Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
Vostre Eminence a jugé tout ce qui se pouvoit faire icy aussy bien que sy
elle eust esté sur les lieux. Lorsque j’y fus envoyé, ma principalle charge
estoit de convenir avec cet Estat des conditions d’une garentie récipro-
que
potentiaires de signer leur traicté avec les Espagnolz
Gemeint sind die ndl.-span. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (s. [nr. 11 Anm. 9] ).
ma négotiation et m’a obligé de travailler plustost à empescher l’effect de
cette résolution qui nous eust laissé seulz chargez de la guerre d’Espagne,
que de disputer sur les conditions de la garentie qui aussy bien se fust
treuvée inutile sy Messieurs les Estatz eussent faict un traicté particulier.
Dieu m’a faict la grâce de résister pendant six mois au dessein que la pro-
vince de Hollande avoit faict de passer oultre sans considérer l’intérest de
la France, à quoy je ne doubte point qu’elle ne se fust portée sy elle eust
peu attirer dans ses sentimens les aultres provinces. Il a fallu nécessaire-
ment se servir de celles-cy pour arrester l’impétuosité de l’aultre laquelle,
picquée de ne pouvoir parvenir à ses fins sans causer une division scanda-
leuse dans cette république, a empesché de tout son pouvoir qu’on n’ayt
mis l’armée de Messieurs les Estatz à la campagne. A la vérité elle s’est
treuvée la plus puissante parce qu’elle tient la bourse, quelque bonne dis-
position qu’eussent les aultres provinces de faire leur debvoir envers nous,
et de contenter en cela |:monsieur le prince d’Orange qui le désiroit pas-
sionnément:|. Il me semble que |:dans tout le reste nous avons assez heu-
reusement fait réussir les intentions du Roy, veu les mauvaises impres-
sions dont la pluspart des espritz estoient remplis lorsque j’arrivay icy,
soit par corruption, soit par ignorance, ou bien par ingratitude, qui est le
vice ordinaire de cette nation:|.
Vostre Eminence a remarqué très prudemment que |:si on mesnage pré-
sentement que Messieurs les Estatz ne se puissent réunir plus estroicte-
ment avec l’Espagne après la paix, et qu’on les engage à nous assister
dans la négotiation de Munster pour obtenir ce que nous désirons des
Espagnolz, nous aurons sujet d’estre contens:|, et je suis entièrement de
cette oppinion parce que |:après la paix faicte il arrivera des conjonctures
qui feront désirer de nous à Messieurs les Estatz des choses que mainte-
nant ilz refusent:|. Je croy que |:nous avons asseuré l’un et l’autre de ces
poinctz, et qu’à l’avenir les choses prendront encore un meilleur chemin.
Il me semble desjà de voir que la pluspart des espritz reviennent de l’aveu-
glement où ilz ont esté, et:| reprennent les anciennes maximes de conser-
ver soigneusement l’union de la France et de cet Estat, sy bien que le
traicté qui a esté résolu produira un bon effect |:non seulement au-dehors
par l’esclat que fera la nouvelle de:| nostre réconciliation avec cet Estat
que les Espagnolz publient d’avoir séparé de nous, mais aussy au-dedans
en ramenant effectivement dans l’amitié de la France beaucoup de gens
qui s’en estoient esloignez, et principalement ceux qui ne l’avoient faict
que par les faulces impressions qu’on leur avoit données.
D’ailleurs, Monseigneur, |:à bien considérer le traicté de garentye comme il
est dressé l’on peut dire avec quelque raison de n’avoir pas peu fait de
porter cet Estat à ce qu’il a accordé. On ne croyoit pas qu’on voulust jamais
s’obliger à garentir la Catalogne ny la Lorraine, et:| je sçay certainement
que |:les Espagnolz en sont sensiblement picqués, comme on l’a pu voir
icy à la contenance de leurs partisans et aux diligences qu’ilz ont faictes
pour empescher cette résolution:|. Pau, Knut et leurs adhérens avoient
donné parolle que cela ne passeroit jamais, et n’ont rien oublié pour s’y
opposer. |:Outre le desplaisir que nos ennemis en reçoivent, nous en tire-
rons un très grand advantage en ce que Messieurs les Estatz pour ne retom-
ber pas en guerre pour la Lorraine ny pour la Catalogne seront obligez
d’:|affectionner ce poinct qui est le plus important de nostre traicté, et
|:d’exiger des Espagnolz la promesse que nous demandons de n’assister
point les princes de cette maison:| comme aussy de |:nous faire accorder
les précautions que nous désirons pour la seureté de la trêve en Catalogne:|.
A la vérité nous eussions bien désiré que |:l’article
tye qui parle de l’assistance des alliez eust esté un peu plus estendu et
conceu aux termes que:| je l’avois dressé dans le project que j’ay donné à
Messieurs les Estatz , mais oultre que nous luy avons tousjours donné
dans les conféren〈ces〉 l’explication qu’il doibt avoir et que nous préten-
dons de donner aux commissaires de Messieurs les Estatz nostre intention
par escript lorsque le traicté sera signé, nous avons très grand subjet de
croire qu’après la signature Messieurs les Estatz mesmes désireront cette
explication |:et que plusieurs choses deviendront faciles qui sont à présent
très difficiles et capables de causer quelque désunion, si on s’obstinoit à
les demander:|. C’est l’advis de nos amis et des sages de l’Estat |:qui reco-
gnoissent fort bien et me l’ont déclaré qu’il faudra nécessairement faire
après la conclusion de la paix générale un nouveau traicté entre la France
et cet Estat:|. J’ay faict tout ce qui m’a esté possible pour |:les confirmer
dans cette opinion pour ce qu’alors nous serons mieux en estat de dire nos
raisons que maintenant que les moindres difficultez qui viennent de nous
quoyque très raisonnables leur font croire que nous les advançons pour
retarder la paix:|.
Quant à la négotiation de Munster, qui doibt estre nostre principal but,
personne de ceux à qui j’ay parlé ne faict difficulté que les Espagnolz ne
doivent nous laisser toutes les conquestes, |:mais je crains que la résolu-
tion qui a esté prise de nous y assister et de faire tenir parole aux Espa-
gnolz estant confiée aux plénipotentiaires de cet Estat dont la pluspart
sont à la dévotion des ennemis, ne soit rendue inutile par leurs artifices.
C’est l’appréhension de monsieur de Niderhost aussi bien que la mienne.
C’est pourquoy:| avant mon départ je suis résolu de travailler à deux cho-
ses. La première à faire donner s’il est possible un ordre plus exprès sur
|:la rétention de toutes les conquestes afin que les malintentionnez des
plénipotentiaires ne puissent pas chicaner sur ce que les Espagnolz ont
cy-devant accordé ou refusé, comme:| je sçay qu’il y en a parmy eux qui
|:pour nous rendre odieux, et nous faire passer pour insociables ont dict
qu’on avoit accordé Piombino
voyent la résolution prise de nous faire avoir tout ce qui a esté accordé
ilz ont bien l’effronterie de dire que ces |:deux places n’ont jamais esté
expressément promises:| par les Espagnolz
Servien faßte die Bereitschaft der Spanier, die umstrittenen Verhandlungspunkte mit Frk.,
darunter die Frage der Zession Piombinos und Porto Longones, einer Entscheidung durch
die Gst. zu unterwerfen (vgl. [nr. 1 Anm. 31] ), als faktische Aufgabe der beiden Plätze sei-
tens Spaniens auf (vgl. Servien an [Longueville], [Den Haag] 1647 April 15; Text: APW II
B 5/2 nr. 229, hier 1077 Z. 8–11).
de la négotiation quand nous serons à Munster, principallement |:si
Messieurs les Estatz font refus de s’en expliquer comme il faut. Ce n’est pas
qu’ilz ne croyent la chose raisonnable, mais ilz souhaictent la paix avec tant
d’ardeur que estans desjà asseurez de tout ce qu’ilz ont à désirer pour
eux, ilz ne veuillent pas le rompre pour l’intérest d’autruy, et évitent soi-
gneusement toutes les choses qui les pourroient faire retomber dans la
guerre. Ce qui est de plus fascheux est que les Espagnolz qui cognoissent
leur appréhension en proffictent à nostre préjudice et pour ranger Mes-
sieurs les Estatz de leur costé contre nous, n’ont qu’à dire que les choses
que nous demandons ne seront jamais accordées, et qu’ilz ayment mieux
continuer la guerre. Ce mot de guerre, quoyque prononcé avec artifice,
espouvente si fort nos alliez qu’au lieu de nous ayder comme ilz doivent
à:| surmonter les difficultez qui se présentent, |:ilz se tournent contre nous
pour nous faire relascher, ne voulans point:| examiner qui a tort ou raison
|:ny se souvenir de leur obligation, pourveu qu’ilz prennent le plus court
chemin pour arriver à la paix:|.
Cela me faict croire que quand pour faciliter la paix on auroit pris résolu-
tion de |:rendre Piombino et Portolongone:| (ce que je ne croy pas pour-
tant qu’on doive faire), les Espagnolz qui ne visent pas tant à |:ravoir les
deux places:| comme à chercher des prétextes de séparer Messieurs les
Estatz de nous pour les obliger de traicter sans nous, après avoir gaigné
ce poinct en demanderoient un aultre et se serviroient sur les articles de
Casal, du duc Charles et tous les aultres des mesmes artifices qui leur
auroient réussy pour |:celuy de Piombino et Portolongone:|.
La seconde poursuite que j’ay envie de faire avant mon départ, et qui
pourra apporter sy elle réussit quelque remède à l’inconvénient que je
viens de toucher est |:pour faire changer les plénipotentiaires qui nous
sont contraires ou si l’on n’en peut venir à bout travailler à les gaigner à
quelque prix que ce soit:|. Lorsque j’ay proposé à |:monsieur le prince
d’Orange et à quelques autres de mes amys ce changement:| et que je
leur en ay dict les raisons, ilz m’ont bien avoué qu’il seroit juste, |:mais
ilz croyent impossible d’en venir à bout dans l’humeur où est encor la
province de Holande qui a le principal pouvoir et qui peut-estre a fait
agir secrettement nos contretenans comme ilz ont faict:|.
C’est pourquoy j’ay estimé à propos de faire |:traicter confidemment par
nos amys la réconciliation de Pau et de Knut et de leurs adhérens:|, me
souvenant que Vostre Eminence a tousjours incliné à |:les ramener par
douceur si la chose estoit possible:|. Il est bien certain que jusques à pré-
sent elle ne l’a pas |:esté et que pour gaigner ce qu’on leur a promis ilz ont
voulu s’acquitter aussi de leur promesse envers les Espagnolz:|, mais voyant
aujourd’huy qu’ilz |:n’ont pu empescher la garentye de la Catalogne et
de la Lorraine, que:| la passion qu’ilz ont tesmoignée les a décriez et dé-
créditez dans l’Estat et que s’ilz portoient les choses à l’extrémité entre la
France et cette république, ilz pourroient un jour en estre responsables et
exposer leurs personnes à de grands périlz, les peuples estans accoustu-
mez de se prendre aux autheurs des mauvais conseilz, |:ilz seront peut-
estre bien aises de se raccommoder et d’agir en sorte qu’ilz puissent estre
récompensez par les deux partyes. C’est à quoy je fais travailler, mais j’ay
déclaré qu’il faut mesnager la forme et la matière dans cet accommode-
ment:|, c’est-à-dire que |:l’Estat ou monsieur le prince d’Orange intercède
pour eux envers le Roy, et suplie Sa Majesté d’oublier le passé, et qu’on
puisse estre asseuré qu’ilz agiront comme il faut à l’avenir dans les inté-
restz de la France:|. Quand cela n’arriveroit pas, je ne croy pas qu’ilz ayent
|:désormais le crédit d’engager l’Estat à les protéger, encore moins à faire
des plaintes pour eux, quelque instance qu’ilz en ayent faicte:| ilz n’ont
presque treuvé personne qui leur ayt esté favorable dans cette prétention.
Néantmoins la protection que Vostre Eminence me faict espérer en ce cas,
est un nouveau subjet d’obligation que je luy ay lequel joinct à une infi-
nité d’aultres me mettent en estat de ne pouvoir jamais m’en acquiter.
Je m’estonne que l’ambassadeur de Portugal qui est icy n’ayt point faict
sçavoir au marquis de Nizza les raisons qui m’avoient empesché pendant
quelque temps de parler de son affaire puisqu’il les avoit approuvées et
m’avoit promis de les faire sçavoir à son maistre et à ses collègues. Je
n’ay pas laissé de faire depuis peu la proposition dont j’avois cy-devant
donné advis à Vostre Eminence . Elle a esté receue par les commissaires
qui traictent avec moy, et raportée dans l’assemblée de Messieurs les
Estatz Généraux, mais ilz ne m’ont point faict de response et n’ont pas
mesmes délibéré sur ma proposition. Quand je m’en suis plaint aux com-
missaires, quelques-uns m’ont respondu qu’il falloit que |:le roy de Por-
tugal outre la restitution des places occupées dans le Brésil par les révoltez
payast les dommages et intérestz de la compagnie
Gemeint ist die 1621 gegründete Westindische Kompanie (WIC). Als Pendant zu der 1602
gegründeten Ostindischen Kompanie (VOC) war sie mit weitreichenden Vollmachten der
Gst. ausgestattet und sollte u.a. die ndl. Interessen in Lateinamerika gegen Spanien und
Portugal vertreten ( Boxer, Dutch, 23–30; Boxer, Portuguese, 106–127; zur Bedeutung
des WFK für die Ost- und Westindische Kompanie vgl. van Hoboken; Rietbergen).
faict par son ordre:|. J’ay reparty qu’il seroit plus scéant de déclarer qu’on
ne veult point d’accommodement que de faire une semblable demande.
En effect, je voy qu’on incline plus icy à |:faire la guerre au roy de Portu-
gal dans le Brésil qu’à recevoir satisfaction de luy:|. Ilz disent haultement
que |:deux souverains en ce pays-là ne feroient que se faire préjudice l’un
à l’aultre, et que:| pour en tirer un proffict considérable il fault nécessaire-
ment que |:un seul en soit le maistre. Rien ne pouvoit jamais venir plus
mal à propos tant pour les Portugais que pour nous, que ce différend du
Brésil qui a commencé d’esloigner nos alliez de nous, et de les unir avec
les Espagnolz, en les intéressant dans une mesme guerre. Sans cette nou-
veauté:| je ne croy pas que cet Estat eust pris la pensée de |:attaquer pré-
sentement le roy de Portugal, ny qu’il eust faict difficulté de se joindre à
nous pour obtenir une trêve pour luy:|. Les faultes de cette importance ne
se font point sans qu’il en couste. Le mal est que nous qui n’y avons point
de part ne laissons d’en souffrir, car certainement c’est le point qui a dé-
concerté toute nostre bonne intelligence avec Messieurs les Estatz.
Il fault que Philipes Le Roy soit allé treuver l’Archiduc pour quelque
affaire de grande importance. On escript de Brusselles qu’aussytost qu’il
a esté arivé, Castel Rodrigue et luy sont allez ensemble au camp de Land-
recy. Je ne sçay pas sy Vostre Eminence aura eu quelque lumière de ce
qu’il y a traicté. Sy ce qu’on m’a voulu faire croire est véritable, |:nous
avons sujet d’en bien espérer, car on m’a asseuré qu’estant allé donner
part de la résolution qui a esté prise touchant la garentye et la négotiation
de Munster, il a esté chargé d’advertir les ministres d’Espagne que s’ilz
faisoient difficulté sur les choses qui ont esté cy-devant accordées, ilz ex-
citeroient de grandz changemens dans cet Estat, et l’obligeroient peut-
estre à reprendre les armes:|. J’ay assez souvent faict cognoistre à ces
gens-cy que ce seroit le meilleur et plus court moyen d’avoir la paix,
mais je ne sçay pas
d’une négotiation |:qui nous est si favorable si elle estoit vraye, et je voy
encore ceux qui gouvernent la Holande si mal disposez que je ne puis me
promettre d’eux une résolution si généreuse:|, encor que quelques-uns
d’entre eux m’ayent voulu faire espérer que leurs effectz seront meilleurs
que leurs parolles et qu’ilz travailleront efficacement à nous faire obtenir
des choses pour lesquelles ilz font scrupule de s’engager par escript de
crainte d’estre emportez plus avant qu’ilz ne vouldroient et nous rendre
trop difficiles dans les conditions de la paix.
Le |:gouverneur du Sas n’est pas encore arrivé. C’est luy qui me peut don-
ner quelque lumière de celuy qui passa dernièrement par son gouver-
nement:|. Je n’y perds pas un moment de temps.
Je suis tout à faict du sentiment de Vostre Eminence qu’il seroit advan-
tageux de |:faire la paix pour le Pays-Bas si on ne la peut faire partout
conjoinctement avec Messieurs les Estatz. S’ilz se laissoient encore con-
duire à la raison ou aux:| considérations de l’honneur, |:ilz devroient estre
ravyz de cette facilité que:| nous aporterions pour ne retarder pas leur
accommodement par d’aultres intérestz que ceux |:des Pays-Bas:|. Mais
comme leur grande appréhension est de retumber dans la guerre pour quel-
que prétexte que ce soit, sy les Espagnolz font refus de cet expédient, ilz ne
se disposeront jamais à les obliger par les armes de l’accepter. Néantmoins
c’est le dernier et plus utile remède dont nous puissions nous servir contre
leur |:infidélité quand nous les y verrons résolus et que nous aurons perdu
l’espérance de faire un traicté général:|. Je suis entré en discours sur ce sub-
jet avec quelques-uns de noz confidens |:sans leur avoir fait cognoistre qu’à
la cour on se voulust porter à ce tempérament. Ilz l’ont trouvé très faisable,
mais ilz ne croyent pas icy que l’Estat voulust en ce cas nous donner aucun
secours en Catalogne ou en Italie, ny qu’il veuille s’obliger à la continua-
tion de la guerre en cas que les ennemis le refusent:|. C’est pourquoy il sera
peult-estre plus utile de |:voir ce qu’on pourra faire à Munster lorsque nous
y serons tous de retour, et différer l’ouverture de cet expédient jusqu’à ce
que l’espérance de conclurre une paix générale soit entièrement perdue.
Autrement si nous avions fait ouverture de cet expédient et qu’il ne réussist
pas, Messieurs les Estatz ne voudroient plus après cela prendre aucune part
dans tous les autres intérestz.
La prétention du Ringrave sur Benfelt est fondée sur une proposition que
luy a faicte le résident de Suède de luy faire tomber cette place moyen-
nant cent mil escus:|, mais j’ay tousjours 〈creu〉 et l’ay dict |:au Rhingrave
que si les Suédois qui sont desjà obligez de la rendre en demeuroient les
maistres:|, ilz vouldroient (bons mesnagers comme ilz sont) |:en tirer de
luy la juste valeur:|. C’est un cavalier qui paroist fort affectionné au ser-
vice du Roy et qui mériteroit d’estre assisté, veu mesme qu’on pourroit
mesnager l’intérest de Sa Majesté |:dans les conditions, car pourveu que la
place fust mise soubz la protection de la France et que l’on y eust une
garnison françoise, le traicté du Ringrave avec les Suédois nous seroit ad-
vantageux, et:| il me semble qu’on peult respondre à ceux qu〈i〉 parlent
pour luy qu’on le favorisera de bon cœu〈r〉 dans son dessein aux condi-
tions qui ont esté proposées entre luy et moy, mais qu’on appréhende que
l’affaire ne rencontre d’ailleurs de grandes difficultez.
Weisungsgemäß haben La Thuillerie und ich den Entschluß gefaßt, an
Ulfeldt zu schreiben
S. [nr. 47 Anm. 8] .
33 Mazarin.] im Konzept, fol. 107, folgt eine offenbar an Lionne gerichtete Passage, die in
der Druckvorlage fehlt: La fidélité que je dois au service de Son Eminence m’oblige de
luy dire que 〈Saint-Tibal〉 n’est pas devenu plus sage ny plus modéré depuis la liberté de
son cousin [i.e. Montrésor], ce qui me fait croire que son mal est incurable et souhaiter
qu’il fust en tout autre lieu qu’icy où certainement il fait beaucoup de préjudice quelque
promesse qu’il ait fait à monsieur de Longueville 〈ou〉 à moy de n’agir point contre ma
négotiation.
Sy la nouvelle du duc de Bavière se treuve véritable et qu’il ayt agy
comme l’on dict contre Jean de Vert et ceux qui l’ont suivy, nous serons
en estat désormais de |:faire avec luy les traictez qu’il désire, et cet événe-
ment nous donne moyen de guérir nos alliez de leurs soupçons lesquelz
joinctz au refus du subside et à la retraicte de nostre armée les avoient mis
en très mauvaise et dangereuse humeur:|. Je n’estime pas qu’après une ac-
tion sy franche de ce prince les Suédois puissent plus doubter de ses in-
tentions ny s’opposer à ses advantages. Je croy mesme qu’on leur pourra
faire comprendre qu’il est utile de |:l’attacher plus estroictement avec
nous par quelque traicté, afin qu’en estans demeurez d’accord en termes
généraux, ilz ne puissent pas un jour trouver mauvais ce que nous avions
faict. Le plus seur pourtant:| selon mon foible advis |:seroit de diférer la
signature du traicté particulier que nous voudrons faire avec ce prince
jusques après la conclusion du général:|. Cependant nous pouvons ouver-
tement |:le servir dans la rétention des places du Virtemberg pour conser-
ver une ligne de communication avec luy, et un moyen de le deffendre s’il
en est attaqué par les Impériaux:|. Je croy fermement que le seul bonheur
de Vostre Eminence a produict ce favorable succès |:qui nous retire d’un
péril très grand où nous estions à Munster:|.