Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
J’ay receu vostre lettre du 6 e du courant, et vous remercie de tout mon cœur
des avis que vous continuez de prendre la peine de me donner, dont je fais le
cas qu’ils méritent.
Le mémoire particulier que vous et messieurs vos collègues m’avez adressé de
la mesme datte, ne contenant qu’un seul point qui est touchant les sauf-
conduits des ministres de Portugal, je n’y respondray pas en commun, faute
d’autre matière, pour former un mémoire, et me contenteray de vous dire
dans cette lettre que bien loin d’avoir jamais eu la pensée de faire espérer au
résident qui est icy
Carvalho (s. [nr. 22 Anm. 11] ).
veu que les Impériaux donnassent ceux de Portugal, qu’au contraire lorsqu’il
me fit cette instance, je m’estudiay particulièrement à luy faire conoistre les
raisons pour lesquelles cela ne se pouvoit, et il me sembloit de l’avoir laissé
assez bien persuadé qu’il pressoit sur une chose qui ne leur serviroit de rien, et
qui nous feroit pourtant grand tort, si nous y donnions les mains, parce
qu’ayant acordé les passeports au duc Charles, nous ne pourions nous défen-
dre de traitter dans l’assemblée le point de la Loraine, et que néantmoins les
Espagnols n’y traiteroient pas celuy de Portugal, quelque sauf-conduit que les
Impériaux eussent donné aux ministres de cette courone-là.
Quant à la déférence que vous me mandez que Trautmansdorff a maintenant
pour les ministres d’Espagne, craignant que les nouvelles alliances qui se sont
conclues en son absence ne puissent leur donner assez de crédit pour luy faire
perdre les bonnes grâces de son maistre, je vous diray que nous devrions en
tirer un mauvais pronostique pour la conclusion de la paix, n’estoit que la
nécessité absolue qu’en a l’Empereur le pressera comme auparavent, aussy
bien que la résolution que les princes et estats de l’Empire, et notamment le
duc de Bavière ont faite de la conclure à quelque prix que ce soit.
Während der Belagerung von Mardijk kam es zu Kämpfen, bei denen etliche Per-
sonen von Rang verwundet wurden oder gefallen sind
Vgl. [nr. 115 Anm. 4] .
sind hoch. – Soeben erhalte ich Nachricht vom Eintreffen niederländischer
Schiffe vor Mardijk
eingenommen.
Les bruits qui couroient partout du mécontentement de Monsieur le Prince
ont tousjours fait si peu d’impression dans l’esprit de la Reyne que Sa Majesté
croyant ne pouvoir mieux faire taire le monde qui en parloit, qu’en monstrant
tousjours plus grande confiance en Monsieur le Duc, elle a envoyé les expédi-
tions pour faire que mondit Sieur le Duc commande toutes les armées de
Flandre, lorsque Son Altesse Royale s’en reviendra, et que durant le temps
qu’il sera encore dans l’armée, il soit son lieutenant général. Vous voyez,
Monsieur, que je n’ay pas fait cas de tout ce que l’on publioit, puisque je ne
vous en ay rien escrit, et en effet Monsieur le Prince est icy d’hier au soir, qui
a fait à Sa Majesté toutes les protestations imaginables de dévotion et de zèle
pour le bien de l’Estat, et de son service, et en mon particulier toutes celles
d’amitié et de bienveillance que j’eusse pu souhaiter.