Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
82. Servien und La Thuillerie an Brienne Den Haag 1647 Juli 30
Den Haag 1647 Juli 30
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 221–226; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 226’: Neufchâtel-
[-en-Bray] 1647 August 6 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Holl. 45 fol.
175–180. Kopien: AE , CP Holl. 42 fol. 134–140’; AE , CP Holl. 45 fol. 164–171.
Abschließende Verhandlungen über den Garantievertrag und die Zusatzerklärungen; ableh-
nende Aufnahme der französischen Proposition bezüglich der Interessen Portugals; Vertrags-
unterzeichnung . Militaria.
Vous aurez veu par nostre précédente que le traitté de garentie avoit esté
arresté entre les commissaires de Messieurs les Estatz et nous dès la sep-
maine passée, et que nous y eussions dès ce temps-là mis la dernière main,
si ceux d’entre eux de la province de Hollande n’eussent désiré d’en dif-
férer la signature jusques à l’assemblée des estatz de ladite province qui
est quasy la seule arbitre de toutes les choses qui se traittent dans cet
Estat. Il y fut donc porté et deux difficultez s’i agitèrent, l’une et la plus
essentielle |:sur le mot de «générallement»:| que vous trouverrez quasy
dans tous les articles, et vouloient qu’en la place l’on mist «nommément
dans la Flandre», et l’autre sur l’article 5 e que quelques-uns vouloient
qu’on ostast tout à fait.
Pour la première, nous croyons que cette destination précise d’agir nom-
mément dans la Flandre estoit en suitte des prétensions qu’ilz ont tous-
jours eues de n’estre pas |:obligez de rompre autre part:|, mais leur raison
essentielle a esté fondée sur l’apréhension qu’ils ont eue par le mot « gé-
nérallement » de préjudicier à leur commerce de la mer Méditérannée. Et
en effet après avoir esté huict jours entiers dans leurs consultes sans venir
à nous et lesditz députez de Hollande, quatre , sans aller à l’assemblée des
Estatz (ce que les plus informez de leurs coustumes disent n’estre pas
encore arrivé depuis l’union d’Utrecht), ilz nous demandèrent audiance
samedy dernier , où estans ilz nous dirent que l’on auroit bien trouvé
quelque chose à redire sur ledit mot de «générallement» et sur l’article
5 e , mais que pour abréger l’affaire, ils avoient creu qu’il valloit mieux
laisser le traitté ainsy qu’il avoit esté concerté; et que pour remédier à ce
mot de «générallement» qui leur estoit préjudiciable pour leurdit com-
merce de la mer Méditérannée, ils nous demandoient une déclaration pré-
cise que par ledit mot ledit commerce ne seroit pas intérompu ny troublé.
Nous leur respondismes que leur demande estant nouvelle, nous n’estions
pas munis de pouvoirs suffisans pour la leur accorder, joint aussy qu’il
sembloit que ce fust une chose contraire de s’obliger à rompre avec un
ennemy commun et de ne rompre pas, puisqu’ordinairement dans touts
les commancementz de guerre on rompoit les commerces affin d’autant
plus incommoder les ennemis, et que quand cette raison cesseroit ( quoy-
que pour eux bien fondée), le pouvoir nous manquoit, de façon qu’ils
rompirent l’assemblée pour consulter leurs principaux, et veoir avec eux
s’il s’y trouverroit quelque tempéramment. Nous ne nous y oposasmes
pas, mais affin que les allant consulter ilz y portassent aussy ce que nous
désirions pour nostre satisfaction sur le mesme projet, nous demandasmes
que les articles du traitté fussent encore leus. Et quand nous vinsmes sur
le 5 e , nous leur déclarasmes nettement que bien que nous fussions demeu-
rez d’accord de le passer dans les termes qu’il estoit couché, traittant de
bonne foy avec eux comme tousjours nous estions accoustumez de faire,
nous leur disions pour nostre descharge, premièrement que nous enten-
dions que soubz ce mot d’«alliez» y fussent compris ceux qui ne l’estoient
pas aussy, pour ce que si nous nous obligions réciproquement de ne point
donner assistance à nos alliez, à plus forte raison se devoit-il entendre que
nous ne la donnerions non plus aux autres, et nous en avons précisément
désiré explication pour ce qu’il nous a esté impossible d’y faire mettre
dans ledit article le mot de «autres» avec celuy d’«alliez», ce qui nous
donnoit une juste crainte |:que la province de Hollande:| n’y voulust en-
tendre qu’on pouvoit assister ceux qui n’estoient point alliez, et qu’ainsy
|:il ne leur prist cy-après fantaisie d’assister les Espagnolz:|, et les priasmes
tous de se souvenir de nostre déclaration pour en faire raport à leurs prin-
cipaux , et leur dire que l’intention du Roy estoit d’observer de bonne foy
ce que portoit ledit article, et de n’assister jamais personne contr’eux;
mais aussy que comme Leurs Majestez ne croyoient pas qu’ils voulussent
nous faire manquer aux obligations portées par nos traittez envers d’ au-
tres princes, nous entendions d’assister le Portugal contre le roy d’ Espa-
gne , et la Suède contre l’Empereur, quand bien cet Estat viendroit à leur
faire la guerre, et nous nous sommes arrestez principallement sur ce point
pour ne pas désespérer le Portugal, dont les ministres estoient icy en
grande allarme, ny donner jalousie à la Suède qui est assez capable de la
prendre, et qui l’ayant prise peut-estre s’en pourroit ressentir contre nous.
Lesditz sieurs commissaires trouvèrent l’une et l’autre de nos remonstran-
ces équitables, nous promirent d’en faire raport et de revenir à nous s’ils
pouvoient le mesme jour. Il se passa néantmoins sans que nous eussions
de leurs nouvelles, mais non pas sans que nous sceussions d’ailleurs ce
qu’ils avoient résolu.
Le dimanche après-disné ils recherchèrent l’audiance où ilz nous dirent
que leurs principaux pour complaire à la France et ne point retarder un si
bon œuvre avoient résolu de signer le traitté en l’estat qu’il estoit; mais
qu’ils nous prioient puisque nous nous estions laissez entendre de n’avoir
pas pouvoir de les contanter sur la déclaration touchant ledit commerce,
au moins que nous en fissions notulles, et c’est leur mot, et voulussions
leur rendre office auprès de Leurs Majestez à ce qu’il leur pleust leur ac-
corder une déclaration ainsy que nous l’avons marqué cy-dessus; et qu’en
revanche pour ce qui concernoit le 5 e article qu’après avoir raporté à leurs
principaux ce que nous leur avions dit, ilz avoient charge de nous déclarer
de leur part qu’ils entendoient aussy bien que nous que soubz ce mot
d’«alliez» ils comprenoient aussy ceux qui ne l’estoient pas, pour ce qu’il
seroit ridiculle (et ils ont usé de ces termes) de se lier les mains pour l’ as-
sistance que l’on doit à des alliez et se les laisser libres pour ceux qui ne
l’estoient pas. Qu’ils nous prioient de nous contanter de ladite déclaration
qu’ils nous faisoient de la part de l’Estat, qui estoit conforme à nostre
désir et qu’ils consentoient que nous prissions par escrit; mais que s’il
falloit adjouster quelque chef au traitté, on seroit obligé de renvoyer aux
provinces ce qui causeroit une grande longueur.
Ainsy voyant nostre affaire en bon chemin nous fismes note de ce qu’ils
nous disoient en la forme que vous la trouverrez cy-jointe et leur promis-
mes de leur rendre office auprès de Leurs Majestez à ce qu’ils fussent
satisfaitz, sans nous obliger qu’à ce que pouvoient des ministres qui ne
sçavoient pas l’intention de leurs maistres pour ne l’avoir demandée. Et
nous vous prions, Monsieur, si l’ambassadeur de Messieurs les Estatz
vous en parle de luy tesmoigner que nous vous en avons escrit, et pour
leur accorder ce qu’ils demandent nous estimons s’il nous est permis d’en
dire nostre advis qu’il ne |:sera pas hors de propos de laisser un peu trais-
ner l’affaire jusques à:| ce que l’on |:voye de quel pied marcheront leurs
commissaires quand ilz seront à Munster et de différer la déclaration:|
qu’ils |:désirent jusques au temps que la ratiffication sera dellivrée, on
pourra dire ausdits ambassadeurs pour quelque temps qu’il fault faire exa-
miner cette déclaration par des commissaires et que la raison veult qu’elle
soit réciproque:|.
Pour l’autre chef qui regarde le 5 e article, comme nous vismes qu’il ne
restoit qu’à l’estendre et l’expliquer un peu davantage, nous leur répettas-
mes encores les mesmes choses et leur dismes ce que nous vous avons
marqué cy-dessus, que nous prétendions assister le Portugal contre l’ Es-
pagne , et les Suédois contre l’Empereur. Et mesmes nous fusmes sur le
point de leur dellivrer nostre déclaration que nous avions toute dressée
et signée dont sera icy joint copie, mais nous trouvasmes une telle altéra-
tion contre la Suède, quelques-uns d’eux grondans entre les dents que l’on
tournoit les assistances comme l’on vouloit, que nous creusmes la devoir
garder jusques après la signature du traitté que nous remismes au lande-
main .
Devant que de nous séparer, nous leur parlasmes des affaires du Portugal,
dont moy Servien leur avois desjà fait ouverture. Mais ils receurent si mal
la proposition que nous leur en fismes ou pour mieux dire la response que
nous leur demandions, à ce qui leur en avoit esté proposé, que nous ne
sceumes tirer aucune parolle d’eux; jusques là |:que Matenesse auquel:| et
aux autres nous remonstrasmes que de proposer un accommodement
estoit tousjours une action obligeante et qui méritoit au moins quelque
tesmoignage de reconnoissance, au lieu d’y satisfaire (ce qui nous parut
assez cru) ne voulut pas seulement qu’on se chargeast de raporter à l’ as-
semblée ce que nous leur en avions dit, de façon que s’ils ne changent ou
que des gens |:plus raisonnables que ledit Matenesse:| ne s’en meslent,
nous ne voyons pas qu’il y ayt lieu d’espérer beaucoup de cette affaire,
ce qui nous confirma encore dans la pensée que nous avions eue de ne pas
bailler ce jour-là la déclaration dont nous avons parlé cy-dessus.
Le landemain qui fut hier, nous signasmes le traitté ainsy que vous verrez
par un original cy-joint , où les mesmes instances de faire office à la court
pour la déclaration touchant ledit commerce nous furent réitérées par les-
dits commissaires devant que de signer. Et nous aussy n’oubliasmes pas
de parler de la nostre et de les convier à nous donner copie de ce qu’ils en
avoient enregistré qui nous eust servy d’acte. Mais à cela nous n’eusmes
autre response sinon que le greffier avoit fidellement mis sur le registre
tout ce que nous avions dit; sur ce temps nous les priasmes de recevoir
un mémoire pour voir s’il avoit bien rencontré nostre intention et ainsy
nous le qualifiasmes pour le faire passer plus doucement, et le greffier fut
tout prest de l’accepter, mais les commissaires parlant entr’eux d’une fa-
çon qui nous sembloit un peu altérée nous dirent qu’ils n’avoient rien
baillé par escrit, que leurs parolles estoient sincères, dont nous avions
fait note, et eux de ce que nous avions remonstré. Nous ne laissasmes
pas d’insister pour la seconde fois à ce qu’ils eussent à recevoir nostre
papier, ce qu’ils refusèrent, et nous jugeans qu’il ne les falloit pas davan-
tage presser de peur que cela ne fist quelque mauvais effet, nous nous
contentasmes de leur répetter encores nostre déclaration susdite de pou-
voir assister le Portugal et la Suède, et outre tout ce que dessus. Nous
envoyasmes hier mesme après ledit traitté signé chez le greffier Musch
pour sçavoir en particulier si effectivement il avoit inséré nostre déclara-
tion dans le registre, lequel nous asseura de l’avoir fait, et que quand on
en auroit besoing l’on n’auroit qu’à avoir recours aux notulles des 17 et
28 e de ce mois , de façon que nous estimons que cela suffira pour nous
garentir auprès des Suédois qui ne se pourront pas pleindre que nous nous
soyons engagez à quoy que ce soit qui puisse aller contr’eux. Et affin que
par anticipation ilz le sachent, nous escrivismes dès hier à Munster, et la
coppie de nostre lettre sera icy jointe, où comme vous verrez, nous don-
nasmes part à Messieurs les Plénipotentiaires qui y sont de la mauvaise
volonté que ces messieurs-cy ont et des advances qu’ils font pour trouver
occasion de se brouiller avec eux. Enfin, Monsieur, voilà le traitté fait, et
ce que nous vous en avons dit cy-dessus, sont les principalles choses que
nous vous en avons creues dignes d’estre observées.
Ce que nous avons remarqué de plus partout est que ces gens-cy affectent
tellement de s’eslever par delà la condition en laquelle ilz ont esté jusques
icy que ce ne seroit pas un petit crime de les appeller «messieurs» dans un
traitté, voulant que partout il y ayt les «seigneurs» quoyqu’il nous semble
qu’en usant de ce terme ce soit leur faire moins d’honneur, mesmes l’un
de nous en lisant dans un projet de traitté où effectivement il n’y avoit
que «messieurs» escript, le scribe fut hautement blasmé d’oublier à cou-
cher leur vray tiltre, et l’un d’eux dit que cela estoit bon autresfois, mais
maintenant qu’ils sortoient hors de page. En somme il fait mauvais les
attaquer sur ce chapitre, la pluspart d’eux ne se croyans pas moindres
qu’arbitres de la chrestienté.
Après le traitté signé et toutes choses composées à l’amiable, nous creus-
mes leur devoir dire que ce mesme traitté ne sembloit estre qu’un préli-
minaire pour la paix. Que nous voulions espérer, maintenant toutes def-
fiances de part et d’autre estant esteintes, qu’ils donneroient de tels ordres
à messieurs leurs plénipotentiaires que nous en verrions bientost à Muns-
ter sortir de bons effetz et qu’ayant en main les affaires de deux des plus
grands roys de la terre, ils porteroient leurs forces à les terminer juste-
ment et à faire tenir aux Espagnolz les choses dont ils estoient demeurez
d’accord, et pour le surplus, que Leurs Majestez attendoient d’eux ce
qu’elles devoient légitimement espérer de bons et fidelles alliez.
Nous les eussions |:bien pressez de nous dire les résolutions que là-dessus
ilz:| avoient prises, |:mais nous avons eu peur qu’entrant pour cela en es-
claircissement plus ample ilz ne nous y donnassent quelque interprétation
qui ne nous plaisant pas nous auroit mis dans nos premières contesta-
tions :| et nous en avons usé de la sorte |:par le conseil de ceux que nous
sçavons estre de nos amis:|.
Wir freuen uns sehr über die geringen Folgen des Abfalls Jan von Werths
und über die Entscheidung, daß die Armee Turennes nicht zur Einnahme
Egers eingesetzt werden soll. Wir bedauern den Verlust von Landrecies
sehr, glauben aber, daß der Gewinn La Bassées wichtiger für uns ist.
1 AE , CP Holl. 38 fol. 88: Extrait de la déclaration qui nous a esté faitte par les députez de
Messieurs les Estatz le 29 e juillet 1647, Kopie (frz.; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 88’:
1647 August 6). – Eine weitere Kopie (frz.): AE , CP Holl. 45 fol. 154; spätere Kopie:
BME, F10 p. 121. Eigenhändiges Konzept Serviens (frz.): AE , CP Holl. 42 fol. 141.
Druck (it. ÜS): Siri X, 905.
3 Ass.Nat. 278 fol. 214–216’, 217’–218: Französisch-niederländischer Garantievertrag (mit
Vollmachten Serviens und der niederländischen Kommissare)
Der Platz für die Vollmacht La Thuilleries, die erst mit einem Schreiben Briennes vom 26.
Juli 1647 am 3. August 1647 in Den Haag eintraf (vgl. Brienne an [La Thuillerie], Amiens
1647 Juli 26; spätere Kopie: BME, F10 p. 131–133; Eingang laut Vermerk, p. 131: Den
Haag 1647 August 3), ist in den Kopien des Garantievertrags freigelassen.
Kopie (frz.). – Weitere Kopien (frz.; mit Vollmachten Serviens und der niederländischen
Kommissare): AE , CP Holl. 42 fol. 117–123, 124’–126’; AE , CP Holl. 45 fol. 132–137;
ebd. fol. 145–150, 151–153; ebd. fol. 138–140 (ohne Vollmachten). Druck (ohne Vollmach-
ten ): Aitzema , Vreede-Handeling, 370–373 (frz.); Aitzema , Vreede-Handeling (1653),
221ff (ndl.); Aitzema , Historia Pacis, 572ff (lat. ÜS); Aitzema , Historie VI, 419–422
(ndl.); Siri X, 817ff (it. ÜS); Londorp VI, 175f (lat. ÜS); NS IV, 373ff (frz.); DuMont
VI.1, 396f (frz.); als FS veröffentlicht: Knuttel nr. 5487 (ndl. und frz.) und 5488 (ndl.).
4 Ass.Nat. 278 fol. 227–228: Kopie von nr. 81.