Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen

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Le récit que nous allons faire de quelques conférences que nous avons eues
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aves les |:ambassadeurs de Bavières fera voir un des effectz de la victoire de
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monsieur le duc d’Anguien:|, puisqu’ils |:nous ont prévenus dans les
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ouvertures que nous leur aurions pu faire suivant les prudens avis de
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Monsieur le Cardinal:|. Nous |:n’avons pas laissé par advance de leur faire
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savoir la dureté des Espagnolz et leur donner jalousie du dessein qu’ilz ont
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depuis l’arrivée du duc de Terranova à Vienne d’empescher que l’Empereur
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ne facilite le traicté de paix et surtout qu’il ne la face sans eulx:|.

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Dimanche dernier ils vinrent trouver moy d’Avaux et me dirent que
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l’appréhension de donner trop d’ombrage |:aux Impériaux:| leur avoit fait
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chercher l’occasion de parler seulement à l’un de nous et que néantmoins
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s’il estoit besoin ils nous verroient tous ensemble. Que |:leur maistre:| ne
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désire rien tant que le traitté de paix, et que pour y parvenir il juge
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nécessaire de pourvoir principalement à |:la satisfaction de la France, à celle
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de Suède et à celle de la maison Palatine:|. Qu’il comprend bien qu’en ce
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dernier point, il parle contre ses propres intérestz et que c’est sur luy que
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tombe la charge de la satisfaction de laditte maison, mais qu’il recognoist
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aussy que sans cella on ne peut pas présentement bien obtenir le repos de
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|:l’Allemagne:|. Que pour la |:satisfaction de la France:| il offre de s’y
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employer de bonne sorte pourveu que nous luy fassions sçavoir |:secrette-
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ment en quoy elle consiste:| ne désirant pas qu’on sache qu’il se mesle de
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cette affaire et qu’il usera bien de |:cette confiance:|. Qu’il se promet qu’en
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nous rendant sincèrement ses offices de ce costé-là, |:la France l’assistera de
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son aucthorité:| et fera en sorte que |:

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37 la] nicht dechiffriert.
la dignité électoralle demeure en sa
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famille:| sans quoy il ne peut jamais consentir à aucun accommodement et
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proteste que |:pour s’i maintenir il hazarderoit tous ses Estatz et ses
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enfans:|. Qu’il désiroit estre esclairci sur l’un et l’autre point affin que d’un
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costé il eust moien de |:procurer la satisfaction:| que nous pouvons
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prétendre raisonnablement, et de l’autre qu’il pust s’asseurer qu’en ce
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faisant |:il seroit conservé dans son eslectorat:|. Que pour |:la satisfaction

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de la couronne de Suède:| il ne désiroit pas s’en mesler et néantmoins sur ce
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qui leur fut remonstré que pour avoir |:la paix:|, il n’estoit pas moins besoin
3
de |:satisfaire ladicte couronne que celle de France:| ils tesmoignèrent que
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|:leur maistre:| n’y seroit pas contraire, mais que |:d’estre leur médiateur
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comme il s’offroit à nous:| de s’y employer à bon escient c’est ce qu’il ne
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veut pas. Quant à |:la satisfaction de la maison Pallatine qu’il est prest de
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restituer ce qu’il tient dans le Bas-Palatinat ensemble tout le Hault:| et
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mesme de consentir qu’il soit |:créé un huictiesme eslecteur dont la dignité
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soit conféré au prince palatin:| pourveu qu’il se contente de tenir le
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|:dernier rang et que l’Empereur face 〈rembourser〉 ledit sieur duc des
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fraiz de la guerre de Bohême:| pour lesquels il luy avoit |:assigné le
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Haut-Palatinat:| ou bien qu’il le remette |:en possession du pais d’Ober-
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Ens:| qu’il tenoit auparavant |:par engagement pour lesdittes sommes:|.
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Que nous déclarant si ouvertement ses sentimens et ses intérestz il espéroit
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la mesme confiance de nostre part par le moien de laquelle il hasteroit plus
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en trois mois la conclusion du traitté que l’on ne feroit en un an par les
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négotiations publiques.

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Je leur demanday quelle est |:cette satisfaction qu’il juge:| que nous
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pouvons prétendre raisonnablement et qu’estant |:prince si expérimenté
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dans les affaires et si aucthorisé à la cour Impérialle:|, il cognoissoit bien
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quelle raison nous avons de ne pas laisser |:l’Allemagne et la religion
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cat[h]olique:| exposée à beaucoup de périls si nous abandonnions |:noz
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conquestes:| et quelle est la disposition du parti contraire sur ce sujet. Ils ne
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s’en expliquèrent pas autrement sinon qu’ils demeurèrent d’accord que
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|:nostre satisfaction:| doit estre convenable à l’estat présent des affaires et
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proportionnée |:aux avantages que nous avons en Allemagne:|.

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Je leur fis une autre question touchant le |:huictiesme électorat et si
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l’Empereur et les autres eslecteurs:| y consentiroient, sur quoy ils tesmoi-
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gnèrent que |:l’Empereur:| y pourroit bien faire quelque difficulté parce
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que ce seroit attribuer |:cette dignité et aucthorité à trois princes d’une
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mesme maison:|, mais que desjà |:quelques eslecteurs:| n’y estoient pas
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contraires, et qu’enfin si |:la France voulloit maintenir cette nouvelle
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création:|, c’estoit un honneste moyen pour contenter la |:maison Pallatine
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auquel l’Empereur:| seroit obligé d’acquiesser.

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Nous parlasmes de |:Brisac, Philisbourg et de l’Alsace:| mais en des termes
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généraux, me remettant à ce qui en seroit arresté sur mon rapport par
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messieurs mes collègues. Que seulement je leur pouvois bien dire que |:la
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satisfaction qui nous est deue en Allemagne:| n’a rien de commun avec la
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juste possession en laquelle |:nous sommes de la Lorraine:| ce qui ne fut
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point contredit par eux. Ils me voulurent faire remarquer que l’ordre qu’ils
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avoient receu estoit du 2 e de ce mois et m’en monstrèrent la lettre. Mardy
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comme nous pensions leur aller faire response nous d’Avaux et Servien
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|:monsieur Krebs:| revint chés moy d’Avaux avec une grosse despesche du
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|:duc de Bavière dattée du 9 e:|, en suitte de laquelle il réitéra les mesmes

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1
|:offres et offices:|, cy-dessus exprimés, plus adjousta que |:son maistre:| ne
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pouvoit assez s’estonner que les intérestz de |:la France et les siens:| estans
3
presque les mesmes et |:la mesme religion:| et aiant tousjours |:respecté
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particulièrement le feu roy et Leurs Majestez:| que néantmoins |:leurs
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armées soient tous les jours aux mains avec une si grande effusion de sang.
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Il s’estendit davantage sur ce chappitre et parla comme les gens qui
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|:demandent quartier:|. Ensuitte après avoir stipulé extraordinairement le
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secret, il me proposa qu’il seroit expédient pour le bien commun qu’il y
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eust |:intelligence et cessation d’hostilité entre les deux armées de monsieur
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d’Anguien et de Bavières:| et qu’elles se conservassent l’une et l’autre
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|:dans de bons quartiers:| pour estre comme les |:arbitres de la paix:| et que
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|:le duc de Bavière offre de joindre ses forces contre ceux qui ne voudroient
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pas consentir à des:| conditions raisonnables de paix. Qu’entre lesdittes
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conditiones il y met |:la satisfaction de la France:| pour laquelle il
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s’interposera fortement eremployera |:son armée:| en cas de besoin |:contre
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ceux qui ne la voudroient pas accorder et qui reffuseroient:| ce qui est
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raisonnable pour les alliez du Roy. Que sur ce fondement il nous importe
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de |:luy laisser ses quartiers:| affin d’y tenir |:ses trouppes en bon estat:| et
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qu’il désireroit si la proposition agréé que les ordres en fussent envoyez
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promptement de la cour à |:monsieur le duc d’Anguien:|. Je luy respondis
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que nous estions sur le point de les aller trouver comme nous fismes le
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lendemain monsieur Servien et moy après que j’eus rendu compte de ce que
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dessus à monsieur le duc de Longueville et à monsieur Servien.

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Nous considérasmes tous ensemble que quoyque ces ouvertures nous
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parussent bien utiles il estoit à propos de différer nostre response jusques
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au jour de l’ordinaire pour avoir plus d’esclaircissement des intentions de
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Leurs Majestez sur ce qui touche |:monsieur de Bavière. Cella nous a réussy
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puisque la despêche qu’il a pieu à monsieur le Cardinal me faire à moy duc
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de Longueville le 12 e de ce mois

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nr. 184.
nous a fait agir avec plus d’asseurance sur
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le contenu cy-dessus. Nous allasmes donc le lendemain chez |:les députtez
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de Bavière:|. Dans une longue conférence que nous eusmes avec eux, nous
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taschasmes de leur faire comprendre le grand intérest qu’a |:leur maistre
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dans la décadence visible des affaires de l’Empereur de chercher un appuy
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plus asseuré que le sien:| veu qu’il sçavoit très bien que |:les Espagnolz luy
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sont entièrement contraires et que l’Empereur mesme:| ne feroit peut-estre
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pas de difficulté de |:sortir d’affaires à ses despens:| s’il y voyoit jour. Après
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entrant dans la matière nous leur respondismes sur la première instance
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qu’ils avoient faitte touchant |:nostre satisfaction particulière:| qu’encores
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que nous eussions refusé de |:nous en ouvrir avec les médiateurs:| et que
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nous aions |:concerté avec noz alliez de ne nous en pas expliquer qu’après
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que nous aurions receu la réponse à noz propositions:| nous voulions bien
42
|:traicter confidemment avec eux:| sur les asseurances qu’ils nous avoient

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1
données de |:la disposition de leur maistre à nous y procurer tout contente-
2
ment:| raisonnable. A quoy nous adjoustasmes les précautions suivantes: 1.
3
que |:le duc de Bavières:| voulût aussy prendre garde qu’on ne se servît pas
4
de |:nostre facilité pour donner jalousie à noz alliez:|, en leur faisant croire
5
que |:nous eussions voulu entendre à un traicté particulier ce qui n’est
6
nullement nostre intention:|, nous asseurans aussy que |:ce n’estoit pas celle
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de leur maistre:|. 2. Que nous n’entendons aucunement nous départir |:des
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demandes:| que nous avons |:faictes pour l’intérest public de l’Allemagne:|
9
dans lequel nous avions tousjours creu et croyons encores que consistoit la
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principale seureté |:pour la paix:|. C’est pourquoy il estoit très nécessaire si
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|:Son Altesse vouloit faire parestre sa bonne disposition |:à la paix qu’elle
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fist aussy en mesme temps:| résoudre les choses générales. Que nous ne
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voulions pas leur désavouer que les résolutions favorables qui pourroient
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estre prises sur |:noz intérestz particuliers ne nous portassent plustost à
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faciliter par noz offices vers noz alliez et amis les autres affaires:| qui
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regardent le général. 3. Qu’au reste |:la confiance estoit entière de nostre
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part comme ilz nous y avoient conviez:| et que nous leur venions dire |:dès
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la première conférence les dernières intentions de Leurs Majestez:| des-
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quelles ils ne doivent pas espérer qu’on se relasche après en façon
20
quelconque.

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Les aians ainsy préparés nous leur représentasmes que nous pourrions
22
prétendre avec raison de |:garder tout ce que nous avons conquis en
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Allemagne:|, veu mesme que ceux qui nous |:le pouvoient disputter ne sont
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pas en estat de le reprendre:|, mais au contraire de faire tous les jours de
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|:nouvelles pertes:|. Que nous |:nous réduisons pourtant:| à ce qui est
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absolument nécessaire pour |:maintenir la liberté d’Allemagne et l’intérest
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de noz alliez:| en quoy la |:religion catholique et la maison de Bavière:|
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trouveront aussy un grand appuy dans les occasions qui se peuvent
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présenter à l’avenir. Qu’à cette fin nous |:ne pouvons quitter la Haute- et
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Basse-Alsace avec Brisack et Philisbourg et le territoire voisin:| qui sert à la
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|:subsistance desdictes places:| comme aussy |:les quatre villes Forestiè-
32
res

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Rheinfelden, Säckingen, Laufenburg und Waldshut.
:|. Ils respondirent |:avec quelque estonnement d’une telle proposition
33
que quand l’Empereur pourroit estre induict:| ce qu’ils jugeoient très
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difficile |:à nous abandonner ce qui appartient à sa maison en ladicte
35
province:|, il y a plusieurs |:autres seigneurs qui n’ont jamais porté les
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armes contre la France:| lesquels |:il ne seroit pas juste de despouiller:|.
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Qu’il y a aussy |:dix villes Impérialles:| et que ce seroit |:choquer tout
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l’Empire et noz propres alliez:| si nous |:y voulions prétendre plus de droict
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que n’i a eu la maison d’Austriche:|. Que le seul |:comte de Hanau y a
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vingt-quatre baillages:|, que les |:évesques de Basle, de Strasbourg et autres
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prélatz y ont plusieurs places:|, et qu’on ne croyoit pas que |:nous
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voulussions retenir le bien de l’Eglise:|. Nostre response fut que nous

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1
croyons que |:le Roy se contenteroit d’avoir en propriété ce qui a apartenu à
2
la maison d’Austriche:| qui est |:Brizak, le Brisgaud, le Suntgau et autres
3
terres et droictz de souveraineté qu’elle a eue dans la Haute- et Basse-
4
Alsace, la protection des villes Impérialles avec garnison aux lieux où le Roy
5
jugera qu’il en seroit besoing:|. Enfin que |:les estatz qui rellèvent imé-
6
diatement de l’Empire et qui ont esté cy-devant sous la protection de la
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maison d’Austriche relèveront encores de l’Empire et seront sous la
8
protection du Roy et les estatz médiats relèveront de Sa Majesté comme
9
langrave d’Alsace:|. Qu’outre cella |:Philisbourg nous doit demeurer et que
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monsieur de Bavière doit estre bien aise que cette place soit entre noz
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mains:|, pouvant estre un moyen pour |:maintenir la religion catolique dans
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le Bas-Palatinat:|, et que quoyque |:cette place dépende de l’évesque de
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Spire nous la garderons à aussy bon tiltre que l’Empereur eust pu faire:|
14
lequel se l’estoit réservée par |:le traicté de Prague:|. Que |:pour Mayence,
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Spire et Vormes le Roy se disposera à les rendre au mesme temps que
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Trèves et Armestein seront rémis entre les mains de l’eslecteur de Tréves:|.
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Nous dismes ensuitte que |:les droicts acquis par le Roy sur la Loraine:|
18
aians esté confirmés |:par divers traictez:|, ce ne seroit pas vouloir la paix
19
|:de la part de l’Empereur:| si dans le traitté |:il vouloit parler de cette
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affaire et y prendre intérest:| puisque mesme par tous les traittez faitz avec
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|:le duc de Lorraine il a renoncé à l’alliance de la maison d’Austriche, le Roy
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ne feroit pas difficulté de recognoistre l’Empereur et l’Empire pour les
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portions de cet estat qui en rellèvent:|. Que pour |:l’Alsace et les autres
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estatz cy-dessus mentionnez:| il seroit bien à propos qu’ils |:fussent
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possédés par le Roy en toute souverainté:| puisqu’ils ont fait |:autresfois
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partie du royaume d’Austrasie appartenant à noz Roys:|. Que si néant-
27
moins ils |:recognoissoient que cella pust choquer les estatz de l’Empire:|,
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nous voulions bien leur dire |:en confiance que nous croyons que le Roy se
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pourroit résoudre à faire la mesme recognoissance que l’ont cy-devant
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faicte les princes de la maison d’Austriche qui l’ont possédée:|. Nous leur
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avons aussy représenté que quoyque |:Saverne soit une pièce de l’évesché
32
de Strasbourg elle est nécessaire pour la seureté du passage:| aussy bien que
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|:d’autres lieux qui sont sur le chemin de Philisbourg et nécessaire pour y
34
avoir libre comunication:|. Nous en avons parlé en cette sorte umpeu
35
générale affin que lorsque nous aurons l’information que nous attendons
36
nous n’ayons qu’à esclaircir noz demandes et non pas à les augmenter. Tout
37
cella |:leur fit peine et leur parut excessif:|, mais néantmoins |:ilz se
38
chargèrent d’en escrire à leur maistre lequel verroit ce |:qui se pourroit
39
faire. Nous avons adjousté qu’il seroit inutile de travailler à |:nostre
40
satisfaction:| si au mesme temps on ne pourvoioit à |:celle de la couronne
41
de Suède:|. Ils ont respondu que |:leur maistre en estoit bien d’advis:| et
42
que mesme il conseilleroit |:à l’Empereur de contenter raisonnablement les
43
Suédois:|, mais que d’estre l’entremetteur de leurs affaires:| ce n’est pas son
44
intention.

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1
Pour ce qui est de |:son intérest touchant le rembourcement de ce qui luy
2
est deu par l’Empereur ou la restitution des terres qui avoient esté
3
engagées:|, nous avons prononcé hardiment en sa faveur et promis |:l’assis-
4
tance du Roy pour en tirer raison dans la négotiation:|. Quant à |:l’eslecto-
5
rat:| nous l’avons aussy asseuré de tout ce qui deppend de |:Sa Majesté:|
6
pourveu que les |:effectz répondent à ses parolles:|, mais qu’il a grand
7
intérest |:d’avancer le traitté d’autant qu’il pourroit arriver:| de si notables
8
changemens, que |:nous ne serions pas assés puissans auprès de noz alliés
9
des princes protestans de l’Empire:| pour obtenir la |:conservation de cette
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dignité en sa maison:| parce qu’en un mot nous ne voudrions pas |:rompre
11
avec noz alliez pour quoy que ce fust:| ouy bien employer jusques-là tout ce
12
qui sera en nostre pouvoir.

13
Nous passasmes de ce discours à celuy de la |:suspension d’armes:|
14
proposée à l’un de nous comme il est porté cy-dessus. Nous les asseurasmes
15
premièrement du |:secret qu’ilz y désirent:|, et après leur avoir déclaré de
16
nouveau que cette affaire ne peut estre conclue que |:du consentement de la
17
couronne de Suède:|, nous leur fismes doucement reproches de ce que |:le
18
succez de Margentheim:| leur avoit sans doute fait |:surseoir une pareille
19
suspension que le confesseur de leur maistre:| avoit commencée avec |:Son
20
Eminence:|, qu’alors il proposoit de mettre sous la |:protection du Roy:|
21
non seulement |:sa personne mais aussy celle de son frère l’eslecteur de
22
Cologne et leurs Estatz avec les cercles de Franconie, Suabe et Bavières:|,
23
que nous ne croyons pas qu’ils voulussent reprendre aujourd’huy |:le
24
traicté:| soubs d’autres conditions. Ils nous respondirent que ce qu’ils ont
25
eu charge de nous dire n’est pas tant une proposition de leur part comme
26
une response de |:monsieur de Bavière sur une ouverture que luy a esté
27
faicte de la part de Monsieur le Cardinal par monsieur le nonce Bagni de se
28
déclarer contre ceux qui ne voudroient pas la paix:| qu’il tesmoigne d’estre
29
prest de faire. Mais ne nous pouvans pas fonder sur l’avis qu’ils nous en
30
donnoient, nous avons essaié d’agir sur le pied de |:première proposition:|,
31
et sur ce nous fismes lecture de |:l’endroict des lettres de Son Eminence:|
32
qui en fait mention

43
nr. 75.
. Nous cogneusmes bien que leurs ordres n’y estoient
33
pas conformes et nous dirent que |:cette protection desdicts eslecteurs et
34
cercles n’avoit esté demandée que contre les Suédois:|. Sur quoy voyans
35
que pour nous donner l’échange ils ne s’attachoient plus qu’au |:traicté
36
général:| et disoient qu’il valloit mieux |:faire la paix:|, nous trouvasmes à
37
propos de les engager dans leurs premiers discours et dismes que |:quelque
38
traicté particulier qu’il y avoit à faire entre nous il y avoit trois conditions:|
39
qui y estoient requises: 1. Que |:les Suédois, les Hessiens et tous noz alliez y
40
soient compris:| en sorte que |:le traicté porte une obligation précise du duc
41
de Bavière de ne donner aucune assistance de gens ny d’argent à l’Empereur
42
ni à aucun autre prince que ce soit contre lesdicts:| alliez. 2. Que l’on

[p. 635] [scan. 683]


1
convienne |:des contributions et des quartiers entre le Rhin et le Danube:|.
2
3. Et qu’on mette |:entre les mains du Roy quelques places pour la seureté
3
de l’observation de ce qui sera promis:|. Ils demeurèrent d’accord de la
4
première condition en toutes ses parties à la charge aussy que |:l’armée du
5
Roy ne donnera aucun secours contre l’Empereur ny contre l’eslecteur de
6
Cologne:|. Ils vouloient de plus que |:pendant la surséance:| elle demeurast
7
tout à fait sans action, mais nous leur tesmoignasmes que ny l’un ny l’autre
8
ne pouvoit estre accordé. Quant au second point ils prétendent que |:les
9
quartiers qu’ilz ont eu jusques icy leur doivent estre:| laissés et sur la
10
difficulté que nous en fismes, ils présupposèrent que |:les trouppes de Hesse
11
s’en voulloient retourner par deçà et que celles de monsieur le duc
12
d’Anguien et de monsieur de Turenne pouvoient aisément subsister dans
13
leurs anciens quartiers:|. Nous leur répliquasmes nettement qu’il est
14
impossible d’entendre à une telle proposition et après plusieurs discours
15
tenus de part et d’autre il nous parut qu’on les pourroit induire à |:nous
16
faire part de leurs quartiers:|. La troisième condition fut fort contestée par
17
eux. Ils dirent qu’il |:

43
17 falloit se] nicht dechiffriert.
falloit se fier à la parolle d’un grand prince et à la foy
18
d’un traicté qu’il signeroit:|. Sur quoy nous leur fismes considérer que ne
19
pouvans pas |:résoudre cette suspension sans le consentement de noz alliez
20
qui ne le donneroient qu’à grande peine et sur de bons gages:|, il est besoin
21
absolument que |:nous ayons en main de quoy les asseurer de l’exécution
22
des conditions qui les regardent:|, que |:messieurs les plénipotentiaires de
23
Suède nous ont souvent dit que monsieur de Bavière ne s’empescheroit
24
jamais d’assister l’Empereur contre eulx:| et qu’à moins de |:licentier ses
25
trouppes et de mettre Ingolstat entre noz mains, ilz n’estimoient pas que
26
nous en puissions avoir une suffisante seureté:|. Que nous ne voulions pas
27
toutefois songer de |:luy proposer un désarmement pour diminuer sa
28
puissance, qu’au contraire nous souhaittions qu’il se maintînt dans un estat
29
considérable afin de mesnager mieux ses intérestz et les nostres dans la
30
main et faire pancher l’Empereur du costé que nous désirions:|, encores
31
moins à luy demander |:une pièce si importante comme Ingolstat ni
32
toucher à aucune partie de ses Estatz:|, mais qu’avec justice nous pouvions
33
demander |:Ermestein et Fribourg qui n’appartiennent point audit duc et
34
qui ont esté prises sur nous:|. A ce mot |:d’Ermenstein ils furent estonnez
35
disans que c’est la plus considérable place d’Allemagne et dont leur maistre
36
ne peut pas disposer:|. Nous dismes que |:si ce n’est luy c’est son frère
37
l’eslecteur de Cologne et que c’est une mesme chose:|. Ils soustinrent que
38
|:ni l’un ni l’autre n’i a le pouvoir entier et que celluy qui y commande
39
ayant aussy serment de l’Empereur ne voudroit pas rendre la place quand il
40
en auroit ordre desdits électeurs:|. Il fut aussy parlé de |:Heildeberg où ledit
41
duc tient garnison:|, mais sans nous relascher aucunement |:d’Ermestein:|
42
où nous dismes plusieurs fois que |:l’honneur du Roy est engagé et que ledit

[p. 636] [scan. 684]


1
duc de Bavière recherchant comme il fait la bienveillance de Sa Majesté:|
2
elle tiendroit malaisément pour ses véritables amis ceux qui ne voudroient
3
pas luy procurer le contentement de |:recouvrer cette place pour la remettre
4
entre les mains du prince qui luy avoit cy-devant confiée:| Ils persistèrent à
5
tesmoigner beaucoup de répugnance et dirent que si nous voulions |:finir la
6
guerre dans l’hiver prochain il n’estoit pas besoing de place de seureté:|,
7
néantmoins sur la fin de la conférence comme ils nous trouvèrent fermes de
8
ce costé-là ils |:se chargèrent d’en escrire à leur maistre:| et nous nous
9
séparasmes bien d’ensemble. Quoyque cette conférence qui fut fort longue
10
nous ait obligé d’estre un peu prolixes dans le récit nous croyons encores à
11
propos de ne passer pas sous silence |:qu’en parlant d’Ermestein les
12
députtez de Bavières:| tesmoignèrent entre autres difficultez qu’on désiroit
13
beaucoup d’eulx et qu’on ne leur donnoit rien d’asseuré:| parce que |:nostre
14
promesse de conserver l’eslectorat dans sa maison n’est pas suffisante si
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celle de noz alliez n’i est joincte ou que le Roy ne s’y oblige positivement
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sans leur consentement:|.

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Nous avons mis à part les principales questions qui résultent de toute la
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négotiation cy-dessus déduitte et y avons adjousté qui est de nostre
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opinion: Pour ce qui est de l’affaire de |:Frankendal dont:| on demande noz
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sentimens

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Das Bezugsschreiben konnte nicht ermittelt werden; Longueville kündigte die Stellungnahme
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in nr. 195 an.
nous ne voyons pas bien clair dans l’intention de celuy qui offre
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de sortir de |:cette place:|. Il y a très grande apparence qu’il s’en est
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addressé au |:résident d’Angleterre

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William Curtius (vgl. APW II B 1 S. 433 Anm. 1).
qui est à Francfort pour quelque
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mauvaise fin:|, puisque Son Eminence nous fait la faveur de nous en
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demander noz sentiments, nous estimerions que |:sans rejetter la proposi-
25
tion:| il seroit à propos de |:la tirer un peu en longueur:| pour s’en mieux
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esclaircir. Car estant certain que ce n’est pas |:par affection envers la reine
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de Bohême que le gouverneur de Frankendal offre de luy remettre cette
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place

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Frankenthal hatte seit 1634 eine spanische Besatzung ( Städtebuch S. 138).
:| et qu’il est forcé par quelque autre puissante considération il
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importe pour la réputation et pour plusieurs autres raisons que |:les armes
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du Roy la retirent des mains des ennemis et que ce soit:| Sa Majesté qui |:la
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rende à ceux à qui elle appartient:|, parce que si nous avons à mesnager
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|:avec la maison Palatine quelques conditions à l’avantage de la France et de
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la religion catolique en le restablissant dans ses Estatz, cette forteresse:| qui
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est bien considérable estant en noz mains, nous y peut beaucoup ayder.
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Joint que s’il y a quelque chose à résoudre sur cette affaire il y vaudra mieux
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que ce soit |:sur la fin de la campagne qu’à présent parce que les ennemis
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proffiteront moins en ce temps-là de la garnison qui en sortira:|.

38
Quant à |:la guerre du Turc:| nous croyons bien |:si elle continue:| comme
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on publie que |:le Grand Seigneur en a faict veu qu’il sera difficile que la

[p. 637] [scan. 685]


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France puisse esviter enfin de s’y engager:| et qu’il sera mesme avantageux
2
de le faire pour les raisons que Son Eminence remarque très prudemment.
3
Mais la coustume |:des Vénitiens estant d’embarquer les autres pour avoir
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moyen de s’en retirer les premiers, et les Espagnols en semblables occasions
5
s’estant tousjours plustost laissez emporter à l’animosité qu’ilz ont contre la
6
France:| et au dessein de |:luy faire du mal qu’au zelle de leur religion et au
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soing de deffendre la chrestienté:|, il semble |:qu’on y doit marcher avec
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grande circonspection:| et qu’il seroit bon de |:ne s’obliger positivement à
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rien si l’on ne faict qu’une trêve auquel cas il suffiroit de donner espéran-
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ce:|. Mais en faisant la paix nous estimons qu’on |:s’y pourroit engager avec
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seureté et que ce dessein ne seroit pas moins utille que glorieux à la
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France.

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