Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider

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La despesche desdits Sieurs Plénipotentiaires du 24 e du passé n’oblige à autre
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response qu’à approbation entière de leur conduicte et de la manière avec
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laquelle ilz ont receu ce qui leur a esté dict en dernier lieu par les médiateurs,
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et comme la scène a changé de face par la jonction de monsieur le maréchal
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de Turenne avec l’armée suédois [!] et par le décampement de l’impérialle et
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de la bavaroise qui seront forcées à se retirer encores plus loing quand les
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deux autres marcheront vers elles, nous devons espérer que le comte de
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Trautmansdorff changera aussy de discours adjoustant plustost quelque nou-
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velle satisfaction que se rétractant de celles qu’il avoit accordées à cette cou-
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ronne et à celle de Suède, et asseurément l’indifférence avec laquelle lesdits
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Sieurs Plénipotentiaires ont respondu à ce qui leur a esté réprésenté par les
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médiateurs ne contribuera pas peu à le faire avancer.

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On a esté bien aise icy d’apprendre que le passage de monsieur le maréchal de
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Turenne à Wezel ayt esté asseuré par la présence et par les soings de Mes-
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sieurs les Plénipotentiaires. C’est un coup de partie qui vraysemblablement
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aura des suites bien advantageuses pour le bien de la cause commune.

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Comme les soupçons que Trautmandorff a faict cognoistre qu’il avoit que
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Messieurs les Plénipotentiaires n’eussent pas pouvoir de conclurre, mais plus-
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tost ordre de suspendre la négotiation probablement viennent des Espagnolz
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qui mettent toutes pièces en œuvre pour empescher l’ajustement des affaires

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de l’Empire, et que d’ailleurs ledit Trautmansdorff ne désire rien avec tant de
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passion que de conclurre promptement la paix, il sera bon que lesdits Sieurs
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Plénipotentiaires n’oublient rien comme ilz ont desjà faict pour le détromper
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et pour luy faire toucher au doigt qu’ilz sont prestz de démentir tous ceux qui
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luy ont malicieusement insinué ces menteries en signant le traicté dans un
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jour, pourveu que nostre satisfaction soit suivie de celle de noz alliez.

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On a eu icy beaucoup de satisfaction du consentement que monsieur l’électeur
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de Trèves a donné que Philisbourg demeure en la garde du Roy, ce qui pourra
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9 nous] nach dem Konzept ergänzt, nicht in der Druckvorlage.
nous faciliter extrêmement ce poinct dans l’assemblée. Le sieur d’Anctouville
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s’y est fort bien conduict et avec addresse. On luy envoyera la ratiffication du
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traicté qu’il a faict avec ledit électeur,

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11 lequel] nach dem Konzept ergänzt, nicht in der Druckvorlage.
lequel on prendra soin de tenir bien
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secret comme lesdits Sieur Plénipotentiaires mandent qu’il importe.

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Quant à l’envoy du sieur de Montdevergue à Vienne, Sa Majesté s’en remet
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entièrement ausdits Sieurs Plénipotentiaires et approuve dès à présent tout ce
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qu’ilz résouldront, se conformant bien à leur sentiment qu’il est bon de ne
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point se relascher de ce que nous avons prétendu, sy ce n’est dans le tempéra-
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ment dont lesdits Sieurs Plénipotentiaires sont d’advis de ‚Majesté Impérialle
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et Royalle‘ elle entend pourtant qu’ilz puissent se porter à tel autre expédient
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qu’ils jugeront à propos, et d’aultant plus s’ilz voyoient que cela pust servir à
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en tirer des choses plus solides.

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Freude über den Wahlgewinn der profranzösischen Partei in Lüttich; anläßlich
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der Wahl soll es in der Stadt zu Tumulten gekommen sein.

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Sa Majesté a grand desplaisir du mauvais estat où se treuve aujourd’huy ré-
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duicte la santé de monsieur le prince d’Orange. Ce qui la console dans ce
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malheur est qu’encore que pour le bien de la cause commune, et pour ranger
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plus tost les Espagnolz à la raison il soit mal que Messieurs les Estatz ne
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fassent point de progrès de leur costé, néantmoins à nostre esgard il vault
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aultant et peult-estre mieux que monsieur le prince d’Orange ne s’atache à
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rien que s’il attacquoit quelque place, parce qu’alors dès que sa circonvalla-
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tion seroit parfaicte, et que les ennemis désespèreroient de la pouvoir forcer,
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ilz pourroient joindre leurs divers corps et nous tomber sur les bras avec gé-
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nérallement toutes leurs troupes, où au contraire ledit sieur prince ne s’atta-
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chant à rien menace tout, et comme c’est dans les endroictz les plus sensibles,
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il s’y tient la meilleure partie des forces ennemies en eschec et donne lieu à
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l’armée de Sa Majesté de faire des progrès avec plus de facilité et plus de
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seureté qu’elle n’en auroit aultrement.

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On ne peult assez s’estonner de l’estrange procédé des ambassadeurs de Mes-
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sieurs les Estatz qui ont signé le traicté avec les Espagnolz sans avoir esgard à
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ce qui est porté par tous ceux que la France a avec eux. On

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39 en] nach dem Konzept ergänzt, nicht in der Druckvorlage.
en a escript bien
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fortement à monsieur de La Thuillerie, affin qu’il fomente le desplaisir qu’en

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1
ont tesmoigné Messieurs les Estatz à dessein, ou de les faire chastier ou que
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cela serve pour les rendre plus retenuz à l’avenir.

3
Nous avons advis de bon lieu que les Espagnolz se préparent à la continuation
4
de la guerre, quand mesme la paix se feroit avec l’Empire, et que pour cet effect
5
ilz ont commencé desjà à traicter avec divers chefs et officiers de l’armée im-
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périalle et de la bavaroise pour les faire passer au service de leur maistre au cas
7
que cet accommodement se fasse, et avec cela ilz pressent de sorte leur traicté
8
avec Messieurs les Estatz qu’il puisse se conclurre dans le mesme temps que
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celuy de l’Empire sera arresté. Il importe donc extrêmement de prendre par
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avance toutes les précautions possibles et nécessaires, affin qu’ilz n’obtiennent
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pas ce qu’ilz se proposent qui seroit infiniement dommageable au bien de la
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chrestienté et de grand préjudice aux intérestz de cette couronne.

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On a mandé plusieurs fois ce qu’on estimoit qui se pourroit faire à l’esgard de
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l’Empire pour empescher que les Espagnolz profitassent des troupes qui y
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seront licenciées. C’est à quoy il faut viser principalement, et y user de grande
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prévoyance et circonspection, au cas que les Impériaux prennent enfin la ré-
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solution de conclurre, et que lesdits Espagnolz s’oppiniastrent à ne vouloir
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pas nous accorder ce que nous prétendons d’eulx à sy juste tiltre.

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Il fauldra donc faire tous effortz possibles pour brider tellement les Espa-
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gnolz qu’ilz ne puissent se prévalloir des troupes de leur party, et en tout cas
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praticquer aussy de nostre costé les principaux chefs et officiers de l’armée de
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Suède et de Madame la Lantgrave pour passer avec leurs trouppes au service
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de cette couronne, ce qui est pourtant remis à ce que lesdits Sieurs Plénipo-
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tentiaires jugeront à propos.

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Quant à ce qui est des Hollandois, il importe au dernier point de les engager
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de plus en plus à ne rien conclurre que nous ne soyons satisfaictz pour le
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moins en tous les autres poinctz que celuy de Portugal.

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Et quand nous nous relascherons en ce dernier, ainsy qu’on en a donné pou-
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voir à Messieurs les Plénipotentiaires, il ne fauldra pas seulement faire valloir
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la chose aux Espagnolz, ce qu’elle mérite pour en proffiter ailleurs, mais aux
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députez mesmes de Hollande, leur donnant à entendre que la France s’y porte
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pour leur considération, ne se contentant seulement pas d’avoir contribué aux
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advantages qu’ilz ont remporté dans la guerre, et à les affermir et en avoir
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d’autres par leur accommodement, mais voulant aussy en se relaschant dudit
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poinct leur procurer la gloire d’avoir faict la paix entre les deux couronnes.

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Et cela arivant les instances que nous aurons faictes lesdits députez de Hol-
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lande, et les souhaitz et les offices des aultres ministres des princes qui sont à
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l’assemblée sur le mesme subjet serviront à Sa Majesté d’une légitime excuse
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dans le monde et auprès des Portuguais mesmes de ce qu’elle aura esté obligée
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de faire dans leurs intérestz.

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Nous ferions un grand coup et de la dernière importance, sy dans le temps
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que le courrier que Peneranda a dépesché en Espagne

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42 pour rapporter] laut Konzept statt pourra apporter in der Druckvorlage.
pour rapporter le

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1
consentement de la dernière ratiffication de son maistre sur le traicté avec
2
Messieurs les Estatz, tardera à revenir, nous ajoustions et demeurions d’ac-
3
cord avec lesdits

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3 Sieurs] nach dem Konzept ergänzt, nicht in der Druckvorlage.
Sieurs Estatz quelle doibt estre la satisfaction que la France
4
tirera des Espagnolz, et qu’ensuite nous puissions convenir de nouveau avec
5
eux, les y engageant de bonne sorte, qu’ilz ne

41
5 pourroient] laut Konzept statt pourront in der Druckvorlage.
pourroient rien conclurre avec
6
l’Espagne que cette couronne n’eust en mesme temps satisfaction conformé-
7
ment à ce qui auroit esté auparavant arresté avec nous.

8
Et on pourroit faire semblant de les obliger à un secret extraordinaire, y em-
9
ployant tous les soins et l’addresse possible, et tirer mesme parolle d’eulx,
10
qu’ilz feroient leur possible pour nous faire obtenir davantage, mais tout au
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moins ce qui auroit esté accordé sans quoy ilz ne passeroient point oultre à la
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conclusion de leur accommodement.

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Il est pourtant remis à la prudence desdits Sieurs Plénipotentiaires d’user de
14
cet expédient en la forme qu’ilz jugeront plus à propos. Le seul scrupule que
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l’on y a c’est que sy les députez de Hollande sçavent que nous voulions nous
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relascher dans les affaires de Portugal, les Espagnolz en seront aussytost aver-
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tiz, et qu’estans asseurez de ce point ilz pourroient songer à en gagner d’aul-
18
tres.

19
Il ne doibt pas sembler estrange sy on appréhende tant la mauvaise disposi-
20
tion où sont ces députez de Hollande à l’esgard de la France, puisque nous
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sçavons certainement qu’ilz ne se contentent pas de faire toutes sortes de di-
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ligences dans leurs provinces et près des Estatz

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22 Généraux] ergänzt nach dem Konzept, nicht in der Druckvorlage.
Généraux pour leur imprimer
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dans l’esprit des jalousies et des soupçons contre nous et en mesme temps
24
insinuer des mouvemens d’affection et de confiance pour nos ennemis,
25
comme aussy pour persuader l’absolue nécessité qu’a leur Estat de ne perdre
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pas un moment de temps à conclurre un traicté qui arreste les progrès des
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François qu’ilz taschent de faire craindre plus que ceux de nos ennemis com-
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muns, mais encore dans l’assemblée ilz usent de continuelles flatteries envers
29

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29–30 mescontentement] laut Konzept statt contentement in der Druckvorlage.
les plénipotentiaires d’Espagne, tesmoignent participer à la joye ou au mes-
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contentement qu’ilz reçoivent des bons

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30 ou] laut Konzept statt et in der Druckvorlage.
ou mauvais succès qui arrivent, et les
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asseurent à chaque moment qu’ilz ne désirent pas avec moins de passion
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qu’eux la conclusion du traicté.

33
Et cela est arivé à tel poinct que Pigneranda qui en est le chef ne doubte
34
aulcunement qu’au retour de son courrier cet accommodement ne s’achève en
35
un jour. Les députez de Hollande travaillent à présent de leur costé près de
36
Messieurs les Estatz pour avoir tous les consentemens et toutes les expédi-
37
tions nécessaires, affin qu’il ne leur manque rien au retour dudit courrier qui
38
arreste la conclusion et l’exécution dudit traicté. Nous avons pourtant subjet
39
d’espérer sur la mauvaise satisfaction que Messieurs les Estatz ont tesmoignée

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1
de leur procéder que leurs instances sur le reste seront inutiles et qu’ilz n’ob-
2
tiendront pas ce qu’ilz recherchent.

3
L’on a receu advis de La Haye et d’un autre endroict de très bon lieu de tout
4
ce que dessus, mesmes que Brun premièrement et puis Pigneranda luy-mesme
5
se sont applicquez extraordinairement à faire concevoir aux députez de Hol-
6
lande tous les soupçons imaginables contre nous jusques à leur dire d’avoir
7
pénétré que nous avons sur le tapis une grande négotiation avec les Suédois,
8
dont on ne sçait pas le détail, mais qui ne peult tendre qu’au préjudice des
9
Provinces-Unies, se voyant que nous travaillons incessamment à rendre les-
10
dits Suédois maistres de la mer Baltique et à les faire approcher de leurs Es-
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tatz, ainsy qu’il paroist par la longue marche que l’armée suédoise a faicte
12
pour se rendre où elle est.

13
Lesdits députez ensuite en ont escript positivement dans leurs provinces à
14
Messieurs les Estatz et l’ont faict réprésenter de vive voix par ceux qui y sont
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allez avec toutes les couleurs et les artifices imaginables. Ilz ont mesme mandé
16
que Pineranda et Brun leur avoient dict qu’il n’est pas seulement question
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aujourd’huy de conclurre promptement un bon traicté, mais mesme de s’allier
18
ensemble pour empescher, disent-ilz, les effectz de la mauvaise volonté de
19
Leurs Majestez et de la haine que les François ont contre les uns et les autres,
20
et que le roy de Dannemarck qui est outré contre les Suédois entrera volon-
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tiers dans cette union, et l’électeur de Brandebourg aussy qui ne pourra jamais
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se résouldre d’avaller un morceau sy amer que celuy de la Poméranie, de quel-
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que douceur qu’on l’assaisonne. On peult cognoistre comme quoy la matière
24
est préparée dans l’esprit de ces députez, en ce que toutes ces inventions et ces
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mensonges sont escoutez d’eulx comme des véritez évangéliques. C’est en ces
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termes-là qu’ilz en ont escript à La Haye à ce que porte l’advis que nous
27
en avons, et ilz ont mesmes faict de grands remerciemens aux ministres
28
d’Espagne de la confiance et sincère

40
28 amitié] in den anderen Überlieferungen: affection.
amitié qu’ilz leur font paroistre.

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On est bien marry que le mauvais estat de la santé de monsieur de La Tuille-
30
rie l’oblige à revenir par deçà en des conjunctures sy délicates et sy importan-
31
tes; en cas qu’il soit pas en estat de repasser en Hollande, quand le retour du
32
courrier d’Espagne nous obligera à y agir avec plus de vigueur que jamais, il
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sera peult-estre nécessaire que monsieur d’Avaux ou monsieur de Servien

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Servien reiste im Januar 1647 nach Den Haag, wo er sich bis Ende Juli aufhielt; zu seinen
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dortigen Verhandlungen s. Waddington II S. 184–203; Dickmann S. 440ff.
y
34
aillent, sy ce n’est qu’ils croyent pouvoir remédier à tout, dépeschant conti-
35
nuellement au sieur Brasset, et luy envoyant les mémoires et instructions de
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ce qu’il devra faire.

37
Mais on réplicque qu’une nouvelle convention avec les députez d’Hollande
38
de ce qu’ilz jugent raisonnable que nous prétendions, et qu’ilz s’engagent de
39
nous faire obtenir seroit le salut de toute cette affaire.

[p. 323] [scan. 395]


1
Car asseurément pour la Flandre ilz ne pourront pas désaprouver que nous
2
retenions tout à leur exemple, convenant seulement de quelques eschanges de
3
places et de postes s’il escheoit à en faire pour la commodité réciproque d’un
4
chacun. Madame la princesse d’Orange dist dernièrement à monsieur de La
5
Thuillerie que l’on faisoit la guerre pour avoir la paix, et qu’il estoit bien
6
estrange que la France ne voulust pas se contenter des grands avantages qu’on
7
luy offroit qui sont de garder ses conquestes, ce qui faict veoir et la malice
8
des députez à persuader cela dans les Provinces-Unies, puisque la princesse
9
d’Orange mesme est imbu[!] de cette oppinion, et que nous ne treuverons
10
aulcune difficulté près de Messieurs les Estatz à nous asseurer ce poinct puis-
11
qu’ilz supposent desjá que c’est une chose qu’on nous offre.

12
Quant au principat de Catalogne, nous consentirons à une trêve d’un temps
13
limité, en quoy il y aura mesme lieu de leur faire beaucoup valloir que pour
14
leur considération et pour faciliter la paix on n’insiste pas à l’avoir de la
15
mesme durée que celle qu’ils feront.

16
Quant à l’Italie, sy on ne peult sy promptement demeurer d’accord de toutes
17
choses, on pourroit ajuster une trêve courte pour en convenir et pour l’exécu-
18
tion de ce qui sera arresté, à condition que quelques difficultez qui s’y ren-
19
contrent, on ne pourra reprendre les armes pour les terminer, ainsy qu’on l’a
20
escript d’aultres fois.

21
Messieurs les Plénipotentiaires sçauront que les ministres d’Espagne sont en
22
grande alarme des pressantes instances que les Suédois firent dernièrement
23
pour le saufconduict de Portugal et pour la liberté de Dom Edouart, ou qu’il
24
soit remis entre les mains de l’Empereur, parce qu’ilz croyent que le comte de
25
Trautmansdorff pourra se laisser aller à accorder le premier poinct de crainte
26
que l’assemblée ne se rompe sy on continue à le refuser, et pour l’autre de
27
Dom Edouart qu’il pourra estre tenté de l’offre d’une grande somme d’argent
28
que l’ambassadeur de Venize luy aura faicte en suite de la prière qu’on fit icy
29
à son collègue, monsieur le cardinal Mazarin jugeant bien qu’une raison de
30
quatre-vingtz ou cent mil pistolles en des conjonctures où l’Empereur n’a pas
31
un sol persuaderoit beaucoup en faveur de Dom Edouart.

32
Il fault prendre garde seulement qu’au temps que Pineranda fut envoyé à
33
Munster on fut asseuré d’Espagne et d’autres endroictz qu’il auroit ordre ex-
34
près de sortir de l’assemblée avec tous ses collègues en cas que l’Empereur
35
donnast les sauf-conduictz de Portugal. Lesdits Sieurs Plénipotentiaires seront
36
aussy avertiz que les ministres d’Espagne ont grande meffiance de l’ambassa-
37
deur Contarini sur le point de Portugal, parce qu’il a tousjours dict qu’il estoit
38
malaisé de songer

42
38 à faire la paix dans la chrestienté] nach dem Konzept; in der Druckvorlage: à la paix d’une
43
chrestienté.
à faire la paix dans la chrestienté et laisser cette guerre-là
39
ouverte.

40
Les ministres d’Espagne sont au désespoir de ce que par le soin et les offices
41

44
41 de ceux] ergänzt nach dem Konzept, nicht in der Druckvorlage.
de ceux du Roy les Suédois se sont relaschez en ce qu’on a désiré d’eulx à

[p. 324] [scan. 396]


1
l’avantage de monsieur de Bavières, et on sçait qu’ilz se sont serviz encor de
2
cecy pour augmenter contre nous la méfiance de Messieurs les Estatz qui sont
3
portez à favoriser les princes Palatins.

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