Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

10
Le travail de cette semaine n’a pas esté plus utile que celuy de la précé-
11
dente. Les ambassadeurs de Suède portent si hautement toutes les préten-
12
tions de la maison palatine, et toutes celles des protestans, que ceux-cy,
13
sentans un tel appuy, ont augmenté leurs demandes depuis trois jours

42
Vgl. Evangelicorum Declaratio in puncto Gravaminum, Osnabrück 1647 Februar
43
25[/März 7] (s. Anm. 4 zu nr. 143).
, et
14
les accompagnent de menaces s’il n’y est entièrement satisfait. Le comte
15
de Trautmansdorff se trouve estonné de ce dernier coup qui recule et em-
16
pire les affaires; et, à la vérité, il va au-delà de son pouvoir et de celuy
17
mesmes de l’Empereur pour achever. |:Mais je doute si les Suédois ont
18
pareille intention.

19
L’on peut se souvenir qu’une de leurs principales maximes:|, dans la né-
20
gotiation de la paix, a esté qu’il ne falloit pas |:rompre sur l’intérest des
21
deux couronnes, mais sur:| celuy des estatz de l’Empire. Monsieur Oxen-
22
stiern |:nous a souvent ennuié de ce précepte paternel:| (quoyque raison-
23
nable en un sens), d’autant qu’il sembloit n’estre en peine que de bien
24
|:choisir la

41
24 cause] in Ass.Nat. 277 nicht dechiffriert.
cause ou le prétexte d’une rupture:|; quand je le considère au-
25
jourd’huy si animé pour lesdits estatz, et pour ceux mesmes qu’il n’aime
26
ny n’estime, |:comme le prince palatin:|, et dont la religion ne le choque
27
pas moins que la catholique, j’appréhende qu’il ne vueille [!] faire à pré-
28
sent ce qu’il disoit alors, et la chose est digne de réflexion.

29
Je sçais mesmes que |:leur plus secrette ambition est de faire ériger en
30
électorat les principautés qu’ils tiennent de l’Empire:|, et les protestans y
31
trouvent leur compte puisque, par ce moien, ils auroient |:quatre voix
32
dans le collège électoral:|. Monsieur Oxenstiern m’a sondé de loin sur ce
33
sujet. Il faut s’attendre après cella sans aucun doute qu’ilz voudront |:un
34
empereur luthérien:|, et je suis bien averti que c’est encores une de leurs
35
pensées pour l’avenir. |:Mais quant à l’électorat, c’est un dessein:| présent
36
et pour lequel il ne tiendra pas à eux que |:les affaires ne se brouillent affin
37
que dans la suite de la guerre:|, ilz contraignent l’Empereur à adjouster cet
38
article à leur satisfaction. Cependant ils demandent l’évesché de Hildes-
39
heim qui n’a jamais esté que catholique depuis sa fondation; c’est une des
40
nouveautés du mémoire que monsieur Salvius porta l’autre jour aux Im-

[p. 803] [scan. 985]


1
périaux

24
Vgl. Anm. 3; in diesem Schriftsatz zu Hildesheim Art. XII, im Druck bei Meiern IV, 95
25
(lat.) und 105 (dt.). Zur Übergabe des Schriftsatzes durch Salvius an Trauttmansdorff und
26
Volmar am 9. März 1647 vgl. den Bericht Trauttmansdorffs, Lambergs, Kranes und Vol-
27
mars an Ferdinand III., Osnabrück 1647 März 11 (Druck: APW II A 5 nr. 304, hier 612
28
z. 14–42).
. Il y a grand bruit en cette ville qu’ils demanderont bientost Mun-
2
ster pour le fils du roy de Dannemarch qui estoit archevesque de Brême

29
Hg. Friedrich II. von Schleswig und Holstein (s. Anm. 8 zu nr. 135).
. Si
3
l’on attend en France à s’opposer à une si grande contravention des trait-
4
tés

30
Vgl. Anm. 22 zu nr. 11 und Anm. 14 zu nr. 114.
, quand ils prétendront Mayence ou Trèves |:comme ils font maintenant
5
Uberlinguen et Offenbourg:|, il y a danger que ce ne soit à tard.

6
Nous avons avis de monsieur de Croissy que les députés

31
Douglas, Mortaigne und Snoilsky (vgl. Anm. 4 zu nr. 134).
du mareschal
7
Wrangel |:demandent Memmingen

32
Die schwäbische Reichsstadt Memmingen, in der eine kurbay. Garnison lag. Nach dem
33
Ulmer Waffenstillstandsvertrag vom 14. März 1647 sollte diese, unter Vorbehalt der Ra-
34
tifikation durch den Kf.en von Bayern, abgezogen und durch eine schwed. ersetzt werden
35
( Immler, 451).
et ces deux places au duc de Bavières;
8
mais comme ils ont desjà Benfeldt et:| que de leur grâce ils ont tousjours
9
évité d’en accommoder la France, |:j’avoue que ce voisinage me seroit sus-
10
pect:| et que, selon mon foible sens, ledit sieur de Croissy |:ne doit pas
11
permettre qu’ils ayent Offemburg:|.

12
Après avoir veu ses lettres et relations

36
D’Avaux bezieht sich in der Antwort, die er Croissy am Folgetag erteilte, auf dessen Me-
37
morandum
vom 26. Februar 1647; dieses Memorandum ist mit Randbemerkungen
38
d’Avaux’ überliefert: Apostilles Faites par Monsieur D’Avaux, Sur le Memoire de Mon-
39
sieur de Croissi. Du 26. Fevrier 1647. […] Touchant la suspension d’armes entre les Cou-
40
ronnes & Baviere, [Osnabrück, nach 1647 Februar 26]; zahlreiche nicht zeitgenössische
41
Kopien, darunter: AN KK 1392 fol. 172’–180’; Druck: NS IV, 46ff. Vgl. dazu auch den
42
Brief [d’Avaux’] an Croissy, [Osnabrück] 1647 März 12; eigh. Konzept: AE , CP All. 87
43
fol. 552–553’; zahlreiche nicht zeitgenössische Kopien, darunter: AN KK 1392 fol.
44
168’–172; Druck: NS IV, 45f.
, j’ay creu à propos d’en commu-
13
niquer avec les ambassadeurs de Suède. La maladie du premier qui s’aug-
14
mente m’a donné lieu de commencer par monsieur Salvius

45
Zu den Unterredungen d’Avaux’ mit den schwed. Ges. über die Ulmer Waffenstillstands-
46
verhandlungen vgl. auch deren Bericht an Kg.in Christina, Osnabrück 1647 März 1/11
47
(Druck: APW II C 3 nr. 157, hier 321 z. 28 – 322 z. 18).
. Je l’ay
15
trouvé froid et irrésolu touchant la suspension d’armes, soit générale
16
dans tout l’Empire, soit particulière entre les couronnes et Bavières. Ce
17
n’est pas qu’il ne demeure d’accord que la paix doit estre précédée d’une
18
suspension de quelques jours, mais il croid que c’est assés d’y préparer les
19
affaires en sorte qu’um peu auparavant la signature du traitté de la paix,
20
l’on despêche un courrier à l’armée pour conclurre alors laditte suspen-
21
sion, et séparer les trouppes dans les quartiers dont l’on devra estre con-
22
venu par avance avec les ennemis. Voillà sa pensée qu’il dit avoir escritte
23
au mareschal Wrangel

48
Dieses Schreiben Salvius’ an Wrangel wurde nicht ermittelt.
affin qu’il s’asseure des conditions, et tienne le

[p. 804] [scan. 986]


1
traitté de la suspension en estat d’estre signé aussytost qu’il aura avis que
2
celuy de la paix est aux mesmes termes.

3
Je luy ay respondu que toutes choses ne se laissent pas ainsy ajuster à
4
nostre point, et qu’à mon avis, il prenoit ses mesures bien courtes pour
5
pourvoir à une affaire de cette importence.

6
Il me l’a avoué, disant que |:cela vient de l’humeur de leur nation qui est
7
soupçonneuse:|, et qu’ils ne peuvent croire la paix qu’ils n’en voient le
8
traitté signé, ou au moins à la veille de l’estre.

9
J’ay reparti qu’ils sçavent possible eux-mesmes que la conclusion n’en est
10
pas encores si proche, et qu’en ce cas, ils font sagement d’esloigner aussy
11
la suspension d’armes.

12
|:Il s’est pris à rire, m’asseurant néantmoins que hors le chancelier Oxen-
13
stiern et ceux de sa cabale qui sont peu:|, le sénat de Suède est tout pacifi-
14
que.

15
«Je m’apperçois, dis-je, |:que si cette cabale-là est petite en nombre, elle
16
est bien puissante en effet:|, puisque nous travaillons icy fort inutilement
17
pour la paix. Il y a trois semaines que la satisfaction de la couronne de
18
Suède est réglée, vous aviés tousjours tesmoigné que cella fait, le surplus
19
n’arresteroit guères, et cependant nous ne pouvons sortir ny des griefs, ny
20
de l’affaire palatine, ny de celle de Bade, ny avancer en quoy que ce soit».
21
Monsieur Salvius voulut justifier les difficultés qu’ils apportent en ce que
22
dessus, |:car au fonds c’est de leur part qu’elles viennent toutes, et ils ex-
23
citent mesmes les protestants, les députés du prince palatin et ceux du
24
marquis de Durlac à tenir ferme dans leurs prétentions:|.

25
Le récit de toute nostre conférence seroit trop long, il me suffira de re-
26
marquer qu’elle servit à rendre monsieur Salvius capable de raison sur ce
27
qui concerne le duc de Bavières. Il dit par deux fois qu’il falloit se relas-
28
cher pour le respect de la France, mais qu’aussy la dignité électorale de-
29
meurant dans sa maison avec toutes les prééminences que celle de Heidel-
30
berg

43
D.h. die kurpfälzische Linie des Hauses Wittelsbach.
a eues, il estoit raisonnable qu’il rendist une partie du Haut-Palati-
31
nat.

32
Je tesmoignay que la France n’empeschoit pas cella, mais que certaine-
33
ment l’Empereur n’y consentiroit pas parce qu’il est obligé à la garentie.

34
«Nous l’en deschargerons, dit-il, le duc de Bavières sera bien paié de sa
35
debte avec la moitié du Palatinat Supérieur».

36
Je répliquay que la France ne prendroit pas le parti de l’Empereur contre
37
luy, mesmement en une cause si juste et si claire comme est celle dudit
38
duc, et que ce seroit aussy contre toute raison d’Estat que les Suédois
39
ostassent quelque chose à la maison de Bavières pour le donner à celle
40
d’Austriche, dont la puissance est si grande et si establie qu’avec toutes
41
les victoires des deux couronnes, elle gaigne plus par ce traitté qu’elle ne
42
perd.

[p. 805] [scan. 987]


1
J’ay depuis eu audience de messieurs Oxenstiern et Salvius, où monsieur
2
de La Court s’est trouvé

37
1647 März 8 (s.u., bei Anm. 16).
. Nous les avons premièrement sollicité de met-
3
tre fin aux affaires qui restent à décider, et ensuitte nous leur avons fait
4
entendre en quel estat se trouve le traitté d’Ulm, les convians d’en haster
5
la conclusion en attendant la paix.

6
Sur la première partie de nostre discours, ils se sont déclarés, comme de
7
coustume, avec ambiguïté, irrésolution, et beaucoup de difficultés. Ils
8
trouvent chaque point de grande conséquence qui requiert du temps
9
pour délibérer, et surtout ils estiment que la réputation de la couronne
10
de Suède recevroit préjudice si après avoir transigé pour ses intérestz par-
11
ticuliers, ils venoient aussytost à terminer ceux des princes d’Allemagne.
12
|:C’est de quoy ils veulent maintenant couvrir le peu d’inclination qu’ils
13
ont à la paix:|. Mais nous leur dismes qu’il y a deux ans que l’on traitte et à
14
Munster et à Osnaburg touchant les affaires de l’Empire; que nous les
15
avons proposées avant celles des couronnes

38
Vgl. die frz. Proposition II (Druck, frz.: Meiern I, 443 ff.) und die schwed. Proposition II
39
(Druck, lat.: ebd., 435–438) vom 11. Juni 1645.
, et poursuivies sans inter-
16
mission; qu’en effet, l’on a restabli la dignité et les droitz des princes et
17
estatz de l’Empire; que l’on a obtenu de grandes choses à l’avantage des
18
protestans, et qu’ainsy il ne faut pas compter du jour qu’on est convenu
19
de la satisfaction de la Suède, mais de l’ouverture des assemblées, puisque
20
dès lors les plénipotentiaires de France et de Suède ont agi vigoureuse-
21
ment, et de bouche et par escrit, pour l’intérest public de l’Allemagne.
22
Que la réputation de la couronne de Suède seroit bien plus exposée au
23
blasme si pour vouloir mettre un prince particulier um peu plus à son
24
aise ou gaigner un bénéfice de plus pour ceux de leur religion, ils aban-
25
donnoient toute la chrestienté aux invasions du Turc.

26
Il fut dit plusieurs autres choses de part et d’autre sans aucun fruit, sinon
27
qu’en la cause palatine, ou plustost au fait de l’électorat, monsieur Oxen-
28
stiern tesmoigna faire cas d’une raison dont nous nous estions servis, c’est
29
à sçavoir que le feu roy en avoit approuvé la translation en la maison de
30
Bavières, luy en avoit fait donner le titre

40
Den Titel électeur hatte Ludwig XIII. Kf. Maximilian schon am 30. März 1623 in der
41
Adresse des Gratulationsschreibens zur öffentlichen Kurtranslation und Investitur Maxi-
42
milians vom 25. Februar 1623 zuerkannt ( BA NF II.1, 45 Anm. 1; Albrecht, Maximilian
43
I., 572); er hatte die Kurübertragung nachdrücklich favorisiert ( ebd., 544f. und 572).
par tous ses ambassadeurs et
31
refuser au comte palatin, et qu’en un mot, la France y estoit engagée au-
32
paravant que d’avoir traitté d’aucune alliance avec le feu roy de Suède. Il
33
escouta aussy assés favorablement la relation que je luy fis des instances
34
avec lesquelles j’avois pressé, le jour précédent

44
1647 März 7; vgl. das ksl. Protokoll vom selben Tage (Druck: APW II A 5 Beilage [1] zu
45
nr. 293).
, monsieur de Trautmans-
35
dorff de faire rendre une partie du Haut-Palatinat au prince palatin en
36
satisfaisant d’ailleurs le duc de Bavières, et qu’enfin ledit sieur de Traut-

[p. 806] [scan. 988]


1
mansdorff, au lieu de cette portion de terre qu’il soustient ne

32
1 pouvoir] nach Ass.Nat. 277; in der Druckvorlage fälschlich: pouvoit.
pouvoir
2
estre séparée, m’avoit offert trois cent mille risdalles

35
Diese sollten aus den künftigen Reichsanlagen, vielleicht 1648 und 1649, bestritten wer-
36
den; das Angebot war an die Überlassung der Bergstraße an Kurmainz gebunden ( ebd.,
37
hier 593 z. 11–17).
pour les cadetz de
3
ce prince lequel, par ce moien, sera deschargé de l’appennage qu’il leur
4
doit. Cette première ouverture donne espérance que l’on pourra bien ob-
5
tenir jusques à quatre ou cinq cent mil risdales, et ne fut pas mal receue
6
par les ambassadeurs de Suède, |:qui se gardèrent bien, toutefois, de dire
7
nettement qu’ils en estoient contents ou:| qu’ils le seroient si l’on y
8
adjoustoit telle ou telle chose, car il ne faut |:rien précipiter et la paix
9
sera aussi bonne dans sept ou huit mois qu’à cette heure

38
In beiden Ausf. ist dieser Nebensatz nicht als Zitat gekennzeichnet, dennoch vermutlich
39
eine Wiedergabe der schwed. Position.
:|.

10
Quand à la négotiation d’Ulm, ces messieurs nous firent à peu près la
11
mesme response que l’un

40
Salvius (s.o.).
d’eux m’avoit faitte à part; mais comme nous
12
pressions pour avoir une résolution nette et certaine, remonstrans que de-
13
puis un an nous leur avons proposé plusieurs fois une suspension d’armes
14
sans qu’ils y aient voulu entendre, sinon en apparence, et qu’il seroit plus à
15
propos de ne s’embarquer pas dans un traitté si l’on n’a pas dessein de le
16
conclurre, ils avouèrent que les ordres de Suède y ont tousjours esté con-
17
traires, |:et que c’est un bonheur que les députez impériaux qui sont à Ulm
18
aient manqué de pouvoir ou d’intention d’en convenir, parce qu’en effet
19
ceux de Suède y estoient allés avec une instruction

41
Vgl. die Instruktion Wrangels für die schwed. Ges. bei den Ulmer Waffenstillstandsver-
42
handlungen (Druck, dt.: APW II C 3 Beilage 1 zu nr. 138).
bien différ〈e〉nte de
20
celle de monsieur de Croissi

43
Die Instruktion für Croissy konnte nicht ermittelt werden; vgl. aber die Instruktion Tu-
44
rennes für Tracy zu den Ulmer Waffenstillstandsverhandlungen, Saulgen 1647 Januar 22;
45
Kopie: AE , CP Bavière 2 fol. 13–13’.
:|. Il fallut les remercier de cette confiance
21
plustost que de se plaindre qu’ils nous l’eussent si longtemps celée.

22
Nous dismes ensuitte

33
22 que] fehlt in Ass.Nat. 277.
que |:leur reine ne s’oposant qu’à une suspension
23
générale dans l’Empire:|, messieurs les mareschaux pourroient en faire
24
une particulière avec Bavières, veu mesmes que l’avantage de la couronne
25
de Suède s’y rencontre en ce que les armées confédérées n’auroient plus
26
que celle de l’Empereur à combattre.

27
Ils demeurèrent d’accord que |:Wrangel n’a pas les mains liées pour:| une
28
suspension d’armes avec Bavières, |:mais ils

34
28 dirent] in Ass.Nat. 277: disent.
dirent qu’il n’en a aussi:| au-
29
cun ordre et que le plus seur est de n’en point faire.

30
On leur représenta que la France aiant souvent désiré et jugé utile au bien
31
commun d’entrer en un traitté de cette sorte, elle avoit pourtant déféré à

[p. 807] [scan. 989]


1
l’opinion de ses alliés. On leur marqua divers endroitz de cette conduitte
2
où il a bien paru que nous avons l’esprit de société, et il fut dit doucement
3
que sans se blesser ils pourroient donner aussy quelque chose au senti-
4
ment de leurs amis.

5
Alors monsieur Oxenstiern, comme vaincu de courtoisie, s’estendit davan-
6
tage qu’il n’avoit encores fait sur la véritable explication de leurs ordres
7
et de leurs pensées. Il nous |:déclara ouvertement qu’il ne peut compren-
8
dre pourquoy:| le mareschal Wrangel a député les sieurs Mortagne et Du-
9
glas pour traitter avec

37
9 le duc] in Ass.Nat. 277: l’électeur.
le duc de Bavières; qu’il sçait bien que |:ledit mares-
10
chal n’en a point:| le pouvoir de Suède; qu’ils ont tousjours eu charge de
11
ne pas consentir à une suspension, et de nous en dissuader; mais que si la
12
France continuoit en ce dessein, et qu’à l’exemple du traitté fait avec le
13
duc de Saxe

44
Der Waffenstillstand von Eilenburg vom 31. März/10. April 1646 (Druck: Helbig,
45
283–288).
, elle voulût en faire un pareil avec le duc de Bavières, ils
14
avoient ordre de nous remonstrer la différence qu’il y a entre ces deux
15
princes, dont l’un est beaucoup plus puissant que l’autre, |:et de faire in-
16
stance qu’en tout cas nous traittions en sorte avec Bavières qu’il n’en
17
puisse arriver aucun dommage à l’armée de Suéde.

18
Ce consentement est de telle importance que n’estant donné que par l’un
19
des plénipotentiaires de Suède:|, quoyqu’en présence de l’autre, je dis en
20
me levant qu’ils voudroient peut-estre y penser encores et que nous nous
21
reverrions une autre fois.

22
Sur cella monsieur Salvius

38
22 s’approcha] in Ass.Nat. 277: s’approchant.
s’approcha du lit, ils parlèrent um peu de temps
23
ensemble, et puis nous aians convié de reprendre noz places, monsieur
24
Oxenstiern répéta tout ce que dessus et dit qu’il n’estoit pas besoin d’en
25
délibérer plus longuement entre eux puisque les ordres de Suède estoient
26
tels; sur quoy monsieur Salvius nous recommenda de bien obliger le duc
27
de Bavières à ce qu’il promettroit.

28
Je luy demanday quelles précautions l’on pourroit prendre.

29
Il dit que |:s’il désarme, il faut avoir grand soin de faire passer ses troupes
30
au service du Roy affin que les ennemis:| n’en proffitent pas, et que ledit
31
duc doit aussy mettre quelque bonne place entre les mains de Sa Majesté.
32
Nous réplicasmes que |:les Suédois ne voulant pas de suspension avec luy,
33
il n’y avoit guières d’apparence qu’il désarmast:|.

34
Ils en tombèrent d’accord sans insister plus sur cette seureté que sur une
35
autre, nous exhortans seulement de prendre garde autant qu’il sera possi-
36
ble que l’Empereur n’en reçoive point

39
807,36–808,1 de l’avantage … que soit] im Konzept, an die Adresse Longuevilles: d’avantage.
40
Maintenant, Monseigneur, c’est à vous à juger s’il est à propos de faire une sus-
41
pension particulière avec le duc de Bavières et d’en envoier les ordres à mes-
42
sieurs de Tracy et de Croissy, ou de remettre l’affaire à la décision de la cour. Je
43
seray de l’avis que Vostre Altesse prendra, et me contenteray de dire que soit.
de l’avantage.

[p. 808] [scan. 990]


1
Tant y a que soit qu’on fasse le traitté ou non, les choses sont disposées
2
icy en sorte que |:l’on en peut tirer profit pour le service du Roy:|. Si la
3
suspension d’armes entre Sa Majesté et l’électeur de Bavières ne se con-
4
clud point, |:il y aura lieu de faire valoir auprès des Suédois ce nouvel
5
acquiescement de la France à leurs désirs et à leurs intérests; et si elle se
6
conclut, ce sera de leur consentement et moiennant des places importan-
7
tes, lesquelles je ne voudrois pas apeller places de seureté, moins encores
8
obliger Sa Majesté de les rendre après la paix, si ce n’est pour engager les
9
Suédois à la mesme restitution de celles qui leur seront données en cas:|
10
que les sieurs Mortagne et Duglas concluent le traitté commencé; |:mais
11
l’on y pourroit remédier par un article à part, fondé sur:| la protection que
12
ce prince demande particulièrement du Roy.

13
Le projet de paix donné par les Espagnolz

43
Beilage 1 zu nr. 156.
est une pure illusion. Je ne
14
trouve point de différence entre cette pièce et les notes ou extraits de la
15
négotiation qui ont esté cy-devant faitz de part et d’autre; encores
16
ceux-cy ont-ils quelque chose de plus particulier et de mieux esclairci.

17
L’omission des places de Toscane et du Portugal est le défaut le plus ap-
18
parent. Nous ne pouvons pas le dissimuler en aucune sorte ny traitter sur
19
un tel projet sans beaucoup affoiblir ce que la France prétend fort juste-
20
ment en l’un et l’autre point. Car Porto Longone et Piombino doivent
21
estre cédés comme le reste des conquestes, et la résolution n’en est pas
22
seulement prise en France, les Espagnolz y sont disposez aussy.

23
Et quant au Portugal, s’il faut le laisser en guerre, c’est-à-dire attirer là
24
une bonne partie des forces de la chrestienté qui seroient bien plus chres-
25
tiennement emploiées ailleurs, et peut-estre mesmes plus utilement pour
26
le roy d’Espagne dont les Estatz vont estre désormais les premiers expo-
27
sés aux progrez du Turc, il est au moins très nécessaire d’y faire cesser les
28
hostilités pour un an, pendant lequel il se pourra trouver quelques moiens
29
d’accommoder l’affaire au principal, qui ne paroissent pas à présent que le
30
roy de Portugal est encores rempli de grandes espérances. Que si ce bon
31
dessein ne réussit pas dans ledit temps, la liberté que le Roy se réserve et
32
que les Espagnolz ont accordée, ne seroit nullement seure, et quasi pas
33
praticable sans encourir le blasme de toutes les nations, comme aussy
34
elle fourniroit un prétexte au roy d’Espagne pour rompre la paix lorsqu’il
35
en jugera l’occasion favorable, s’il n’y a un article exprès dans le traitté qui
36
comprenne nettement laditte cessation et laditte réserve. C’est à mon sens
37
la moindre chose et la dernière extrémité où l’on se peut porter en une
38
affaire de si grand esclat et de si grande conséquence. Autrement le roy
39
de Portugal se plaindroit d’avoir esté non seulement abandonné par la
40
France, mais livré à ses ennemis qui l’opprimeront tout à coup s’il n’y a
41
quelque intervalle entre son exclusion d’un traitté où il se promet d’avoir
42
place, et la cheute de toutes les forces espagnoles sur ses bras, veu mesmes

[p. 809] [scan. 991]


1
que sans cella la faculté qu’on stipule de l’assister luy seroit inutile, ou
2
engageroit le Roy au triple de ce qu’il veut faire affin de réparer le premier
3
désordre.

4
Cette faculté dont noz parties sont

35
4 tombées] nach Ass.Nat. 277; in der Druckvorlage fälschlich: tombés.
tombées d’accord, si elle n’estoit que
5
verbale, se trouveroit destruitte clairement par le premier article de leur
6
projet

37
Vgl. den Abdruck in NS IV, hier 225.
où ils disent que les deux rois ne

36
6 feront jamais] in Ass.Nat. 277: feront ny n’attenteront jamais.
feront jamais rien directement
7
ny indirectement au préjudice l’un de l’autre, et que les occasions de mau-
8
vaise intelligence seront entièrement levées pour tousjours sans qu’il de-
9
meure aucune apparence d’inimitié entre eux.

10
Bref, ceux qui consentent à quelque chose sans dessein de se rétracter ne
11
font pas difficulté qu’il en apparoisse, et ce consentement peut estre dé-
12
claré avec des termes qui ne blessent point le roy d’Espagne, car au fondz
13
toute la terre sçait qu’il est en guerre avec le Portugal, et au contraire il
14
luy sera honnorable de l’y faire cesser pendant que la chrestienté sera oc-
15
cuppée contre le Turc, ou au moins pendant un an.

16
Pour le surplus du projet espagnol, il faudroit un volume pour y respon-
17
dre; la préface est offensante et les articles couchés en termes si généraux,
18
si obscurs et si captieux que jamais rien ne ressembla moins à un traitté
19
quand il ne seroit question que de la vingtième partie de ce qui se décide
20
en celuy-cy. Enfin c’est une pièce toute défectueuse et en la matière et en
21
la forme. L’on en auroit bien plustost fait un autre tout entier que de
22
rabiller celuy-là. Que si les Espagnolz pressent, je ne sçais point de meil-
23
leure response à leur projet que le nostre

38
Frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Ja-
39
nuar 25; vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88.
, je l’y opposerois article pour
24
article et adjousterois ceux qu’ils ont obmis, sans nous laisser engager en
25
sorte quelconque à traitter sur d’autres propositions. Nous escouterons ce
26
qu’il leur plaira, nous l’examinerons, pourveu qu’ils sachent qu’il en fau-
27
dra tousjours revenir aux conditions qui leur ont esté offertes, et ne s’es-
28
loigner ny du sens ny des paroles, si ce n’est que par raison ils nous fissent
29
voir que l’on y deust adjouster ou diminuer, sur quoy nous espérons d’es-
30
claircir en sorte Messieurs les Médiateurs que l’on en demeurera satisfait.
31
Tous noz articles du commerce

40
Vgl. ebd. Art. 4–16, in der Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 1–3.
, qui est une des principales parties de
32
cette négotiation et qui recommendera davantage à la postérité la glo-
33
rieuse régence de la Reine, y sont réduitz à quatre lignes insérées à la fin
34
d’un article

41
Vgl. Beilage 1 zu nr. 156, hier Art. I (Druck: NS IV, 225); darin wird den frz. resp. span.
42
Kaufleuten die gleiche Handelsfreiheit eingeräumt wie den Einheimischen, Einhaltung
43
der landesüblichen Gesetze und ordnungsgemäße Entrichtung von Abgaben und Steuern
44
vorausgesetzt.
. Il seroit plus supportable qu’ils eussent prétendu la restitu-

[p. 810] [scan. 992]


1
tion d’Arras

23
Arras, Stadt und Festung in den Span. Ndl.n, Hauptstadt der Gft. Artois, seit dem 10.
24
August 1640 in frz. Hand ( Chéruel, Minorité I, LIX; APW I.1, 99 Anm. 1).
et de Dunkerque que de refuser à noz marchans le mesme
2
traittement qu’ils font aux Anglois et aux Holandois.

3
Touchant les conquestes

25
Vgl. Beilage 1 zu nr. 156, hier Art. VIII (Druck: NS IV, 226f.).
, ce projet parle encores plus mal; il nous veut
4
renfermer dans les places et lieux que l’on occuppe effectivement sans dire
5
aussy les païs. Il n’y a pas un mot des appartenances et dépendences, non
6
plus que des baillages, chastellenies, etc. Il ne cède pas mesmes absolu-
7
ment lesdittes places, villes et chasteaux en toute propriété et souveraine-
8
té, mais il cède la propriété et possession des droitz qui y peuvent appar-
9
tenir au roy d’Espagne. Il conclud que pour tesmoigner sa sincérité, il fait
10
cette cession très réservée et très imparfaitte affin que Messieurs les Estatz
11
aient lieu d’exercer jurisdiction sur les deux rois. Tout cella paroist plus
12
digne de risée que de response. Il ne faut que voir en quels termes et avec
13
quelles expressions et répétitions ils nous ont autrefois obligé de quitter,
14
délaisser, renoncer, céder et transporter telles et telles choses, le tout par
15
le menu. Il ne faut que voir les traittés qui viennent d’estre faitz entre
16
Suède et Brandebourg

26
Beilage 1 zu nr. 143.
, entre l’Empire et la Suède

27
Beilage 2 zu nr. 143.
, et entre l’Empereur
17
et Brandebourg

28
Der ksl.-kurbg. Rezeß über die kurbg. Entschädigung (lat.), Osnabrück 1647 Februar
29
9/19 (s. Anm. 2 zu nr. 143).
, ou bien plustost entre le mesme roy d’Espagne et les
18
mesmes Estatz

30
Die span.-ndl. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (vgl. Beilage 1 zu nr. 169).
, qui n’y ont rien laissé d’indécis à l’arbitrage d’un tiers.
19
Il semble aussy très important de persister à la cession du comté d’Artois
20
à la réserve des trois places

31
Saint-Omer, Aire (gemeint: Aire-sur-la-Lys) und La Bassé; im frz. Gesamtentwurf (s.
32
Anm. 25) Art. 21, in der Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 4’–6, bes. fol. 4’.
, car outre que nous avons la ville capitale

33
Arras (s. Anm. 28).
, a
21
maiori parte fit denominatio

34
Zu Dt.: Die Bezeichnung (oder: die Rechtszugehörigkeit) leitet sich vom größeren Teil ab.
35
Vermutlich ein Rechtssprichwort, konnte aber in genau diesem Wortlaut nicht nachgewie-
36
sen werden. Zu verwandten Rechtsregeln, die aus dem größeren Teil einen für das Ganze
37
gültigen Rechtszustand ableiten, vgl. Liebs nr.n R 102 und Q 14. Das Wort denominatio
38
als Fachbegriff der Logik gehört dem Gebrauch der mittelalterlichen Schule an und wurde
39
als solcher in der frz. Logik des 17. Jh. rezipiert ( l Art de penser II, 58 [= Buch I, Ka-
40
pitel 2, hier Variante aus der Aufl. von 1683; fehlt in derjenigen von 1662, vgl. ebd. I, 41];
41
Prantl III, 292 mit Anm. 551; Muñoz Delgado). – Antoine Arnauld (1612–1694;
42
Tans), einer der Autoren des Werkes l Art de penser, ist der Bruder von Saint-Nicolas
43
(s. Anm. 10 zu nr. 107).
, il n’y a nul doute que le Roy ne soit mais-
22
tre de tout le comté excepté deux villes

44
Wahrscheinlich sind Aire-sur-la-Lys und Saint-Omer gemeint, denn La Bassée wurde im
45
frz. Gesamtentwurf zwar unter die Ausnahmen von der Zession des Artois gefaßt, gehörte
46
aber zur Gft. Flandern, was den frz. Ges. auf dem WFK zumindest bis zum 20. Mai 1646
47
unklar war; vgl. APW II B 3 nr. 275 und Tischer, 75f. Keiner der drei Orte war frz.
48
besetzt; vgl. die Liste von 1646 Oktober 26 (s. Anm. 10 zu nr. 1).
.

[p. 811] [scan. 993]


1
La trêve de Catalogne, la ligue d’Italie, le point de Casal, la liberté de dom
2
Duart

37
Vgl. Beilage 1 zu nr. 156, hier Art. X, XII, XVI und Geheimart. I (Druck: NS IV,
38
227–230, 232f.).
, tout cella n’est point recevable en la forme qu’il est présenté, et la
3
meilleure response la plus juste et la plus seure est d’insister aux condi-
4
tions et explications sans lesquelles cette trêve de Catalogne seroit une con-
5
fusion qui se convertiroit bientost en une nouvelle guerre. Il paroist en
6
plusieurs endroitz de ce projet que les Espagnols ne veulent que plastrer
7
et n’ont pas intention d’estre longtemps en paix.

8
C’est pourquoy sans luitter davantage

35
8 contre les] in Ass.Nat. 277: contre toutes les.
contre les subtilités de Brun, il se-
9
roit peut-estre bon de dire une fois pour toutes aux Médiateurs et aux
10
Holandois que c’est assez disputé, que toutes les matières ont esté déba-
11
tues pendant cinq mois, et qu’il est grand temps de se résoudre à accepter
12
purement et simplement ou refuser un projet

39
Gemeint ist der frz. Gesamtentwurf (s. Anm. 25).
qu’ils nous ont demandé
13
avec tant d’instances et où sont les dernières intentions de la France qui ne
14
se relaschera plus en rien. Mais qu’au contraire, s’ils tardent davantage,
15
l’on s’engagera de sorte avec le roy de Portugal qu’il ne se fera point de
16
paix sans l’y comprendre, et l’on n’acceptera plus de trêve en Catalogne, à
17
l’exemple de Messieurs les Estatz, qui après avoir négotié longtemps et
18
convenu des articles d’une trêve, l’ont changée en un traitté de paix

40
Vgl. Anm. 3 zu nr. 8.
,
19
veu mesmes que nous n’avions entendu à cette trêve de Catalogne que
20
pour nous conformer à celle desditz Sieurs Estatz.

21
Je l’ay déclaré ainsy cette semaine au comte de Trautmansdorff

41
In der Konferenz vom 7. März 1647; vgl. das ksl. Protokoll (s. Anm. 16; im Druck APW
42
II A 5, 593 z. 49–54).
. Il y a
22
fait réflexion sachant les grans préparatifs qui se font en France, et le
23
choix du général qui va commander l’armée du Roy en Catalogne

43
Louis II de Bourbon (s. Anm. 1 zu nr. 18).
. Il
24
craint les suites de cette résolution, et tesmoigne certainement plus
25
d’amour pour les Espagnolz qu’ils n’ont mérité de luy. Il m’a respondu
26
avec anxiété qu’il ne tenoit qu’à nous de prévenir la campagne et de con-
27
sidérer que l’événement pourroit estre autre que l’on n’espère en France.
28
Et sur ce que

36
28 j’ay répetté] fehlt in Ass.Nat. 277.
j’ay répetté de la cessation d’armes en Portugal et de la
29
liberté d’y envoier des secours quand elle seroit finie, il a dit que |:cela se
30
mesnageroit mieux après la conclusion de la paix:|; et puis il a voulu me
31
faire croire comme par crainte d’avoir trop parlé, que c’est son sentiment
32
particulier sans en avoir communiqué avec monsieur Brun. Cette explica-
33
tion non demandée, et la manière dont il la donna, me fait juger presque
34
avec certitude qu’il |:s’est hasté de me découvrir un expédient que les Es-

[p. 812] [scan. 994]


1
pagnols méditent:| pour nous satisfaire, en gardant cette hauteur qu’il ne
2
soit fait aucune mention du Portugal dans le traitté.

3
Mais je n’y ay adhéré en aucune façon, soustenant tousjours, comme en
4
effet je le crois, qu’il n’y a ny seureté ny réputation pour la France si cet
5
article n’est inséré parmy les autres, et que le roy d’Espagne ne se fera
6
aucun préjudice d’y consentir pourveu que Leurs Majestés trouvent bon
7
de se contenter de l’effet, et que le roy de Portugal ne soit pas nommé.

8
Je continue de poursuivre les affaires de Madame la Langrave, et en ce
9
seul point |:les ambassadeurs de Suède agissent um peu foiblement:|. Je
10
veus croire que

34
10 c〈e n’〉est |:que par] in der Druckvorlage liegt an der in spitze Klammern gesetzten Stelle
35
eine Streichung vor; wir folgen hier der anderen Ausfertigung
Ass.Nat. 277. Das Kon-
36
zept hat:
ce n’est pas par.
c〈e n’〉est |:que par zèle de religion mais il est vrai que
11
monsieur Oxenstiern dit:| ces jours passés au comte de Wittgenstein
12
comme ils s’animoient l’un l’autre à maintenir la maison palatine, que
13
l’on ne |:peut rien attendre de celle de Hesse-Cassel d’autant qu’elle est
14
trop attachée à la France:|.

15
J’ay obmis de dire que dans nostre dernière conférence avec les ambassa-
16
deurs de Suède, m’estant apperceu que monsieur Oxenstiern |:a quelque ja-
17
lousie de l’obligation que le Roy acquiert sur la maison de Bavières:|, je re-
18
présentay sur un autre propos que ledit duc a travaillé pour la satisfaction de
19
la couronne de Suède et qu’il se dispose à luy rendre encores cy-après de
20
bons offices et de bonnes assistences dont elle pourra avoir besoin. Puis je
21
luy

37
21 demandé] statt des Homonyms demandai benutzt.
demandé s’il auroit agréable d’entendre monsieur Krebs, ce qu’il n’a pas
22
voulu faire depuis trois ans parce qu’il refuse le titre d’électeur à

38
22 son] in Ass.Nat. 277: leur.
son maistre.
23
Il fut longtemps à disputer cette question et à se faire tenir, mais enfin il se
24
modéra, remettant néantmoins à un autre jour à me donner response. Et ce
25
matin il m’a mandé que le plénipotentiaire de son altesse électorale de Ba-
26
vières seroit le bienvenu. Cella a bien resjoui monsieur Krebs qui m’en est
27
venu remercier sur le champ. Il est à cette heure chez ledit sieur Oxenstiern.

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