Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
Ich habe mit den Schweden und einigen Vertretern des Fürstenrats im Sinne Ihrer
Schreiben vom 15. und 17. gesprochen. Den Schweden habe ich die Antwort der
Königin auf das spanische Angebot mitgeteilt. Sur quoy monsieur Oxenstiern
aprez les remerciemens qu’il a faitz pour cette communication m’a dict,
qu’oultre le bruict que cette affaire a fait en Hollande, on en a parlé mesme
icy, et que monsieur le comte de Vigenstein luy a représenté qu’elle est de
conséquence pour le traitté de la paix de l’Empire, estant persuadé comme
l’on a esté en Hollande qu’il se doibt faire mariage entre le Roy et l’infante
d’Espagne. Monsieur Oxenstiern en me disant cela [a semblé] désirer me faire
parler sur ce mariage, que je luy ay dict estre une pure imagination de ceux
qui l’ont publié, ou un artifice des Espagnolz pour nous rendre suspectz à noz
alliez. Il a conclu ce point en disant que si les Espagnolz vouloient faire ce
mariage tout de bon et donner au Roy les Pays-Bas, le Luxembourg et la
Franche-Comté avec le Milanois, on seroit très d’advis en Suède que la France
y entendist.
De là j’ay passé au dessein que les Espagnolz ont de faire en sorte que les
Impériaux et les estatz de l’Empire soustiennent que l’on n’y doibt point faire
de paix, qu’elle ne soit faitte en mesme temps pour l’Espagne. Il n’y a pas eu
grande difficulté à luy faire comprendre les inconvéniens qui en peuvent arri-
ver pour engager l’Allemagne dans la guerre, et y retarder la paix, parce que
leur sentiment a tousjours esté que ces choses devoient estre séparées, et il m’a
semblé qu’ilz croyent que ce n’a pas tousjours esté le nostre, sur quoy j’ay
estimé à propos de leur fairre entendre qu’encores qu’elles ne doibvent pas
estre tellement liées ensemble que les estatz de l’Empire façent comme l’Em-
pereur leurs intérestz propres de ceux d’Espagne, néantmoins elles ont telle
relation, que comme Vostre Altesse et vous Messieurs leur donnez part de ce
qui se passe en la négotiation avec Espagne, pour marque de correspondance
et union d’aultant plus grande, aussy vous promettez-vous que de leur costé
ilz contribueroient volontiers s’il estoit nécessaire pour cette paix, qui fait en
effect une partie de la généralle. Pour conclusion il m’a dict que si elle se
faisoit devant celle de l’Empire, il failloit prendre garde de lier les mains aux
Espagnolz en sorte qu’ilz ne peussent secourir l’Empereur contre les couron-
nes. A quoy j’ay reparty que la paix d’Espagne ne se pouvoit faire plus tost
que l’aultre comme les Espagnolz tesmoignent assez, puisqu’ilz veullent que
celle de l’Empire serve pour la leur. Quand au sentiment des estatz d’icy sur
ce point il a esté exprimé par leurs advis sur la réplique, en telle sorte que
vous pouviez désirer, mesme à l’esgard de Milan, des Pays-Bas et du comté de
Bourgogne, dont ilz ne se veullent point mesler, si ce n’est par offices, s’ilz
estoient utiles pour la paix entre la France et l’Espagne.
Quand au passeport pour le duc Charles, tant s’en fault que ces messieurs-cy
soustiennent que la France le doibt accorder, qu’au contraire monsieur
Oxenstiern m’a dict d’abord, que cette question a esté vuidée par le traitté
préliminaire, et il approuve touttes les raisons de la France pour ne le pas
accorder. Je luy ay coulé là-dessus que l’on a voulu faire croire à Vostre Al-
tesse et à vous Messieurs que luy et monsieur Salvius condemnoient le refuz
de ce passeport, et que ceux qui vouloient faire modérer les prétentions de la
France, n’avoient point de plus forte raison à alléguer pour cet effect, sinon
qu’eux messieurs les Suédois ne les approuvoient pas. Que Vostre Altesse et
vous Messieurs ne croyez pas cela d’eux, mais néantmoins qu’il est à propos
que de part et d’aultre on prenne exactement guarde à faire paroistre une
grande uniformité de sentimens, ce qu’ilz m’ont tesmoigné qu’ilz ont tous-
jours fait et vouloir continuer à l’advenir, vous convians de croire que tout ce
que l’on vous a dit au contraire, sont choses inventées par personnes qui les
croyent propres pour parvenir à leurs fins.
A ce propos je leur ay aussy insinué ce que Vostre Altesse et vous Messieurs
m’avez ordonné de monsieur Contarini, leur disant que vous avez remarqué
que sa conduitte sembloit tendre à porter l’une des couronnes à s’accommo-
der avec l’Empereur, estimant qu’elle imposeroit nécessité à l’aultre de faire la
mesme chose; soit que la passion de conclure la paix, comme sa république a
raison de le soushaitter, ou quelque aultre considération le façe agir ainsy.
Que ce procéder est dangereux, pour les uns et pour les aultres, et méritte
bien qu’on y prenne garde des deux costez, et que l’on s’entre-ayde pour s’en
esclaircir. Qu’il seroit donc à propos qu’ilz voulussent dire en confiance, si
monsieur Contarini ne parle point dans ce sens à monsieur de Rozenhan, et
n’agit point de leur costé pour cette fin. Monsieur Oxenstiern m’a respondu
qu’il est bien vray qu’il leur a dict souvent, mais il y a longtemps, que les
François ne vouloient point de paix, qu’ilz la fissent eux; que monsieur de
Rozenhan ne leur a point mandé qu’il luy ayt tenu depuis peu aulcun discours
semblable, que si cela arrive, Vostre Altessse et vous Messieurs en serez adver-
tis, soit par monsieur de Rozenhan auquel ilz en escriront, soit par l’advis
qu’ilz m’en donneront. J’ay bien fait entendre à monsieur Oxenstiern [que
monsieur Contarini] vous a dict que les Suédois se sont laissez entendre aux
Impériaux que pourveu qu’ilz fussent contens, ilz feroient bien en sorte que la
France se contenteroit de peu; sur quoy il s’est arresté seullement à m’asseurer
qu’ilz n’avoient jamais parlé de cela, et que le zèle de monsieur Contarini le
peut porter à dire tout ce qu’il estime pouvoir haster l’une et l’aultre couronne
de faire la paix. Si cecy butte à quelque aultre chose qu’à cognoistre quel est le
dessein de monsieur Contarini, il vous plaira me le faire sçavoir, affin que j’y
agisse conformément à vostre intention.
Messieurs les Suédois ne croyent point que Vostre Altesse et vous Messieurs
soyez la cause de la dureté des catholiques à s’accommoder avec les protes-
tans, il est bien vray que les députez d’icy voudroient bien, que vous portas-
siez leurs intérestz avec aultant de chaleur que les Suédois, mais ilz cognois-
sent bien sans qu’il soit besoin de [le] leur dire que vous ne pouvez rien da-
vantage que soushaitter qu’ilz s’accommodent les uns avec les aultres amia-
blement. Messieurs les Impériaux demandèrent avant-hyer une députation
des estatz d’icy pour leur communiquer comme ilz ont fait un project d’ac-
commodement faict par les catholiques sur les griefs
Unvorgreifliche Gegenvorschläge der Herren Catholischen, auf der Herren Augspurgi-
schen Confessionsverwandten, in puncto Gravaminum eingegebene vermeinte Media
Compositionis (Druck: Meiern II S. 579–584 ), den prot. Ges. am 7./17. III. 1646 von
Lamberg und Krane in Osnabrück ausgehändigt ( ebenda S. 578f.; s. auch Lambergs und Kra-
nes extractus protocolli, 1646 März 17–19 = Beilage zu nr. 219 in APW II A 3).
entre les mains de messieurs les plénipotentiaires de Suède par monsieur le
comte de Lambert et monsieur Cran qui les vinrent voir. Monsieur Oxen-
stiern m’a dict qu’il ne se passa rien aultre chose entre eux.
J’estime que monsieur Scheffer aura fait donner à Vostre Altesse et à vous
Messieurs par ses collègues à Munster les délibérations des estatz d’icy sur
touttes les répliques, elles furent achevées dez vendredy
= 16. III. 1646. Nach der Sessio XXI vom 15. III. fand jedoch noch eine Sessio XXII am
Samstag, dem 17. III., statt ( Meiern II S. 490–504 ). Zu den Beratungen der Stände in Os-
nabrück vom 3. II. bis 17. III. 1646 s. ausführlich ebenda S. 261–504; Extractus protocolli
[…] in Gärtner VIII S. 515–537.
encores avoir de coppie, bien que j’aye donné au secrétaire de Magdebourg
cent risdalles, pour tirer de luy telles pièces; il m’a seullement donné les déli-
bérations sur l’article des satisfactions, que je joindray icy à tout hazard. J’ay
donné il y a longtemps à monsieur Cheizer les cinq cens risdalles, et à mon-
sieur Scheffer les huict cens, pour monsieur Lampadius. De sorte qu’il ne
m’en reste plus que les six cens, lesquelles je verray de donner dans l’occasion
à qui j’estimeray plus utile pour en tirer quelque advantage dans les affaires
présentes, et ne manqueray de vous en donner compte. Monsieur Scheffer
vous supplie de faire payer sa pension à monsieur de Crosicq.