Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
Nous avons receu la despêche dont Vostre Eminence nous a honorez le 15
de ce mois sur le sujet |:et la suite des propositions faictes par le père
Jésuitte confesseur du duc de Bavière:| et nous ne pouvons mieux comman-
cer nostre response que par nos très humbles remerciemens de la confiden-
ce qu’elle a eu pour agréable de nous tesmoigner. Vostre Eminence peut
estre asseurée que nous la mesnagerons avec tout le secret et la circonspec-
tion que mérite une affaire de cette nature. Celuy de nous qui s’en ira
demain à Osnabrug n’obmettra rien pour engager les ministres de Suède à
en user de mesme en leur faisant bien valoir une communication qui porte
avec soy les marques réelles de la sincérité avec quoy la Reyne procède
envers les alliés de la France et celle dont Vostre Eminence la seconde par
ses prudens et judicieux conseils.
Nous trouvons en vérité Monseigneur qu’il y a grande raison |:d’estre en
peine du party qui se peut prendre dans cette ouverture qui vient d’un
prince qui se peut dire un des plus raffinez et adroictz qui vivent aujour-
d’huy et qui ayant de longtemps esté dans le monde, qui a desjà en d’autres
occasions passé en de pareilles recherches qui ont cessé avec le péril qu’il
appréhendoit et qu’il y a bien à prendre garde que soubz prétexte d’une
amitié en espérance celles qui nous sont acquises ne viennent à s’en
refroidir ou altérer au temps qu’elles peuvent estre utiles à noz intérestz
dans le cours de cette négotiation. Nous avouons de ne pas bien compren-
dre ce qui ledict sieur duc estime de la proposition du Roy envers tous et
contre tous parce que demeurant attaché à la maison d’Austriche et voulant
expressément réserver par le traicté qu’il propose que ny luy ny ses
adhérens ne feront rien contre l’Empereur, cela se peut inférer contre
nosdictz alliez ce qui seroit pour nous mettre aux prises avec eux ou du
moings leur:| faire venir |:la pensée que nous serions gens à les abandon-
ner:|. Quand nous aurons |:pénétré leurs sentimens là-dessus nous aurons:|
plus de moyen de |:juger du bien ou du mal qui en peut arriver:| pour en
rendre compte à Vostre Eminence en toute diligence, mais nous aurons lieu
d’espérer plustost |:le premier. Quand audict duc et ceux desquelz il se faict
fort outre que son frère l’électeur de Coloigne qui a marché et marchera
d’un pas esgal avec luy feroit voir par effect:| la vérité de leurs |:bonnes
intentions:| Vostre Eminence |:a respondu:| avec tant de prévoyance et de
solides |:raisons aux demandes dudict confesseur:| qu’il ne s’y sçauroit rien
adjouster. Celle de |:demeurer armé méritoit bien la prétention de quelques
places tant au Palatinat-Supérieur que dans l’Inférieur et si dans ce dernier
nous aurons Manheim et Heidelberg ce seroit pour y maintenir les
conquestes que les armes de Sa Majesté y ont desjà faittes et pour en
faciliter d’autres car la cheute de Frankendal s’y rendroit inévitable si à cela
monsieur l’archevesque de Coloigne adjoustoit l’importante forteresse de
Remberstein qui tire après soy Coblens nous serions en bonne assiette sur
le Rhin et la Moselle:|. Ce seroit aussy |:une grande gloire au Roy de retirer
en ses mains les places qui en sont sortyes appartenantes à monsieur
l’électeur de Trèves après que Sa Majesté est venue si heureusement à bout
de son restablissement et en liberté:| sur le sujet de laquelle nous ne
redirons rien icy à Vostre Eminence puisqu’elle en verra un article dans
nostre despêche ordinaire à la cour …