Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
227. Longueville an Mazarin Münster 1647 Oktober 29
Münster 1647 Oktober 29
Ausfertigung: AE , CP All. 86 fol. 59–59’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 102 fol.
410–411.
Zur Haltung des kurbayerischen Hofes Verweis auf den Bericht d’Herbignys. Auswirkungen
der militärischen Operationen Turennes auf die Bereitschaft des Kurfürsten von Bayern zur
Forcierung des Friedensschlusses. Keine Aussichten für Conti bei der Wahl des Kurfürsten
von Mainz. Bis zur Rückkehr der niederländischen Gesandten keine Regelung wichtiger
Punkte in den französisch-spanischen Verhandlungen zu erwarten.
Vous verrez par la relation de |:monsieur d’Erbigny le détail de la cour de
Bavière et combien il est important de conserver Lawingen. L’armée de
monsieur le mareschal de Turenne sera fort nécessaire pour rasseurer les
places, et aydera beaucoup pour la paix de l’Empire, rendant monsieur de
Bavière plus soigneux de la presser; il ne sçauroit y avoir avec luy de con-
duite plus judicieuse que celle contenue dans le mémoire du Roy:|.
Freude über die Übereinstimmung in der Frage der Wahl des Kurfürsten
von Mainz. Nous avons d’icy mandé par advis les mesmes choses à |:mes-
sieurs de Vautorte et de Courval
Vgl. [nr. 213 Anm. 2] .
Monsieur le Prince et moy vous sommes, Monsieur, fort obligez de la
pensée favorable que vous avez eue pour |:monsieur le prince de Conty:|,
mais il se void clairement |:dans les grandes brigues qui s’y rencontrent
que jamais on n’y pourroit réussir:|.
Je vous supplye très humblement, Monsieur, de vouloir |:garder cette
bonne volonté pour Trèves s’il se peut dont je doute fort, mais au moins
pour Liège, où je tiens qu’il y aura bien plus de facilité:|.
Les traictez vont comme je vous l’ay escrit par ma dernière |:et jusques
au retour des députez de Messieurs les Estatz il ne se terminera point
d’article important. Pour les autres il y en a assez dont on est d’accord:|.
[Münster] 1647 Oktober 29
Konzept, größtenteils eigenhändig: AE , CP All. 103 fol. 145–150’, AE , CP All. 102 fol.
412–415, AE , CP All. 103 fol. 147’ = Druckvorlage. Unvollständige Kopie: AE , CP All.
102 fol. 416–423’.
Unterredung mit d’Avaux: Kardinalspromotion Michel Mazarins; Verhältnis d’Avaux’ und
Serviens zu Mazarin.
Verhandlungsführung der Spanier; Mission Lumiares’.
Lothringenfrage: Unnachgiebigkeit ratsam; im Hinblick auf die Haltung der Reichsstände
Beharren auf einer Verlagerung der Verhandlung dieses Punktes nach Paris; taktisches An-
gebot an Herzog Karl der Restitution eines Großteils seiner Lande für den Fall seines Über-
tritts auf französische Seite und der Beteiligung seiner Truppen an französischen Eroberun-
gen in den Spanischen Niederlanden; Voraussetzungen einer Restitution; in dieser Frage Dif-
ferenzen in der französischen Gesandtschaft, daher Weisungen erbeten.
Keine frankreichfeindliche Haltung Wilhelms II. von Oranien; Schiedsspruch in den stritti-
gen Fragen der französisch-spanischen Verhandlungen besser durch ihn als durch die nieder-
ländischen Gesandten. Beilage 1: Restitution der italienischen Plätze. Befestigungen in Ka-
talonien: kein Nachgeben; Schiedsspruch in dieser Streitfrage durch Wilhelm II. von Oranien
in Erwägung gezogen; genaue Informationen über die befestigten Plätze erforderlich; Rege-
lung der Truppenstärke während des Waffenstillstands; Beilage 2. Kein Vorgehen gegen
Orange.
Heirat Talmonts. Longueville. Zur Zeit keine Vergeltung für die Untreue und den Undank
der Holländer. Kritik an Renaudot. Dünkirchen. Savoyische Streitfragen: Ablehnung der
Forderungen Saint-Maurices. Rekommandation. Aufforderung an Venedig zur Rückführung
desertierter französischer Truppen. Beziehungen zum Herzog von Modena. Godefroys
Wunsch nach Abberufung. Negative Auswirkungen der Äußerungen d’Avaux’ gegenüber
Trauttmansdorff und Wartenberg. Unzufriedenheit über den Verlauf des letzten Jahres.
Verhandlungsführung Longuevilles unbeständig. Klage über Contarini.
Separatbillet: Äußerungen d’Avaux’ gegenüber Trauttmansdorff Ursache für die fehlende
kaiserliche Verständigungsbereitschaft.
Unterredung mit d’Avaux anläßlich der Nachricht von der Kardinalspro-
motion Michel Mazarins. Auf meine Bemerkung hin, er nehme unter den
Dienern Mazarins einen bedeutenderen Rang ein als ich, antwortete
d’Avaux mir qu’il estoit véritable si on considéroit les faveurs qu’il en
avoit receues et les honneurs que Son Eminence luy avoit procurez, mais
que j’estois le plus ancien dans la dépendance et n’avois encor rien eu. Ich
habe ihm geantwortet, daß die Ehre, von Mazarin als sein Diener angese-
hen zu werden, Belohnung genug sei.
Quant à la négotiation le plus favorable jugement qu’on puisse faire du
procédé des Espagnols les voyant chicaner sur tout est qu’ils attendent de
nouveaux ordres d’Espagne. On m’a asseuré d’assez bon lieu que le filz de
Castelrodrigo les doit aporter dans quinze jours ou trois sepmaines lors-
qu’il repassera d’Espagne pour aller præsenter à l’archiduchesse Anne
Marie
Ehg.in Maria Anna (1635–1696), Tochter Ks. Ferdinands III.; sie war zunächst im Juli
1646 dem Infanten Balthasar Karl versprochen, jedoch nach dessen Tod gemäß dem Hei-
ratsvertrag vom 20. Mai 1647 mit Kg. Philipp IV. von Spanien verh. worden; die Trauung
fand in Abwesenheit des span. Kg.s am 8. November 1648 in der Wiener Hofburg statt
( ABEPI I 558, 399ff; II 553, 387–397; Mecenseffy).
rencontrant selon la supputation qu’on peut faire avec celluy du retour
en ce lieu des plénipotenti〈aires〉 de Messieurs les Estats qui sont allés à
La Haye, doit vraysemblablement produire la crise de toute cette négotia-
tion et nous avons besoin d’y témoigner plus de constance et de fermeté
que jamais parce qu’on ne manquera pas de nous presser de tous costez
pour nous faire relascher sur tout affin que l’intérest de la France ne re-
tarde pas plus longtemps la conclusion d’un traité où tous les autres sont
desjà asseurés d’avoir leur compte.
Cette fermeté est principalement nécessaire en l’affaire de Lorraine qui
semble estre aujourd’huy celle où les Impériaux et Espagnolz font plus
de difficulté, mais comm’il n’y a pas aparence que les uns ny les autres,
ayant cédé dans leurs propres intérestz, veullent continuer la guerre pour
ceux d’autruy, je croy que nous n’avons qu’à parler hardyment et pa-
roistre inflexibles sur cest article sans que l’on puisse 〈cognoistre〉 le
moins du monde ny à la cour ny icy que l’on soit pour se laisser entamer
en cette affaire que je tiens de si grande importance à l’Estat que sans la
rétention de la Lorraine je ne croirois pas toutes nos conquestes d’Alle-
magne fort considérables. Il est très certain que l’ouverture que l’on a cy-
devant faite
Vgl. [nr. 192 Anm. 3] .
comme abandonnés. Nous aprenons que le duc Charles les combat
sans cesse de cette raison qu’il doit bien espérer par l’assistance de ses
amys quelque chose de plus que par l’offre de ses propres ennemis et qu’il
est asseuré que la France cédera pourveu qu’on tienne bon. Tous les
princes d’Allemagne fairont instance pour son restablissement et la bien-
séance les y oblige, mais il n’y en a pas 〈un〉 qui ne choisisse plustôt de le
laisser là que de continuer la guerre pour l’amour de luy. C’est pourquoy
j’estime qu’on doit persister à dire (pourveu qu’il n’y ayt point d’incon-
vénient à craindre du costé de la cour) que cette affaire ne peut pas estre
traitée icy, ayant esté séparée de ce traité par les præliminaires
D’Avaux hatte in den Verhandlungen zum Hamburger Präliminarvertrag zwischen dem
Ks., Spanien, Frk. und Schweden vom 25. Dezember 1641 (s. [nr. 13 Anm. 12] ) durchgesetzt,
daß Hg. Karl IV. von Lothringen nicht in die Liste der Kongreßteilnehmer aufgenommen
wurde ( Tischer, Diplomatie, 203).
doit estre renvoyée à Paris où après que le duc Charles aura désarmé et
que les ennemis auront promis de ne l’assister point avec leur armée con-
tre le Roy, il peut espérer d’estre traité favorablement autant que la justice
et l’intérest de l’Estat le pouront permetre, comm’on l’a peu voir par l’ou-
verture qui a esté cy-devant faite non pas comme une condition de ce
traité, mais comm’une déclaration des intentions qu’ont Leurs Majestés
de bien traiter ledit duc après la paix. J’ay disposé monsieur de Longue-
ville à cette conduite pourveu qu’elle soit agréable à Son Eminence, car si
l’affaire est entam〈ée〉 par deçà et qu’on veuille l’y conclure, vous ne
sçaurez éviter d’acorder presque un restablissement entier audit duc et
de perdre par ce moyen les principaux fruitz de toute cette guerre parce
que si on a permis une fois que les estats de l’Empyre y prennent intérest,
ilz ne seront point satisfaits que ledit duc ne soit remis en possession de ce
qu’il avoit avant la guerre. C’est pourquoy il n’y a rien de si nécessaire
que de soutenir tousjours que lesdits estats n’y peuvent prendre intérest
puisqu’〈outre〉 son exclusion acordée tacitement par le præliminaire il a
renoncé par divers traités
Vgl. die in [nr. 170 Anm. 54] gen. frz.-lothringischen Verträge.
France et par conséquent à celle qui eust peu engager avant cela l’Empyre
dans ses intérestz. Je præsuppose tousjours qu’il n’y a point de considéra-
tion particulière dans la cour qui vous emp〈êche〉 d’agir en cette rencon-
tre comme le bien de l’Estat le peut requérir.
Cependant pour entretenir tousjours le duc Charles en quelque espérance,
on pourroit 〈laisser〉 entendre à ses agen〈ts〉 qu’on se disposera de luy
restituer la plus consid〈érable〉 partie de ses Estatz pourveu qu’il se renge
du parti du Roy et qu’avant la conclusion de la paix il contribue par ses
armes à quelque conqueste dans les Pays-Bas et qu’〈il consente〉 à ce
qu’on luy rendra comme pouroit estre le Lucsembourg ou la Franche-
Comté où l’on le pourroit envoyer ap〈rès〉 l’avoir fortifié de quelques
troupes affin ou de le dédomager aux despens de l’Esp〈agne〉 si toute la
Lorrai〈ne〉 nous demeure, ou de nous dédomager par son assistance si on
se dispose de la luy rendre. Mais autrement je ne seray jamais d’adv〈is〉
de faire cette restitution s’il ne nous donne moy〈en〉 auparavant de nous
récompenser d’ailleurs, car après tout pourveu qu’on ne s’estonne pas lé-
gèrement en France, le comencement de 〈cette〉 campagne ayant fait voir
que ceux de nostre nation s’esmeuvent pour peu de chose, l’on peut avec
douze ou quinze mille hommes deffendre la Lorraine contre toutes les
forces de l’Empyre et d’Espagne. Si ce raisonement est appreuvé, il seroit
à propoz de nous envoyer des ordres conformes à ce qu’il contient, car y
ayant eu cy-devant diversité d’advis entre nous sur ce subjet, je crains que
nous ne fassions pas paroistre assez de fermeté de tous costez, et pour en
parler franchement j’apréhende que monsieur d’Avaux n’ayt quelquefois
fait sa cour secrètement à Son Altesse Royale aux dépens de la Lorraine.
Toutefois ce n’est que soupçon sur lequel je ne voudrai pas qu’on fist
fundement, mais je suis bien obligé de dire que si on laisse mesler les
étrangers et surtout les estatz de l’Empyre de cette affaire en l’accomo-
dant icy, nous n’en demeurerons pas les maistres, comme nous fairons si
ell’est remise à la discrétion de Leurs Majestés après la conclusion de la
paix qui est une voye de s’en eschaper très honorablement pour tous les
partis et semblable à celle qu’on a autrefois pratiquée enver nous pour la
Navarre
Gemeint ist wahrscheinlich die Vereinbarung über Navarra im frz.-span. Vertrag von
Noyon vom 13. August 1516 (Text (frz.): DuMont IV/1, 224–228); dort war die Frage
der Restitution Navarras an den (Titular-)Kg. von Navarra, Henri d’Albret (1503–1555),
aufgeschoben worden: Henri d’Albret sollte seine Ansprüche direkt beim span. Kg. vorbrin-
gen, der Navarra 1512 erobert hatte, und dann eine Satisfaktion selon la raison ( ebd., 228)
erhalten ( Boissonnade, 483f).
Je ne sçay si les advis qu’on a donné à Son Eminence du changement de
monsieur le prince d’Orenge sont bien fundez. J’ay bien recogneu estant à
La Haye qu’il a l’humeur foyble et un peu subjet au changement, ce qui
empesche qu’on n’y puisse pas prendre une entière confiance, mais je n’y
ay jamais remarqué de mauvaise volunté contre la France. Il m’a avoué
diverses fois en ce temp〈s〉-là que ses intérestz sont aussy bien que les
nostres d’engager Messieurs les Estatz à la guerre contre l’Espagne et
d’empescher qu’ils ne treuvent jamais leur seureté avec elle. Monsieur de
Nederost n’a pas tousjours eu bonne opinion de luy, mais il m’a asseur〈é〉
depuis peu sur les lettres qu’il a receues de son frère
Gemeint ist sehr wahrscheinlich Johan van Reede (1593–1682), heer van Renswoude; er
war mehrfach Abgesandter Utrechts in den Gst. und unterhielt gute Beziehungen zu Pz.
Friedrich Heinrich von Oranien; 1644 weilte er in diplomatischer Mission in England und
1646 repräsentierte er die Provinz Utrecht bei der Hochzeit Kf. Friedrich Wilhelms von Bg.
mit Louise Henriette von Oranien ( BAB 559, 199–204; Faber / de Bruin, 119). – Neder-
horsts jüngster Bruder war Barend (Beernt) Adolf van Reede (1605–1667), Edelmann Pz.
Friedrich Heinrichs von Oranien und maarschalk van Eemland ( BAB 559, 140; Faber / de
Bruin, 119).
aujourd’huy très bien disposé pour la France et qu’on se peut asseurer de
luy si on est obligé de remettre quelques article〈s〉 du traité à son juge-
ment, ce qu’il témoigne depuis passionément. Les Espagnols les veulle〈nt〉
remettre aux plénipotentiaires qui sont icy, mais nous n’y treuverions pas si
bien nostre compte que de passer par les mains de monsieur le prince
d’Orange et de ceux de l’Estat qu’il voudra choisir avec luy.
Si l’on apreuve l’addition faite à l’article de la restitution des places, on le
poura faire valoir au Pape puisque cela luy défère l’honneur de la dernière
conclusion de la paix qui doit estre faite en sa præsence et comme par son
ordre et qu’il se 〈rencontre〉 bien à propoz icy la bonne volunté qu’il a
témoignée à Son Eminence.
L’affaire de Cataloigne nous met extrêmement en peyne, les Espagnols
s’y rendent plus difficiles que par le passé principalement sur le point
des fortifications. Je croy pourtant que nous ne devons pas le céder
comme important à la seurté de la province et qu’à l’extrémité il nous
sera plus avantageux de le remettre au jugement de monsieur le prince
d’Orenge duquel nous tirerons tousjours quelque modération, pour le
moins nous serons asseurez de pouvoir achever les fortifications co-
mencées et peut-estre d’obtenir quelque chose de plus. D’ailleurs cela en-
gagera Messieurs les Estats à soutenir cy-après ce qui aura esté acordé par
leur entremise, en cas que les Espagnolz 〈y〉 contreviennent.
Nous serons encor comme forcez de remettre à son jugement l’establisse-
ment des limites et des dépendances des lieux qui demeureront à chacun
des deux roys en ce pays-là, car nous voyons que les Espagnols ne nous
proposent que des expédients qui sont entièrement à leur avantage, qu’ils
sont très 〈é〉loignés de convenir de ceux que nous avons charge de pro-
poser et qu’ils ont envie de laisser les choses indécises peut-estre affin que
ne pouvans pas estre décidées sur les lieux par les commissaires, ilz puis-
sent rentrer en guerre avec nous sans que Messieurs les Estats y prennent
part.
Si nous avions un peu plus d’instruction de la carte du pays et de la forme
du gouvernement de chaque lieu en particulier, nous pourrions mieux
nous résoudre, car nous n’y marchons que comme les y〈eux〉 bandez.
La chose mériteroit bien qu’on en〈voyast〉 promptement de courier en
Cataloigne qui amenast icy quelqu’un du pays 〈bien〉 instruit de toutes
choses et qui nous aport〈ast〉 le plan de tous les lieux fortifiés de par〈t〉
et d’autre avec une description bien exacte de leurs dépendances et des
droits que chacque lieu peut avoir pour l’estendue de sa jurisdiction, affin
de sçavoir au vray en quoy consistent celles de Tar〈agonne〉, Léride et
Tourtose et par quelle raison no〈us〉 pouvons rétraindre leurs limites à
ce que 〈l’on〉 désire.
Il faudroit aussy estre informé s’il seroit avan〈tageux〉 au Roy de régler
les garnisons et le nombre 〈d〉es gens de guerre que chacun des deux roys
pour〈ra〉 entretenir dans le pays pendant la trêve, si mesme nous pour-
rons proposer que le Roy retire tous les gens de guerre dudit pays
par〈ce〉 que les Espagnols ne tiennent point de garnis〈on〉 dans Tarra-
gone et dans Léride et qu’il ne se〈ra〉 permis d’en avoir que dans Flix
Tortose, ou mesme l’on pourroit convenir de ne mettre que des Suisses,
mais en 〈ce〉 cas il faudroit estre bien asseuré de la fidélité des Catalans.
On pourroit encor nous faire sçavoir s’il seroit avantageux au Roy pour
les lieux contentieux de s’en raporter au choix que les habitantz desdits
lieux pouront faire de demeurer sous l’obéissance de l’un des deux roys
aux termes d’un article que je vous envoye.
Quant à la principauté d’Orenge à moins que Messieurs les Estats et le
prince se fussent ouvertement déclarés contre la France en se joignant
aux Espagnolz, il seroit périlleux à mon advis d’y rien entreprendre, parce
que une semblable entreprise les obligeroit peut-estre à prendre cette ré-
solution dont l’effet estant désavantageux à l’Estat, la cause en pourroit
estre blasmée. Il me souvient que les desseins que fit feu monsieur le car-
dinal de Richelieu sur cette place
Richelieu hatte am 30. November 1627 einen Vertrag mit dem Gouverneur von Orange,
Jean d’Orsmaël, seigneur de Valckembourg (gest. 1630), abschließen lassen (Text (frz.):
Waddington, Intrigue, 283–286), der eine Besitzergreifung Oranges für Kg. Ludwig
XIII. vorsah. Dieses Vorhaben wurde jedoch durch Gegenmaßnahmen Pz. Friedrich
Heinrichs von Oranien vereitelt, in deren Gefolge Valckembourg ums Leben kam ( Pont-
briand , 189–196; Waddington, Intrigue).
avantageux d’avoir au milieu de nous ce gage de l’affection du prince
d’Orenge qui sera tousjours retenu par l’apréhension de perdre une pièce
de sy grande importance d’où vient tout le lustre de sa maison. D’ailleurs
monsieur de Longueville en cas qu’on l’attaquast prætendroit de l’avoir y
ayant de très grands droitz
Die Rechtsansprüche Longuevilles auf Orange gründeten insbes. auf der Abtretung des
zuvor besetzten Ft.s durch Kg. Heinrich II. von Frk. an Maria von Lothringen (1515–
1560) im Jahre 1551; sie hatte daraufhin für ihren Sohn Léonor (1540–1573, 1551 Hg.
von Longueville) Besitz von Orange ergreifen lassen. Im Frieden von Cateau-Cambrésis
vom 3. April 1559 (Text: DuMont V.1, hier 44) war das Ft. jedoch an Wilhelm I. von
Oranien, der das Ft. 1544 geerbt hatte, restituiert worden ( Pontbriand, 43f; Leemans,
28f).
Erörterung des Heiratsprojekts des Prinzen von Talmont.
J’ay treuvé ocasion favorable de faire cognoistre à monsieur de Longue-
ville que les discours qui ont esté fait cy-devant de son employ ont eu un
autre sens qu’on ne luy avoit mandé dont il me semble qu’il est demeuré
convainc〈u〉 et satisfait.
L’on ne peut pas nier que les Hollandois ne nous traitent avec autant
d’infidélité que d’ingratitude, mais j’estime que præsentement nous ne
sçaurions nous en vanger sans nous faire plus de præjudice qu’à eux. A
la vérité après la paix faite si on pouvoit se bien asseurer des Espagnolz, ce
seroit une grande justice de mortifier ces marchands qui s’imaginent de
pouvoir donner la loy à tout le monde selon leur volunté. Il y a bien des
moyens de les incommoder et les tenir en devoir sans venir à une rupture
ouverte dont j’auray l’honneur quelque jour d’entretenir Son Eminence.
Cependant il importe de contenir la plume de Renaudot qui nous fait
beaucoup de præjudice en diverses ocasions. Il a trop parlé dans sa der-
nière gazette d’une compagnie qui s’est formée pour la pesche des balei-
nes, les choses de cette nature, estant regardées d’un mauvais œil par Mes-
sieurs les Estatz, doivent estre faites sans esclat. J’ay aussy veu dans quel-
qu’advis de Paris qu’on parle d’establir une grande compagnie à Dun-
querque. La saison n’est point encor propre pour un semblable
establissement et rien n’est si capable d’engager Messieurs les Estats à as-
sister les Espagnols pour reprendre cette place, car en effect c’est la prin-
cipale cause de toutes leurs jalousies et qui leur a fait prendre résolution
de se séparer de nous.
Monsieur le marquis de Saint-Maurice croid que pour le favoriser auprès
de madame nous sommes obligez de nous relascher des droits du Roy et
consentir à toutes les demandes qu’il nous fait dont la pluspart sont dérai-
sonnab〈les〉. Il me semble que le refus que je luy en ay fait, luy ayant dé-
claré franchement ce que nous ne pouvons pas faire, l’a un peu refroidy en
mon endroit. Je ne veux pas croire que ce soit luy qui a fait agir les Espa-
gnolz pour s’opposer aux réserves que nous voulons faire des droits du
Roy sur la maison de Savoye et à la rétention pour une des places du Pié-
mont et du Monfe〈rr〉at, mais il y a grande aparence que, s’estant expliqué
au Nunce de ses sentimentz et celluy-cy en ayant parlé aux Espagnol〈s〉,
c’est ce qui les a engagez à faire les difficult〈és〉 qu’ils ont faites. Je suplie
très humblement Son Eminence de n’en rien témoigner à l’abbé Mundin.
Bitte um Förderung der Interessen einiger Franziskaner.
Il semble qu’il seroit bon de demander aux Vénitiens qu’ilz donnent ordre
que tous les soldatz de l’armée du Roy qui se desbandent et qui vont dans
leurs Estatz soient arestés par leurs officiers et ramenés dans le camp. C’est
une pratique ordinaire entre les princes amys et cette demande leur servira
de plainte s’ilz font le contraire comm’il est extrêmement à craindre.
On a escrit de Mantoue au député qui e〈st〉 icy: «Passa poca confidenza
tra il segnor duca di Modena e li ministri francesi.»
Le bon homme Godefroy me disoit hyer les parolles qui suivent: «Il y en
a parmy vous qui gastent les affaires et ne marchent pas droit. Je ne veux
point faire d’ennemys, monsieur de Longueville et vous procédés syn-
cèrement, mais il y en a d’autres qui prennent des chemins obliques.» Il
m’a encor prié de vous escrire pour son congé. Son filz
quand il vous en a parlé, vous ne vous estes point souvenu d’en avoir esté
sollicité par moy. Il n’est plus nécessaire icy et se tiendra obligé de la
permission qu’on luy donnera de s’en retourner fundée sur ses incommo-
ditez. Si Son Eminence avoit agréable de luy escrire sur ce subjet en le
flattant un peu, je m’asseure qu’à son retour elle le pourroit faire parler
et qu’il diroit de belles choses.
Je croy certainement que le discours particulier que monsieur d’Avaux a
fait à Trautmensdorf et à l’évesque d’Osnabruc, leur ayant fait croire qu’on
ne veut point la paix à la cour, avoit esté cause de toutes les résolutions
qu’on machine contre nous en Allemagne. Si l’on veut pousser l’affaire et
s’en bien esclaircir, monsieur d’Avaux se treuvera bien embarrassé. L’am-
bassadeur Nani en pourroit tirer quelques lumières de Contarini et de son
collègue qui est à Vienne
sans faire cognoistre son intention. Monsieur d’Avaux n’ose pas dire un
mot de Trautmensdorf ny de l’évesque d’Osnabruc craignant qu’ils ne l’ac-
cusent. Il a empesché que ledit évesque ne s’esclaircist avec moy de son
mescontentement et mesme n’a pas voulu depuis peu que nous envoyas-
sions à Coloigne où l’on nous a adverti qu’Osnabruc est allé pour se justifier
auprès de l’électeur. Nous ne pouvions jamais prendre une ocasion plus
favorable pour détourner les artifices dont on s’est servi tant auprès de
l’électeur de Coloigne que de celluy de Bavière pour les irriter contre nous.
Cependant nous n’osons pas agir pour nous deffendre de peur de faire par-
ler ceux avec lesquels on a cy-devant trop parlé. Je ne vous puis celer mon
désespoir de voir le changement qui est arrivé en noz affaires depuis l’année
passée en cette saison où nous avions la paix d’Espagne en noz mains et
pouvions estre arbitre de celle de l’Empyre, les Allemands ayant encor en
ce temps beaucoup d’amour et de vénération. On a tout gasté depuis ce
temps-là, les catholiques et les protestants ont esgalement de la haine et du
mespris pour nous. Lorsqu’on propose quelque moyen pour y remédier et
pour agir plus que nous ne faisons, ou il est contredit ou l’on ne le résout que
quand il ne sert plus de rien.
Monsieur de Longueville est le meilleur prince du monde 〈et〉 certaine-
ment marche fort droit d〈ans〉 les affaires, mais la moindre chose l’ar-
re〈ste〉 ou le fait changer. Il y a deux mois q〈ue〉 nous avions escrit à la
cour de ce voyage de Coloigne et il n’est pas encor fa〈it〉. Je vous con-
jure qu’on ne témoigne rien de tout cela, car on a 〈…〉 rien qu’un ordre
contenu 〈en〉 la dernière dépesche du Roy , qui nous oblige d’agir dili-
gemment auprès des Hollan〈dois〉 〈…〉 a esté envoyé par ma suggestion
à cause que j’ay tousjours fait plainte icy 〈que〉 nous les voyons trop peu
et ne fais〈ions〉 pas assez de diligence tant auprès d’eux qu’auprès des
autres ministres de l’assembl〈ée〉. Je suplie très humblement Son Emi-
nence qu’on ne témoigne rien de tout cela.
Promontorio vient de me dire que Contarini rid à bouche ouverte de ce
que l’entreprise d’Italie n’a pas réussy à ce qu’il dit comme nous præten-
dions. Il ne fait pas scrupule de dire en gaussant que nous avons donné
moyen à la Républicque de faire de bonnes levées à noz despens. Je vous
asseure que ce procédé mériteroit qu’on leur parlast haultement sur ce
subjet puisqu’il est bien éloigné de celluy qu’on devroit attendre d’un
Estat amy et que c’est une mauvaise recognoissance de ce que nous avons
fait pour son assistance 〈au milieu〉 de dépenses que nous suportons.
Separatbillet
Monsieur de Longueville m’a dit depuis peu que ce qui avoit osté toute
espérance de paix aux Impériaux et qui les avoit portés aux résolutions ex-
trêmes qu’ils ont prises estoit un discours qu’avoit fait monsieur d’Avaux à
Trautmensdorf par lequel pour se justifier mal à propos il luy avoit fait
cognoistre qu’il n’osoit pas agir selon son inclination de peur de se ruyner
à la cour où l’on ne vouloit pas la paix. Si Son Eminence parle quelque jour
de cela à monsieur de Longueville déguisant un peu cest advis et faisant
semblant de l’avoir receu de Vienne, elle cognoistra bien ou 〈à〉 la réponse
de monsieur de Longueville ou à sa contenance que la chose [est] vraye.
1 AE , CP All. 86 fol. 61: überarbeiteter französischer Entwurf von Artikel 40 (Restitution
italienischer Plätze und italienische Liga) des französisch-spanischen Friedensvertrags,
[Münster vor 1647 Oktober 29]
kopie (frz.; s.l. s.d.): AE , CP All. 102 fol. 408–408’. Druck des Auszugs (it. ÜS; datiert
1647 Oktober 24): Siri X, 1545.