Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
La dernière dépesche que Monseigneur le Cardinal vous faict a retardé
de deux jours le départ du Sieur Théophile qui ayant eu tous ses pacquetz,
avoit desjà envoyé quérir des chevaux de poste. J’adjouste seulement ces
deux motz en chiffre à tout ce que j’ay eu l’honneur de vous mander
In [ nr. 332.]
vous dire |:sur le subjet de l’accommodement particulier des affaires d’Italie,
que Son Eminence est très persuadée des raisons de l’affirmative:|, ainsi
que vous le cognoistrés par ce que Son Eminence vous mande et qu’à ce
que je puis juger, |:si l’examen qu’il vous prie d’en faire faict naistre diversité
de sentimens entre vous, certainement celuy qui tiendra le party de la néga-
tive sera tondu, dont:| il me suffit de vous avoir adverty |:afin que vous ne
donniez pas contre cet escueil, mais que vous y jettiez:| s’il est possible
|:vostre collègue:|. Pour moy, je vous advoue que j’ay eu |:bien de la peine
à me rendre et que j’ay contesté longtemps la chose contre Son Eminence
mesme:|. Enfin |:j’ay eu le plaisir de dresser moy seul une dépesche pour
appuyer et exaggérer des raisons dont je ne me donne pas pour tout à faict
persuadé, quoyque je les recognoisse très fortes:|. Je ne sçay si |:c’est la
conqueste de cette belle province qui me chatouille trop, souffrant peine
d’en veoir par ce moyen perdre les espérances:|.
Je ne doubte point que pour response à ce que vous mande Son Eminence
touchant |:le Nonce Chigy, Monsieur d’Avaux ne rejette tout sur la résis-
tance que vous apportastes si longtemps à convenir de la forme de l’escript
que vous deviez bailler aux Médiateurs. Mais j’ay:| tout à propos |:treuvé
moyen d’y adjouster l’article qui parle de Saint Romain:|, afin que |:vous
puissiez vous en descharger sur le discours qu’il fit au Nonce durant cette
contestation:|.
Tout présentement je viens de recevoir vos dépesches du 6 e de ce mois .
|:Mais je n’en ay point voulu parler et faict partir le Sieur Théophile:|,
parce que |:le principal point qui vous tient en contestation estant celuy de
“Maiestas Christianissima” sur lequel Monsieur d’Avaux reçoit réprimande
par la dépesche dont il est chargé:|, je n’ay point |:voulu donner lieu
à de nouvelles délibérations sur les raisons que:| je m’asseure |:qu’il aura
représentées, quoyque:| je ne doubte point que |:les vostres ne l’ayent
emporté:|.
Je vous diray seulement que |:ayant dict à Son Eminence que j’avois entre
les mains les propositions faictes par escript par tous Messieurs les Pléni-
potentiaires:|, Son Eminence a trouvé extrêmement |:à redire que l’on ayt
commencé à traicter par escript:|, parce que |:ce ne seront que manifestes
inutiles de part et d’autre qui empescheront de rien conclurre:|. Vous vous
prévaudrez s’il vous plaist de l’advis.