Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy

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Nous avons tousjours esté |:esloignéz de la créance qu’il faille faire aucune
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restitution à l’Empereur pour achepter la paix qu’on a intention de faire
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avec luy, que nous avons souvent loué:| la généreuse responce de Monsieur
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le Chancelier |:Olivier

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François Olivier, 1497–1560. Kanzler unter Franz I. und Heinrich II.; vgl. NBG XXXVIII
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Sp. 637–639.
rapportée dans nostre histoire, lequel dans une
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conférence où l’on proposoit la restitution des trois Eveschéz qui avoient
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esté mis nouvellement soubz la protection de la France, afin d’oster d’abord
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toute espérance aux ennemis de la pouvoir obtenir, déclara hautement qu’il

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estoit d’advis de faire trancher la teste au premier François qui oseroit estre
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de cet advis:|.

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Puisqu’il a pleu à Dieu de |:restablir les anciennes limites de la France en
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faisant tomber entre les mains de nos Roys des places si importantes sur le
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Rhin, il n’y auroit guières d’apparence de s’en désaisir, veu mesme que
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grâces à Dieu les affaires de noz ennemis ne sont pas en estat qu’ilz puissent
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espérer de nous y contraindre par la force:|.

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Le Ciel par une justice visible, |:dans une guerre légitime où l’on a veu que
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le feu Roy ne s’est porté que par force, ayant récompensé la France aux
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despens de l’Empereur et du Roy d’Espagne des tortz et injustices qu’elle
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avoit autres fois receus de Charles Quint lorsqu’il estoit Empereur et Roy
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d’Espagne tout ensemble:|, il semble que la raison ne veult pas qu’on |:se
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prive d’un advantage présent, puisque selon la justice il doibt tenir lieu de
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ce qui a esté autres fois injustement démembré de la Couronne de France,
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lorsque le sort des armes a esté favorable à ses ennemis et que:| par un secret
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jugement de la providence divine |:ces deux puissans rempartz que l’Em-
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pereur Charles Quint se vantoit autres fois d’avoir eslevéz contre la France,
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Brisak et Perpignan, servent aujourd’huy à la France de rempartz contre
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l’Allemagne et l’Espagne:|.

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Sy noz pères après |:l’union des trois Eveschéz ont tant faict l’amour à
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Strasbourg et ont jugé si nécessaire d’avoir un passage dessus le Rhin, tant
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pour avoir moyen de secourir nos amys et alliéz dans l’Allemagne que d’y
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tenir noz ennemis en debvoir, nous aurions bien:| des maximes contraires
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à celles qui ont tousjours esté tenues |:pour la grandeur de la Monarchie,
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si aujourd’huy que l’acquisition de Brisak et de Philisbourg qui tiendront
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presque Strasbourg:| à cause qu’il se rencontre:| au milieu aussi favorable
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au desseing de nos Roys que s’il estoit entre leurs mains, rend la condition
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de la France plus advantageuse, nous proposions d’en faire la restitution
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de gayeté de cœur et pour avoir simplement l’amitié de l’Empereur qui ne
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sçauroit jamais estre asseurée à noz Roys:|.

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Nous avons tousjours creu qu’en |:l’estat où sont les affaires de la Chrestienté,
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les ennemis selon les apparences n’ayans pas le moyen de se relever de leurs
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pertes et la France estant bien unye et ne manquant encore ny d’honneur ny
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d’argent ny de puissans alliéz qui tous demeurent dans la fidélité, ce seroit
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assez faire pour le repos public que de renoncer aux conquestes nouvelles
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que l’on pourroit faire en continuant la guerre, sans achepter volontairement
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la paix par la restitution de celles qui ont esté faictes qu’on ne nous sçauroit
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oster par les armes:|.

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Lorsque nous avons |:cy devant faict ouverture d’offrir la restitution de ce
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que nous tenions pourveu que toutes choses soient restablies dans l’Alle-
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magne au mesme estat qu’elles estoient avant l’année mil six cens dixhuict,
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ç’a esté dans la créance et comme dans la certitude que nous avions estimé
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d’avoir qu’elle ne seroit pas receue par noz ennemis, n’y ayant pas apparence
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que l’Empereur veuille rendre le Royaume de Bohème électif comme il

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debvroit estre, que le Hault Palatinat et la dignité électorale soient restituées
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par le Duc de Bavière, ny que:| les changemens qui ont esté faictz |:depuis
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ce temps là dans plusieurs grandes villes et Estatz d’Allemagne soient
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réforméz.

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En tout cas, nous avons crû que quand il y auroit subject d’appréhender
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que l’Empereur, forcé par la nécessité des affaires présentes, pour ravoir les
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places que nous tenons deubst accepter ceste proposition et l’exécuter de
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sa part, à quoy il n’y a pas d’apparence, il seroit tousjours en nostre pouvoir
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d’y adjouster tant de limitations et de diverses restrictions que la chose
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demeureroit sans effect:|.

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Premièrement, |:nous pourrions y adjouster des demandes sur la forme de
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l’eslection, soit pour la rendre plus libre et sans corruption à l’advenir à
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peine de nullité, soit pour empescher que l’Empire ne soit continué dans une
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mesme famille, qui rendroit l’accomplissement de nostre offre impossible,
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sans que toutesfois nous pûssions estre blasméz par les Allemandz d’avoir
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proposé que des choses générales, justes et advantageuses pour l’Empire:|.

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En second lieu, sy l’on pouvoit |:croire que l’Empereur deubst jamais
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consentir que le Royaume de Bohème deubst estre électif à l’advenir, nous
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pourrions demander avec bienséance de demeurer saisis des places que nous
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tenons jusqu’à ce que l’occasion fust arrivée de faire jouir les Barons et les
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Seigneurs de la Bohème de cette liberté:|, ce qui n’est remarqué que pour
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faire veoir que nous |:ne manquerions pas de moyens pour destruire l’effect
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de cette proposition quand elle debvroit estre acceptée, et que nous n’avons
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estimé qu’elle deubst estre faicte que sur la présupposition certaine qu’elle
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seroit rejectée par l’Empereur et par tous ceux de son party:|.

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Ce n’a pas esté |:dans l’intention de consentir une telle restitution que nous
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en avons proposé l’offre, mais seulement de l’offrir soubz des conditions
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désirées par toute l’Allemagne, lesquelles n’estans pas acceptées par l’Em-
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pereur rejectent sur luy la hayne de la rupture du traicté, ou pour le moings
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nous justiffient envers tous les Allemandz de ce qu’après avoir faict tous les
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effortz possibles pour obtenir le restablissement de l’ancien ordre de l’Empire
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sans en avoir peu venir à bout, quoyque nous ayons voulu sacriffier toutes
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nos conquestes pour l’amour d’eulx, nous serons obligéz par nécessité de
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retenir les places et Estatz qui sont entre noz mains pour nostre seureté
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particulière, puisque celle que nous avons cherchée par préférence dans le
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restablissement des affaires publiques n’a pû estre obtenue:|. Nous pourrons
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|:de cette sorte avec plus de bienséance et d’honnesteté nous attacher à noz
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intérestz particuliers, à quoy on croid qu’il faudra venir nécessairement, que
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si en mesprisant contre nos protestations ceux de toute l’Allemagne nous
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faisions marcher d’abord les nostres les premiers:|.

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Par ce moyen |:Monsieur le Duc de Bavière qui dans ce restablissement
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seroit obligé de rendre le Hault Palatinat et la dignité électoralle sera con-
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trainct de nous estre favorable dans noz prétentions particulières, affin qu’on
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ne s’obstine pas aux demandes généralles dans lesquelles il ne trouveroit

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pas son compte s’il les acceptoit, ou seroit chargé de l’envie de toute l’Alle-
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magne si les refusant pour son intérest particulier, il estoit cause de la conti-
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nuation de la guerre:|.

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Cependant, ayant considéré que, |:soit qu’il faille continuer la guerre, soit
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que l’on vienne à la conclusion de la paix:|, il importe extrêmement pour le
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service du Roy de faire |:l’un ou l’autre, en sorte que l’on puisse conserver
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l’affection des Allemandz, lesquelz sont si bien disposéz pour la France
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depuis:| cette excellente lettre sy modérée et si bien concertée |:qu’il a plû
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à Sa Majesté leur escrire en dernier lieu

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Am 20. August 1644.
, qu’il n’y a rien qu’on ne puisse
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espérer de la bonne disposition où ilz sont présentement, ny rien par consé-
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quent qu’on ne doibve faire pour les maintenir au bon estat où ilz se trou-
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vent:|.

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Il ne fault pas doubter que |:si la paix manquoit de se faire par le refus
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ouvert que nous ferions d’abord de rendre ce qui a esté conquis sur l’Empire
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par les armes de France, tous les Allemandz ne se réunissent contre nous,
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tant parce qu’ilz seroient privés du repos qu’ilz désirent si ardemment, la
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pluspart du monde s’imaginant qu’on ne peut faire la paix sans une restitu-
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tion réciproque, que:| parce qu’il ne seroit pas malaisé de |:leur persuader
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que nous ne debvons pas profficter de la guerre aux despens de l’Empire:|.

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Mais en faisant |:l’ouverture que nous avons proposée, sans courre aucune
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fortune de perdre noz conquestes nous nous garentirons des plainctes de
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tous les Allemandz et rejecterons la hayne contre l’Empereur qui vraysembla-
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blement n’en demeurera pas d’accord, si bien que la rupture de la paix et la
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continuation de tous les malheurs de la guerre luy seront imputéz, et en tout
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cas nous serons justiffiéz si nous songeons à nostre seureté particulière, y
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ayant très grande raison que si l’Empereur demeure authorisé par la ruine
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des Princes qu’il a despouilléz et par l’acquisition certaine des Estatz qu’il
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s’est appropriéz, nous conservions les gages que Dieu a mis entre nos mains
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pour nous déffendre de sa trop grande puissance, qui ne nous eust pas esté
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si suspecte si en restablissant tous les Princes despouilléz et rendant aux
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Estatz et villes de l’Empire les droictz et privilèges qu’il leur a ostéz, son
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authorité eust esté restraincte dans ses anciennes limites:|.

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D’ailleurs, le Roy ayant |:tousjours publiquement déclaré et faict dire par
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ses ministres qu’il ne faisoit point la guerre dans l’Allemagne pour aucun
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intérest particulier, mais pour la liberté des Princes et Estatz de l’Empire,
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il importe pour conserver leur bienveillance non seulement de continuer le
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mesme discours, mais de le prouver par quelque importante démonstration
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qui les laisse persuadéz qu’on n’a point eu intention de les tromper, cette
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nation ayant plus besoing d’estre mesnagée qu’aucune autre par des offices
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publicz et par des tesmoignages d’amitié:|.

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Sy nous ozions adjouster qu’au lieu de |:craindre qu’on puisse juger par cet
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office que nous n’affectionnons pas noz conquestes, nous avions estimé qu’il
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falloit persuader aux Allemandz qu’encor qu’elles soient très importantes et

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advantageuses à la France, on a bien voulu les abandonner pour leur pro-
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curer un bien public si on l’eust pu obtenir, affin de leur tesmoigner par cette
3
franchise:| l’affection qu’on a pour |:leur advantage, et que si on est con-
4
trainct de les retenir, ce n’est pas par ambition ny par désir de s’aggrandir
5
aux despens de l’Empire, mais forcéz par une juste craincte et par la
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nécessité d’une légitime déffense contre une puissance suspecte à toute la
7
Chrestienté:|.

8
Outre tout ce que dessus, chacun a estimé jusqu’icy que pour remédier
9
honorablement et advantageusement à tous les désordres |:de l’Allemagne,
10
il falloit remonter à l’origine des troubles et restablir toutes choses au mesme
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estat qu’elles estoient ou debvoient estre en l’année mil six cens dixhuict.
12
Or est il que cette demande ne paroistroit pas juste aux yeux du monde et
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ne seroit pas approuvée par le public, si on prétendoit d’obliger seulement
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l’Empereur de restablir de son costé les affaires comme en 1618 et que la
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France ne voulust pas faire le mesme du sien. Si donc la bienséance et la
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raison semblent convier de faire la mesme chose de part et d’autre, il s’en-
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suivroit que quand nous n’offririons pas expressément la restitution de nos
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conquestes, elles s’entendroient comprises dans le restablissement général et
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restitution de toutes choses en leur premier estat, si bien qu’en adjoustant
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l’offre de restituer de nostre costé plus expressément et plus clairement ce
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que nous tenons, ce n’est que pour faire mieux remarquer aux Allemandz:|
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l’affection de Leurs Majestéz, |:lesquelles pour leur advantage tesmoignent
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publiquement de se vouloir priver de tous les fruictz d’une longue et pénible
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guerre, pourveu que les droictz, libertéz et privilèges de leurs amys et alliéz
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soient restablis et affermis comme il fault pour tousjours, et cela affin de
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concilier leurs affections par l’offre d’une libéralité spécieuse, qui ne peult
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réussir par le refus certain que feront les ennemis de satisfaire de leur part
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aux conditions soubz lesquelles la France la veult faire; ce qui à toute
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extrémité les préparera, si un expédient si plausible et qui ne regarde que le
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public ne peult pas estre accepté par les ennemis, à ne trouver pas mauvais
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que pour la seureté de la France et pour avoir moyen de les secourir en cas
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que cy après ilz viennent à estre oppriméz de nouveau, l’on retienne les
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Estatz et les places du Rhin dont tout l’advantage doibt estre pour eulx,
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sans que Leurs Majestéz rendent leur condition beaucoup meilleure, si ce
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n’est en ce qu’elles ostent par ce moyen aux ennemis le pouvoir et l’envie
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d’entreprendre si aisément contre la France ny contre ses amis et alliéz
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d’Allemagne:|, pour raison de quoy au lieu de |:augmenter les revenus de
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l’Estat, elles le chargent pour le seul intérest du bien public d’une nouvelle
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despense:|.

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Néantmoins, je soubzmetz tout ce que dessus à la censure de noz supérieurs
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et suplie très humblement de recevoir en bonne part la |:dicte proposition
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encore qu’elle ne soit pas agréée, puisqu’elle n’est faicte qu’à bonne intention
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et avec une aveugle disposition d’exécuter aussi volontiers tout ce qui nous
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sera ordonné au contraire que si nos advis avoient esté suivis. Si je croyois

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mesme que de semblables propositions deussent desplaire, je m’en abstien-
2
drois à l’advenir:|.

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