Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
C’est avec beaucoup de raison qu’il nous est ordonné d’avoir soin que le
traitté ne soit pas couché en des termes qui puissent servir de prétexte à
nos parties de ne le pas exécuter. Estant certain que si l’on vouloit suivre
le projet que les Espagnolz ont donné , on ne pourroit manquer de ren-
trer bientost dans une nouvelle guerre, tant il y a d’obscurité et de confu-
sion. Aussy avons-nous travaillé longtemps tous trois ensemble à expri-
mer les choses nettement et au long. On a examiné les articles l’un après
l’autre et releu sur chacun d’iceux nos instructions et nos lettres, et après
l’avoir rédigé au meilleur estat que l’on a pu, il a esté envoié à la cour
Nous essaierons de nous esloigner le moins qu’il sera possible, des termes
dudit projet, |:encore qu’à la vérité, il y ayt plusieurs choses que nous-
mesmes n’avons pas espéré de pouvoir faire passer de la sorte, et ne les
avons ainsi proposées que pour avoir moyen, en les cédant, d’obtenir plus
de facilité dans les plus importantes et celles dont on ne se peut départir:|.
On a dit nettement à monsieur Contareny que vouloir trop haster la con-
clusion d’un si grand traitté, c’estoit plustost y apporter des obstacles et
du retardement; et nous n’avons pas celé ny aux Médiateurs ny aux Hol-
landois que nous n’achèverions rien si tout ce dont on conviendra n’est
clairement expliqué, nostre intention estant de faire un traitté qui dure et
qui ne puisse estre rompu par nos parties sans un manquement de foy
manifeste. Aussy, depuis cette déclaration, et que l’on a connu que nous
ne changerions pas nostre façon d’agir, quelque instance que l’on nous fît,
ledit sieur Contareny n’a plus insisté avec tant d’empressement comme il
avoit fait.
Si les Espagnolz font parler de |:laisser les postes de Toscane au prince
Ludovisio, on rejettera bien loing cette proposition puisque celuy en fa-
veur duquel elle seroit faicte ny le Pape mesme n’ont pas mérité de Leurs
Majestez qu’elles se privent d’un advantage si grand en leur considéra-
tion:|. Jusques icy, nous n’avons rien ouy d’une pareille ouverture. Nous
nous souviendrons de stipuler |:avec l’Empereur une promesse d’inféoder
à Sa Majesté la principauté de Piombino en la mesme forme qu’il l’avoit
faict au roy d’Espagne:|.
On essaiera aussy de se servir de l’avis donné touchant le prince Edouard.
Messieurs les Médiateurs nous ont asseuré de la part du comte de Penne-
randa qu’on ne luy a point fait son procès et qu’il n’a receu aucun mau-
vais traittement.
La despêche précédente fut faite si à la haste que l’on n’eut pas le temps
d’envoier copie |:à la cour ny de ce que les Espagnolz ont répliqué sur
nos articles, ny des notes que:| moy, duc de Longueville, avois fait faire
sur leur projet. Ce n’a pas esté avec intention de traitter sur ledit projet,
aiant tousjours déclaré qu’il n’estoit pas possible. L’on pourra voir que je
n’ay quasi fait autre chose sinon remarquer les articles qui esclaircissoient
dans le nostre les matières qui ne sont que touchées en celuy des Espa-
gnolz, et ce qui m’a porté principalement à en user ainsy a esté pour faire
voir la nécessité de suivre nostre méthode et ne s’arrester pas à celle de
noz parties. J’ay eu encore un autre dessein, de faire voir plus clairement
les pointz obmis par les Espagnolz et pour avoir moien de faire une in-
stance |:nouvelle et par escrit sur le faict du Portugal, auquel il n’avoit pas
esté respondu:|. Il est vray aussy que j’ay voulu oster aux Espagnolz le
prétexte dont ilz se servent à tous propos, de dire que nous |:voulons les
choses de hauteur sans nous attacher aux formalitez ordinaires:|, et qui se
doivent observer de part et d’autre. Avec tout cella, si j’eusse veu plus tost
|:l’ordre porté dans le mémoire, je n’eusse point faict voir lesdictes no-
tes
In den ndl. und vatikanischen Akten finden sich zwar Abschriften dieses Schriftsatzes: AR
SG 8412 fol. 686–689’ (s.d.); AR SG 8413 fol. 137’–140’ (datiert auf 1647 März 17, den
Tag der Vorlage an die Niederländer); NP 23 fol. 250–253 (s.d.). Auch Nassau verfügte
über eine Kopie, die er Trauttmansdorff am 22. März 1647 nach Osnabrück sandte; vgl.
APW II A 5 Beilage [1] zu nr. 334. – Es handelte sich bei diesem Schriftsatz nach der
Rechtsauffassung Longuevilles dennoch nicht um eine Replik; die ndl. und die päpstliche
Überlieferung tragen dementsprechend, ebenso wie die frz. Anlagekopie, das Lemma
Pour mettre sur les articles du project de messieurs les plénipoteniaires d’Espagne (vgl.
auch Beilage 1 b; das dort verwendete Lemma entspricht der Kopie AE , CP All. 99).
Nassau bezeichnete ihn jedoch in einem Schreiben an Trauttmansdorff, Münster 1647
März 22 (Druck: APW II A 5 nr. 334), als der Frantzosen replicam (zit. nach der Ausf.:
TA Ka. 114 Z 8 nr. 78 unfol.); vgl. auch Einleitung, CXXXVf Anm. 410.
terons et nous servirons, comme il est très prudemment prescrit, de l’e-
xemple de ceux qui ont esté accordez aux Holandois , qui sont estendus
et particularisés ainsy que nous avons à désirer que soient les nostres.
Quand on dressera le préambule, on se souviendra de parler |:avec l’hon-
neur qui se doit du pape Urbain, et l’on évitera de tomber dans le piège
que les Espagnolz nous tendent en faisant une mention expresse du Turc:|.
Ilz ont spécifié, dans leur réplique, les places qu’ilz nous cèdent en Flan-
dre, et asseurent que c’est selon la liste qu’ilz en ont eu de Castel-Rodri-
go. Nous aurions |:bien besoing d’en avoir une qui fust fort ponctuelle, à
deffaut de quoy nous suppléerons par les clauses générales à ce qui peut
manquer à l’expression de tous les lieux en particulier; et pour le faict de
Roses et de Cadaquez:|, on prendra garde de suivre l’intention de Leurs
Majestés et d’y conformer les termes du traitté.
L’on a mandé par le dernier ordinaire ce qui avoit esté escrit aux sieurs de
Tracy, d’Avaugour et de Croisy touchant la suspension d’armes avec Ba-
vières. Nous avons depuis receu par un exprès la nouvelle que ladite sus-
pension est conclue, et quoyque nous ne doutions pas qu’elle n’aie esté
portée à la cour avant que ce mémoire y arrive, nous envoions en tout cas
copie de ce traitté, duquel le sieur de Tracy nous mande |:qu’il attend la
ratiffication, pour aller ensuite en rendre compte à Leurs Majestez. Cette
affaire nous paroist bien advantageuse et nous espérons qu’elle produira de
bons effectz, soit pour advancer la conclusion de la paix, soit pour la cam-
pagne prochaine, au cas que les Espagnolz ne se mettent à la raison:|.
Ce qui nous tient un peu en peine est que nous voions que |:l’armée du
Roy est sollicitée par les Suédois d’aller avec eux en Bohême:|. Nous esti-
mons néantmoins que monsieur le mareschal de Turenne |:ne s’y laissera
pas entraisner:| et qu’il aura receu à temps les ordres de Leurs Majestés
pour |:employer ailleurs les forces qu’il commande:|.
Man ist vermutlich über die jüngsten Erfolge der kasselischen Truppen
und Königsmarcks in Hessen informiert, die die Kavallerie und die Infan-
terie des Landgrafen von Hessen-Darmstadt vernichtend getroffen haben.
Die Versicherung Herzog Karls von Lothringen, die Landgräfin von Hes-
sen-Kassel nicht angreifen zu wollen, nährt die Furcht um unsere Plätze
am Rhein.
Quand aux mémoires qui nous ont esté envoiés pour les affaires de l’Em-
pire , il ne se peut rien dire ny imaginer au-delà; et celuy de nous qui
vient d’Osnaburg , après y avoir séjourné deux mois et considéré d’assés
près tout ce qui s’y passe, il voit que par ces derniers ordres de la cour,
l’on a encores pénétré plus avant dans les causes qui rendent aujourd’huy
la paix d’Allemagne si difficile contre toute apparence de raison, et qu’on
a aussy mieux conneu le remède convenable. Il s’en seroit retourné pour
les exécuter selon le besoin qui en paroist tous les jours plus grand,
n’estoit que la lettre de monsieur le comte de Brienne
des Espagnolz l’ont obligé de demeurer icy. Monsieur de La Court en a
esté informé amplement et partit hier matin pour Osnaburg. Nous som-
mes tout à fait dans les sentimens portés par lesditz mémoires sans rien
excepter; c’est sans doute que |:la couronne de Suède cherche un prétexte
pour méliorer les conditions du traicté conclu avec Brandebourg:|, et la
dernière despêche que messieurs Oxenstiern et Salvius ont receue, dont
il fut rendu compte il y a huit jours , aura fait voir à la cour que l’on y
avoit très bien jugé de l’intention des Suédois. Il n’est pas moins certain
que tous les soins de leur conduitte présente vont à s’acquérir la bienveil-
lance des protestans, |:à les soustraire à la France, et à:| recueillir seuls le
gré des fatigues et despenses communes, pour ne pas exaggérer combien
nos rois ont plus fait en cette société que tous les alliés ensemble. Nous
convenons encores en l’opinion qu’on a qu’après les grans avantages dont
la Suède peut s’asseurer par la paix et les effortz que font ses ambassa-
deurs pour y adjouster tous les jours en faveur du parti protestant, ils ne
se roidiront pas jusques au bout contre les résolutions de la cour quand ilz
connoistront ne nous pouvoir porter plus avant dans leur dessein particu-
lier, |:qui est en effect de ruiner le crédit et la puissance du Roy en Alle-
magne:|. Mais, en opinant ainsy, nous présupposons que le traitté de paix
s’achèvera dans un mois ou six semaines, car s’ils ont encores une campa-
gne aussy heureuse que la dernière, comme il n’y a pas lieu d’en douter,
ils [!] est quasy asseuré qu’ilz |:perdront ce qui leur reste de respect pour
la France:|, et qu’ils l’obligeront alors ou de contribuer elle-mesme à esle-
ver leur grandeur sur les ruines de l’Empire |:et de la religion, et à se faire
un plus dangereux voisin que n’a esté la maison d’Austriche, ou de s’y
opposer un peu tard:|.
La conduitte qu’on nous prescrit |:pour parler aux Suédois avec vigueur et
résolution:|, ne peut jamais estre ny meilleure ny plus seure, puisque non
seulement la raison et l’alliance font pour nous, mais que sans agir en
aucune sorte |:contre la maison palatine ny contre les protestans:|, l’on
nous ordonne très judicieusement de faire entendre aux uns et aux autres
la plus honneste intention du monde, qui est de mettre fin à la guerre,
parce qu’à la vérité elle seroit immortelle s’il la falloit continuer jusques
à ce qu’il n’y eust plus personne dans l’Empire qui ne fust content de tout
point. Desjà mesme il a esté dit à Osnaburg par les ministres de France,
tant à monsieur Oxenstiern qu’aux députez du prince palatin, que s’il y a
lieu d’obtenir la restitution du Haut-Palatinat entier ou d’une partie en
faisant remettre entre les mains de l’électeur de Bavières le païs qui luy
est hypotecqué dans la Haute-Austriche, nous en serons ravis et y aide-
rons de tout nostre pouvoir; mais que s’estant desjà perdu beaucoup de
mois et d’années dans cette espérance, il seroit à propos de faire un der-
nier effort dans la négotiation, et que s’il est tousjours inutile, nous n’esti-
mons pas que Leurs Majestés fussent conseillées de faire encores la guerre
dix ans, comme peut-estre seroit-il besoin pour réduire l’Empereur à cette
extrémité. Maintenant que nous avons les ordres du Roy avec des règles si
justes et des mesures si bien prises pour faire réussir la chose au conten-
tement de Sa Majesté sans donner aucun sujet de desgoust à ses alliés,
nous ne mettrons plus nostre opinion en avant mais la résolution du Con-
seil, et ne doutons pas mesmes qu’elle ne soit approuvée.
La marche du duc Charles, les levées continuelles du langrave de Darm-
stat, le passage de l’archiduc Léopold en Flandre avec des troupes, et spé-
cialement la disposition des affaires en Holande, qui est connue à toute la
terre, sont de puissans et justes moiens que l’on nous a suggéré pour ren-
dre les Suédois capables de la nécessité absolue où l’on se trouve de ne se
plus servir des forces et finances du Roy contre ceux qui sont d’accord
avec ses alliez touchant le seul point de l’alliance qui porte obligation,
et qui ont aussy accordé de grans avantages aux protestans.
Il est malaisé de |:s’asseurer suffisamment de la sincérité des Impériaux:|
tandis que la guerre dure, mais ilz seroient ennemis de leur propre bien
s’ils cherchoient |:à nous nuire, à cause de l’assistance que nous leur don-
nerons:|, et laquelle ils demandent avec grand soin, et d’ailleurs ils n’en
auroient pas meilleur marché |:des Suédois:|. Outre que cet intérest |:peut
faire prendre confiance en eux:|, ilz n’auront pas grand moien de proffiter
à nos despens de la bonne volonté qu’on leur aura tesmoignée pour la
paix et pour la conservation de quelque église catholique. Il n’y a rien en
cella contre les bonnes mœurs, ny contre les traittés faitz avec la couronne
de Suède , ny contre aucune obligation de la France. |:Le seul poinct dont
les alliez et protestans pourroient prendre quelque ombrage seroit pour le
Haut-Palatinat si les Impériaux leur disoient que la France entend qu’il
demeure à l’électeur de Bavière:| (et apparemment le comte de Trautmans-
dorff le publieroit, non pour nous faire préjudice mais pour se fortifier
contre les assautz qu’il luy faut soustenir tous les jours). C’est pourquoy
|:nous luy en parlerons avec plus de réserve:|. Et de cette affaire comme de
toutes les autres qui regardent les griefz de la religion dans l’Empire, l’on
luy en lairra le premier et principal soin, comme aussy est-il vray que
l’Empereur y a un intérest plus proche et peut y apporter une résistance
mieux fondée que ne seroit celle d’un roy estranger.
Ce qui fut respondu l’autre jour à Osnaburg sur la proposition de faire
rendre le païs d’Ober-Ens
prince palatin, comme il est marqué cy-dessus, laissa les ambassadeurs de
Suède bien contens. On leur fit remarquer à ce propos que les Impériaux
aians accordé en faveur des protestans qu’ils aient part désormais à l’éves-
ché de Minden
Vgl. die ksl. Gravamina-Erklärung von 1647 März 5/15 (s. Beilage 1 zu nr. 186); zu Min-
den im Abdruck bei Meiern IV, 118 –128, Art. II, 118 und Art. XII, hier 124.
de la France. Et ainsy nos actions mesmes ont vérifié devant toute l’as-
semblée que nous ne nous opposons qu’à la continuation de la guerre,
|:dont il résulte pourtant un grand advantage au duc de Bavière et aux
autres princes catholiques:|.
Je n’ay pas laissé, moy, d’Avaux, de presser souvent monsieur Krebs d’of-
frir quelque appennage pour les cadetz de la maison palatine ou en terres
ou en argent, et comme je l’ay tousjours trouvé incroiablement ferme à ne
se relascher en rien sinon pour une fort petite pension à monsieur le
prince Edouard, je luy dis une fois que l’assemblée condanneroit son
maistre à cinq ou six cent mille risdalles. Il fit une grande exclamation,
mais ce fut contre la somme qu’il disoit excessive, et il ne dit rien de la
chose mesme. L’on aura veu aussi, par les mémoires que j’ay envoié d’Os-
naburg , qu’aiant fait les mesmes diligences auprès du comte de Traut-
mansdorff, il a consenti enfin à trois cent mille risdalles pour lesditz frères
du Palatin, et ne m’a pas osté l’espérance de mieux.
Reste maintenant à rendre compte de ce qui s’est passé depuis le dernier
ordinaire. Le sieur Paw me vint voir bientost après, moy, duc de Longue-
ville. Il me dit qu’il avoit trouvé le comte de Penneranda tousjours bien
disposé à faire la paix, qu’il espéroit qu’avec le temps on surmonteroit les
difficultez qui s’y rencontrent, mais estant seul icy des députez des Pro-
vinces-Unies, il eût bien désiré qu’il y eût un ou deux de ses collègues
pour y travailler avec luy, me priant de luy donner temps pour escrire à
ses supérieurs afin qu’ilz en envoiassent promptement quelques-uns.
Je luy respondis que ce qu’il désiroit estoit justement selon l’intention des
Espagnolz qui ne cherchoient que des dilaiemens, et non pas de conclure;
que la nostre, au contraire, estoit de sçavoir au plus tost ce qui se doit
attendre de la négotiation, et de faire la paix ou de continuer la guerre, et
que nous ne voulions pas estre engagez tandis que les Espagnolz seroient
libres.
Le sieur Paw, n’aiant pu tirer de moy autre parole, me vit encore le jour
suivant, en aiant pris l’occasion en venant dire adieu à ma femme. Il me
pria fort de ne point tant presser les affaires et de limiter quelque temps
dans lequel les ministres d’Espagne se pussent déclarer, après quoy l’on
seroit libre de part et d’autre de prendre de telles résolution[s] que l’on
voudroit.
Je luy dis ce qui estoit véritable, que n’aiant pu, par ma dernière dépê-
che , rendre compte à Leurs Majestés de ce qui s’estoit icy passé, je fai-
sois estat de leur envoier un exprès dans deux ou trois jours; que si dans
ce temps-là, les Espagnolz s’estoient déclarez, j’escrirois selon le sujet
qu’ils m’en donneroient.
Ledit sieur Paw répliqua que le temps estoit bien court, me pressa fort de
vouloir attendre un peu davantage, s’offroit de |:s’employer avec vigueur
pour tirer le consentement des Espagnolz tant sur les postes de Toscane
que sur les autres poinctz qui sont en différend:|. Et comme je ne voulois
pas accorder plus de temps, il dit que les |:plénipotentiaires d’Espagne luy
pourroient donner telle parole qu’estant seul comme il l’estoit, ilz l’expli-
queroient peut-estre après autrement:|; que c’estoit ce qui luy faisoit dési-
rer d’avoir quelqu’un avec luy afin que rien ne luy pût estre imputé, et
qu’en des affaires de cette nature et si importantes, on ne pouvoit se mu-
nir de trop de précautions.
Je luy dis que si les Espagnolz |:se déclaroient à luy de chose qui nous
pust contenter, ilz en devoient dire autant aux Médiateurs:|, et que quand
eux et luy m’en auroient fait le raport, la seureté seroit toute entière.
Je creus que ledit Paw |:s’advançant ainsi, il ne le faisoit pas sans co-
gnoistre l’inclination des Espagnolz, et que pour un accessoire auquel il
est tousjours facile de pourveoir d’ailleurs, je ne devois pas perdre un
moyen si propre pour descouvrir l’inclination de nos partyes:|.
Les Médiateurs nous ont aussy veu deux fois; à la première , ils essaièrent
de nous persuader qu’il n’estoit point nécessaire de rien stipuler pour le
Portugal puisque nous avions l’effect de la chose désirée en ce qui touche
la faculté de l’assister après la paix, se laissant entendre assez clairement
que c’estoit le seul point auquel ils ne trouvoient aucun moien de rendre
les Espagnolz capables de nos sentimens.
Il fut inféré de nostre part qu’ils cédoient donc les places de Thoscane et
qu’ils ne faisoient plus de difficulté aux conditions de la trêve de Catalo-
gne et aux autres articles sur lesquelz ils avoient contesté jusques icy.
Monsieur Contareny répliqua qu’en tout cella il se trouveroit des expé-
diens à nostre satisfaction, et répéta plusieurs fois |:qu’il ne voyoit diffi-
culté invincible sinon au faict du Portugal:|.
Nous rejettasmes fort ce qu’il disoit touchant les expédiens, l’asseurant
que les dernières intentions du Roy sont desjà déclarées.
|:Cela luy fut dict de sorte qu’il tesmoigna de l’émotion:|, et dit qu’il n’y
avoit pas apparence qu’on voulust |:empescher la paix pour certaines de-
mandes insérées dans nostre projet:|, comme par exemple, dit-il, |:les pla-
ces du Liège, les affaires du prince de Monaco, celles de Sabionette et
quelques autres:| de cette nature.
Après plusieurs contestations, comme ils soustenoient tousjours sans hé-
siter qu’il ne |:restoit point d’espérance d’induire les Espagnolz à consen-
tir qu’il soit faict aucune mention du Portugal:|, nous dismes que les cho-
ses qu’on veut bien promettre, l’on ne peut pas refuser honnestement de
les mettre par escrit, veu mesme qu’on le pourroit faire en termes qui ne
blessoient en aucune façon la réputation du roy catholique; mais cella fut
encore rejetté, et enfin nous parlasmes de mettre une clause dans le traitté
par laquelle il soit |:permis aux deux roys d’assister leurs alliez quand ilz
seront attaquez sans qu’on puisse prétendre que ce soit une contravention
à la paix:|, pourveu qu’en mesme temps |:lesdictz Sieurs Médiateurs
comme aussi les ambassadeurs des Provinces-Unyes déclarassent par es-
crit que les plénipotentiaires d’Espagne ont consenty que la France puisse
assister le roy de Portugal:|; bien entendu que tous les autres |:articles du
traicté soient ajustez à cela près:|, auquel cas nous escririons à la cour et
en rendrions response dans quinze jours. Quant à la cessation d’hostilitez,
il nous avoit passé par l’esprit qu’on pourroit convenir que |:pour le bien
de la chrestienté, les deux couronnes ne feroient point de guerre offensive
pendant un an:|, dont nous exceptions l’Empire si la paix ne se concluoit
en mesme temps que celle d’Espagne. Mais de crainte que cette |:conven-
tion pust empescher le Roy de prendre part aux affaires d’Angleterre:| s’il
est jugé à propos, nous laissasmes croire que l’on en pourroit sortir par le
mesme |:expédient du certificat des Médiateurs et des Holandois pour
estre le tout remis à la cour:| avec une totale conclusion des autres pointz.
Les Médiateurs ne tesmoignèrent pas |:désapprouver cette pensée:|, et
néantmoins, après avoir veu Penneranda , ilz nous ont raporté |:pour
toute satisfaction:| qu’il suffisoit à son compte que les Espagnolz sça-
voient bien que la France assistera le Portugal et que si nous disions le
contraire, ilz ne nous croiroient pas; que les Médiateurs le sçavent aussy
et toute l’assemblée; que de ne point dire dans le traitté que la France ne
pourra assister ce roiaume-là, c’est nous laisser la liberté de le faire et
qu’en un mot, il y va de sa teste s’il en passoit quelque chose dedans ou
dehors le traitté. Qu’au reste, ledit roy estoit prest de faire |:une ligue avec
les princes chrestiens pour attaquer le Turc:| immédiatement après la paix
et qu’il y |:contribuera le double de ce que la France voudroit faire:|, dé-
clarant mesme que si pour bonnes considérations Leurs Majestés ne veu-
lent pas encore entrer en guerre ouverte |:contre les Turcz:|, mais donner
seulement assistance |:à la république de Venise:|, le roy d’Espagne ne
lairra pas de s’obliger à la mesme chose; que cella est plus que nous ne
demandons, engageant les Espagnolz pour plusieurs années à laisser le
Portugal en repos, puisqu’ilz seroient mal conseillez d’entreprendre deux
guerres tout à la fois.
Mais nous respondismes nettement qu’on ne pouvoit pas se contenter des
conséquences qu’ilz vouloient tirer de cet engagement, et que pour faire
une bonne paix selon les sincères intentions de la Royne, il faut sçavoir
comme l’on aura à vivre ensemble à l’avenir et si |:les secours d’hommes,
d’argent, de munitions et autres choses qu’on veut envoyer en Portugal et
ailleurs pour la deffense dudict roy:|, pourront donner prétexte aux Espa-
gnolz de rompre de nouveau contre nous, comme aussy s’ilz consentent
|:que les hostilitez cessent pour quelque temps:|, affin que l’on voie claire-
ment d’où procédera la mauvaise foy si la paix qui se doit faire présente-
ment vient à estre violée. Il ne fut pas obmis de faire remarquer aux Média-
teurs qu’il y auroit peu de fondement comme il y a beaucoup d’ostentation
en cette offre des Espagnolz, qui n’ont pas assisté jusqu’à présent la répu-
blique de Venize |:de la sorte qu’a faict le Roy:|, quoyqu’à la vérité, leur
intérest |:les devoit obliger d’y contribuer deux fois plus que la France.
Cela fut advoué par les Médiateurs:|, monsieur |:Contarini dict en se-
couant la teste que c’estoient de belles paroles:|. Il nous semble qu’ilz ne
|:condamnoient pas:| nostre estonnement sur la délicatesse des Espagnolz
qui dans le mauvais estat de leurs affaires, et à la veille de tomber dans un
dernier malheur, pèsent encores les motz et les syllables [!] et s’arrestent à
des formalités comme s’ilz estoient dans une grande prospérité.
Entre ces deux conférences avec les Médiateurs, le sieur Paw a fait une
troisiesme visite à moy, duc de Longueville, où il me dit qu’il voioit que
l’on |:pourroit gaigner les autres poinctz sur les ministres d’Espagne, mais
qu’ilz ne vouloient du tout ouyr parler de celuy du Portugal:|, Penne-
randa disant que ses ordres estoient de n’en traitter en aucune manière et
qu’il avoit escrit au roy son maistre qu’on en estoit demeuré d’accord .
Je luy respondis qu’il sçavoit bien que nous nous |:estions tousjours ré-
servé la liberté d’assister le Portugal, et:| qu’il falloit bien qu’elle parût
dans le traitté; que nous leur avions aussy souvent parlé de faire |:cesser
les hostilitez pour donner moyen à la chrestienté de respirer et:| résister à
l’ennemy commun.
Il répliqua que les Espagnolz disoient qu’ilz ne doutoient pas que nous
donnerions toute assistance à ce roiaume-là et qu’ils s’y attendent bien,
mais |:que d’en stipuler la faculté dans un traicté:|, ce seroit contre l’hon-
neur de leur maistre et que jamais, en aucun des précédens, il ne s’estoit
rien pratiqué de semblable; que pour la |:cessation d’hostilitez, il n’en
pouvoit aussi convenir:|, mais que le roy d’Espagne n’estoit pas en estat
d’attaquer sitost le Portugal, qu’il contribueroit puissamment à la guerre
du Turc et qu’il s’escouleroit |:plus de temps que nous n’en demandions:|
avant qu’il se fît aucune entreprise contre ledit roiaume.
Je luy dis que s’il estoit vray que l’ordre de Penneranda fût tel qu’il le
disoit, ce que je ne croiois pas, d’autant que |:nous avions de très bons
advis du contraire:|, le nostre aussy estoit de ne rien faire que l’on ne fût
|:d’accord de la faculté que nous aurions d’assister ce roy:|, sans que pour
cella on se pût plaindre d’aucune contravention au traitté, et qu’il nous
estoit encore ordonné |:de convenir que les hostilitez cesseroient au moins
pour un an, afin de chercher pendant ce temps quelque moyen d’accom-
modement:|.
Ledit Paw me dit avoir présenté toutes ces choses à Penneranda, mais
qu’il l’avoit tousjours trouvé inflexible de ce costé-là; qu’il faisoit de grans
sermens qu’il n’avoit aucun pouvoir en cette affaire; que dès le comman-
cement de la négotiation luy, Paw, aiant voulu remonstrer qu’il faloit
chercher quelque tempérament sur ce point, Penneranda luy avoit dit de
grosses paroles et s’estoit transporté de sorte qu’il n’avoit jamais veu
homme si hors de soi-mesme. Comme je concluois de là qu’il n’y avoit
donc aucun moien de traitter, ledit Paw me compta que lorsque la trêve
fut faite au Païs-Bas en l’an 1609
n’avoit jamais pu convenir de la façon de les expliquer et qu’il fut proposé
un expédient par le feu président Janin
Dr. iur. Pierre Jeannin (1540/1542–1632), baron de Chagny et Monjeu, gen. le président, war
ein frz. Staatsmann und Diplomat; seit 1580 président des Parlements in Dijon, 1598 conseil-
ler d’Etat, 1602 intendant des finances; seit 1607 ao. frz. Botschafter bei den Gst., 1608 Un-
terhändler bei der Defensivallianz zwischen diesen und Frk., 1609 Vermittler beim Waffen-
stillstand von Antwerpen (s. Anm. 28) ( DBF XVIII, 628f.; Constant, Jeannin).
parties. Ce fut que les ambassadeurs de France
Spencer und Winwood ( ebd. ). – Sir Richard Spencer (Lebensdaten konnten nicht ermittelt
werden), seit 1607 ao. engl. Botschafter bei den Gst. zum Abschluß des engl.-ndl. Vertrages
vom 26. Juni 1608 und zur Vermittlung beim Waffenstillstand von Antwerpen (s. Anm. 28)
( DNB LXII, 234). – Sir Ralph Winwood (ca. 1563–1617), engl. Diplomat und secretary of
state; seit 1603 ordentlicher engl. Botschafter bei den Gst. und als solcher councillor of state;
nach vorübergehender Rückreise nach England 1607 Rückkehr nach Den Haag mit densel-
ben Aufgaben wie Spencer (s.o.) ( BBA I 1186, 69–88; Hofman, 39; DNB LXII, 233–236).
roient un certificat
Vgl. DuMont V.2, 102: Certificat de Messieurs les Ambassadeurs de France & d’Angle-
terre, touchant les limites, & le commerce des Indes, Antwerpen 1609 April 9; Déclaration
des Ambassadeurs de France à Anvers le 9. Avril 1609. que les Etats des Provinces-Unies
des Païs-Bas ont promis qu’il ne sera rien innové en l’exercice de la Religion Catholique
ès Villages du Ressort des Villes desdites Provinces situées en Brabant.
meuré d’accord de telle et telle chose encore que pour certains respectz
cella n’eût pas esté exprimé dans le traitté. Il ajousta que cette pensée ve-
noit de luy-mesme et qu’il ne l’avoit point communiquée aux Espagnolz.
Je respondis que je n’avois pas ordre de rien faire hors du traitté, que
néantmoins |:j’advouois que cette ouverture ne me desplaisoit pas, pour-
veu que dans:| le traitté il fût mis aussy un article |:par lequel il seroit
permis aux deux roys d’assister leurs amys qui seroient attaquez:|, sans
pour ce enfraindre le traitté, et que pour le bien de la chrestienté |:il ne
se feroit:| point de |:guerre par l’un ny l’autre des roys:| dans un certain
temps; que cette pensée venoit aussy de moy seul, mais que si les Espa-
gnolz accordoient les |:autres poinctz, j’en pourrois escrire à Leurs Majes-
tez; que s’ilz vouloient contester seulement et laisser les choses indécises:|,
je demeurerois dans ma déclaration que nous estions en liberté de faire
cy-après telles demandes que bon nous sembleroit, et luy réitérois ce que
je luy avois dit plusieurs fois, que sans la |:cession expresse de toutes les
conquestes, il estoit inutile de parler ny d’escrire davantage:|.
C’est ce qui s’est passé depuis ma dernière lettre . Je n’ay point |:osté la
médiation à Messieurs les Estatz parce que j’ay veu qu’on ne le désire pas.
Mais:| j’ay rendu à Paw les escritz qu’il m’avoient [!] apportez , et ne suis
plus dans aucun engagement.
Nous suivrons exactement les ordres que la Reine aura agréable de nous
donner. Le point |:du Portugal est celuy qui paroist devoir estre le plus
difficile:|; nous ferons bien toutes choses possibles pour obtenir ce qui
seroit plus avantageux, mais en cas que nos parties s’i roidissent, Sa Majes-
té est très humblement supplié[e] de nous prescrire |:jusques où nous pou-
vons nous relascher:|. Ce qui a est[é] mis en avant de tirer un certifficat des
Médiateurs et des Holandois, nous semble mériter d’autant plus de réfle-
xion que ce moien sera plausible dans les Provinces puisqu’elles s’en sont
heureusement servies en leur propre fait, et que cet expédient a donné lieu à
la conclusion d’une trêve que l’on avoit jugée comme impossible.
Le comte de Nassau a esté trouver ces jours-cy Messieurs les Média-
teurs
rer l’assistance du Roy au fait de la religion. Il leur dit qu’elle est au-
jourd’huy si rudement attaquée que s’il ne plaist à Sa Majesté d’y mettre
la main à bon escient, il faudra de nécessité que |:l’Empereur succombe,
et que les Suédois soient maistres de l’Allemagne:|. Il ajuosta [!] que de-
puis le partement de l’un de nous , le secrétaire Melonius a signifié au-
dit sieur de Trautmansdorff qu’ilz ne permettront pas qu’on passe outre
aux griefz et à l’affaire palatine si premièrement il ne les avoit contenté
sur cinq pointz, qui sont la satisfaction de l’armée suédoise; celle du duc
de Mekelbourg lequel demande l’évesché de Minden; celle des ducz de
Brunsvich qui prétendent l’évesché de Hildesheim; et celle du duc Fré-
dérich filz du roy de Dannemarck qui doit avoir l’évesché d’Osnaburg;
et celle de Madame la Langrave qui veut la moitié de l’évesché de Patre-
born, le comté d’Arnsberg qui est de l’archevesché de Couloigne, quatre
baillages de celuy de Maience, et deux villes de l’évesché de Munster .
|:Il se loua ausdictz Sieurs Médiateurs des bons offices que la France a
rendus:| en cette occasion et les chargea de nous en faire |:les remercî-
mens du comte de Trautmansdorf:|, mais dit que les parolles ny les re-
monstrances ne peuvent estre utiles si elles ne sont accompagnées de
l’effect et qu’on aura beau solliciter les ambassadeurs de Suède de l’exé-
cution des traittez d’alliances et de leurs propres promesses dans la né-
gotiation de la paix; que tout cella ne sert de rien tant que monsieur le
mareschal de Turenne emploiera l’armée du Roy contre l’Empereur et
que l’argent de France viendra au secours de ceux qui veulent faire durer
la guerre d’Allemagne.
Lorsque les Médiateurs nous firent ce raport, monsieur Contareni ne
pressa pas moins que Monsieur le Nunce pour faire arrester ce désordre,
et tesmoigna que l’affaire estoit de telle conséquence que s’il n’y estoit
bientost pourveu par des remèdes effectifz, |:il ne seroit plus temps quand
l’on voudroit:|. Son opinion est que la couronne de Suède veut beaucoup
au-delà de ce qui luy a esté accordé, et qu’aiant aujourd’huy tout le |:party
protestant à sa dévotion, avec:| la meilleure armée qui soit en Allemagne,
|:elle médite de grandes choses:|.
Nous leur représentasmes que ce n’est pas au Roy à s’opposer directe-
ment aux prétentions de ses alliez pendant que les ministres de l’Empe-
reur, qui a droit de le faire, |:leur accordent tous les jours quelques choses,
mais que nous sçavions pour certain:| que Sa Majesté ne fera pas la guerre
pour l’y contraindre, pourveu que la maison de Hesse-Cassel soit satis-
faite par des moiens convenables.
«Il faut donc fermer sa bourse, dirent-ilz, et retirer ses trouppes d’Alle-
magne, ou faire une suspension générale à laquelle les plénipotentiaires de
Suède se sont souvent obligés quand le point de la satisfaction des cou-
ronnes seroit ajusté».
Nous voulusmes rejetter la faute sur les députés impériaux si le traitté
d’Ulm n’a pas réussi, mais monsieur Contareni sceut bien dire que les Sué-
dois n’eurent jamais intention de le conclure. Enfin nous nous chargeasmes
de traitter de nouveau avec eux sur tout ce que dessus, et fismes connoistre
que nous avons receu de la cour des ordres très propres en cette conjonc-
ture, et qui tendent efficacement à une prompte conclusion de la paix.
Il est à remarquer qu’entre les nouvelles demandes des Suédois cy-dessus
touchées, il y en a une en faveur du roy de Dannemarck pour lequel ilz
|:n’ont aucune bonne volonté. Cela faict voir une réunion de tous les pro-
testans contre la religion catholique, et qu’ilz déposent leurs inimitiez et
autres intérestz pour se joindre à celuy-cy:|.
Nous agirons avec les ambassadeurs de Suède ainsy qu’il nous est ordon-
né; mais comme il est bien vray qu’il n’y a plus rien à espérer de nos
offices ny de ceux de monsieur Chanut s’ils ne sont soustenus de quelque
chose de réel, il semble qu’après avoir satisfait abondamment à toutes les
clauses de l’alliance et mesmes à celles qui ne sont pas obligatoires, après
avoir fait la guerre pendant une année entière avec des fatigues et despen-
ses extrêmes pour l’intérest des Suédois qui en ont seuls profité, après
avoir mis les princes de l’Empire (sans qu’ilz y aient contribué de leur
part) en un estat si considérable que voillà l’Empereur |:réduict à deman-
der instamment la paix au Roy:|, et au bout de trois ans qu’on travaille icy
pour la paix, on peut avec toute raison et sans péril |:retirer l’armée de
monsieur de Turenne, en informant:| les Suédois non avec aucune aigreur
ny par forme de menaces, mais comme d’une résolution que la justice et la
nécessité exigent de Leurs Majestés.