légitimes les traictéz qui pourront estre faictz présentement, mais
pour en rendre l’exécution plus asseurée pour l’advenir:|, affin qu’il ne
dépende pas cy après |:de la seule volonté de l’Empereur ou plustost du
caprice des Espagnolz qui disposent de son nom comme il leur plaist, de
porter la guerre en France, en Italie ou ailleurs sans consulter les Princes de
l’Empire et avoir leur consentement. Quand on ne pourroit pas:| obtenir
toutes ces précautions et que les ennemis |:n’en accorderoient qu’une partye,
elle sera tousjours très advantageuse et la seule proposition sera honorable
pour le Roy. Quant aux autres intérestz, il y en a qui regardent:| purement
le public et qui sont communs au Roy avec tous les Princes et Estatz
d’Allemagne |:comme l’amnestie générale, la révocation de la paix de
Prague , la modération de l’authorité de l’Empereur selon les loix et con-
stitutions de l’Empire, la liberté entière dans l’eslection à la dignité impériale
sans qu’elle puisse estre rendue successive et pour conclusion le restablisse-
ment de toutes choses dans l’Empire comme elles estoient avant le commen-
cement des guerres. Il y en a quelques autres qui touchent la France en
particulier, en premier lieu que pour la seureté et accomplissement de ce qui
sera accordé dans le traicté général le Roy demeure en possession des places
qu’il tient:|. En second lieu |:que possédant aujourd’huy la plus grande
partye du Cercle de Bourgongne, ses députéz soient cy après appelléz aux
diettes de l’Empire, à quoy le Roy prétend avoir plus de droict que le Roy
d’Espagne qui y assiste d’ordinaire par ses ministres. Ce dernier seroit de
très grande importance et nous donneroit de bons moyens de conserver des
intelligences en Allemagne pour y faire agir aux occasions les Princes selon
nostre désir:|.
L’on pourra voir par ce moyen la disposition que tesmoignera |:Monsieur
le Duc de Bavière pour favoriser les desseings de Sa Majesté et si les offres
qu’il en faict sont sincères. S’il vouloit disposer par son exemple et par ses
persuasions tous les autres Princes:| à se rendre icy, qui est le point par
lequel on doit commencer, |:il donneroit une grande preuve de ses bonnes
intentions. Mais au contraire l’on apprend de tous costéz que c’est luy qui
y apporte plus de résistance et qui presse continuellement pour faire que les
affaires du Palatinat quoyque les plus importantes de la négotiation générale
en soient séparées pour estre traictées à Vienne. Peut estre quand il verra:|
que nous ferons de vives instances sur ce premier poinct qui regarde la
forme de l’assemblée, et qu’entrant dans la matière |:nous insisterons que
l’affaire du Palatinat y soit renvoyée, à quoy on dict que l’Empereur incline-
roit sans l’intérest dudict Duc qui l’empesche, il sera contrainct de venir luy
mesme dans le particulier et peut estre de se rendre favorable pour nous faire
conserver ce que nous tenons affin d’obtenir qu’on fasse le mesme pour luy.
Car:| s’il se falloit seulement régler de part et d’autre par les considérations
publiques, il faudroit nécessairement |:restablir toutes choses comme elles
estoient avant la guerre, et par conséquent il seroit obligé, comme estant
un des membres de l’Empire, de donner l’exemple aux estrangers et de
commencer par la restitution de ce qui luy a esté donné, à quoy il n’est pas
croyable qu’il se veuille résoudre quand mesme le Roy de son costé se
disposeroit à rendre Brisak et toute l’Alsace:|. Nous croyons donc qu’en
|:faisant semblant d’appuyer les intérestz du Palatin comme estant une des
causes de la prise des armes, s’il désire qu’on s’en départe et qu’on abandonne
pour l’amour de luy un Prince dont les prédécesseurs:| ont presque tous-
jours esté alliéz de la Couronne, il est bien juste que pour y obliger le Roy,
|:il donne à Sa Majesté quelque preuve signalée de son affection:|, laquelle
ne peut estre présentement autre |:que de luy ayder à conserver par un
traicté les places qu’elle tient dans l’Allemagne
Dies entspricht der Sektion XII der französischen Hauptinstruktion, APW [ I, 1 S. 100f. ]
particulier |:de sa Maison:| le doit convier de le faire. |:Il sçait que tous les
Princes d’Austriches ont une jalousie secrette contre luy:| et désirent beau-
coup plus son abaissement que sa grandeur, si bien que pour estre soustenu
en cas de besoin, il luy est avantageux |:qu’il nous reste un chemin libre et
un passage sur le Rhin qui empeschera cy après qu’on ne prenne pas si
aisément la pensée de le ruiner ou l’affoiblir quand on sçaura qu’il y aura
liaison d’amitié et d’intérestz entre la France et luy:|.
Voila, Monseigneur, comment nous avons résolu de régler nostre |:discours
avec les agens de Monsieur le Duc de Bavière quand nous en verrons icy
quelqu’un que nous puissions croire avoir le secret de son maistre:|. Encores
que ce soit selon les intentions de Vostre Eminence, nous avons voulu luy
en rendre particulièrement compte affin qu’il luy plaise d’y adjouster ou
corriger ce qu’elle estimera à propos. Nous ne laisserons pas |:de mesnager
lesdictz agens le mieux:| qu’il nous sera possible, et si nous ne pouvons
|:porter avec eux les affaires du Roy jusqu’au poinct où nous souhaicterions:|,
du moins nous ne ferons rien qui puisse obliger avec raison |:ledict Duc de
changer les bonnes dispositions qu’il tesmoigne d’avoir. A la vérité, comme
c’est un Prince fort habile qui n’oublie rien pour parvenir à ses fins et qui
n’est pas si libre à descouvrir ses sentimens comme il est adroict et soigneux
de pénétrer dans ceux d’autruy, nous essayerons de le faire venir à quelques
propositions solides et moings générales que celles qu’il a faictes jusques
icy avant que nous ouvrir sur les choses essentielles:|.
Il nous reste un scrupule, Monseigneur, sur lequel nous supplions très
humblement Vostre Eminence de nous faire sçavoir les intentions de la
Reyne. Nous recognoissons fort bien |:que l’appréhension qu’on peut
donner aux Espagnolz d’un traicté particulier avec l’Empereur est un des
meilleurs moyens qu’on puisse avoir pour les faire venir à la raison:|. Mais
Vostre Eminence ne nous faict pas sçavoir si on pourroit |:entendre tout
de bon à ce traicté particulier en cas qu’on vist apparence de le faire réussir
et que les démonstrations que nous ferons de le vouloir pussent disposer
les Impériaux de le faire:|. Toutes les fois que cette proposition a esté faicte
en France, nous n’avons point appris qu’on ayt bien certainement décidé à
quoy on se devoit résoudre. |:Car comme d’un costé la guerre contre les
Espagnolz seulz seroit plustost à désirer qu’à craindre, si l’Empereur exécu-
toit de bonne foy la promesse qu’il auroit faicte de ne s’en mesler point, il
seroit aussi bien difficile de se promettre une véritable séparation de ces
deux branches si nécessaires l’une à l’autre et unies par tant de divers inté-
restz :|. C’est pourquoy on a tousjours cru que les propositions qui en estoyent
faittes, lesquelles portent avec elles |:des considérations et des liaisons nou-
velles , ne tendoient qu’à nous destacher de nos anciens amys pour nous unir
avec d’autres qui par raison et sans espèce de miracle ne sçauroient estre
longtemps joinctz avec nous:|.
Nous continuerons comme nous avons desjà commencé à détromper Mon-
sieur Contarini de l’oppinion qu’il a prise qu’on ne veut en France qu’une
trêve. Nous ne sommes pas si estonnéz de ce qu’il a pris cette créance
légèrement sur les avis qui luy en peuvent avoir esté donnéz, comme d’avoir
appris qu’il en a escrit |:à un de ses secrétaires qui est en Holande en des
termes qui passent beaucoup au delà de la retenue:| que doit |:garder un
ministre comme luy qui a part dans la médiation. Il a parlé dans sa lettre
comme si la trêfve eust desjà esté bien advancée entre les partyes:|. Ce qu’il
y a eu de pis est qu’elle a esté veue en des lieux où elle a mis des doubtes
dans les espris de quelques uns de noz alliéz à cause seulement qu’elle venoit
de luy, encores qu’ilz sceussent bien qu’elle ne pouvoit estre véritable.
|:Monsieur de Crosik qui l’a leue:| nous a interrogé[s] sur ce suject en nous
protestant |:que sa maistresse :| n’a point d’autre intérest ny d’autre inten-
tion que de suivre celles de la Reyne. Nous luy avons faict voir la faulceté
de cette nouvelle si clairement qu’il a eu regret d’avoir seulement douté de
la vérité contraire.
Wir erinnern Sie daran, daß ein Teil der Aushebungen Marsins ab 20. April zu
besolden ist. Über ihre Verwendung beraten wir noch mit Krosigk und den schwedischen
Gesandten.
Wie den Reichsfürsten haben wir jetzt auch den Reichsständen Invitationsschreiben
gesandt .
Nous sommes très obligéz à Vostre Eminence de l’honneur qu’elle a eu
agréable de nous faire |:en nous donnant part de l’estat où est l’ accommo-
dement de Monsieur le Duc de Lorraine. Ce Prince s’estant laissé réduire
par sa mauvaise conduicte et ses légèretéz en l’estat:| qu’il est aujourd’huy
plus à charge à ses amis qu’il n’est à craindre pour ses ennemis, ne sera pas
|:peu obligé à la Reyne si elle exerce sa générosité en son endroict. Les
ministres d’Espagne nous ont parlé assez clairement pour nous faire entendre
qu’ilz ne feroient pas grand scrupule de l’abandonner
Vgl. [ nr. 66. ]
faicte, il n’y a plus qu’à prier Dieu qu’il ayt plus de fermeté cette fois que
toutes les autres à observer les conditions qui luy seront imposées. Si elle
n’est pas encore achevée:|, puisque Vostre Eminence nous la communi-
quant nous permet de luy en dire noz sentimens, nous eussions bien |: sou-
haicté qu’elle eust esté différée et n’eussions pas désesperé, en luy accordant
dans un traicté général en faveur des Impériaux et Espagnolz peut estre
beaucoup moings qu’il ne luy sera donné par un traicté particulier, de nous
en bien prévaloir en d’autres articles à l’advantage de la France. La Lorraine
demeurant entre les mains du Roy (comme sans doubte les Espagnolz y
eussent consenty pour peu qu’on se fust rendu facile dans d’autres intérestz
qui les touchent de plus près) eust esté une belle annexe à la Couronne:|
et un prix assez raisonnable pour nous rescompenser des frais de la guerre
|:dont ce Prince a esté une des principales causes. Quand ses prédécesseurs
n’auroient pas autres fois dans le mesme pays qui est aujourd’huy réduict
en province de France tramé tous les desseings qui ont failly à destruire le
Royaume, l’humeur brouillonne et intrigante de celuy cy doibt faire appré-
hender de le ravoir pour voisin pour plusieurs raisons qui:| regardent le
repos de l’Estat à l’avenir et que la discrétion ne permet pas d’escrire. Dieu
veuille que les services qu’il rendra cy après |:soient capables d’effacer le
souvenir des maux passéz et d’oster de l’esprit de tous les bons François
le regret de son restablissement:|. Nous estans tous deux rencontréz dans
ce sentiment, nous n’avons peu nous empescher de le descouvrir à Vostre
Eminence qui le recevra s’il luy plaist comme une preuve du zèle que nous
avons pour l’Estat et de la franchise avec laquelle nous sommes obligéz de
luy exprimer noz pensées.
Wir werden den Schweden die Übernahme der Taufpatenschaft für das polnische
Königskind lediglich mitteilen . Wir erinnern Sie daran, daß die Königin dem Kind
ein Geschenk im Wert von mindestens 30 000 Pfund machen und auch den Über-
bringer beschenken sollte. Dem Großkanzler von Polen , der von Spanien und dem
Kaiser schon reichlich bedacht wurde, sollte man erst größere Geschenke machen,
wenn er unsere Interessen unterstützt. S’il veult faire passer pour un grand service
les soings qu’il prendra d’empescher la guerre contre la Suède, on peut luy
demander quelque autre preuve de son affection, puisque c’est une entreprise
que la République de Pologne ne veult point du tout et que le Roy ne
sçauroit faire sans elle quand il en auroit la volonté. Si on pouvoit profficter
cette occasion pour divertir les Polonois d’entreprendre contre le Ragotski
Zu polnisch-siebenbürgischen Spannungen vgl. [ nr. 208. ]
cependant qu’il sera en guerre contre l’Empereur, cela ne seroit pas à négliger.
C’est une des conditions que ce Prince a le plus affectionnée quand il a traicté
avec les Suédois et:| dont il demande aujourd’huy plus vivement l’exécution
par ses lettres, n’ayant presque à craindre que de ce costé là.
Ihre Weisung die Chiffrierung der Briefe betreffend werden wir befolgen.