Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach

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Il n’y a que trois jours Messieurs que l’on vous a dépesché Saladin

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Mit [nrs. 285] , [286] , [289] , [293][297] .
, et depuis
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son départ on n’a point eu de vos nouvelles, sy bien qu’il y aura peu à adjous-
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ter par cet ordinaire aux amples dépesches qu’il vous a portées.

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Je vous diray pourtant que j’ay receu de nouveaux advis qui me confirment
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dans la croyance que j’ay eue qu’il n’y avoit point de révocation expresse de
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l’Empereur à l’ordre qu’il avoit donné au comte de Trautmandorff de nous
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cedder Brisach, mais que les obstacles qui s’y sont rencontrez jusqu’à cette
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heure sont partiz purement des négotiations des Espagnolz qui ont faict espé-
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rer à ce ministre qu’ilz concluroient un accommodement particulier avec les
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Estatz, et qu’après cela il ne falloit pas doubter que les François ne devinsent
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plus traictables non seulement dans les affaires d’Espagne, mais en celles de
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l’Empire, qu’ainsy avec un peu de patience l’on rendroit un signalé service à
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l’Empereur et à la maison d’Austriche de sauver Brisach.

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Et pour fortiffier davantage ce qu’il disoit Pineranda a faict en sorte que Knut
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luy-mesme a parlé à Trautmandorff et qu’il l’a asseuré de l’intention de Mes-
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sieurs les Estatz et de monsieur le prince d’Orange à faire un accommode-
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ment mesme sans la France.

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Nonobstant tout cela comme Trautmandorff est pressé par l’Empereur de
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conclurre promptement la paix en toutes façons, qu’il en est fortement solici-
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té par Bavières lequel a passé jusqu’aux menaces, et qu’en son particulier il a
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grande passion de terminer l’affaire pour estre libre de s’en retourner, je sçay
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que les Espagnolz mesmes appréhendent beaucoup de ne pouvoir l’em-
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pescher dès qu’il sera de retour d’Oznabrug de nous cedder le point de Bri-
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sach et de conclurre la paix, et la mort de l’Impératrice qui est depuis surve-
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nue pourroit encor contribuer extrêmement à le faire haster s’il est vray
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comme il est sans doubte que sa considération le retenoit.

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D’ailleurs il est certain que les Impériaux n’ont faict que peu de préparatifs,
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ou pour mieux dire n’en ont faict aucun pour la continuation de la guerre, ce
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qui me faict espérer d’avoir à toute heure un courier qui nous apporte la nou-
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velle que tout ce qui regarde nostre satisfaction dans l’Empire soit ajusté et
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que par le moyen d’une suspension qui sera accordée pour exécuter ce dont
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on sera demeuré d’accord, vous ayez mis monsieur le mareschal de Turenne
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en liberté d’agir contre les Espagnolz comme il vous a esté mandé, ou du
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moins avec partie de son armée, n’y ayant rien au monde qui soit plus néces-
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saire que cela dans une conjoncture où nous sommes à toute heure à la veille
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de veoir un accommodement particulier entre l’Espagne et Messieurs les Es-
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tatz, ou au moins que l’armée de ceux-cy n’agissant point ne face aulcune
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diversion des forces des aultres.

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En oultre j’ay sceu que Peneranda et Volmar travaillent à persuader à Traut-
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mandorff qu’il est plus important et plus du service de l’Empereur et du bien
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de l’Allemange de s’accommoder avec la couronne de Suède sans la France, et

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par conséquent qu’il ne doibt point relascher de Brisach, mais on m’avertist
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que nonobstant tous leurs soins et leur éloquence Trautmandorff

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2 croit] aus den übrigen Fassungen; in der Druckvorlage fälschlich: feroit
croit tout le
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contraire et tesmoigne plus d’inclination pour nous que pour les Suédois. On
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me mande mesme qu’il pense qu’on pourroit establir une sincère correspon-
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dance entre son maistre et la France, et qu’il estimeroit très avantageux pour
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l’Empereur le mariage de sa fille avec le Roy, mais que l’Impératrice avoit
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là-dessus toutes les pensées tournées à celuy d’Espagne.

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Die Nachrichten in Beilage 1 stammen aus verläßlicher Quelle.

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Quoyque je marque audict sieur de La Thuillerie que l’on s’en va hazarder de
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nostre costé, ce n’est qu’à dessein de donner de l’inquiétude à Messieurs les
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Estatz et à monsieur le prince d’Orange. Car du reste vous pouvez estre as-
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seurez comme l’on vous a desjà mandé que l’on ne risquera quoy que ce soit
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que bien à propos pour ne pas changer la face des affaires qui nous est au-
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jourd’huy sy favorable.

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PS: Je viens de recevoir Messieurs la dernière lettre de monsieur de Bavière
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dont je vous envoye la copie que l’on n’a pas le temps de traduire ny de
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mettre en chiffre.

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