Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
Nous avons advis de bon lieu que les Suédois ont faict proposer au
parlement d’Angleterre une ligue offensive et deffensive envers tous et
contre tous pourveu qu’il permette la levée de cinq mil hommes et de
fretter 15 vaisseaux pour la couronne de Suède
a voulu faire croire que le but de cette proposition va directement contre
nous, mais je croy que c’est plustost contre le roy de Dannemark qu’on
croid uny aux intérestz d’Angleterre. Cette occasion et plusieurs autres de
pareille nature qui peuvent ariver pendant la négotiation font cognoistre
combien il seroit nécessaire d’avoir un ambassadeur en Suède pour parer
aux coups. Selon mon foible sens il n’y [a] point à présent d’employ sy utile
et sy important que celuy-là. Monsieur le baron de Rorté
pays et ayant six mille livres d’appoinctement là où il est, sans qu’il fust
besoin de les augmenter on pourroit le renvoyer en Suède en luy donnant
seulement la qualité d’ambassadeur dont il seroit très content. Il est d’assez
bonne naissance pour cela.
Dans la dernière conférence que j’ay eue avec monsieur le nonce il me
semble avoir compris par ses discours que sy nous tenons bon pour la
liberté de l’eslecteur de Trèves, on pourra obtenir qu’il soit mis pendant le
traicté en quelque ville neutre comme en Suisse ou en quelque autre de la
subjection du pape à condition que sy le traicté ne réussiroit pas de le
remettre au mesme estat qu’il estoit auparavant. Je ne vous donne pas cet
advis comme en estant asseuré, car lorsque j’ay voulu enfoncer là-dedans,
monsieur le nonce s’est demeuré dans la retenue et n[é]antmoins n’a pas
rejetté la chose lorsque je l’ay pressé de me dire sy il croyoit qu’il y eust
disposition à l’accorder. Il fault remarquer que ledict eslecteur n’est pas
prisonnier de l’Empereur et qu’il est seulement entre les mains de monsieur
le nonce qui est à Vienne
instance à Rome pour sa liberté et mesme avec quelque sorte de plainte de
ce qu’on luy a refusé sy longtemps de luy faire justice n’estant aulcunement
coulpable, en luy faisant néantmoins souffrir pour plaire aux Impériaux la
plus grande peine qui puisse estre ordonnée contre un prince eclésiastique
que l’on tient depuis dix ans séparé de son église. Ce qui nous donne plus
de droict de nous en addresser au pape est que les ministres de l’Empereur
s’en deschargent sur Sa Saincteté.
Le comte de Syvalle a escript à Savedra que le marquis de St. Chamond
estoit bien allé à Frescatz
France jusqu’à ce qu’il eust tasché auparavant de mettre ses affaires en
meilleur estat. Monsieur le nonce n’approuve pas que monsieur de St.
Chamond ayant eu deffence de faire aulcun compliment à son départ, ayt
faict visiter le pape et les cardinaux par son filz .
Vous aurez desjà sceu que le cardinal Anth[oine]
Kardinal Antonio Barberini (1607–1671, 1627 Kardinal); in seinem Besitz befanden sich
Briefe, durch die Saint Chamond in den Verdacht geriet, die Zustimmung des französischen
Hofes zur Wahl Innozenz’ X. gegen bedeutende politische und wirtschaftliche Vorteile für
Frankreich nebst einer Entschädigung für sich selbst gegeben zu haben ( Coville S. 40–44).
billetz qu’il a entre les mains qui luy avoient esté demandez par le pape. On
croid mesme qu’il se tient hors de Rome pour n’estre pas pressé là-dessus.
Des spéculatifs prennent subjet de faire divers jugements de tout cela et
quelques-uns escrivent qu’il pourroit bien venir demeurer à Gennes et que
cette affaire n’a pas encor faict l’esclat qu’elle devoit faire.
D’Avaux läßt mich bei den Konferenzen mit den Mediatoren unsere gemeinsam
gefaßten Beschlüsse vortragen, distanziert sich davon jedoch sogleich, wenn ich
nicht mehr anwesend bin.
Depuis ce mémoire escript jusqu’icy monsieur d’Avaux [!] nous sommes
entretenuz longuement en deux conférences où il me semble que les choses
se sont extrêmement radoucies entre nous, il m’a parlé ouvertement du
changement qui a esté proposé des résidents qui sont icy ausquelz il m’a
dict de s’estre opposé par la dernière dépesche qu’il a faicte croyant que
c’ettoit moy qui l’avois poursuivy. Je luy ay respondu que j’en avois bien
sceu quelque chose mais que cette instance n’avoit point esté faicte de ma
part, qu’il est vray que j’avois tousjours creu qu’un ministre de la part du
Roy estoit absolument nécessaire en Suède principalement en cette saison
et qu’on y pouvoit de jour à autre faire des propositions à nostre préjudice,
qu’un habille homme sur les lieux pourroit aisément destourner en leur
naissance. Je me suis mesme servy des advis que Son Eminence a donnez de
la négotiation que Savedra faict faire avec les ambassadeurs de Suède. Il est
demeuré d’accord avec moy de tout cela, m’a dict qu’il croyoit à propos d’y
renvoyer monsieur de Rorté avec la qualité d’ambassadeur, mais que ce
cavalier estant homme de naissance incommodé en son bien, qui n’avoit
rien encor profité depuis tant d’années qu’il estoit employé, désiroit peult-
estre quelque promesse d’un establissement asseuré avant que s’embarquer
en ce voyage, qu’il falloit luy en escripre pour traicter l’affaire de son
consentement, qu’il falloit aussy parler à monsieur de St. Romain pour luy
faire agréer d’estre substituté à l’autre, qu’en ce cas il seroit bien aise que
son nepveu d’Erbigny
travaillast icy auprès de nous, à quoy il me prioit de consentir, sy je n’avois
point de dessein particulier pour quelqu’un de mes proches. Je luy ay
protesté comme il est vray que je n’ay jamais eu aulcune intention
particulière en tout cela sy ce n’est de faire procurer le service du Roy, que
l’employ de son nepveu ne dépendoit point de moy et que je n’y avois
aulcun crédit, mais que je serois ravy de faire tous les offices qu’il jugeroit à
propos pour le faire réussir. Il m’a prié de vous en escripre affin de sçavoir
par vostre moyen sy cette proposition sera agréée, sçavoir d’envoyer
monsieur de Rorté ambassadeur en Suède, monsieur de St. Romain à
Oznabrug et d’establir son nepveu d’Erbigny en qualité de résident icy. Je
satisfaicts à ma promesse et vous conjure de pressentir sy l’on aura agréable
que nous fassions conjoinctement cette proposition, affin que nous ne nous
exposions pas à un refus. Il s’estoit imaginé que j’avois le mesme dessein
pour mon cousin de Montigny
retourner. Mais je croy luy avoir faict cognoistre par mon procédé que je
n’ay ny fiel ny intérest particulier. Je vous suplie donc de faire vostre
possible pour faire réussir la chose affin que sy elle arive selon le désir de
monsieur d’Avaux, luy et les siens puissent cognoistre que vous y avez agy
syncèrement, en cas qu’on ne l’approuve pas, je vous prie de me le faire
sçavoir et m’escrire une lettre sur ce subjet que je luy puisse monstrer. Vous
voyez bien que je n’ay pas eu tort quand je vous ay cy-devant donné advis
qu’il avoit eu dessein de remplir toutes ces places.
Brienne scheint Ihre Überlegungen zur personellen Besetzung der Gesandtschaft
an Henri de Mesmes weitergegeben zu haben.
J’ay faict avouer aujourd’huy à monsieur d’Avaux que nous ne pouvions pas
communicquer à monsieur de St. Romain les despesches de la cour ny les
responces que nous faisons sans un ordre exprès, sy bien que sy vous n’en
avez point parlé, il n’est pas nécessaire de le faire puisque c’est une chose
résolue, néantmoins sy on faisoit de là quelques poursuites pour le faire
ordonner contre mon advis, je vous suplie d’en représenter les inconvéniens
et qu’en tout cas je doibz estre appellé à cette délibération. Nach einem
Gespräch mit Contarini ist d’Avaux umgänglicher geworden.
Depuis ce que dessus escript monsieur d’Avaux s’est ravisé et m’a envoyé
prier de n’escripre point touchant l’employ de son nepveu d’Erbigny, je ne
sçay s’il a eu regret de sa franchise ou s’il a doubté de la mienne, quoy qu’il
en soit, je satisfaictz suffisamment à ce qu’il désire en vous priant de n’en
parler point, au moins en sorte qu’il paroisse que vous ny moy en ayons
faict aulcune instance.
D’Avaux sieht sich als allein zuständig für die Angelegenheiten Deutschlands an.
Il ne remarque pas la différence des temps, il y a quelques années que les
employz d’Allemagne estoient sy difficiles, sy désagréables et sy ruyneux
qu’on estoit bien aise de treuver des personnes qui s’en voulussent charger.
On en donnoit librement la disposition à tous ceux qui la vouloient avoir et
il ne fault pas s’estonner sy l’on a lors permis à monsieur d’Avaux d’establir
en divers lieux de ses domesticques et créatures, mais à présent que les
affaires ont changé de face et que les employz sont devenuz réglez et
considérables je ne sçay par quel droict se peult imaginer qu’on soit obligé
de le consulter quand on veult faire quelque chose qu’on juge nécessaire
pour le service du Roy. Pour moy, je croy qu’on nous faict beaucoup de
grâce quand on nous communicque quelque affaire qui est séparée de
nostre négotiation, mais je croirois estre ridicule sy j’avois la pensée qu’en
nous envoyant icy on nous eust donné la disposition de toute l’Allema-
gne.
Es ist unbedingt notwendig, daß ein Botschafter nach Schweden geschickt wird.
D’Avaux hat mir den Vorschlag gemacht, daß einer von uns als Botschafter
nach Rom gehen soll. Vermutlich ist er selbst gerne dazu bereit.
Je croy que sy on nous ordonne de traicter les ambassadeurs comme ilz le
désirent nous devons avoir ordre de mesnager s’il est possible que leurs
maistres donnent de la Majesté au Roy en luy escrivant. Je vous prie d’en
faire souvenir, il n’y a plus que l’eslecteur de Saxe et le marquis de
Brandebourg qui en facent difficulté, monsieur le duc de Bavières et les
eslutz eclésiastiques
Gemeint sind die drei geistlichen Kurfürsten von Mainz, Anselm Casimir Wambolt von
Umstadt (vgl. S. 59 Anm. 11), von Trier, Philipp Christoph von Sötern (vgl. S. 4 Anm. 4),
und Köln, Ferdinand Hg. von Bayern (1577–1650), 1612 Kf. von Köln, Bf. von Lüttich,
Hildesheim und Münster, 1618 Bf. von Paderborn, 1594 Propst von Berchtesgaden, 1599 Abt
von Stablo-Malmedy (NDB V. S. 90; Foerster).
rons bien traicter leurs ambassadeurs et refuser aux autres le mesme
traictement que nous aurons faict à ceux-cy jusques à ce que nous soyons
asseurez que leurs maistres feront leur debvoir envers le Roy. Je vous diray
en confidence dans ce billet séparé que monsieur d’Avaux est parfaitement
bien adverti de ce qui se passe chez Son Eminence, je ne sçay par quelle
voye. Il m’a dit que Son Eminence n’avoit pas aprouvé nostre première
proposition ny en la forme ny en la substance et surtout l’article de
l’électeur de Trèves, que l’on avoit résolu d’abord une dépesche pour la
condemner, que mesme on l’avoit blasmée parlant aux ambassadeurs, mais
qu’en dernier lieu Son Eminence avoit redemandé la dépesche résolue pour
y changer quelque chose sur un advis nouveau.
Je ne sçay si dans le peu d’aparence qu’il y a d’avoir jamais amitié avec toute
la maison de monsieur d’Avaux il ne faudroit point de longue main songer
à faire retirer d’auprès de luy le frère de monsieur Aubry .
Une chose qui nous fait beaucoup de peyne est que les responses que nous
recevons de monsieur de Brienne sur les affaires ne s’acordent pas tousjours
avec celles que nous recevons après de Son Eminence ny par conséquence
avec les résolutions du conseil. Nous l’avons remarqué en diverses ocasions
particulièrement sur l’instruction que nous donnasmes par son ordre au
sieur de Marsilly
Trèves dont il nous a escrit plusieurs fois pour demander avant toute chose
sa liberté. Il seroit bien à propos que les ordres qu’il nous envoye fussent
veus par Son Eminence. Je ne voudrois pourtant pas que les choses vont de
nous ny de vous pour ne faire point préjudice à monsieur de Brienne que
j’honore véritablement, mais la craincte que j’ay de fallir me fait souhaiter
d’estre au moins bien informé quand le temps le permet des intentions du
maistre. C’est un grand repos quand on n’a qu’à bien obéyr.