Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
310. d’Avaux an Brienne Münster 1644 Dezember 3
Münster 1644 Dezember 3
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 260–264 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 265’:
1644 Dezember 14. Kopie: AE , CP Holl. 25 fol. 335–339.
Keine Zusammenarbeit mit Servien; Auseinandersetzung um die Abfassung der Berichte. Zustand
der französischen Armeen in Deutschland. Vorbereitungen der Gegner auf die nächste Kampagne.
Erneuerung der Allianz zwischen Brandenburg und Hessen-Kassel. Bemühungen des Kurfürsten von
Brandenburg um die Freundschaft Frankreichs. Beilagen 12–16. Contarini. Bereitschaft des Bischofs
von Mecklenburg, den Kongreß zu beschicken. Eventuelle französische Heirat des Kurfürsten von
Brandenburg. Brégy. Bericht Serviens.
Je suis mery d’estre obligé de vous dire que Monsieur Servien me querelle
tous les jours et avec une telle hauteur que je suis asseuré qu’il en seroit
blasmé à Cour si l’on y avoit cognoissance de tout ce qu’il entreprend.
Mais je ne vous sçaurois escrire la moitié.
Il ne vient plus céans pour parler d’affaires. La dernière fois qu’il s’y est
trouvé avec Messieurs les Médiateurs, il n’y voulut venir qu’après avoir sceu
qu’ilz y estoient desjà et qu’on l’attendoit, et lorsqu’ilz partirent il fut en
carosse aussytost qu’eux sans que nous pussions délibérer ensemble sur ce
qui s’estoit passé à la conférence.
Il y est venu deux fois pour faire noz visites à Monsieur l’Evesque d’Osna-
burg et à Messieurs les Plénipotentiaires d’Espagne parce qu’ilz sont logés
dans le cloistre où je suis et que mesme la maison dudit Sieur Evesque tient
à la mienne. Mais après l’avoir visité, Monsieur Servien fit bande à part et
nous nous séparasmes en présence dudit Sieur Evesque et de toute sa cour
qui est fort grosse, comme si nous estions deux estrangers et que nous ne
fussions point venus ensemble. Monsieur Servien fit la mesme chose deux
jours après chez les Plénipotentiaires d’Espagne et prend soigneusement
toutes les occasions de faire voir au monde que non seulement il ne me
considère en aucune sorte, mais que mesme il me neglige. Ce n’est pas ce
qui m’en desplaist, je suis desjà comme accoustumé à souffrir ses mespris,
mais je voudrois bien qu’il n’aydast pas comme il faict à manifester nostre
division. Car en vérité, cette conduitte scandalise icy tout le monde et
apporte grand préjudice aux affaires du Roy.
Par exemple, Monsieur, il est présentement cinq heures du soir et nous ne
nous sommes pas encores veus pour concerter la proposition qui doit faire
demain l’ouverture de ce grand traitté. J’ay voulu tantost aller chez luy pour
luy en parler, mais il estoit allé à la prommenade comme il fit encores hier.
Il emploie une partie de son temps à faire escrire des billetz contentieux par
son secrétaire au mien et tousjours il commence noise comme c’est sa bonne
coustume. Il croit estre invincible la plume à la main. Ce ne sont que signi-
fications et exploitz qui partent à toute heure de son cabinet. Il ne peut
m’escrire d’injures, la Reyne l’a déffendu. Mais voicy comme il fait fraude
à la loy. Il escrit et faict escrire contre moy tant à Monsieur de Saint Romain
qu’au Sieur de Préfontaine et à Akakia. Outre la lettre que Monsieur de
Saint Romain s’excusa de recevoir la semaine passée
[Beilage 4 zu nr. 300] ; vgl. auch S. 658, Anm. 2.
Servien qu’il l’ira tousjours trouver quand il luy plaira et qu’il n’est pas
besoin d’escire, ledit Sieur Servien a depuis trouvé occasion de faire mettre
un billet tout ouvert entre les mains dudit Sieur de Saint Romain
Nach [nr. 313 am 1. Dezember] ; nicht ermittelt.
fait de ne me le pas monstrer, parce que sans doute j’aurois esté obligé d’y
respondre.
Comme Monsieur Servien a veu que le procèz par escrit ne s’instruisoit pas
bien par la voye de Monsieur de Saint Romain, il s’est adressé ces jours
passéz au secrétaire Akakia et luy a faict escrire trois ou quatre billetz par
le Sieur Allard son secrétaire
Beilagen 1–7. Die Auseinandersetzung zwischen d’Avaux und Servien, die sie über ihre Sekretäre
führten, und zwar in ständig schärfer werdendem Ton, entzündete sich daran, daß Alard einen für
Brasset bestimmten Brief zur Unterschrift an d’Avaux schickte. D’Avaux ließ beanstanden, daß
der verabredete Brief an den Prinzen von Oranien fehle und daß Servien den Überbringer als Kurier
bezeichnet habe, da man doch den adeligen Sekretär Préfontaine schicken werde. Eine von Servien
konzipierte Antwort auf Beilage 7 wurde nicht mehr behändigt; vgl. [Beilage 13 zu nr. 311] .
Ce n’est pas assez, il y a adjousté deux autres billetz dudit Allard au Sieur
de Préfontaine
que cette lettre icy soit achevée.
Je vous envoie cy joint lesditz billetz avec les responses qu’on y a faittes
par mon ordre. J’espère, Monsieur, que l’on considèrera à la Cour que je
demeure tousjours sur la déffensive et que d’une fasson ou d’autre Monsieur
Servien renouvelle sans cesse l’aggression.
Il luy a pris une humeur de ne plus faire les despêches comme il a veu que
c’est tout de bon que Monsieur Brasset vient icy. Je n’ay point refusé de
travailler à celles d’Allemagne comme j’ay fait jusques à présent. Mais après
qu’il a voulu à toute force avoir la plume et qu’il en a usé comme il luy a
pleu en escrivant les choses selon son sens et en obmettant d’autres, c’est
trop faire le maistre de vouloir que je reprenne pour quinze jours ce que
j’ay cédé à sa poursuitte et dont il est en possession depuis un an. Il allègue
l’incommodité de sa santé, mais chacun voit comme il se porte fort bien,
et je ne feray aucune difficulté de le soulager quand il sera malade comme
je fis il n’y a pas longtemps. Je sçais bien qu’il luy fasche que la plume passe
de ses mains en celle dudit Sieur Brasset, mais comme il a eu en cela le
contentement qu’il a tant désiré avec l’honneur et l’avantage de rendre
compte des affaires à la Cour, il est bien raisonnable qu’il se charge aussy
d’un si petit désavantage que celuy qu’il s’imagine et dont il veut me faire
part
Vgl. dazu [Beilagen 2 und 3 zu nr. 311] und den Bericht Saint Romains in [nr. 313.]
Néantmoins, pour luy adhérer en tout ce qui m’est possible sans prendre ses
restes, j’ay consenti qu’en attendant Monsieur Brasset lequel doit arriver
bientost, le Sieur Allard travaille aux despêches par nostre ordre et soubz
nostre direction.
Monsieur de Saint Romain a proposé de concerter les despêches ensemble
et les dicter nous mesmes sur le champ. Mais Monsieur Servien n’a accepté
aucun parti. Je crois que c’est qu’il veut désormais escrire seul et se séparer
de moy pour ce regard comme il a desjà faict en plusieurs autres choses.
Ainsy le voilà maistre de la négotiation, je sçais qu’il vous escrit aujourd’huy
à part et peut estre encores à Monsieur le Cardinal, et quand je voudrois
prendre la liberté d’en faire autant je ne pourrois pas, parce qu’il a gardé
les despêches de Son Eminence et les vostres depuis la première lecture que
j’en fis à la haste pour les luy envoyer promptement.
Ce que je vous puis dire, Monsieur, et qui pourroit peut estre eschaper aux
soins de Monsieur Servien est que l’armée du Roy en Allemagne |:n’est pas
maintenant en grande considération, que noz alliéz la tiennent fort foible
et s’en plaignent disans qu’il n’y a pas plus de six mil hommes en estat de
pouvoir servir:|, d’autant que le reste d’environ trois mile |:sont tous nuds
pied et sans argent:|. Il me semble que quelque levée de troupes allemandes
seroit bien nécessaire. |:Il y a des gens qui s’offrent à Monsieur de Beau-
regard:| et il ne seroit pas malaisé de les faire passer |:jusques à Mayence
par des convoys:| des Hessiens. Les Bavarrois se promettent de grandes
choses, et l’on a intercepté des lettres de Gleen à eux par lesquelles ilz pré-
parent une conjonction et prétendent avec les Lorrains de faire une armée
de quinze mille hommes sans Hatzfeld.
|:L’on a renouvellé ces jours passéz fort secrèttement une antienne alliance
de fraternité entre la Maison de Brandebourg et celle de Hesse Cassel
Cela a produit aussytost l’effect que |:l’Eslecteur de Brandebourg:| en désire,
puis qu’on m’asseure que |:Madame la Langrave a promis de luy mettre
Calcar entre les mains dans la fin de ce mois et qu’elle n’est pas esloignée
de luy cédder aussy toutes les contributions qu’elle tire par le moien de cette
place:|, en quoy elle ne perdra rien, car lesdittes contributions ne servoient
qu’à l’entretènement de la garnison, et maintenant elle aura plus de troupes
en campagne. Il seroit à désirer qu’elle en fist encores autant en quelque
autre endroit. Ce Prince recherche soigneusement |:l’amitié de la France:|.
Il fait plus de la moitié du chemin et a quelque confiance en moy. Dans ce
dessein qu’il a j’ay essaié de proffiter l’occasion pour l’obliger |:à escrire
désormais au Roy avec le tiltre de Majesté:| et me suis prévalu de l’exemple
|:des Electeurs de Bavières et de Colougne dont j’ay faict voir les premières
lignes de leurs lettres. L’envoyé dudit Eslecteur :| est demeuré persuadé.
Voicy les quatre lettres que Monsieur Servien n’a pas voulu signer, l’une
à Monsieur le Duc de Bavières, l’autre à Monsieur l’Electeur de Couloigne,
la troisième à tous les Princes et Estatz de l’Empire et la dernière à la diètte
du Cercle de Franconie en response de celle que nous avons receue dont
copie sera cy jointe. C’est dommage d’en retarder l’envoy principalement
pour la lettre adressante à laditte diètte.
|:Le Marquis de la Fuente s’est fort loué au Sénat de Venise de la sage
conduitte de Monsieur Contarini en sa médiation pour la paix:|. Il a fait
|:son éloge:| et en a eu ordre. Je le sçais de lieu asseuré et ne crois pas
néantmoins qu’il y ayt sujet |:d’en prendre jalousie, car l’autre jour comme
je disois audit Sieur Contarini que l’Eslecteur de Majence :| ne l’affectionne
pas et qu’il a escrit contre luy |:à Vienne, il:| respondit brusquement que
c’estoit pour un différend de visite qu’ilz ont eu ensemble, mais que |:ledit
Eslecteur ne luy sauroit nuire:| et que depuis peu |:l’Empereur a faict
encore:| dire trop de bien de luy |:à sa République:|. Il me semble qu’il
nomma le |:Baron Rabata :|, car il prononcea les dernières parolles entre
ses dentz. L’on peut seulement considérer s’il ne seroit point à propos de
|:faire faire un pareil office au nom du Roy par Monsieur Des Hameaux:|
affin au moins d’obliger |:nostre Médiateur autant que font noz parties:|,
leur oster l’avantage qu’ilz en pourroient tirer et leur |:donner mesme quel-
que ombrage de ce costé là.
L’Archevesque de Magdebourg :| m’a escrit assez librement. Il prend sujet
de la cognoissance que nous avons faitte |:autrefois en Dannemark:| et que
j’ay depuis cultivée en Allemagne. Il voudroit députer à cette assemblée,
mais il n’en a pas les moiens. Il me mande pourtant qu’il y enverra un
secrétaire. Il me faict sçavoir |:qu’il est hors de la cour de l’Eslecteur son
père, d’autant:| qu’il ne peut approuver les conseilz qu’on luy donne et cela
est véritable. |:Ce jeune Prince:| est généreux et affectionné à la France.
Il n’est pas à vérité |:l’aisné, mais c’est le second de la Maison et d’ailleurs
il vit en fort bonne inteligence avec son frère :|. Je luy ay rendu quelque
service |:auprès des Suédois:| et continueray de l’entretenir en sa bonne
volonté selon les occasions qui s’en offriront.
J’ay encores à vous donner un avis touchant |:l’Eslecteur de Brandebourg:|.
Il m’a faict dire que si dans quatre ou cinq mois il ne voit |:une conclusion
au dessein qu’il a de mariage avec la Reyne de Suède, il désire prendre femme
en France:| et a demandé mon avis pour |:la personne:|. S’il plaist à la
Reyne |:procurer cet avantage à quelque Princesse de sa Cour:|, j’y serviray
selon les ordres de Sa Majesté.
Brégy wurde in Polen sehr gut aufgenommen. Über alles Weitere wird Servien Sie
sicher informieren.
1 fol. 245: Alard an Akakia, Münster 1644 November 29, Kopie.
2 fol. 249: Akakia an Alard, Münster 1644 November 30, Kopie.
3 fol. 246: Alard an Akakia, Münster 1644 November 30, Kopie.
4 fol. 250: Akakia an Alard, Münster 1644 November 30, Kopie.
5 fol. 247: Alard an Akakia, Münster 1644 November 30, Kopie.
6 fol. 248: Alard an Akakia, Münster 1644 November 30, Kopie.
7 fol. 259:Akakia an Alard, Münster 1644 Dezember 1, Kopie.
8 fol. 258: Alard an Préfontaine, Münster 1644 Dezember 2, Kopie.
9 fol. 257: Préfontaine an Alard, Münster 1644 Dezember 2, Kopie.
10 fol. 255–256: Alard an Préfontaine, Münster 1644 Dezember 2, Kopie.