Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy

22
Nous serons obligés de diviser la despêche que ce courrier vous porte en
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trois parties: dans la première nous respondrons aux deux vostres des 29 e
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du mois passé et cinquiesme du présent, dans la seconde nous vous ferons
25
sçavoir ce qui s’est passé en diverses conférences |:que nous avons faittes
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avec Monsieur Salvius pendant quatre jours qu’il a esté icy avec nous:|; la
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troisiesme vous informera de la résolution finale qui a esté prise sur le sujet
28
des pleinspouvoirs laquelle nous eussions esté obligés de mettre la première
29
comme la plus importante s’il ne restoit encores quelque petite difficulté
30
que nous espérons qui sera surmontée par la prudence de Messieurs les
31
Médiateurs dans le temps que nous emploirons à escrire le reste.

32
Nous avons receu les pièces qu’il vous a pleu de nous envoier pour justiffier
33
la forme qui s’est pratiquée de tout temps dans le Roiaume en l’expédition
34
des lettres patentes de noz Roys pendant leur minorité. Nous vous en
35
remercions bien humblement, mais il s’est rencontré heureusement comme
36
vous aurés desjà pu remarquer par noz précédentes que lorsqu’elles sont
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arrivées nous n’en avons pas eu besoin, noz parties s’estant laissé disposer
38
à la raison et aiant recogneu qu’ils ne pouvoient pas avec justice exiger de
39
nous une forme nouvelle. Nous ne serons donc plus obligés d’alléguer les
40
exemples passés et moins encores celuy du mariage de la Reine pour les
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raisons que vous remarqués très prudemment. Néantmoins, quand noz

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1
parties qui en peuvent aisément avoir une coppie en voudroient tirer une
2
conséquence dans le fait qui se présente, nous aurions très bon moien de
3
nous en déffendre et de leur faire veoir la différence qu’il y a entre les deux
4
affaires, puisqu’en l’une il s’agissoit d’une mère qui marioit son filz et qui
5
par conséquent devoit intervenir en cette qualité dans le contract par un
6
acte particulier outre celuy qu’elle avoit desjà authorisé par son avis et sa
7
présence comme Régente, et qu’il n’est question présentement que de faire
8
un traitté de paix où tout doit estre décidé par l’authorité roiale, laquelle
9
quoyqu’inséparable de la personne du Roy doit estre authorisée pendant sa
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minorité par l’avis et la présence de la Reine, tutrice de sa personne et
11
Régente de son Roiaume qui est tout ce que l’on peut désirer selon noz
12
coustumes.

13
Nous souhaitterions bien selon vostre bon avis que le |:discours de Monsieur
14
de Saint Chamond au Pape sur le subject de Monsieur Chiggi eust esté
15
faict:| avec umpeu plus de retenue, soit pour ne tesmoigner pas |:une affec-
16
tion particulière pour luy:| de crainte de donner lieu par ce moien |:à l’ex-
17
clusion de sa personne:|, s’estant si librement découvert |:à Sa Saincteté
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qui selon toute sorte d’apparence panche plus du costé du parti contraire
19
que du nostre:|, soit pour ne mettre pas en doute une chose qu’il falloit
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faire semblant de croire asseurée et ne craindre pas qu’on y peust apporter
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du changement. Mais puisque c’est une affaire faitte et qu’il n’est plus
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possible de reprendre une façon d’y agir indifférente, nous en pourrons tirer
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cet avantage |:que le Pape ne pourra point prendre de résolution sans nous
24
la:| communiquer, ce qu’il eust peut estre pu faire si on ne luy avoit point
25
parlé si franchement, et puis nous paier de l’excuse ordinaire qu’il est engagé
26
et qu’il ne l’auroit pas fait s’il eust esté averti à temps de noz prétentions.
27
Il y a lieu maintenant selon nostre foible avis de parler plus hardiment et
28
de presser l’affaire davantage |:en remonstrant à Sa Saincteté que l’employ
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de Monsieur Chiggi luy a esté donné:| sans que nous l’aions désiré, |:que
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c’est une personne avec laquelle:| ny la France ny aucun François n’a eu
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commerce ny amitié particulière jusques icy. Que nous y avons consenti
32
parce qu’il |:nous suffit dans cette négotiacion inportante de voir à la teste
33
de ceux qui la conduisent un homme de bien et sans passion qui sache tenir
34
la balance droicte:|. Qu’à présent que c’est un establissement fait et que
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toutes choses semblent estre bien commencées |:pour l’avancement de la
36
négotiation, nous ne pouvons comprendre d’où viendroit la |:résolution
37
d’y aporter du changement:|. Qu’il n’y a pas lieu de croire que ce soit |:du
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pur mouvement de Sa Saincteté, laquelle voyant un ouvrage qui doit estre
39
conduit par son aucthorité et:| réussir à sa gloire si bien entamé et si heureu-
40
sement |:avancé, ne voudroit pas de gayeté de cœur y apporter elle mesme
41
du trouble:| par les difficultés qui se rencontreroient sans doute |:au choix
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des personnes nouvelles qu’on y voudroit emploier, desquelles il seroit mal
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aisé que l’une ou l’autre des parties ne prist quelque soubçon:|. Qu’il
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faudroit donc croire que |:la grande prudence de Sa Saincteté ne luy con-

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1
seillast pas:| de prendre cette résolution d’elle mesme. |:Elle en seroit
2
secrèttement sollicitée par noz parties, lesquelles:| se sont assés publique-
3
ment vantées qu’on verroit bientost |:des effectz de leur pouvoir auprès du
4
Pape dans la disposition de cette assemblée; mesme:| que nous |:n’affectons
5
point d’avoir Monsieur Chiggi plustost qu’un autre, mais que:| dans la juste
6
appréhension que nous aurions |:si on faisoit un changement, d’estre icy
7
entre les mains d’une personne passionnée pour noz ennemis:|, il nous est
8
encores plus doux |:d’y en voir conserver un que sa probité rend neutre
9

42
9 que d’en – autre] aus dem Konzept ergänzt, fehlt in der Druckvorlage.
que d’en veoir arriver un autre que son engagement secret rendroit sans
10
doutte partial. Que si:| pour cette crainte nous estions peut estre |:obligéz
11
de n’avoir point de communication avec luy pour les affaires et de luy rendre
12
seullement les honneurs qui sont deubz à sa dignité comme l’on avoit résolu
13
de faire à Monsieur le Cardinal Rosetti, en mettant tous noz intérestz entre
14
les mains d’un second Médiateur,

43
14 le Pape] nach dem Konzept ersetzt für qui in der Druckvorlage.
le Pape auroit regret d’avoir osté à un de
15
ses ministres l’honneur de paciffier en son nom tous les différens de la
16
Chrestienté et:| qu’en tout cas, si par cette |:nouveauté là le traicté de la
17
paix généralle qui est en si bon chemin venoit à estre interrompu, qu’il auroit
18
du déplaisir d’en avoir fourni le subject et d’avoir par une action non néces-
19
saire et que l’on n’a pas accoustumé de faire contre le gré des parties inté-
20
ressées, privé le public des agréables espérances qu’il a conceues de voir
21
arriver ce bien à l’Europe sous son pontifficat:|. Que comme |:dans cette
22
négotiation il ne se rencontre point d’intérest particullier de Sa Saincteté:|,
23
il n’y a point de nécessité d’y establir |:des personnes si confidentes, il suffit
24
qu’estans agréables aux parties elles puissent conserver leur confiance affin
25
que leurs exhortations soient plus efficaces et disposent plus facillement à
26
un bon accord:| des Princes ennemis dont les différens tiennent toute la
27
Chrestienté en trouble. Que tout le monde a fort bien jugé d’abord après
28
ce qui s’est passé |:en l’eslection de Sa Saincteté qu’elle n’oublieroit rien
29
pour gaigner l’amitié de la France et que son propre intérest la convieroit
30
de tesmoigner au public qu’elle veut régner sans partialité et en vray père
31
commun:|, mais que toutes ces asseurances n’estans pas accompagnées de
32
tesmoignages bien solides et n’estans fondées que sur des paroles, la pierre
33
de touche |:de son intérieur et de la vérité de ses intentions seroit la résolu-
34
tion qu’elle prendroit sur le faict de cette assemblée:|. Que si |:sans y faire
35
aucune nouveauté ni apporter de changement soit au lieu qu’aux personnes
36
elle se contentoit de faire continuer sans son aucthorité ce qui a desjà esté
37
bien commencé pour conduire:| la négotiation à une heureuse fin, |:elle
38
justiffieroit:| de cette sorte la sincérité de ses desseins |:et feroit paroistre
39
un esprit désintéressé qui n’a pour but que le repos public et la réunion des
40
Princes de la Chrestienté, mais que si elle se portoit à faire ouverture de:|
41
quelque autre moien pour traitter la paix |:qui ne peust estre accepté à cause

[p. 675] [scan. 765]


1
du grand nombre des personnes qui y sont intéressées:| ou bien d’en |:trans-
2
porter la négotiation en un autre lieu:| ce qui ne peut estre fait par la mesme
3
raison, |:ou bien d’y establir de sa part d’autres personnes:|, il seroit difficile
4
d’oster de l’esprit du monde et principalement de celuy des |:François
5
qu’elle n’y eust esté portée par les instances des Espagnolz, puisque selon
6
leur vanité ordinaire:| faisant passer |:leurs desseins pour des loix, ilz ont
7
publié hautement dès l’avancement de Sa Saincteté au pontifficat que tout
8
cella se feroit:|, qui certainement ne seroit pas le moien de faire |:

42
8 finir] nicht dechiffriert.
finir la
9
guerre dont toute l’Europe est embrasée:|. Vous ne trouverez pas mauvais,
10
Monsieur, si dans un point de si grande importance et duquel nous estimons
11
que dépend principalement le bien ou le mal |:qui nous doit arriver pendant
12
cette négotiation nous prenons la liberté de vous dire si amplement noz
13
mouvemens. Mais il:| nous semble qu’on doit mettre cet article aussitost
14
qu’aucun autre dans |:la négotiation secrètte qu’on doit faire avec le Pape
15
pour restablir l’amitié et la bonne intelligence entre luy et Leurs Majestéz
16
après ce qui s’est passé en son eslection, et que s’il:| refuse les justes deman-
17
des de Sa Majesté qui |:ne veut rien de nouveau, il y:| aura très grand sujet
18
de conclure |:qu’il ne veut donner à la France que les apparances pour
19
garder les solides avantages pour ceux qui l’ont porté au pontificat:|. Depuis
20
peu |:Saavedra n’a peu s’empescher de faire connoistre icy les menées qui
21
se font à Rome et a creu de faire un grand compliment à Monsieur le Nonce
22
qui:| luy tesmoignoit d’attendre avec impatience |:celluy qui le doit relever
23
en luy respondant:|:Nous vous voulons bien pour Nonce, nous sommes
24
bien pour cella, ce qui:| fait connoistre que |:n’ayant pas osé demander
25
d’abord qu’on mist un autre à sa place, ilz y

43
25 n’ont] nach dem Konzept ersetzt für ont in der Druckvorlage.
n’ont faict instance que pour
26
avoir un Légat à leur dévotion afin de:| faire indirectement la mesme chose.
27
Et certes, quand |:nous entendons dire qu’on parle desjà pour cet employ
28
du Cardinal Caponi que l’on tient entièrement espagnol, nous ne sommes
29
pas:| sans inquiétude et sans appréhension, |:mais nous espérons que:| l’au-
30
thorité de la Reine et la prévoiance de Messieurs ses ministres y donneront
31
ordre. Car on ne peut pas douter |:que tous les changemens qui seront
32
résoluz pour ce lieu auront esté poursuivis par les Espagnolz, ce:| qui nous
33
donne |:un juste subject de soupçon contre ceux qui seront nomméz et une
34
raison très légitime de leur donner l’exclusion à tous afin par ce moien de
35
demeurer en l’estat où nous sommes, dont celluy qui est icy sera encor plus
36
obligé à France que si elle l’y avoit faict venir:|, parce qu’il luy seroit |:plus
37
honteux maintenant d’en estre retiré que de n’y estre jamais venu:|. Nous
38
croions mesmes que les offices de |:la République de Venise auprès du Pape
39
ne seroient pas:| inutiles pour |:le dissuader de faire aucun changement au
40
lieu, à la forme et aux personnes de cette assemblée. Estant associée dans la
41
médiation elle:| a plus de droit qu’aucun autre d’en dire ses avis |:à Sa

[p. 676] [scan. 766]


1
Saincteté et de les faire considérer:|, prenant seulement prétexte en termes
2
généraux sur le péril qu’il y auroit |:d’apporter aujourd’huy le moindre
3
changement

39
3 où] aus dem Konzept ersetzt für en in der Druckvorlage.
où toutes les choses sont si bien commencées et marchent aussy
4
heureusement:| qu’on le peut souhaitter, et qui pourroit changer de face
5
et s’arrester tout court à cause de |:la grande antipatie entre les espritz dont
6
elle est composée:|, lesquels estans tousjours en garde et dans une méffiance
7
extrême, les uns des autres pourroient |:malaisément s’accorder sur une
8
nouveauté:|, estant au contraire très certain que |:l’un des partis rejettera
9
ouvertement:| ce qu’il verra estre accepté ou |:qu’il soupçonnera avoir esté
10
poursuivi par l’autre. Monsieur Contarini estime que si l’Ambassadeur du
11
Roy qui est à Venise

40
Des Hameaux.
est chargé de faire cette instance à la République de la
12
part de Leurs Majestéz, qu’elle ne reffusera pas:| d’emploier de ses offices
13
le plus efficacement qu’il luy sera possible |:auprès de Sa Saincteté; ledit
14
Sieur Contarini nous a mesme promis d’en escrire de son chef pour:|
15
représenter la nécessité de cette résolution.

16
Lorsque nous croions de voir arriver icy près de nous Monsieur Brasset pour
17
exercer la charge que nous luy avons offerte, nous avons receu une de ses
18
lettres par laquelle il s’excuse sur ses incommodités. Il est vray qu’estant à
19
La Haie nous l’avons veu sujet à une grande défluction, mais nous croions
20
que si pour les appointemens ordinaires qu’on luy destinera et dans l’assistance
21
qu’il recevra pour luy aider à transporter son mesnage il est umpeu bien
22
traitté et en homme qui a servi longuement, il pourra redoubler ses forces
23
pour venir icy, et nous croions que vous ne refuserés pas d’emploier voz
24
soins pour luy en donner le moien au plustost.

25
Befriedigung über die Verstärkung der Armee Turennes. Des personnes intelli-
26
gentes qui ont sceu que Monsieur le Duc de Bavières avoit escrit au Roy
27
et à nous et à qui ont a fait sçavoir de Paris qu’il |:y estoit arrivé un dépputté
28
de sa part qui n’a point encores paru:|, ont pris cette occasion de nous dire
29
que c’estoit alors qu’il falloit |:avoir plus de déffience de luy et prendre
30
garde de plus près aux desseins de son armée, à quoy:| nous croions bien
31
qu’on ne |:manquera pas:|. La prise de Philisbourg et de Maience

41
Pbilippsburg war am 9., Mainz am 17. September gefallen.
et l’esta-
32
blissement des forces du Roy en ce pais là nous ont fait recevoir depuis
33
quelques jours la response de la ville de Francfort à nostre première lettre
34
circulaire. Nous vous en envoions la coppie et de celle du Duc des Deux
35
Pontz

42
Friedrich Pfalzgraf zu Zweibrücken, 1622–1661, seit 1635 Pfalzgraf.
qui est arrivée en mesme temps.

36
Nous ne pouvons mieux vous exprimer noz sentimens sur |:la garantie
37
qu’on demande à Monsieur de La Thuillerie:| qu’en vous envoiant un ex-
38
trait de la seconde responce que nous luy avons faitte sur ce sujet

43
Das Schriftstück wurde erst später, vermutlich als [Beilage 14 zu nr. 311 übersandt.]
. |:Toutes

[p. 677] [scan. 767]


1
les propositions qui viennent de la part du Roy de Dannemark en l’humeur
2
et en l’estat où il est ne peuvent estre que très suspectes et faictes à mauvaise
3
intention

43
Mit dem Folgenden war d’Avaux nicht einverstanden; vgl. [nr. 296 S. 641–643.]
. C’est un Prince qui a de long temps son cœur:| engagé dans le
4
parti contraire, peu de bonne volonté pour la France, |:qui depuis la nou-
5
velle guerre que l’on luy faict a une rage inconcevable contre la Suède.
6
Quoyque ce soit le plus antien Monarque:| de la Chrestienté, dans les affaires
7
qu’il a aujourd’huy sur ses bras il n’a aucunement fait paroistre |:la prudence
8
qui a accoustumé d’accompagner les actions de ceux de son aage. C’est un
9
esprit comme forcené que la seulle passion domine, qui:| jusques icy n’a
10
rien entrepris |:avec conduitte ni avec conseil et ne s’est porté à aucune
11
résolution qu’avec aveuglement et précipitation:|. En mesme temps qu’un
12
de ses ministres a proposé à Monsieur de La Thuillerie une aliance ou
13
meilleure intelligence pour l’advenir avec la France, Monsieur de Brégi
14
nous:| escrit qu’il y avoit deux de ses |:Ambassadeurs en Pologne pour
15
proposer une ligue contre la Suède:|, dans laquelle il fait espérer |:qu’il
16
engagera la pluspart des Princes d’Allemagne qui vivent aujourd’huy en
17
neutralité avec elle:|. Il heurte ainsi de tous costés |:et tasche d’engager
18
tous les Princes dans son ressentiment:| sans qu’il y ait encores eu personne
19
qui l’ait voulu suivre, parce qu’il n’est pas malaisé de voir |:qu’il ne se laisse
20
plus guider par la raison et que:| par le chemin qu’il tient il |:court quasi
21
asseurément à sa ruine. Il escoutte toutes:| les ouvertures qu’on luy fait
22
hors les |:raisonnables qu’il rejette et ne peut se porter à:| aucune délibé-
23
ration ou résolution |:dont l’animosité qu’il a aujourd’huy contre les Suédois
24
ne soit le premier mobile. Sa jalousie contre eux:| n’avoit esté causée jusques
25
icy que par |:leur agrandissement joinct au déplaisir de les voir:| prospérer
26
dans un dessein où il |:

42
26 a] nicht dechiffriert.
a autresfois succombé. Mais à présant que les nou-
27
velles offences qu’ilz luy ont faictes ont envenimé cette vieille playe, il est
28
presque tousjours transporté de fureur. C’est pourquoy:| nous estimons
29
que le soin des ministres du Roy doit estre seulement |:de le guérir et
30
d’appaiser s’il est possible sa douleur présente en:| faisant cesser la cause
31
qui l’a augmentée, |:sans passer plus outre ni s’attacher avec luy plus
32
estroictement que nous sommes:|, puisque cella se pourroit |:difficilement
33
faire sans donner jalousie à la Suède et nous faire:| peut estre mescontenter
34
des amis certains |:pour l’espérance douteuse de l’amitié d’un Prince qui ne
35
sauroit jamais s’attacher si nécessairement à la France tandis qu’elle demeu-
36
rera unie si estroictement qu’elle est avec la Suède. Lorsque nous avons
37
parlé à Monsieur Salvius de la garentie du traicté qui pourroit estre demandée
38
à Leurs Majestéz, il n’a pas manqué de:| remarquer d’abord l’inconvénient
39
que nous avons préveu et de dire que le |:dessein du Roy de Dannemark
40
estoit d’affoiblir la confédération de la France et de la Suède:| en obligeant
41
la première de se joindre à luy en certain cas pour |:faire la guerre à l’autre:|.

[p. 678] [scan. 768]


1
Nous n’avons pas manqué de luy respondre que nous n’estions pas en doute
2
|:du parti qu’on avoit à prendre:|, que ce qui pourroit mettre Leurs Majestéz
3
en considération de cette demande seroit si elle |:leur estoit faitte de la part
4
de la Reyne de Suède, que:| néantmoins pour luy en parler franchement,
5
si on nous faisoit la faveur de nous en demander nostre avis, nous estimions
6
qu’il se falloit contenter d’observer constamment |:l’alliance que nous avons
7
contre l’Empereur et n’engager pas la France sans nécessité en diverses
8
guerres où elle n’avoit point d’intérest. Il a répliqué là dessus parlant à l’un
9
de nous que la France estoit desjà obligée en vertu du traicté de Vuismar

42
Vom 20. März 1636.

10
non seullement d’assister la Suède dans cette guerre, mais encores dans:|
11
les autres qui pourroient naistre cy après. Mais il |:luy a esté répliqué qu’il
12
estoit trop habille homme pour faire aucun fondement sur l’article du traicté
13
qui n’a point esté ratiffié ny approuvé:|, veu mesme que l’obligation portée
14
par ledit article comme n’estant pas raisonnable n’avoit pas esté insérée dans
15
les traittés subséquens.

16
Encores que nous aions |:fait diverses conférences avec luy pendant quatre
17
jours qu’il a esté en cette ville, tant en commun qu’un:| chacun de nous en
18
particulier, nous n’avons eu presque ensemble aucune diversité d’avis et
19
avons pris noz résolutions sur toutes les propositions qui ont esté faittes
20
avec très grande union

43
Vgl. dazu Salvius an Königin Christine, Osnabrück 1644 November 15/25, Druck: APW [ II C 1 nr. 249 S. 403–409.]
. Nous avons bien remarqué qu’un des |:principaux
21
subjectz de son voyage a esté l’appréhension qu’il avoit que nous n’eussions
22
pas:| approuvé |:l’acceptation qu’ilz avoient faitte du pouvoir des commis-
23
saires impériaux qui sont à Osnabruk:| sans y avoir fait adjouster |:en faveur
24
des alliéz les mesmes clauses que nous avons exigées de ceux qui sont en
25
cette ville. La première opinion des Suédois:| avoit esté que les instances
26
réitérées que nous leur avions fait |:faire pour adjouster cette clause:|
27
estoi[en]t principalement affin |:qu’elle fut insérée de nouveau:| dans |:leur
28
pouvoir aussy bien que dans celluy des Impériaux, comme si:| nous n’eus-
29
sions pas esté asseurés des |:traictéz de confédération que nous avons avec
30
eux et que:| nous eussions voulu |:les lier encores par les clauses de leur
31
nouveau pouvoir de ne traicter point sans nous. Mais:| comme nous leur
32
avons fait connoistre que ce n’avoit pas esté nostre pensée et qu’il nous
33
estoit indifférend qu’ilz |:la fissent adjouster à leur pouvoir pourveu qu’elle
34
fust insérée dans celluy des Impériaux:|, tant pour la satisfaction des |:alliéz
35
que pour ne faire pas paroistre une diversité d’avis entre nous aux:| choses
36
généralles où nous avons mesme intérest, |:ledit Sieur Salvius a acquiescé à
37
noz raisons et nous a promis que si:| la bienséance ne leur permet pas de
38
demander à présent |:la réfformation du pouvoir des commissaires impé-
39
riaux:| qu’ilz ont |:desjà accepté parce qu’il est:| entièrement conforme
40
|:au leur, ilz tacheront au moins de mettre à couvert l’intérest des alliéz:|
41
de leur costé comme |:nous avons faict du nostre, ou par une déclaration

[p. 679] [scan. 769]


1
séparée qu’ilz demanderont sur ce subject ausdictz commissaires impériaux
2
ou par une protestation qu’ilz leur feront signiffier avant que de faire la
3
permutation des pouvoirs. Cella:| aiant esté accordé, nous avons d’un
4
commun consentement et sans aucune contestation convenu encores ensemble
5
les choses suivantes:

6
1. Qu’ilz |:ne feront point à Osnabruk laditte permutation qu’ilz n’ayent
7
apris par noz lettres:| qu’ilz le peuvent |:faire et que toutes choses ont esté
8
concertées icy:| pour la |:forme des nouveaux pouvoirs que nous:| sommes
9
obligés de faire |:venir de part et d’autre, ce que:| nous avons |:exigé d’eulx
10
afin qu’ilz ne soient pas en liberté d’entrer en matière et de traicter après
11
laditte permutation faicte si nous n’avons:| convenu icy avec nos parties de
12
faire la mesme chose pendant le temps qu’on fera venir les nouveaux
13
pouvoirs.

14
2. Qu’aussitost que toutes choses auront esté résolues et disposées de cette
15
sorte |:à entrer en négotiation de part et d’autre, on en donnera advis à tous
16
les Princes et Estatz de l’Allemagne par une lettre succinte et modérée qui
17
soit escritte et receue sans esclat afin:| qu’elle ne puisse rien gaster et qu’elle
18
serve seulement |:à haster leur venue par l’asseurance qu’ilz recevront qu’on
19
est prest d’entrer en matière:|.

20
3. Qu’en |:attendant qu’ilz viennent ne pouvans rien traicter d’inportant:|
21
sans faire une action contraire |:aux lettres que nous leur avons escrittes et
22
aux protestations que nous avons faictes publiquement de ne pouvoir traicter
23
sans eux, nous mettrons le point de leur venue en négotiation et:| propo-
24
serons tant icy qu’à Osnaburg pour premier article qu’il soit fait diligence
25
de part et d’autre |:pour les faire venir promptement, à quoy:| nous ad-
26
jousterons de nostre costé |:la liberté de l’Eslecteur de Trêves que nous
27
demanderions un peu plus expressément que les Suédois, parce que l’hon-
28
neur de Sa Majesté y est en quelque sorte intéressé et que:| lesdits Suédois
29
disent qu’ils |:entendent la comprendre dans la demande généralle qu’ilz
30
feront de la venue de tous les Princes:|. En quoy vous voiés, Monsieur,
31
qu’ils se |:sont trouvéz entièrement conformes à nostre opinion et qu’ilz ont
32
approuvé la proposition que nous avons eu le bien de vous faire par:|
33
nostre despêche précédente. Ilz demeurent d’accord que c’est un |:préalable
34
absolument nécessaire pour establir juridiquement le droict de faire la paix:|,
35
lequel nous ferons voir |:par cette instance n’appartenir pas à l’Empereur
36
tout seul dans l’Empire sans le consentement desdictz Princes et Estatz:|.

37
4. Que jusques à ce que |:lesdits Princes et Estatz ou leurs députtéz soient
38
arrivéz, on n’entamera de part ny d’autre aucune matière pour ne faire pas
39
préjudice à nostre demande et à ce droict de faire et résoudre la paix:| auquel
40
|:nous avons si grand intérest de les associer avec l’Empereur:|.

41
5. Qu’après |:qu’il y aura icy nombre suffisant de députéz de la part desdits
42
Princes et Estatz nous mettrons sur le tappis la question du droict de faire
43
la guerre, afin qu’il soit:| déclaré par le consentement unanime |:des Estatz
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de l’Empire qu’il n’apartiendra point ci après à l’Empereur de déclarer la

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1
guerre à aucun Prince voisin de l’Empire sans leur consentement et sans une
2
résolution précédente d’une diètte libre et généralle:|. Nous avons les uns
3
et les autres d’autant plus d’intérest d’insister à cet article |:qu’outre que
4
l’aucthorité de l’Empereur en:| sera affoiblie et la seureté des Princes voisins
5
affermie, la contravention à cette loy a donné sujet à |:la guerre qui se faict
6
aujourd’huy dans l’Empire par les deux Couronnes, à cause que l’Empereur
7
de son seul mouvement sans l’advis des Estatz et:| par la seule instigation
8
du conseil d’Espagne s’est voulu mesler cy devant dans les guerres estrangères
9
où il n’avoit point d’intérest, aiant envoyé une partie des forces de l’Empire
10
contre le Roy de Suède lorsqu’il faisoit la guerre en Prusse contre la Pou-
11
logne

42
Als Gustaf Adolf 1626 in Preußen einfiel, erhielt Polen ein kaiserliches Hilfsangebot.
et quelque temps après aiant fait la mesme chose avec beaucoup
12
plus d’esclat et plus grand nombre de forces contre le feu Roy en Italie ,
13
quoyqu’on n’eust jamais mis en doute les droitz de l’Empereur et de l’Empire
14
sur les Duchéz de Mantoue et de Montferrat ny les devoirs que le Souverain
15
de ces deux Estatz est obligé de luy rendre en prenant l’investiture, et qu’il
16
ne fust question que de conserver un Prince dans la possession des Estatz
17
qui luy estoient escheus par droit de succession dont les Espagnolz sans
18
aucun titre ny raison avoient entrepris de le despouiller.

19
Nous sommes obligés à ce propos de vous |:advertir d’une opinion des
20
Suédois que nous avons comprise dans les discours de Monsieur Salvius.
21
Ilz croyoient que si on peut obtenir l’article précédent et qu’il en soit faict
22
une constitution de l’Empire pour l’advenir, ce sera une seureté suffisante
23
pour le traicté qui pourra estre faict présentement avec l’Empereur, et:|
24
nous avons remarqué qu’ilz n’inclinent pas, au moins jusques à présent,
25
|:à l’ouverture que nous avons faicte d’une ligue généralle pour la seureté
26
dudit traicté, dans laquelle on puisse faire entrer tous les Princes tant d’un
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parti que d’autre:|, en quoy certes nous nous sommes |:aperceuz qu’il y a
28
tousjours beaucoup de la faction protestante dans leurs desseings et que:|
29
bien souvent elle est plus dominante dans leur esprit que la raison politique.
30
Nous n’avons pas encores assés enfoncé cette matière pour vous en pouvoir
31
dire certainement leur résolution. Lorsque nous en aurons discouru ensemble
32
plus ouvertement, nous vous pourrons aussi plus clairement expliquer leur
33
sentiment et agir pour faire réussir cette proposition selon qu’il nous sera
34
ordonné.

35
Quant à la seconde demande que nous vous avons marqué par nostre pré-
36
cédente despêche pouvoir estre faitte lorsque les députés des Princes et
37
Estatz de l’Empire seront arrivéz, |:assavoir que l’amnistie généralle soit
38
accordée et que toutes choses soient remises dans l’Allemagne au mesme
39
estat qu’elles estoient en l’année 1618:|, ilz n’y font point de difficulté et
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croient aussi bien que nous qu’elle doit estre faitte en cette forme. Nous
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avons mesmes remarqué qu’ilz se tiennent en quelque sorte obligés de ce

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1
que

40
1 dans ses] fälschlich dechiffriert: de ses
dans cette demande |:la restitution de la Maison palatine tant dans ses
2
Estatz que dans la dignité électoralle se trouve comprise. Mais:| pour
3
l’addition que nous avons creu y devoir estre faitte, que moiennant cella
4
|:les deux Couronnes retireront leurs armes de l’Empire et ne prétendront
5
pas d’y conserver leurs conquestes , ilz sont si attachéz à leur intérest parti-
6
cullier et ont si grande peur de les:| abandonner qu’ilz ne se peuvent
7
résoudre à s’en relascher mesmes en apparence. Nous leur avons |:assés
8
faict comprendre qu’ilz ne doivent pas craindre que nous soyons pris au
9
mot ny les uns ny les autres, n’y ayant pas apparence que l’Empereur veuille
10
restablir l’eslection du Royaume de Bohème ni que le Duc de Bavière veuille
11
rendre le Haut Palatinat ny la dignité électoralle et que l’addition de rendre
12
toutes noz conquestes ne tend qu’à donner plus d’esclat à:| nostre offre
13
pour la faire recevoir plus agréablement de |:tous les Allemands, puisqu’elle
14
est comme superflue et:| s’entend nécessairement comprise dans le |:resta-
15
blissement de toutes

41
15 choses] nicht dechiffriert.
choses en l’estat qu’elles estoient en l’année 1618, qui
16
ne sauroit:| estre fait supposé qu’il fust accordé sans que nous fissions de
17
nostre part ce que l’Empereur feroit du sien. Ilz recognoissent bien que
18
cella est véritable et en demeurent persuadés, mais avec tout cella ilz tes-
19
moignent tousjours de |:voulloir mettre un petit mot de leur satisfaction
20
particulière pour:| tant de pertes et de despenses qu’ilz ont souffertes |:pour
21
récompence desquelles ilz veullent avoir droit de retenir la Pomméranie ou
22
du moins les places de cette province et du Mekelbourg qui sont situées
23
sur la Mer Baltique, de quoy nous n’avons pas tasché:| de les dissuader en
24
effet, affin qu’ilz nous |:aident aussy quand il sera temps de retenir ce que
25
nous possédons, mais seulement:| de faire de démonstrations publiques qui
26
sont nécessaires pour |:sortir de cette guerre avec l’affection des Princes
27
d’Allemagne:|, en leur faisant voir |:que si nous sommes forcéz de retenir
28
noz conquestes pour nostre seureté particulière:|, ce n’est qu’après n’avoir
29
peu obtenir ce que nous avons demandé |:pour la seureté publique:|.

30
Ce que nous avions appréhendé |:auprès des Suédois n’a pas manqué de
31
nous arriver. Ilz ont esté advertis de Paris par leur Ambassadeur

43
Grotius.
qu’il y
32
estoit arrivé un dépputté du Duc de Bavière lequel ne s’estoit point encores
33
faict:| connoistre à Messieurs les ministres. |:Monsieur Salvius nous a voulu
34
sonder là dessus pour savoir si on estoit:| disposé d’entrer en quelque traitté
35
avec luy et d’entendre à la proposition d’une neutralité qu’on disoit qu’il
36
avoit charge de faire. Nous luy avons respondu que nous avons veu diverses
37
lettres venans de ceux qui ne sçavent que les nouvelles de la basse cour qui
38
parloient de |:l’arrivée de ce dépputté, mais que n’en ayans receu aucun
39
advis de vostre part, nous avons subject de croire que:| c’est un bruit sans

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1
fondement, et qu’en tout cas il devoit estre asseuré qu’on n’escouteroit
2
jamais aucune proposition de ce costé là sans nous donner charge aussitost
3
de |:luy en comuniquer et à son collègue et sans y mesnager l’intérest de la
4
Suède conjoinctement avec celluy de la France:|.

5
Avant que |:nous séparer nous luy avons demandé si en cas que:| nous
6
entrions en quelque négotiation avec les |:Impériaux pour oster aux Espa-
7
gnolz le subject qu’ilz auroient de se plaindre:| si nous les tenions cependant
8
sans |:rien traicter avec eux, nous ne pourrons pas mettre quelques propo-
9
sitions:| sur le tappis qui les regardent particulièrement |:comme pourroient
10
estre les affaires d’Italie, qu’encores que la Suède n’eust point d’intérest
11
particulier à cella:| nous n’en avions pas voulu prendre la résolution sans
12
la |:leur communiquer, dont il nous a fort remercié et promis de le faire
13
savoir à son collègue. Nous ne luy avons donné part de cette pensée:| que
14
par civilité et pour conserver de plus en plus la |:bonne intelligence qui doit
15
estre entre nous. Mais:| nous craignons bien de ne la pouvoir pas effectuer
16
qu’après en avoir |:informé Messieurs les Estatz et en avoir eu auparavant
17
leur consentement formel, veu que le dernier traicté que nous avons faict
18
avec eux nous obligeant de ne rien faire que d’un mutuel consentement,
19
ilz:| pourroient trouver mauvais que nous |:fussions entréz en conférence
20
avec nostre ennemi commun non seullement sans eux mais avant l’arrivée
21
de leurs dépputtés:|. C’est pourquoy nous avons résolu aussitost après le
22
départ de ce courrier de |:faire une despêche en Hollande et de charger le
23
Sieur Brasset:| de donner part à ces Messieurs de tout ce qui a esté fait et
24
résolu icy en dernier lieu

35
D’Avaux und Servien an Brasset, Münster 1644 November 28, Kopie: AE , CP All. 34
36
fol. 303–305 = Beilage 5 zu nr. 311.
affin de prévenir les moindres sujetz de plaintes
25
qu’ilz pourroient prendre

37
Eigenhändige Randnotiz d’Avaux’: Je signe cette despêche sans approbation de l’article
38
dont je vous escris par la lettre cy jointe. Vgl. [nr. 296.]
.

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