Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
139. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 März 3

4
[122] , [123] / 139/ [175] , [187]

5

Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien


6
Paris 1646 März 3

7
Kopien: AE , CP All. 64 fol. 9–19 = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 321–325A. Konzept,
8
z. T. Lionnes: AE , CP All. 59 fol. 295–302. Druck: Mém. et Nég. I S. 414–435; Nég. secr.
9
III S. 99–104; Gärtner VIII S. 381–402. Regest: Mazarin, Lettres II S. 725–726.

10
Positive Berichte La Thuilleries über die schwedische Bündnistreue. Einsatz des Kurfürsten von
11
Bayern für die französische Satisfaktion; sein Drängen auf französische Unterstützung in der
12
Pfälzer Frage s. Beilage 1. Geheime Vollmacht zum eventuellen Verzicht auf Philippsburg. Ent-
13
schlossenheit der Spanier zum Frieden um jeden Preis s. Beilage 2. Beschleunigung der Verhand-
14
lungen vor Feldzugsbeginn; Rüstungen. Vorteile einer Waffenruhe im Reich nach Einigung über
15
die wichtigsten Verhandlungspunkte. Vollmacht Peñarandas und Castel Rodrigos zum Friedens-
16
schluß. Lob der Argumentation Longuevilles und Serviens gegenüber den Mediatoren. Eventuel-
17
ler Beitrag Frankreichs zum Türkenkrieg nach Friedensschluß im Reich. Vollmacht zur schritt-
18
weisen Gewährung der bisher erwogenen Zugeständnisse auch im Fall des Verzichts auf Philipps-
19
burg. Forderung einer formellen Zession für das Elsaß. Art und Weise der Unterrichtung der
20
Bayern und der Mediatoren von den beabsichtigten Konzessionen. Bemühen um Beibehaltung der
21
hessischen Quartiere in Ostfriesland. Militärische Vereinbarungen mit Hessen-Kassel. Tod Pol-
22
helms. Bevorstehende Rückkehr Turennes an den Rhein. Rücksendung d’Anctovilles nach Trier;
23
Betreibung einer für Frankreich günstigen Regelung der Nachfolgefrage. Verwendung der Trup-
24
pen Bönninghausens; Aushebungen. Nutzen Spaniens aus den Gegensätzen zwischen Holländern
25
und Portugiesen in Westindien. Beilage 3: Nachrichten aus Rom. Billigung der Überlegungen der
26
Gesandten zu den Differenzen mit dem Papst und ihrer Antwort an den Vertreter Mantuas.
27
Hoffnung auf Gewinnung der Generalstaaten und des Prinzen von Oranien für den Tauschplan.
28
Negative Einstellung Trauttmansdorffs gegenüber Bayern. Ankündigung spanischer Propositio-
29
nen an Frankreich durch Mattei, an den Oranier durch Friquet. Wunsch nach formeller Erklä-
30
rung der holländischen Gesandten gegen Sonderverhandlungen. Spaltungstaktik der Spanier.
31
Annäherungsversuche des Herzogs von Lothringen an Frankreich über Mazarin.

32
Je veux espérer que le retour du sieur de Saint-Romain de Suède ne vous
33
apportera Messieurs qu’une ample confirmation de ce que monsieur de La
34
Thuillerie me mande par les dernières lettres que j’en ay receues

38
La Thuillerie an Mazarin, Stockholm 1646 Januar 20, Kopie: AE , CP Holl. 35
39
fol. 92–96’.
, et dont j’ay
35
une satisfaction indicible. Car à la vérité il ne se peut rien adjouster à la bonne
36
opinion qu’il a de la sincérité des intentions de la reine de Suède, du chance-
37
lier Oxenstiern et de toute cette cour-là pour la fidelle observation des traittez

[p. 501] [scan. 583]


1
d’alliance qu’ils ont avec cette couronne; que bien loin de songer jamais à y
2
manquer, il les voioit très résolus de ne donner pas aux ennemis le moindre
3
sujet de croire que cette union fust esbranlable; que le chancelier Oxenstiern
4
l’avoit entretenu au long de tous les discours que son filz luy avoit mandé
5
avoir eus avec Trautmansdorff à Osnaburg, et conclud qu’après les protesta-
6
tions qu’ils luy ont faittes il faudroit qu’ils fussent pires que diables s’ils y
7
manquoient. Il avoit aussy reconnu qu’ils n’ont pas moins de jalousie de nos-
8
tre fidélité que nous avons de soupçon de la leur, mais il croioit leur avoir mis
9
l’esprit en repos la-dessus, et qu’ils sont maintenant très persuadez de tout ce
10
que nous pouvons désirer sur ce sujet.

11
Il me marque qu’outre les civilitez et les honneurs qu’on luy a faitz dont il a
12
occasion d’estre très content, il n’a rien désiré qu’il n’ayt aussytost obtenu;
13
que la reine de Suède aiant sceu qu’il cherchoit des vaisseaux pour le Roy luy
14
fit sçavoir qu’elle vouloit se charger elle-mesme d’en faire vendre, et qu’elle a
15
accordé de fort bonne grâce les quartiers qu’on luy a demandez pour la levée
16
de noz trouppes allemandes vers le duché de Holstein; de fasson que tout
17
cella joint à l’application avec laquelle vous autres Messieurs avez l’œil à ce
18
qui se passe dans l’assemblée nous doit faire promettre que toutes les batteries
19
de noz ennemis pour procurer cette division seront tousjours inutiles parce
20
qu’en effet les ministres de Suède ne se porteront jamais à rien qui nous blesse
21
essentiellement et nous avons aussy lieu de croire que la conduitte qu’ils ont
22
tenue depuis peu ne procède d’autre principe que de l’humeur hautaine natu-
23
relle à messieurs du Nort et de la manière d’agir des nations septentrionales
24
qui ont tant d’appréhension d’estre peu considérez qu’elles veullent tousjours
25
à tors ou à travers prendre le dessus. Mais il est bon de ne les pas accoustumer
26
à nous voir souffrir leurs caprices injustes d’autant plus que nous nous apper-
27
cevons que la source n’est pas gastée et n’y contribue rien. Il faut seulement
28
dans les ressentimentz qu’on est obligé d’en tesmoigner conserver tousjours
29
l’esprit d’union et n’avoir pour principal but en effet que de les remettre dans
30
le bon chemin et dans la connoissance de la raison.

31
Je me suis aussy beaucoup resjouy de la fermeté avec laquelle je vois que le
32
duc de Bavières tesmoigne désirer que la France ait satisfaction en Allemagne
33
et qu’il n’oublie rien de costé ny d’autre de tout ce qu’il croid pouvoir estre
34
utile à la faire promptement accorder. Je recherche aussy avec soin de ma part
35
tout ce qui peut servir à l’eschauffer, à l’engager de plus en plus en cette af-
36
faire, et à luy bien persuader que rien ne peut contribuer davantage au bien de
37
sa maison et à l’affermissement de la grandeur de ses enfans après sa mort que
38
de bien establir pour tous les accidens qui peuvent arriver, une solide amitié et
39
asseurance de la protection de cette couronne. Je suis certain que vous autres
40
Messieurs en usez de mesme avec ses ambassadeurs et que vous ne perdez
41
nulle occasion de leur confirmer cette vérité, parlans et faisans à son avantage
42
tout ce qui se peut sans rien gaster avec noz alliez.

43
Vous verrez par la copie de la lettre cy-jointe comme monsieur de Bavières
44
presse tousjours fort pour nous faire déclarer dès à cette heure en sa faveur

[p. 502] [scan. 584]


1
dans la cause palatine. Il sera bon de faire voir à ses ambassadeurs que ce
2
qu’on n’a pas fait jusques icy, ç’a esté pour avoir lieu de le mieux servir, lors-
3
que la négotiation s’avancera au point d’ajuster dans peu de jours toutes les
4
affaires d’Allemagne et qu’il sera question par conséquent de vuider celles du
5
Palatinat. Mais en cella je suis bien du sentiment que vous tesmoignés avoir
6
qu’il sera difficile de leur refuser plus longtemps les offices réciproques qu’ils
7
attendent de vous, de crainte que leur maistre ne se rebutte ou se refroidisse.
8
Et je puis vous dire de la part de la Reine que tout ce que vous jugerez à
9
propos de faire là-dessus sera approuvé par Sa Majesté. En effet il me semble
10
que la dernière lettre de ce prince nous doit confirmer qu’il ne se peut pas
11
marcher mieux qu’il fait et que nous devons attendre bientost l’accomplisse-
12
ment de noz souhaitz pour l’efficace avec laquelle il contribue ce qui dépend
13
de luy en public et en particulier pour nous les faire obtenir. J’apprens mes-
14
mes d’un autre endroit et de bon lieu qu’encores depuis peu il a représenté
15
tout ce qui est nécessaire pour cella à l’Empereur et aux princes et estatz de
16
l’Empire avec toute la liberté qui se peut, et que pour les Espagnolz, il a levé
17
tout à fait le masque contre eux et ne les considère que comme des gens qui le
18
ruineroient infailliblement s’ilz en avoient autant de pouvoir que de désir.

19
Je suis bien aise d’avoir prévenu vos sentimens en ce qui est de se relascher de
20
Philipsbourg au cas qu’il ne se puisse faire mieux. La Reine m’a commandé de
21
vous escrire qu’elle vous en donne pouvoir pour vous en servir quand vous le
22
jugerez à propos. J’en ay fait prendre aujourd’huy la résolution à Sa Majesté
23
en présence seulement de monsieur le duc d’Orléans et de Monsieur le Prince,
24
et

43
24 dans le conseil] aus den übrigen Fassungen ergänzt; fehlt in der Druckvorlage.
dans le conseil quand il en a esté parlé sur vostre despêche on n’a rien
25
résolu là-dessus, mais plustost on a tesmoigné qu’il falloit persister à tenir bon
26
dans toutes noz demandes. Ainsy la chose demeurant très secrette vous aurez
27
plus de moien d’en tirer avantage; et après ce que j’ay dit à Monsieur le Prince
28
là-dessus je veus me promettre qu’il n’en parlera point. Cette facilité que nous
29
apportons estant jointe aux soins que prend d’ailleurs monsieur le duc de
30
Bavières, il y a lieu d’espérer de voir bientost la paix dans l’Empire dont in-
31
failliblement s’ensuivra aussy l’accommodement avec les Espagnolz puisque
32
les divers avis que je reçois tous les jours me donnent encores de nouveaux
33
sujetz de vous confirmer tout ce que je vous ay mandé par mes dernières, et
34
que je croy superflu de répéter touchant la nécessité absolue qu’ils ont de faire
35
la paix et la résolution qu’ils ont prise de la conclurre à quelque prix que ce
36
soit. Je me contente seulement de vous adresser la copie d’un article d’une
37
lettre que le nonce d’icy a receue de son collègue qui est en Espagne.

38
Il est très important Messieurs de ne pas perdre un moment de temps et voir à
39
quoy peut aboutir la négotiation avant la campagne, affin que nous puissions
40
mieux prendre toutes nos mesures. Cependant on n’obmet rien de tout ce
41
qu’il faut pour une guerre plus vigoureuse que jamais, et depuis quatre jours
42
on a encores desboursé plus de trois millions de livres pour des nouvelle 1

[p. 503] [scan. 585]


1
levées et pour les recreues de toutes les armées qui doivent agir. Mais tout cet
2
argent ne sera pas moins bien emploié si la paix se fait, que s’il faut que la
3
guerre continue; avec les Espagnolz vous pouvés sur ma parole négotier
4
comme estant très certains de toutes les choses que je vous ay mandées de
5
l’estat de leurs affaires et de la disposition où ilz sont.

6
Pour ce qui regarde l’Allemagne, il me semble pour les raisons que j’ay desjà
7
mandées

42
Zuletzt in nr. 115 und nr. 127.
que si l’on pouvoit convenir préalablement des pointz principaux,
8
une suspension ne seroit que fort à propos ainsy que vous autres Messieurs
9
m’avés en mesme temps tesmoigné de croire. Car outre qu’on seroit en repos
10
par ce moien qu’il ne pourroit arriver d’accident en Allemagne qui changeast
11
la face des affaires et l’inclination qu’un chacun dit avoir pour la paix, nous en
12
tirerions en nostre particulier trois avantages notables, l’un de pouvoir presser
13
plus vivement les Espagnolz au cas qu’ils persistassent à s’opiniastrer de ne
14
pas nous satisfaire; le second de pouvoir contribuer quelque chose de plus que
15
nous ne faisons au restablissement des affaires du roy d’Angleterre; et le der-
16
nier d’empescher sous main et sans faire aucune déclaration les progrez du
17
Turc, lequel paroist résolu selon tous les avis que l’on a de faire aussy agir ses
18
armes du costé de terre contre la chrestienté.

19
J’estimerois qu’en cas que les médiateurs voulussent vous donner à entendre
20
qu’ils trouvent des difficultez dans l’esprit de Peñeranda [à] nous contenter
21
qu’ils ne jugent pas surmontables, et que ce seroit une trop grande longueur
22
et retardement à la conclusion d’un accommodement d’avoir à despêcher en
23
Espagne pour en faire venir de nouveaux ordres, vous pourriez leur faire
24
connoistre que cette excuse n’est qu’un pur prétexte pour esloigner la paix à
25
laquelle ils ne peuvent bien se résoudre quelque besoin qu’ilz en aient, parce
26
que vous sçavés fort bien que ledit Peñeranda a pleine authorité de conclurre
27
toutes choses conjointement avec Castel Rodrigo sans mesme estre obligez
28
d’en informer auparavant le roy d’Espagne à quelques conditions qu’ilz
29
consentent pour sortir d’affaires et que cella ne doit pas estre fort secret puis-
30
que ledit roy l’a dit luy-mesme au nonce qui réside dans sa cour et aux autres
31
ministres des princes qui sollicitent ou prennent intérest à la paix.

32
J’ay leu avec très grand plaisir le récit que vous me faittes

43
D. h. Brienne, in nr. 122.
de la conférence
33
que vous avez eue avec les médiateurs sur toutes les affaires généralement tant
34
de l’Empire que d’Espagne, et remarqué le motif que Trautmansdorff leur a
35
suggéré de l’invasion de la chrestienté par les armes ottomanes pour nous
36
persuader que nous devrions abandonner une bonne partie de noz préten-
37
tions. A la vérité il ne se peut mieux rétorquer l’argument que vous avez fait,
38
et les raisons que vous avez répliquées sont si solides et si convainquantes
39
qu’il est impossible si elles sont représentées à noz ennemis qu’elles ne fassent
40
grand effet dans leur esprit, et ne les oblige[nt] à prendre sans autre délay
41
quelque bonne résolution, reconnoissans que pourveu qu’ils se disposent à

[p. 504] [scan. 586]


1
consentir aux justes satisfactions que nous prétendons il deppend d’eux de
2
mettre en peu de jours les choses en estat que le Grand Seigneur perdra bien-
3
tost les espérances qu’il peut avoir conceues de proffiter des divisions des
4
princes chrestiens et de faire des progrez à leurs despens.

5
Cependant sur cette affaire du Turc qui peut effectivement donner de la peine
6
à l’Empereur et qui touche desjà sensiblement la république de Venise au
7
point que tout le monde voit, je vous metz en considération Messieurs si pour
8
intéresser davantage les médiateurs à nostre satisfaction dans l’Allemagne, les
9
rendre plus hardis à nous la procurer, et mieux disposer les princes et estatz
10
de l’Empire à la faciliter, on pourroit leur faire espérer que cette paix de l’Em-
11
pire venant à se conclurre nous consentirions que l’on formast une armée de
12
partie des trouppes qui sont aujourd’huy sous le commendement de monsieur
13
le mareschal de Turenne et d’autres que nous pourrions y faire joindre pour
14
l’emploier contre le Turc sous le roy de Poloigne que nous sçavons qui s’en-
15
gageroit bien volontiers en cette guerre, accordant secrettement quelque
16
somme d’argent pour leur subsistance et faisant sous main que les chefz et
17
officiers y prissent parti. Ainsy sans qu’il pust nous en arriver du mal parce
18
que nous ne ferions aucune déclaration, on pourroit par le moien du roy de
19
Pologne d’un costé, de l’Empereur et [de] Bavières de l’autre, et peut-estre
20
mesmes des Suédois qui pour faciliter leur satisfaction se porteroient à faire
21
quelque chose de semblable de leur part, donner bientost de quoy penser à
22
l’ennemy commun et tourner contre luy conjointement toutes les armes, ou
23
du moins la plus grande partie de celles qui deschirent aujourd’huy l’Allema-
24
gne; et si dans le mesme temps ou peu après on faisoit aussy l’accommode-
25
ment avec l’Espagne comme il n’en faut pas douter, le roy d’Espagne joignant
26
ses forces de mer à celles de la république de Venise et des autres princes
27
d’Italie, la chrestienté se trouveroit bientost en estat non seulement de s’oppo-
28
ser aux progrez du Turc, mais de remporter de grans avantages sur luy, pou-
29
vant emploier un si grand nombre de trouppes si aguéries et l’attaquer par
30
tant d’endroitz. Enfin pour ce qui regarde la France en ce fait particulier, c’est
31
à vous autres Messieurs à adviser ensemble ce qui sera plus expédient, pou-
32
vant vous asseurer que Sa Majesté qui s’en repose entièrement sur vous ap-
33
prouvera entièrement ce que vous résoudrez et fera exécutter punctuellement
34
ce à quoy vous l’aurés engagée.

35
Je vous avois cy-devant mandé

43
S. nr. 115.
que si pour faciliter les choses vous vous ré-
36
solviez à lascher Philipsbourg en suitte du pouvoir que Sa Majesté vous en a
37
donné, il ne faudroit pas parler des autres tempéramens que l’on avoit songé
38
pour modérer nostre demande. Maintenant Sa Majesté après en avoir conféré
39
avec Monsieur et Monsieur le Prince, m’a commendé de vous escrire qu’elle
40
vous donne la mesme authorité de les accorder aussy, en cas que vous le ju-
41
giez à propos affin d’avancer la conclusion de la paix, Sa Majesté sachant bien
42
que vous irez par degrez, et que vous mesnagerez ses intérestz plus que si

[p. 505] [scan. 587]


1
c’estoient les vostres propres; et vous remarqués fort bien là-dessus que la
2
France donnant un desdommagement de l’Alsace aux archiducz aura cet
3
avantage de tirer une cession en bonne forme de tous les droitz qu’ils ont sur
4
ces pays-là. Mais il me semble que mesmes sans ce desdommagement il fau-
5
dra faire instance de laditte cession et exiger de l’Empereur qu’il soit obligé de
6
la tirer desditz archiducz et nous la fournir à la signature du traitté affin d’os-
7
ter pour l’avenir toute matière à de nouveaux remuemens dans l’Allemagne.
8
Je ne croy pas de devoir encores faire connoistre à monsieur le duc de Baviè-
9
res par la voie du nonce les facilitez précisément que nous apportons à la paix
10
et à quel point nous sommes résolus de retrancher noz prétentions, mais seu-
11
lement de luy faire sçavoir en général que nous apporterons de telz adoucis-
12
semens à noz demandes en Allemagne que demeurans en substance les mes-
13
mes à nostre esgard elles seront toutes autres à l’esgard des princes intéressez
14
et des princes et estatz de l’Empire, et qu’il sera obligé d’avouer que nous
15
nous relaschons au-delà de ce que luy-mesme qui a tant d’intérest à voir ter-
16
miner toutes les affaires n’eût osé nous conseiller.

17
Je croirois aussy que vous autres Messieurs pourriez tenir les mesmes discours
18
à celuy des plénipotentiaires de Bavières en qui il a le plus de confiance, et
19
mesme luy dire en grand secret le destail de ce à quoy nous nous relascherons
20
avec les mesmes précautions que vous proposiez dans vostre despêche com-
21
mune

42
Nr. 123.
pour vous en ouvrir aux médiateurs. Mais il semble qu’il faudroit en ce
22
cas attendre que vous le pussiez faire avec certitude ou grande probabilité
23
d’obtenir en mesme temps le compte du Roy et de pouvoir par ce moien
24
conclurre promptement le traitté.

25
Je vous prie aussy de bien examiner quand et comment il faudra le dire aux
26
médiateurs

41
26 et si] aus AE , CP All. 59 ergänzt; fehlt in der Druckvorlage. AE , CP All. 75: et
et si pour tenir la chose plus secrette, la vendre plus cher, et en
27
tirer ensuitte plus d’avantage, il ne seroit point à propos que monsieur le duc
28
de Longueville seul ou quelqu’un de vous autres Messieurs de la part pourtant
29
de tous le dît à l’un desdits médiateurs qui pourroit estre Contareni avec les
30
protestations et les réserves contenues dans vostre dernière despêche.

31
Il ne se passe point d’ordinaire qu’on ne charge le sieur Brasset de parler et
32
presser vivement affin que les affaires de Madame la Langrave continuent
33
dans l’Ostfrise au mesme estat qu’elles se trouvent à présent. Et comme j’en
34
escris avec grande chaleur à monsieur le prince d’Orange et que le sieur d’Es-
35
trades a ordre d’appuyer et d’en solliciter continuellement l’effet, je m’asseure
36
que cette princesse aura la satisfaction qu’elle peut désirer, d’autant plus qu’il
37
n’est pas question seulement de son intérest, mais du bien de la cause com-
38
mune.

39
On avoit desjà songé à engager laditte dame à quelque chose de particulier
40
touchant la fasson d’agir de ses trouppes cette campagne et de concert ave 1

[p. 506] [scan. 588]


1
monsieur le mareschal de Turenne. On fera partir au plus tost avec tous les
2
traittemens favorables qu’il se pourra, et avec toutes résolutions le gentil-
3
homme qu’elle avoit despêché icy

41
Johann Caspar von Dörnberg (1616–1680), 1645 Supernumerar im GR und 1654 wirklicher
42
GR , 1663 Reichsfreiherr, 1669 Kammerpräsident. Seine Mission in Paris dauerte von 1646 bis
43
1651 ( Bettenhäuser S. 128 Anm. 20; Philippi).
, si ce n’est qu’elle luy commendast d’y
4
demeurer, sur la nouvelle qu’elle aura maintenant receue de la mort du pauvre
5
Polhelm

44
Polhelm starb Ende Februar 1646 ( Philippi S. 239).
qui faisoit ses affaires en cette cour, laquelle a esté regrétée de tous
6
les bons François pour le zèle qu’il faisoit paroistre en toutes recontres à la
7
gloire de cette couronne.

8
On a cru important de faire retourner au plus tost sur le Rhin monsieur le
9
mareschal de Turenne, sa présence de ce costé-là ne pouvant estre que très
10
avantageuse au service du Roy pour beaucoup de respectz; il se dispose à
11
partir sans faute un jour de la semaine prochaine.

12
On a fait partir celle-cy le sieur d’Anctouille pour Trèves avec pouvoir de
13
donner à monsieur l’électeur toutes les satisfactions généralement qu’il a dési-
14
rées d’icy hors ce qu’il demandoit touchant Philipsbourg. On a chargé ledit
15
sieur d’Anctouille de mesnager en sorte les choses que comme ce prince reçoit
16
toutes les marques possibles de la bienveillance de Leurs Majestez, elles reçoi-
17
vent aussy de luy de plus en plus des effetz solides de son affection et de son
18
attachement à cette couronne. On fait haster le travail d’un beau buffet de
19
vaissel vermeil dorée [!] de valeur de cinquante à soixante mil livres qu’on luy
20
enverra au premier jour. La principale affaire que nous aions avec luy c’est
21
qu’il face en sorte que l’électorat tombe après sa mort à quelque personne qui
22
ne soit pas moins partial[e] qu’il l’est pour la France. On a instruit de tout ce
23
qui se pouvoit là-dessus le sieur d’Anctouille, et je vous prie encores Mes-
24
sieurs de luy envoier voz bons avis, et d’agir sur les lieux avec les députez
25
dudit électeur en la manière que vous estimerez la plus propre pour parvenir à
26
nostre fin. Elle doit, ce semble, nous estre d’autant plus facile que ce prince
27
n’a point de discours plus fréquent à la bouche que celuy de la passion qu’il a
28
que son successeur ne soit pas moins françois que luy et que s’il en estoit
29
asseuré il mourroit content.

30
Man hatte nie erwogen, Bönninghausens Truppen zu reorganisieren, sondern nur,
31
sie eventuell statt in der Armee Turennes, in der d’Enghiens oder anderswo einzu-
32
setzen; wovon aber vorläufig noch nichts zu sagen, sondern nur auf ihre Komplet-
33
tierung zu drängen ist. Unsererseits haben wir alles Nötige zur Beförderung der
34
Aushebungen veranlaßt.

35
Je n’ay pas occasion de vous rien dire cette fois-cy touchant les ministres de
36
Messieurs les Estatz et les négotiations que les Espagnolz ont introduittes
37
avec eux si ce n’est qu’il ne faut pas douter que parmy les motifz dont ceux-cy
38
se serviront pour essaier de gaigner les autres ilz ne se prévallent de la division
39
qui est entre le Portugal et la Holande dans les Indes occidentalles, offrans
40
leur assistance à Messieurs les Estatz contre des ennemis plus récens et par

[p. 507] [scan. 589]


1
conséquent plus haïs. Enfin nous devons sans cesse avoir présent à l’esprit que
2
noz parties n’espargneront ny offres d’argent ny artifices ny malices, et qu’ils
3
sacrifieront mesmes gaiement la religion et tout autre intérest pourveu qu’ilz
4
croyent que cella puisse estre utile à séparer quelqu’un de noz alliez d’avec
5
nous.

6
Anbei wieder Auszüge aus verschiedenen Nachrichten aus Rom zu Ihrer Infor-
7
mation.

8
Il ne sera que bon ce me semble que le nonce appréhende par voz discours
9
que le pape

39
9 s’engageant] aus den übrigen Fassungen statt: changeant in der Druckvorlage; das Konzept

40
ergänzt noch: si avant
s’engageant comme il fait contre cette couronne se trouvera à la
10
fin réduit ou à empescher que la paix ne se conclue et souffrir luy seul le
11
blasme du retardement ou d’estre comme forcé par tous les princes ensemble
12
de donner les satisfactions à la France qu’elle prétend de luy avec justice, Sa
13
Majesté estant bien résolue de terminer toutes affaires à fondz et ne laisser
14
point de queue qui puisse altérer de nouveau le repos de la chrestienté. Ce-
15
pendant il ne se peut rien adjouster aux sages réflexions que vous faittes dans
16
la despêche commune

42
Gemeint hier: nr. 122.
touchant les affaires de Rome, non plus qu’à la pru-
17
dence de la response que vous avés donnée au secrétaire de l’ambassadeur de
18
Mantoue que son maistre avoit despêché par avance à l’assemblée pour des-
19
couvrir de quelle fasson il y seroit traitté, et c’est à quoy nous croyons icy
20
qu’il se faut tenir.

21
Pour ce qui est du party de l’eschange j’avoue avec vous qu’il y a quelque
22
chose à dire pour la raison que vous marqués qui semble devoir empescher
23
Messieurs les Estatz de s’y porter. Mais après tout c’est une chose qu’ils
24
n’avoient pas moins préveue en 1635 et ilz ne laissèrent pas de consentir à
25
l’establissement d’une pleine paix pour leur Estat et de confiner presque de
26
tous costez avec cette couronne, et outre qu’ils ont pris depuis ce temps-là
27
plusieurs places qui ont augmenté de beaucoup leur puissance, vous sçavez à
28
quoy on se porteroit encores de ce costé-cy pour les intéresser plus avant à
29
l’exécution de ce parti.

30
Quant à monsieur le prince d’Orange, son avantage particulier et de sa mai-
31
son s’y rencontrant au point que vous aurez veu par ce que je vous ay mandé

43
S. nrs. 98, 109, 115, 116.
,
32
en ce que ses enfans à qui il doit quasi maintenant songer plus qu’à luy ne
33
seroient pas moins considérables dans la paix mesme que luy et ses prédéces-
34
seurs l’ont esté dans le plus fort de la guerre, il est à croire qu’il le souhaittera
35
peut-estre autant que nous-mesmes, mais c’est de quoy nous serons bientost
36
esclaircis.

37
Quant à ce que vous mandés de ne proposer la chose en Holande que lors-
38
qu’elle seroit

41
38 conclue] aus den übrigen Fassungen statt: consentie in der Druckvorlage.
conclue avec les Espagnolz, je m’asseure que vous aurez depui 1

[p. 508] [scan. 590]


1
approuvé les raisons qui m’ont fait penser à nous en ouvrir à monsieur le
2
prince d’Orange comme l’on a fait, qui est seulement en luy demandant
3
conseil sans tesmoigner aucune inclination à l’affaire. Je croy cependant que
4
vous avez bien fait de n’en dire mot aux députez des Estatz; la raison qui
5
m’avoit obligé à vous le mettre en considération, c’estoit la crainte que noz
6
ennemis ne [le] leur descouvrissent d’abord dès la première connoissance
7
qu’ils en auroient. En effet nous avons d’autant plus à y prendre garde de près
8
que j’ay sceu que le mesme parti que Contareni vous a proposé touchant cet
9
eschange comme venant d’eux, il l’a proposé depuis aux Espagnolz en la
10
mesme manière comme venant de nous, dont il est bon pour beaucoup de
11
respectz que vous soyez informés affin que noz parties ne nous en fassent pas
12
une nouvelle pièce prez des députez des Estatz, à quoy sans doute ils ne man-
13
queront pas, ne travaillans à rien avec plus d’application qu’à les révolter
14
contre nous.

15
Je ne vous diray rien sur la conduitte de Trautmansdorff dans les intérestz de
16
Bavières ausquelz vous aviés tous les jours des avis qu’il n’estoit guères favo-
17
rable. Ce doit estre un argument bien fort pour nous faire croire que ledit duc
18
marche de bon pied pour les satisfactions de cette couronne; vous verrez ce
19
que luy-mesme mande du procéder dudit Trautmansdorff. Cependant il a esté
20
très à propos, et sera bon de continuer à advertir ses députez de ce qu’on
21
apprendra de la conduitte dudit Trautmansdorff au préjudice de leur maistre,
22
affin

38
affin de] ergänzt aus den übrigen Fassungen; fehlt in der Druckvorlage.
de les tenir à l’erte et obliger ledit duc à agir pour nous jusques au bout
23
comme il a commencé.

24
Monsieur le nonce m’a fait voir une lettre qu’il a receue de Bruxelles du mar-
25
quis Louis Mathey

39
Der marquis Louis de Mattei, maître de camp général, war ein Agent Piccolominis ( Lon-
40
chay
/ Cuvelier Register S. 718; weitere Angaben nicht ermittelt). Sein Brief an Bagni: un-
41
bezeichnete
, undatierte it. Kopie, mit Lücken im Text: AE , CP All. 59 fol. 261–262. Druck
42
(datiert: Brüssel 1646 März 20): Siri VI S. 1050–1052.
qui fait instance d’avoir un sauf-conduit pour venir icy et
26
mesme pour aller en Espagne s’il est nécessaire, disant qu’il a de grandes cho-
27
ses à proposer pour conclurre la paix en un instant. Je considère en cella que
28
c’est une personne de condition qui ne peut venir sans esclat quand mesmes
29
les Espagnolz y procéderoient de bonne foy, qui a esté icy près de deux mois,
30
tout le monde a veu que je l’ay fort caressé, qui est parent de Picolomini

43
Darüber konnte nichts ermittelt werden.
, et
31
ne pourroit après retourner à Bruxelles sans donner de grans soupçons à noz
32
alliez de l’avancement de quelque négotiation secrette à leur préjudice. J’ay
33
donc fait respondre au nonce qu’il n’avoit pu encores me voir pour les occup-
34
pations extraordinaires qui m’estoient survenues à la fin de la semaine, et que
35
dez qu’il m’auroit parlé il despêcheroit plustost un courrier exprès s’il y avoit
36
quelque chose qui le méritast. Cependant nous gaignons temps pour avoir des
37
nouvelles de monsieur d’Estrades des sentimens du prince d’Orange en l’af-

[p. 509] [scan. 591]


1
faire que vous sçavez, sur lesquelz je régleray la response que l’on devra faire
2
audit Mathey. Et ce qui nous doit donner plus de soupçon de la mauvaise foy
3
de noz ennemis c’est que j’ay sceu qu’au mesme instant qu’ils ont fait escrire
4
ledit Mathey ilz ont fait passer par La Haie un certain Friquet

42
Jean Friquet (1593–1667), Advokat am Parlament von Dole, 1628–1635 Ges. in Madrid,
43
span. Agent in den Niederlanden ( Poelhekke, Register S. 565; Truchis de Varennes
44
S. 579).
qui va à
5
Munster, chargé de nouvelles propositions pour monsieur le prince d’Orange
6
avec lequel et avec madame il a autresfois négotié. Il sera bon d’essayer quand
7
ledit Friquet arrivera près de vous de pénétrer s’il se peut ce qu’il aura tiré de
8
sa négotiation, quoyque j’ay sujet de croire que monsieur le prince d’Orange
9
en usera comme il a fait jusques icy, et aura fait sçavoir au sieur d’Estrades
10
tout ce qui luy a esté proposé, et les responses qu’il a faittes.

11
Mais je voy bien que nous ne devons pas espérer l’exécution des ordres précis
12
que Castel Rodrigo et Peneranda ont d’Espagne de conclurre la paix à quel-
13
que prix que ce soit tant qu’il leur restera espérance d’en faire une particulière
14
avec les Estatz. C’est pourquoy il n’y a rien à mon avis de si important que de
15
procurer que ces ministres-là en soient au plus tost bien destrompez; et
16
comme nous sçavons que la résolution de Messieurs les Estatz est de garder
17
l’alliance et de conserver l’union avec toute ponctualité, il faudroit tascher de
18
faire que leurs députez fissent ce que Contareni a proposé et déclarassent
19
fortement à Peneranda que quelque chose qu’il propose et quelques flatteries
20
qu’il leur fasse, il ne doit jamais espérer que lesdits Estatz entendent à rien
21
que ce ne soit conjointement avec la France; et en ce cas j’oserois respondre
22
que vous autres Messieurs ferés la paix aux conditions à peu près que vous
23
voudrez et en un instant.

24
J’adjousteray à tout cecy que les ministres d’Espagne ne sont pas maladroitz à
25
se conduire comme ils font nonobstant les ordres qu’ils ont du roy d’Espagne
26
de terminer promptement les affaires, parce que comme il reste deux mois
27
d’icy à la campagne, ils essayent de proffiter de ce temps pour voir s’ils pour-
28
ront mettre de la division entre nous et noz alliez, estans asseurés en tout cas
29
que quand ils voudront consentir à bonne partie de noz prétentions il est en
30
leurs mains de faire la paix en un jour puisqu’ils en ont le pouvoir sans mesme
31
envoier en Espagne, et ainsy d’éviter par ce moien les maux qu’ils craignent la
32
prochaine campagne, satisfaisans aux ordres précis qu’ils ont de leur maistre
33
de ne l’y laisser pas exposé. Mais je tascheray autant qu’il se pourra qu’ils se
34
trompent au calcul qu’ils font de l’ouverture de la campagne puisque l’on a
35
despêché encores de nouveau à monsieur le comte d’Harcourt pour le presser
36
de proffiter de la foiblesse des ennemis, de la douceur du climat et des forces
37
qu’il a, et d’entreprendre quelque chose sans attendre davantage, et de tous
38
costez nous mettons les choses en estat pour faire agir les armées dès que le
39
temps se sera um peu adoucy.

40
Je finiray ce mémoire en vous donnant part des nouvelles recherches que
41
continue de me faire le duc de Lorraine pour s’accommoder avec la France

[p. 510] [scan. 592]


1
par mon moyen. Je les ay rejettées bien loin, luy faisant connoistre qu’il estoit
2
malaisé que nous pussions nous fier à ses promesses venant tout fraischement
3
de s’engager par un nouveau traitté avec noz ennemis plus avant qu’il n’avoit
4
jamais fait. Cependant au cas que la guerre continue cette campagne il est
5
certain que s’il y avoit moien de destacher ce prince d’avec les Espagnolz il
6
faudroit nécessairement qu’ils capitulassent pour la Flandre puisque les prin-
7
cipales forces sur lesquelles ilz fondent leur deffense sont les trouppes dudit
8
duc qui se tourneroient alors contre eux, et ainsy ils en recevroient un double
9
désavantage. Je vous prie Messieurs de me mander voz sentimens sur ce que
10
vous jugez que l’on devroit faire en cella, quoyqu’à le bien prendre il me
11
semble que nous devons régler nostre conduitte sur le pied des négotiations
12
de Munster et du train qu’elles prendront.


13
Beilagen [fehlen]:


14
1 Maximilian von Bayern an Bagni, vermutlich: o. O. 1646 Februar 14, it. Kopie: AE , CP
15
Bav. 1 fol. 543–544.

16
2 Rospigliosi an Bagni, Auszug, Kopie.

17
3 Nachrichten aus Rom.

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