Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
284. La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1646 Mai 24
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Osnabrück 1646 Mai 24
Kopie: AE , CP All. 65 fol. 205–207’ = Druckvorlage.
Unterredung mit Oxenstierna über den kaiserlichen Friedensentwurffür Schweden und die Ab-
stimmung der weiteren Verhandlungen mit Trauttmansdorff. Vorschlag Oxenstiernas, Gegen-
projekte abzufassen. Antrag La Bardes auf Zurückstellung der Verhandlungen über das Friedens-
projekt bis zur Klärung der Satisfaktionsfrage. Stand der schwedischen Satisfaktion. Bevorste-
hende Ankunft Trauttmansdorffs. Geplante Reise Oxenstiernas nach Münster. Einigung über die
nächsten Verhandlungsschritte. Versprechen schwedischer Unterstützung für die Breisachforde-
rung . Kaiserliche Bedingungen für die Elsaßabtretung: Konsequenzen für die schwedische Satis-
faktion .
Ce matin monsieur Oxenstiern à qui j’avois demandé audience a voulu venir
céans où je luy ait [!] dict que j’avois rendu compte à Vostre Altesse et à vous
Messieurs de ce que luy et monsieur Salvius n’avoient pas voulu admettre la
visitte des Impériaux pour traicter sur le project de paix
S. auch [ nr. 266 Anm. 3 ] .
esté très contants d’apprendre comme chose conforme aux traictez qui obli-
gent à conduire les affaires de l’une et de l’autre couronne d’un pas égal sans
que l’on s’avance plus d’un costé que d’autre; que les Impériaux ne vous ont
point donné de project de traitté comme à eux, sur quoy il m’a interrompu
pour me dire que tout ce qui est contenu dans ce project est injuste et dérai-
sonnable ; qu’incontinant que monsieur de Trautmansdorff seroit venu ils fai-
soient estat de l’aller voir pour connoistre ses derniers sentiments sur tous les
articles de ce project, et de voir aussi les plus intelligents des estats de l’ Em-
pire pour en conférer avec eux affin de sçavoir pareillement leurs derniers
sentiments pour ce regard; qu’aussitost après ils dresseroient eux un project
de paix comme Vostre Altesse et vous Messieurs pourriez faire aussi de vostre
costé affin de les communiquer les uns aux aultres et après que l’on seroit
demeuré d’accord de tout, les présenter aux Impériaux, en leur déclarant que
s’ils ne veulent faire la paix de la manière qui leur sera proposée ont [!] leur
continuera la guerre plus forte que jamais.
Sur cela je luy ait [!] dict que ce procéder seroit très bon en son temps, que je
ne manquerois pas de vous informer de ses pensées affin que nous sceussions
aussi quelles seroient les vostres. Cependant que dans l’estat auquel est l’ affai-
re de leur satisfaction je luy laissois à juger s’il ne failloit pas différer quand
mesme monsieur de Trautmansdorff seroit arrivé de luy parler sur le subject
du project de paix lequel regarde plustost les affaires des estatz de l’Empire
que celles des couronnes; que les unes doivent aller avec les autres, et que
nous ne sommes pas obligez d’avancer celles de nos amis plus que les nostres,
qu’a〈insi〉 j’estimois qu’il seroit bien ayse de savoir ce qui se concluera pour
la satisfaction de Suède avant que de s’engager si avant en négociation tou-
chant le project de traité qui leur a esté donné, qu’ils ont pour cela comme je
luy avois desjà dict une très bonne excuse en ce qu’il n’a poinct esté donné de
project de paix à Vostre Altesse et à vous Messieurs comme à eux, ce qui leur
doibt estre suspect et marque un dessein en messieurs les Impériaux de nous
donner jalousie d’eux si nous estions capables d’en prendre. Il a dict là-dessus
qu’en la première visite qu’ils feroient au comte de Trautmansdorff ilz luy
diroient qu’il vous devoit donner un project de paix comme à eux. J’ay re-
party qu’il suffiroit qu’ils s’excusassent de traitter sur le project qui leur a esté
donné parce que la France [!] n’y aiant rien ce me sembloit qui pressast d’ en-
trer dans les affaires générales que celles des couronnes ne fussent en meilleur
train.
A ce propos il m’a répété que leur satisfaction estoit aussi reculée que la nos-
tre , que les Impériaux leur ont offert la Poméranie sans en rien communiquer
aux ambassadeurs de l’électeur de Brandebourg, le consentement duquel est
nécessaire pour rendre cette affaire seure, que ces ambassadeurs n’avoient
apris que d’eux que l’Empereur trouve bon que la Suède aie la Poméranie; sur
quoy le baron de Loeven est allé treuver l’électeur. Je luy ay demandé où ils
en estoient de Vismar, il m’a dict que l’Empereur ne consentoit point encore
qu’ilz l’eussent
Im ksl. Friedensprojekt (vgl. [ nr. 266 Anm. 3 ] ) wurde nur die Zustimmung und Ratifizierung
der interessierten F.en und Stände für die Abtretung Wismars an Schweden (wie für Pommern,
Erzstift Bremen und Bt. Verden) gefordert.
estat que celle de France. Sur cela je luy ait [!] dict que Vostre Altesse et vous
Messieurs contribuerez volontiers tout ce qu’ils jugeront pouvoir estre utile à
leur faire avoir contentement des Impériaux sur ce subject, ce qu’il a fort bien
receu, mais il n’a pas faict un semblable compliment pour la satisfaction de
France. Ensuite il m’a dict que le comte de Trautmansdorff sera icy bientost,
qu’il attendoit son retour et qu’ils eussent parlé avec luy pour résouldre le
voyage de Munster me mettant d’abord en doute s’ils iroient tous deux ou
non, mais à la fin il s’est laissé entandre que ce seroit luy qui feroit ce voyage
après la feste quand mesme monsieur de Trautmansdorff ne viendroit pas si
tost. Si vous jugez Monseigneur et Messieurs que ce voiage doive estre encore
différé quelque temps il vous plaira m’en adverty [!] au plus tost. Je l’ay asseu-
ré au surplus que Vostre Altesse et vous Messieurs seriez très aises de le voir
par delà et que sa visite seroit receue avec beaucoupt de contentement de
vostre part.
Lorsqu’il s’est levé pour s’en aller nous sommes retumbez sur le discours de la
première visite qu’ils feront au comte de Trautmansdorff lorsqu’il arrivera, si
selon sa coustume il les vouloit mettre sur les affaires générales et particulliè-
rement sur les articles du project, il est convenu qu’ils n’entreront point en
négociation, et qu’ils s’en excuseront ainsy que dessus. Je luy ayt [!] dit que
sans doute il les voudra encore convier à s’emploier pour [faire] désister la
France de la demande de Brisach. Sur quoy il a respondu qu’ils luy respon-
dront comme il faudra et ensuite il a adjousté que la France n’a aucune seureté
sans cette place, que l’Alsace est un païs ouvert (ainsy que je luy ay dict de
fois à autres) et que Vostre Altesse et vous Messieurs aviez raison de ne vous
en pas désister, et il a adjousté mesme que le député de Bade-Dourlac dict que
ce seroict une chose très fascheuse à son maistre et à tout le voisinage que
cette place encore que les fortifications en fussent desmolies demeurast à la
maison d’Austriche. Je luy ay insinué que je ne faisois point de doute qu’il ne
parlast de cette sorte à monsieur de Trautmansdorff sur le subject de cette
place, comme Vostre Altesse et vous Messieurs aviez faict si souvent touchant
leur satisfaction à ceux de Brandebourg et aux ambassadeurs de Messieurs les
Estats touchant la Poméranie, et à tous autres avec la chaleur et l’affection
dont ils se sont si souvent louez. Il m’a paru estre disposé à bien parler sur ce
subject dans la rencontre.
Il m’a demandé ce que Vostre Altesse et vous Messieurs feriez touchant les
condictions apposées à l’offre des Impériaux pour la Haute et Basse-Alsace
comme de fournir autant qu’un électeur aux contributions de l’Empire, que
cette province ne soit pas pour le roiaume de France, mais pour le Roy et la
maison royalle seullement et que les archiducs en soient investis en mesme
temps que Sa Majesté. Il semble qu’il craint que cela face conséquence pour la
satisfaction de Suède, et qu’il voudroit bien qu’on ne demeurast point d’ ac-
cord de ces condictions.