Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
Différences entre la satisfaction de la France et celle de la
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Suède

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La France demeure exposée au péril estant environnée de ses ennemis. La Suède ne l’est pas
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estant séparée par la mer.

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La France s’est espuisée d’hommes et d’argent, cette guerre s’estant faicte presque partout à
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ses despens. La Suède n’a pas seulement envoyé en Allemagne le moindre argent de son
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royaume et fort peu d’hommes.

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La France ne lève ny contributions ny quartiers d’hyver dans l’Allemagne. La Suède en tire
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de quoy entretenir ses armées et ses garnisons.

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La France a conquis par les armes ce qu’elle veult retenir. La Suède prétend ce qui appartient
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aux estatz de l’Empire qui l’ont receue amiablement.

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La France a intérest de conserver l’Alsace pour sa propre seureté, la Lorraine et les trois
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éveschez sans cela demeurant tousjours en danger estant entre les deux maisons d’Austriche,
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et situées au millieu du Luxembourg, de l’Alsace et de la Franche-Comté. La Suède n’a pas le
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mesme subjet de craindre, estant séparée de l’Allemagne par la mer, et en tout cas sa crainte
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ne regarderoit que la conservation de sa nouvelle acquisition et sy elle vouloit retenir quel-
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ques Estatz ailleurs cela seroit imputé à ambition et au seul dessein de s’aggrandir, et non
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pas à nécessité de s’asseurer. La France a très grand intérest pour sa propre conservation de
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rompre aujourd’huy cette circonvallation que la maison d’Autriche a voulu faire de longue
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main, par laquelle elle tient la France environnée de tous costés par ses Estats haeréditaires.
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Lorsque cy-devant ell’a voulu achever la circonvallation par l’usurpation de la Valteline

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Im Juli 1620 erhob sich das kath. Veltlin mit mailändischer Hilfe gegen die Herrschaft des
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prot. Graubünden, das mit Frk. verbündet war. Seit August 1620 besetzten span. Truppen das
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Veltlin. Frk. konnte den Verlust der Kontrolle über die strategisch wichtigen Alpentäler nicht
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hinnehmen. Im Vertrag von Monzón vom 5. III. 1626 (Druck: Du Mont V,2 S. 487–489)
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wurde die Souveränität Graubündens über das Veltlin mit Einschränkungen wiederhergestellt
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( Bolzern S. 329ff.; Parker, Army S. 73–76; Pithon; Rodenas Vilar S. 67ff.).

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affin de joindre de par cest endroit les forces d’Espagne et d’Italie à celles d’Allemagne, tous
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les princes voysins s’en sont émeus et ont fait la guerre pour l’empescher, laquelle néant-
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moins n’a point eu d’effect et n’a point fait abandonner leur dessein aux Espagnols. Il est
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donc bien juste que l’on rompe maintenant cette circonvallation par un autre endroit en
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retenant l’Alsace.

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La France se récompence sur ses ennemis déclarés et anciens de plusieurs usurpations sans
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comparaison plus grandes qu’ilz luy ont faictes aultresfois, l’ayant despouillée de Milan,
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Naples, Sicile, Navarre, Artois, Flandres

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Im Vertrag von Madrid zwischen Franz I. und Karl V. vom 14. I. 1526 (Druck: Du Mont
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IV,1 S. 399–410) verzichtete Frk. auf alle seine Ansprüche in Italien, den Niederlanden und
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in Burgund. Frk. erkannte den Vertrag nicht an, da er dem in span. Kriegsgefangenschaft
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befindlichen frz. Kg. abgepreßt worden sei. Eine Verzichtserklärung bez. Navarras findet sich
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nicht, in den Verträgen von Cambrai (5. VIII. 1529, Druck: Du Mont IV,2 S. 7–15), Cré-
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py (18. IX. 1544, Druck: ebenda S. 279–287) und Cateau-Cambrésis (s. [nr. 60 Anm. 9] )
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wird Navarra nicht erwähnt, der Vertrag von Vervins enthält einen frz. Rechtsvorbehalt auf
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Navarra (s. [nr. 30 Anm. 33] ).
et plusieurs autres Estatz qui appartiennent légi-
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timement à la couronne, et par conséquent «certat de damno vitando aut saltem resar-
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ciendo», la Suède au contraire «de lucro captando» contre des princes qui ne possèdent rien

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qui soit à elle et après avoir beaucoup profité pendant la guerre par le grand nombre de
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contributions qu’ell’a tiré de l’Allemagne qui ont enrichi tous ses officiers. C’est pourquoy si
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on allègue que la France n’a pas tant à rendre que la Suède, on n’en peut pas tirer une
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conséquence qu’elle ne doive pas pour cela tant praetendre pour sa satisfaction, puisque c’est
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une marque qu’ell’a beaucoup plus dépensé à cause que ayant tenu ses armées au-delà du
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Rhin ell’a suporté dans ses propres Estatz toutes les incommodités de la guerre et ne s’est
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avancée dans l’Allemagne qu’au besoin qu’en ont eu ses alliez. La Suède au contraire n’ayant
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rien souffert chez elle et ayant occupé longtemps divers pays dans l’Allemagne dont les
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habitans l’ont receue amiablement et luy ont tousjours esté favorables, en a tiré beaucoup de
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commoditez pour sa subsistance.

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Sy la France agissoit comme la Suède, elle pourroit occuper sans résistance, et conserver sans
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beaucoup de peine touts les pays qui sont au-delà du Rhin jusqu’à Coblens, mettre deux
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grandes rivières

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Rhein und Mosel.
pour barrières de ses conquestes, et se rendre maistresse absolue de trois
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électoratz

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Gemeint wohl Trier, Mainz und Pfalz.
. Au lieu de cela elle envoye de l’argent pour la subsistance des troupes qu’il faut
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y entretenir pour la seureté du pays, et noz roys pour y fournir ont esté obligez d’engager
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leur domaine et de charger leurs subjetz.

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