Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
Sa Majesté a veu la despêche de Messieurs les Plénipotentiaires du 4 e du
courant qui ne contient qu’une relation succinte de ce qui s’estoit passé
cette semaine-là dans l’assemblée sur le traitté de l’Empire. Elle ne peut
assés louer leur application et l’adresse avec laquelle ils se sont conduitz,
particulièrement pour empescher que Wolmar ne partist pour la négotia-
tion qu’il va introduire avec noz alliez, sans que nous fussions esclaircis
auparavant des intentions qu’a l’Empereur à nostre égard, faisant con-
noistre audit Wolmar que nous réglerions nostre conduite dans les affaires
qu’il traittera à Osnaburg selon le sujet qu’il nous en auroit donné, et que
s’il prétendoit nous laisser en arrière, ce ne seroit pas un bon moien
d’avancer la paix.
Sadite Majesté a aussy extrêmement approuvé la déclaration qu’ilz ont
faite de se vouloir tenir précisément aux termes de l’escrit arresté le 13 e
septembre de l’année dernière
Gemeint sind die ksl.-frz. Satisfaktionsartikel vom 13. September 1646 (s. [nr. 1 Anm. 17] ).
posant que l’Empereur promettroit de n’assister ny le duc Charles, ny le
roy d’Espagne, si la guerre continue avec luy, estant certain comme ils ont
fort bien jugé que cette déclaration pourra en quelque façon suppléer à
l’escrit que l’on n’a pu concerter avec les ministres de Suède pour bien
persuader un chacun des bonnes intentions des couronnes pour la paix.
Surtout il a esté fort à propos d’insister comme ils ont fait aux Médiateurs
de tirer des ministres impériaux une response précise et par escrit sur les
deux pointz de l’assistance d’Espagne et de Lorraine, affin d’avoir en
main de quoy faire voir aux princes et estatz de l’Empire que leur repos
n’est retardé que parce que la couronne d’Espagne n’y veut pas encores
donner les mains, ne trouvant pas que cella convienne à ses intérestz.
Il semble icy que rien ne peut estre plus utile que de poursuivre cette
pointe, n’estant pas à croire que les Allemans voians qu’ilz auroient la
paix sans le caprice des Espagnolz à qui l’Empereur défère tr〈op〉, ne
trouvent bientost les moiens de l’obliger à changer de conduite, et à avoir
plus d’esgard au bien de l’Empire, et que cella mesme ne porte à la fin les
Espagnolz de ramolir de la dureté qu’ilz tesmoignent pour la paix plus
par opiniastreté et par l’animosité qu’ils ont pour cette couronne que
pour y estre conviés par le bon estat de leurs affaires.
Pour ce qui regarde le point de l’assistance d’Espagne Sa Majesté n’a rien
à ajouster à ce qu’elle a desjà mandé, et au pouvoir qu’elle a donné là-
dessus à Messieurs les Plénipotentiaires.
Pour celle du duc Charles pourveu que l’on tesmoigne grande fermeté de
nostre part comme lesditz Sieurs Plénipotentiaires viennent de faire et que
l’on ne donne à nos parties aucun lieu de concevoir la moindre espérance
que nous puissions estre capables de nous relascher en rien sur ce point,
Leurs Majestés aiant desjà fait pour ledit duc par pure générosité au-delà
de ce qu’elles croient qu’il peut raisonnablement prétend〈re〉 après la con-
duite qu’il a tenue, on ne doute point que quand noz parties seront vérita-
blement disposées à la paix et qu’elles seront persuadées qu’elle leur est
nécessaire, sans quoy aussy bien ne faut-il pas l’espérer, ils ne voudront
pas comme il a esté mandé continuer la guerre pour les intérestz d’autruy
aiant cédé dans les leurs propres, et quand l’Empereur voudroit s’i opinias-
trer pour contenter le roy d’Espagne, on a grand sujet de se promettre que
les estatz de l’Empire ne s’y accommoderont pas facilement, et desjà le
sieur de La Court mande
porteront aucune difficulté dans ce point de Lorraine, ne désirans pas que
cette affaire retarde d’un moment la conclusion de la paix.
On entretient tousjours cependant une négotiation avec ledit duc à qui
selon les temps et les occasions on donne plus ou moins d’ouverture, et
on l’a conduite de sorte en dernier lieu qu’il a refusé ses troupes aux Es-
pagnolz, ce qui leur a osté tout moien d’entreprendre quelque siège,
comme ils sembloient en avoir le dessein avant que se retirer dans leurs
quartiers d’hiver.
Sa Majesté attend avec impatience d’apprendre ce que Messieurs les Pléni-
potentiaires auront concerté avec les ministres de Suède touchant la rup-
ture ou une continuation de neutralité pour quelque temps avec monsieur
de Bavières ensuitte de ce qui est contenu dans la despêche que leur a
portée le sieur de Préfontaine .
Elle juge que la conjoncture de traitter avec eux sur cette matière aura esté
fort favorable si l’avis que ledit sieur de La Court avoit eu par des lettres
d’Erfort se trouve vray que l’armée dudit sieur duc de Bavières ne passe-
roit point la forest de Turingen et attendroit le retour de celle d’Alle-
magne de l’Empereur si elle veut poursuivre Wrangel jusques sur le Véser,
ledit sieur duc se contentant de le voir esloigné des païs héréditaires.
Ledit sieur de La Court outre cella avoit fait voir au sieur Salvius une
lettre dudit duc du 12 e d’octobre
S. [nr. 255 Anm. 2] .
satisfait, et qu’il en avoit envoié copie à la reyne sa maistresse . On n’en
dit pas icy le contenu, ne doutant point que ledit sieur de La Court n’en
ait envoié autant à Messieurs les Plénipotentiaires, mais la substance est
qu’il ne souffrira pas qu’on change rien à la satisfaction des couronnes, ny
dans les choses cy-devant accordées aux protestans, et proteste en cas de
retardement de retirer ses troupes.
Avec tout cella Sa Majesté confirme encores tout ce qu’elle a mandé sur ce
sujet à Messieurs les Plénipotentiaires et que toutes autres considérations
cessant il faudra satisfaire nos alliez s’ils désirent de nous que nous ne
tardions pas plus longtemps à rompre contre ledit duc après que nous
leur aurons représenté les considérations qui nous devroient obliger et
eux aussy à différer encores cette déclaration.
Enfin Sa Majesté est en repos qu’il ne nous sçauroit arriver de mal ny de
préjudice du costé des Suédois pour des ombrages qu’ilz pourroient pren-
dre mal à propos de quelque intelligence secrette entre nous et monsieur
de Bavières puisque Messieurs les Plénipotentiaires ont en main de quoy
les contenter là-dessus, et qu’après avoir discuté avec eux la matière nous
sommes prests de prendre et exécuter la résolution à laquelle ilz panche-
ront le plus.
En cas que l’on résolve dès à présent la rupture, il semble que la meilleure
façon de s’y prendre et la plus utile seroit comme il a esté mandé , de faire
joindre le corps de Madame la Langrave et partie de celuy de Königs-
marck au mareschal de Turenne, et que tout cella marchast droit contre
monsieur de Bavières qui seroit obligé aussytost à rappeller ses troupes de
l’armée de l’Empereur pour sa propre deffense, dont le général Wrangel
recevroit beaucoup plus de soulagement, et seroit plus en seureté que si
les troupes de Madame la Langrave et le corps de Königsmarck l’avoient
joint luy-mesme.
On continue icy de parler au résident de Bavières comme il faut pour
obliger son maistre à se presser de haster la paix, luy faisant connoistre
que comme chacun se prépare fortement à la guerre, il est bien à craindre
que si la couronne de Suède se voit en estat de se pouvoir vanger de luy, il
ne soit bien difficile de la faire condescendre à la paix, à laquelle elle a
présentement toutes les dispositions que l’on peut souhaitter.
On luy a mis aussy en considération les affaires de Naples capables de
réduire en un moment la monarchie d’Espagne en estat de ne se relever
jamais de ses pertes, comme aussy les derniers succès qui nous sont arri-
vés en Catalogne, affin que son maistre comprenne que les affaires du
parti où il s’est attaché de nouveau sont bien loin de la prospérité qu’on
luy a peut-estre donné à entendre.
Messieurs les Plénipotentiaires pourront parler de delà dans le mesme
sens au sieur Ernest et n’oublieront rien de possible pour presser la con-
clusion du traitté de l’Empire, que depuis la déclarati〈on〉 de monsieur
de Bavières nous avons sujet de désirer extrêmement quoy qu’il arrive de
bien ou de mal à nos armes ou à celles de nos alliez, car comme nous
avons esprouvé souvent que les ministres de la couronne de Suède ne
sont pas capables de médiocrité, les bons succès les enflans à tel point
qu’ils se rendent intraitables, et les mauvais les abatans en sorte qu’ils
nous donnent à tous les momens occasion de ne nous asseurer pas beau-
coup en leur constance, si la guerre continue plus longtemps en Alle-
magne, nous avons quasy esgalement à craindre les malheurs et les pros-
pérités, comme il a esté remarqué beaucoup de fois, en l’un que noz al-
liez n’aient pas assés de fermeté pour s’empescher à la fin d’entendre aux
propositions qui leur seront tousjours faites par nos parties de se desta-
cher de nous et de conclure un accommodement particulier, en l’autre que
si, par les effortz que nous ferons et eux aussy pour remettre les affaires
d’Allemagne au bon estat qu’elles estoient naguères, ilz se voient une fois
en main les moiens de se vanger du duc de Bavières, il ne soit plus en
nostre pouvoir de faire la paix, et qu’ils reprennent de nouveau des pen-
sées de s’agrandir, et ne veuillent point poser les armes que le dernier
intérest du moindre protestant d’Allemagne ne soit ajusté à sa satisfaction,
qui est ce qui fait plus de peine à Leurs Majestés à cause des dommages
irréparables que la religion catholique en souffriroit.
On a esté bien aise de voir la relation que le sieur de Saint-Romain a faite
de son voiage de Clèves et des bons sentimens où il a trouvé monsieur de
Brandebourg pour les affaires publiques. Le sieur de Wiquefort qui réside
en cette cour de sa part nous en avoit tousjours asseuré si positivement
qu’il n’y eust pas eu lieu de prendre aucun ombrage de ses desseins si
l’on n’eust sceu que la princesse d’Orange sa belle-mère travailloit conti-
nuellement à l’engager au service de nos ennemis. Ledit sieur de Wique-
fort est parti cette semaine pour Clèves et passera de là à Munster, Sa
Majesté aiant jugé à propos de renvoier à Messieurs les Plénipotentiaires
la négotiation de l’alliance que ce prince recherche de cette couronne,
parce que suivant les ouvertures qu’il en a faites il y auroit beaucoup d’ar-
ticles ausquels nous ne pourrions entendre sans la participation et le con-
sentement de nos alliés, ainsy que lesditz Sieurs Plénipotentiaires verront
par le projet que leur en présentera le sieur de Wiquefort auquel on se
remet et à la despêche qu’il leur porte .
Das Angebot des Gouverneurs von Lauingen ist sehr vorteilhaft; es wer-
den hierfür jedoch keine Truppen Turennes verwendet.
Sa Majesté croit devoir avertir Messieurs les Plénipotentaires que Po-
lign〈i〉 et Lion-le-Saunier que nous avions autrefois occupés en la
Franche-Comté ont esté entièrement desmolis, et que les lieux que nous
tenons encores en cette province-là sont Bletteran
Courlaon outre la comté de Joux.
Bletteran est à monsieur le prince d’Orange, et sa maison en a joui pen-
dant la trêve que Messieurs les Estatz firent avec Espagne en 1609
comme les Espagnolz ont fait des traittés avec luy
S. [nr. 199 Anm. 3] .
qu’il a dans la Franche-Comté moiennant d’autres terres qu’ilz luy baill-
e〈nt〉 ailleurs, celle-cy devra demeurer au Roy sans que ledit prince y
puisse rien prétendre.
Keine neuen Nachrichten aus Neapel, mais si les affaires y alloient selon
les apparences, sans que les Espagnolz y apportent sans délay le remède
de la paix qui est en leur main, on croit de pouvoir s’avancer de dire avec
quelque fondement que la paix seroit alors asseurée, parce que la guerre
achèveroit peu à peu de soy-mesme comme le feu s’esteint faute de ma-
tière.
Militaria aus Katalonien: Erfolge Condés gegen Aytona
Guillén Ramón de Moncada, 5. marqués de Aytona y de la Puebla de Castro (gest. 1670);
er war 1645–1647 gobernador de Galicia und 1647–1652 Vizekg. von Katalonien; nach
seiner Rückkehr an den span. Hof wurde er consejero de estado, caballerizo mayor de la
reina und 1665 Mitglied des Regentschaftsrates ( ABEPI I 82, 102; 615, 371–376; DHE I,
427; Barrios, 379f).
Beilage; militärische Lage Tarragonas. – Einzelheiten über die Erkran-
kung des Königs.