Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

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Bitte um Unterrichtung über den Stand der spanisch-niederländischen Verhandlungen
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und um deren Aussetzung bis zum Erreichen des gleichen Standes in den spanisch-fran-
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zösischen
Verhandlungen. Ablehnung dieser Bitte Zuwiderhandlung gegen den franzö-
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sisch-niederländischen
Bündnisvertrag von 1644. Rekapitulation der Gespräche über ei-
34
nen
Aufschub der Unterzeichnung der Provisional-Artikel und die Aushändigung einer
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französischen Beschwerde über das – unter Verbündeten nach französischer Ansicht un-
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erhörte
– Verhalten der niederländischen Gesandten gegenüber den Franzosen. Förmli-
37
che
Erklärung der französischen Mißbilligung der Unterzeichnung der Provisional-Ar-
38
tikel
als Bruch der von Frankreich mit den Generalstaaten geschlossenen und von jenen
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ratifizierten Verträge; Zuweisung der Schuld an den Folgen dieses Schrittes an die nie-

[p. 285] [scan. 467]


1
derländischen
Gesandten. Verzögerung des allgemeinen Friedens bei Unterzeichnung
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der Provisional-Artikel; dagegen für den Fall bündniskonformen Verhaltens der Nie-
3
derländer
rasche allgemeine Einigung zu erwarten; Bereitschaft der Franzosen zur Aus-
4
händigung
ihres Gesamtentwurfes für den Vertrag mit Spanien. Kopie der Artikel III
5
und IV des französisch-niederländischen Allianzvertrages von 1644.

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Les plénipotentiaires de France aians veu que messieurs les plénipotentiaires des Pro-
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vinces-Unies, depuis le retour de messieurs leurs collègues

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Knuyt, Mathenesse und Meinerswijk, die sich bis zum 27. November 1646 in den Ndl.n
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aufgehalten hatten und in den ersten Dezembertagen nach Münster zurückgekehrt waren;
44
vgl. Anm. 35 zu nr. 2.
, ont esté en de continuelles
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conférences avec ceux d’Espagne, dont ceux de France n’ont eu aucune connoissance, et
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dont depuis tant de temps il ne leur a esté parlé qu’une seule fois, quoyque lesdictes
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conférences ayent esté souvent redoublées en un mesme jour; lesdictz plénipotentiaires
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de France apprenans d’ailleurs que tous les pointz du traitté entre l’Espagne et Mes-
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sieurs les Estatz sont adjustez à un ou deux près, sont obligez pour satisfaire à leur
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devoir, et pour leur descharge envers le roy leur maistre, de prier lesdictz sieurs pléni-
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potentiaires de Messieurs les Estatz, suivant les termes exprès du traitté de 1644, de leur
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communicquer l’estat où est leur négotiation avec l’Espagne, et cependant de la tenir en
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surséance sans passer plus avant, jusqu’à ce que celle de France soit aussi avancée et
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puisse aller pari passu, comme il est porté par ledict traitté. Lesdictz sieurs plénipoten-
18
tiaires de Messieurs les Estatz sçachans mieux que personne que la négotiation de la
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France, qui a esté depuis longtemps et est encor entre leurs mains, n’est presque pas
20
commancée, et que le point essentiel et le fondement d’icelle a tousjours esté qu’il ne
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doit estre rien rendu de tout ce qui aura esté occupé en cette guerre sur le roy catholic-
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que, si ce n’est qu’il voulût faire raison à la France de ce que ses prédécesseurs ont pris
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sur elle aux guerres précédentes; nonobstant quoy messieurs les plénipotentiaires d’Es-
24
pagne ont fait entendre ces jours-cy à plussieurs [!] personnes de qualité qu’ilz ne peu-
25
vent consentir que Piombino et Porto Longone demeurent à la France, ny que Charle-
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mont, Philippeville et Mariambourg soient restituez à l’évesché et à l’Estat de Liège, ny
27
aussi que le comté d’Artois soit laissé au Roy à l〈a〉 réserve de Saint-Omer, Aire et La
28
Bassée

45
Saint-Omer und Aire (gemeint ist sicherlich Aire-sur-la-Lys) waren von den Spaniern ge-
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haltene Orte in der Gft. Artois; der Ort La Bassée gehörte aber zur Gft. Flandern, nicht
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zum Artois; vgl. Anm. 37 zu nr. 172.
, outre beaucoup d’autres difficultés touchant Cazal, l’exécutio〈n〉 des traittez
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de Monzon et de Querasque, la dot de l’infante Catherine, l’affaire du duc d’Atrie, une
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trêv〈e〉 en Portugal, l’exclusion du duc Charles, et autres semblables qui sont en si
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grand nombre, et de telle importance, qu’il se peult dire avec raison que le traitté de
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France n’est pas seulement retardé et laissé en arrière, y aians plus de quinze jours que
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les Espagnolz l’ont déclaré par escrit aux plénipotentiaires de Messieurs les Estatz

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Wahrscheinlich gemeint: Brun an Pauw, Münster 1646 Dezember 11 (s. Anm. 4 zu nr.
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131); darin erklärte Brun, die Spanier seien vorläufig nicht bereit, weiter über den Frieden
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mit Frk. zu verhandeln, sondern zunächst allein über den mit den Gst., um dann über die
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Fortführung der Verhandlungen mit Frk. zu entscheiden.
, qui
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n’ont pas pourtant jugé à propos d’en donner advis à ceux de France, mais qu’il est à la
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veille d’estre rompu; d’ailleurs les mesmes plénipotentiaires d’Espagne font sçavoir icy
36
partout qu’ilz ont donné un escrit il y a près de huict jours à ceux de Messieurs les
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Estatz touchant la négotiation de la France

52
Sehr wahrscheinlich: [Beilage 1] zu nr. 37; die Datierung (vor fast acht Tagen) ist vom 28.
53
Dezember 1646, an dem dieser Teil des Schriftsatzes aufgesetzt wurde, her aufzulösen.
, dont toutteffois lesdictz plénipotentiaires
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de France n’ont encor eu aucune communication, sans qu’ilz puissent sçavoir le sujet
39
pour lequel on diffère sy longuement de leur faire voir une pièce qui les regarde, et qui
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est pour les seuls intérestz de la France; ilz suplient donc lesdictz sieurs plénipotentiai-
41
res de Messieurs les Estatz de leur donner esclaircissement par escrit sur ce que dessus,

[p. 286] [scan. 468]


1
tel qu’ilz doivent attendre de vrays et fidèlles alliez, et cependant ilz font instance qu’en
2
vertu des traittez qui obligent formellement à surseoir la négotiation quand l’un des
3
alliez en sera requis par l’autre, ils aient agréable d’en demeurer où ils en sont avec les
4
ennemis communs et ne passer pas outre.

5
Et comme lesdictz plénipotentiaires de France, après avoir attendu dix-huict mois l’ar-
6
rivée de ceux de Messieurs les Estatz en cett’assemblée

46
Bis zum Eintreffen der ndl. Ges. auf dem WFK im Januar 1646.
, sans avoir seulement voulu
7
entendre aucune des propositions que Messieurs les Médiateurs ont voulu leur faire
8
plussieurs [!] fois de la part de l’Espagne, ont tousjours offert depuis ce temps-là de
9
surseoir leur négotiation autant de fois que lesdictz sieurs plénipotentiaires des Provin-
10
ces-Unies le désireroient, ilz prétendent que le refus d’une pareille surscéance seroit une
11
contravention

45
11 au traitté.] Ende der Kopien von Beilage 1 zu nr. 41.
au traitté.

12
Tout ce que dessus aiant esté cy-devant représenté de vive voix par les plénipotentiaires
13
de France à ceux de Messieurs les Estatz, sans avoir produit autre effect sinon qu’ilz se
14
hastèrent de conclurre avec les Espagnolz et vinrent confidemment en donner avis le
15
lendemain

47
Gemeint ist wahrscheinlich der 28. Dezember 1646; die ndl. Ges. hatten sich am Vortag
48
mit den Spaniern auf die letzten ihrer am 8. Januar 1647 unterzeichneten Provisional-Art.
49
geeinigt.
aux plénipotentiaires de France, il fut mis par escrit pour leur estre delli-
16
vré

50
Beilage 1 zu nr. 41.
. Mais comme sur les plaintes desdictz plénipotentiaires et sur les instances qu’ilz
17
réitérèrent à ce qu’au moins messieurs les ambassadeurs des Provinces-Unies en demeu-
18
rassent là, après avoir esté si viste au préjudice de l’alliance, ils offrirent de surseoir
19
huict ou dix jours, et qu’aiant esté insisté de l’autre part que la surséance ne pouvoit
20
estre limitée qu’au temps que la négotiation de la France seroit au mesme estat que celle
21
desdictes Provinces, selon qu’il est dit clairement par les articles 3 et 4 me du traitté de
22
1644

51
Zu Ende des Schriftsatzes wörtlich eingefügt (s.u.).
, ou qu’à toutte extrémité elle devoit durer jusques à ce que monsieur le comte de
23
Servien eust proposé l’affaire à Messieurs les Estatz, et en eust receu response, leurs-
24
dictz plénipotentiaires y consentirent tous d’une voix, sans aucun contredit; il leur fust
25
demandé s’ils jugeoient à propos que l’escrit leur fût mis entre les mains, ce qu’aians
26
tesmoigné n’estre pas nécessaire, attendu, disoien〈t〉-ils, qu’on estoit d’accord, les plé-
27
nipotentiaires de France y acquiescèrent et ledit sieur comte de Servien partit à la
28
mesme heure sur cette asseura〈nce〉

52
Servien war am 29. Dezember 1646 aus Münster abgereist; vgl. Anm. 3 zu nr. 1.
.

29
Cependant, puisqu’il ne s’en voit aucun effet et que, au contraire, lesdictz sieurs pléni-
30
potentiaires des Provinces-Unies ont déclaré nettement à ceux de France qu’au bout des
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dix jours ils avoient intention de signer leurs articles avec les Espagnolz, mais que cela
32
se feroit en divers papiers (comme si cette formalité empeschoit que ce fust réellement
33
un traitté de paix) et qu’estans pressés d’observer l’alliance et leur propre parole, l’on
34
n’a jamais sceu les résoudre d’attendre l’ordre de leurs supérieurs qui ne peust plus
35
tarder que de quatre ou cinq jours; jusques-là mesmes que les plénipotentiaires de
36
France aians consenti qu’ilz remissent cette délibération à une autre fois, ainsi qu’ilz
37
paroissoient le vouloir faire, ils ont refusé avec une dureté inouïe entre des ministres
38
de princes si estroittement alliés, d’asseurer ceux de France que cependant ils ne signe-
39
roient point lesdictz articles.

40
Les ambassadeurs et plénipotentiaires du Roy déclarent qu’ilz s’opposent formellement
41
de la part de Sa Majesté à ladicte signature, qu’ils la prennent pour une infraction des
42
traittés faitz avec Messieurs les Estatz et ratifiés par eux, et qu’ils protestent allencontre
43
des autheurs d’un acte si contraire à la foy publicque, et à toute sorte de raison et de
44
bienscéance, que les mauvaises suites qu’il pouroit avoir leur doivent estre imputées. Ce

[p. 287] [scan. 469]


1
qu’ilz sont obligez de faire pour empescher de tout leur pouvoir ce commancement de
2
désunion, et à faute de ce, pour se descharger envers Sa Majesté et toute la France qui
3
ne pourroit jamais se persuader, si la présente opposition et protestation n’en faisoit
4
foy, que dans une affaire en laquelle il ne s’agist que de tenir à l’ennemy quelques pro-
5
messes secrettes ou d’accomplir des traittez solennelles faitz avec un ancien allié, les
6
Espagnolz aient eu plus de pouvoir sur les plénipotentiaires desdictz Sieurs Estatz
7
pour les engager dans un manquement, que ceux de France n’en ont eu pour obtenir
8
l’exécution des traittés.

9
Il est encore à considérer que ce procédé apporte un notable retardement à la paix gé-
10
nérale, sous prétexte de l’avancer, en ce qu’il flatte le désir que les Espagnolz ne peuvent
11
quitter d’en faire une séparée, et nourrit dangereusement la vanité d’une espérance sans
12
laquelle il y a longtemps qu’on seroit sorti d’affaires de tous costés, ce qui se vérifie
13
clairement par la conduite des Espagnolz: ilz pressent sans cesse lesdictz sieurs pléni-
14
potentiaires des Provinces-Unies de signer les articles dont ils sont convenus, qui est à
15
dire tout le traitté, ils se plaignent hautement du délay qu’ilz ont accordé aux pléni-
16
potentiair〈es〉 de France, et ainsi ils consument en plaintes et sollicitation〈s〉 bien el-
17
loignées des sentimens de paix les dix jours dont est question, sans en avoir employé
18
une heure aux différans d’entre les deux couronnes, quoyque depuis trois semaines ils
19
doivent response aux dernières résolutions que les plénipotentiaires de France leur ont
20
fait communicqu〈er〉, et à sept ou huict des principaux articles du traitté qui leur ont
21
esté dellivrés en mesme temps

50
Zuletzt waren Beilage 4 zu nr. 28 und Beilage 2 zu nr. 35 ausgehändigt, aber von den
51
Spaniern nicht beantwortet worden; die Datierung (seit drei Wochen) ist vom 7. Januar
52
1647 her aufzulösen.
. Que si après une telle preuve du dessein qu’ilz ont de
22
traitter à part, lesdictz sieurs plénipotentiaires des Provinces-Unies se contenten〈t〉
23
d’avoir différé inutilement quelques jours (puisque ce temps n’a servi ny à sçavoir l’in-
24
tention de leurs supérieurs, ny à toucher seulement à la négotiation de France), ce sera
25
rompre ouvertement la liaison et dépendance qui doit estre réciproque entre les deux
26
traittez, et empescher pour certain que les Espagnolz ne fassent la paix partout là où, au
27
contraire, s’il leur plaist déclarer ausdictz Espagnolz, comme ils y sont obligés par le
28
mesme traitté de 1644, qu’ils ne signeront point leurs articles que ceux de France ne
29
soient aussi en estat d’estre signés, touttes choses se termineront sans remise avec la
30
satisfaction commune, veu mesme qu’en ce cas, bien que les plénipotentiaires d’Espa-
31
gne soient en demeure depuis si longtemps, ceux de France offrent de faire encore met-
32
tre entre leurs mains dans 24 heures un projet de tout le traitté, affin qu’on puisse en
33
convenir plus promptement.

34
Copie des articles 3 et 4 me du traitté fait entre la France et Messieurs les Estatz Géné-
35
raux des Provinces-Unies des Pays-Bas en l’année 1644.

36
3

37
L’on ne pourra conclure aucun traitté que conjointement et d’un commun consente-
38
ment, et la France ny aussi l’Estat des Provinces-Unies ne pourront avancer leur négo-
39
tiation avec les Espagnolz l’un plus que l’autre.

40
4

41
Et affin que les ennemis perdent l’espérance de séparer les intérestz de la France d’avec
42
ceux des Provinces-Unies en facilitant le traitté des uns et réculant celuy des autres,
43
lesdictz plénipotentiaires seront respectivement obligés, touttes les fois qu’ils en seront
44
requis, de déclarer aux ministres d’Espagne qu’il y a obligation mutuelle de ne conclure
45
que conjointement et d’un commun consentement et mesme de n’avancer pas plus un
46
traitté que l’autre.

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