Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
210. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1647 Oktober 18
Fontainebleau 1647 Oktober 18
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 348–353 = Druckvorlage; AE , CP All. 102 fol. 321–323’;
Ass.Nat. 273 fol. 495–499. Konzept: AE , CP All. 85 fol. 329–332’.
Lob der Verhandlungsführung der Gesandten in den Konferenzen mit den Mediatoren und
in den Unterredungen mit den niederländischen Gesandten. Ständige Bemühungen erforder-
lich, die niederländischen Gesandten vom fehlenden spanischen Friedenswillen zu überzeu-
gen. Schwierigkeit für die Spanier, sich der von Kortrijk abhängigen Gebiete zu bemächti-
gen; Bedeutung Kortrijks; Tauschprojekte.
Verhandlungen d’Herbignys in München: Offenlassen der französischen Haltung gegenüber
der Entscheidung des Kurfürsten von Bayern wäre wünschenswert gewesen. Kein Drängen
auf eine schriftliche Erklärung des bayerischen Kurfürsten zur Unterstützung der französi-
schen Satisfaktionsforderungen. Französisch-schwedische Erklärung über den Friedenswillen
der Kronen angebracht. Herausstellen der kurbayerischen Angebote an Frankreich gegen-
über den Schweden.
Im Falle eines Erfolgs Königsmarcks über Lamboy Vereinigung seiner Truppen mit der Ar-
mee Turennes und einem Teil der Truppen Hessen-Kassels zur Unterstützung Wrangels. Mi-
litärische Nachrichten aus Italien, Flandern und Katalonien. Gegebenenfalls Nachgeben in
der Frage der Errichtung neuer Befestigungen in Katalonien.
Sa Majesté a loué beaucoup la sage et adroitte conduitte de Messieurs les
Plénipotentiaires dans les deux conférences qu’ilz ont eues depuis peu avec
les Médiateurs touchant le traitté d’Espagne. Et surtout elle a fort approuvé
la fermeté ou plustost la colère qu’ilz affectèrent de tesmoigner en la pre-
mière sur le point de Lorraine à dessein d’oster à nos parties l’opinion que
nous fussions pour céder, et reconnoistre aussy dans un point de cette na-
ture si elles ont un véritable dessein de faire la paix ou non.
Elle a trouvé bon aussy qu’en la seconde pour monstrer de plus en plus le
désir que Leurs Majestés ont d’avancer les affaires ilz aient déclaré qu’ilz
consentoient d’entrer en discution des autres pointz avec 〈l〉es protesta-
tions qu’ilz y ont adjoustées qui ne pouvoient estre plus judicieuses.
Il sera à propos de les renouveller de temps en temps pour en rafraischir la
mémoire, et faire tousjours connoistre que sur ce point nous nous tenons
à ce qui nous a esté dit par les Holandois, et par les Médiateurs aussy de la
part des Impériaux qu’il n’empescheroit pas la conclusion du traitté, affin
au moins que si le cas en arrivoit, le blasme du retardement de la paix ne
tombast que sur nos parties, qui feroient difficulté d’exécuter des choses
dont elles nous ont fait porter parole par des ministres publicz.
Sa Majesté a esté bien aise aussy d’apprendre ce qui s’est passé aux der-
nières entreveues que lesditz Sieurs Plénipotentiaires avoient eues avec les
députés de Messieurs les Estatz; la pensée qu’ilz ont eue de leur demander
conseil du chemin que nous devions tenir pour avancer la paix a esté très
prudente soit pour les engager tousjours à correspondre d’autant au pro-
cédé que nous tenons avec eux, soit pour les faire tomber insensiblement
dans nostre sens, y aiant grande apparence qu’à moins que d’estre privés
du sens commun ou entièrement aveuglés par la passion, pourveu qu’ilz
soient bien persuadés que la France veut sincèrement la paix, et fait tout
ce qui est en son pouvoir pour l’avancer, ilz seront bien plus aises de
conclure les deux traittés ensemble, puisqu’ilz y trouveront plus de seu-
reté et se garentiront aussy des reproches et de la tache d’infidélité qu’ils
encourroient s’ilz achevoient leurs affaires séparément.
Il semble donc qu’à leur esgard toutes nos diligences ne doivent tendre
qu’à ce but de leur faire toucher au doigt nostre franchise, et l’artifice
des Espagnolz et l’aversion qu’ilz ont à la paix; il ne faut point se lasser
de leur rebattre continuellement la mesme chose, soit à tous ensemble soit
à chacun en particulier autant de fois que l’un de Messieurs les Pléni-
potentiaires les rencontrera, et en faire mesme naistre l’occasion, et en-
voier souvent le secrétaire de l’ambassade sous d’autres prétextes pour
bien imprimer cette vérité dans leur esprit, et destruire à tous momens ce
que les Espagnolz auroient travaillé d’y mettre, informant le sieur de La
Thuillerie de ce qui se passera affin qu’il puisse agir au lieu où il est sur le
mesme plan.
Il ne sera pas si aisé aux Espagnolz que Messieurs les Plénipotentiaires
croient, de s’emparer des membres qui dépendent de Courtray pour s’en
trouver en possession lorsque les ratifications seront délivrées, affin de les
retenir par la paix, car ou cella s’exécutera durant la campagne, et en ce
cas celuy qui en sera le maistre occupera lesditz membres, ou si la chose
arrive dans cet hiver, comme Leurs Majestés ont résolu de faire hiverner
toute l’armée ou dans le païs ennemy ou dans les places de Picardie les
plus frontières, et d’y former de grans quartiers, où les soldatz seront
mieux traittés qu’ilz n’eussent esté revenans dans le roiaume que Leurs
Majestés veulent en toutes façons souslager de cette surcharge, nous se-
rons tousjours en estat d’empescher que les ennemis n’osent songer à for-
tifier aucun poste devant nous.
Messieurs les Plénipotentiaires doivent considérer Courtray non pas
comme il estoit quand nous le prismes , mais comme une des places de
toute la Flandre qui est aujourd’huy la plus importante et qui tient le
plus au cœur aux ennemis, la garnison estant tous les jours aux portes de
leurs plus grandes villes. On y a fait une citadelle des meilleures du mon-
de, il y a trois mil hommes de garnison, et cinq cens chevaux, et des vivres
pour fournir un an durant quatre mil rations par jour, et du fourage pour
huit mois à douze cens chevaux.
Ce n’est pas que Leurs Majestés s’esloignent de convenir d’un eschange
de cette place avec d’autres des ennemis si cella peut faciliter la paix, mais
affin que Messieurs les Plénipotentiaires estans informez de sa qualité le
tiennent à plus haute prix que nos parties asseurément ne voudront le
mettre, et en tirent le plus d’avantage qu’il se pourra. On croit icy que
pour avoir la comté d’Artois entière et arrondir mieux nos conquestes
ostant toutes contestations et disputes pour les dépendances Messieurs
les Plénipotentiaires ne pouvant avoir mieux peuvent donner les mains
de céder Courtray moiennant Saint-Omer et Aire qui sont les seules qui
nous restent à avoir.
Sa Majesté a veu la copie de la lettre du sieur d’Herbigny du 25 e du passé
par laquelle il rend compte à Messieurs les Plénipotentiaires de ses négo-
tiations en la cour de Bavières où il s’est conduit fort sagement, et n’a
oublié aucune considération à représenter, pour faire changer la résolu-
tion de ce prince. On craint seulement que la déclaration positive qu’il a
faite que la France ne pouvoit demeurer en neutralité avec qui seroit en
rupture avec ses alliez, ne donne lieu aux Impériaux et aux ministres dudit
duc qui ne nous affectionnent pas et qui luy ont desjà fait faire le pas
contre la couronne de Suède, de le porter à des résolutions contre nous,
dans un temps où nous ne pouvons pas y remédier à cause de l’esloigne-
ment de nostre armée, et en effect si monsieur de Bavières croioit que
nous devions l’attaquer, il commettra une grande imprudence s’il ne
nous prévient et ne nous enlève au moins Lawingen
Lauingen, pfalz-neuburgische Stadt an der Donau, war gemäß den Bestimmungen des Ul-
mer Waffenstillstandsvertrags vom 14. März 1647 (s. [nr. 7 Anm. 14] ) in frz. Hand ( Immler,
Kurfürst, 445, 510).
ne sommes pas en estat de le sauver, estant un poste qui nous donnant
l’entrée libre de la Bavières nous peut donner bientost le moien de luy
faire beaucoup de mal.
C’est pourquoy on eust plustost désiré que ledit sieur d’Herbigny eust
laissé en doute cette cour-là des résolutions que la France prendroit, affin
comme il fut mandé dernièrement de ne faire point de menace qui ne fust
suivie immédiatement du coup, et cependant la prompte retraitte dudit
sieur d’Herbigny de cette cour-là auroit suffisamment remédié à tous les
soupçons des Suédois, qu’il a eu pour visée de guérir par cette déclaration.
Il a semblé aussy que la conjoncture ne permettoit pas qu’on pressast le
duc de Bavières de s’obliger par escrit à faire donner satisfaction à la
France ny qu’on tesmoignast d’avoir besoin en cella de l’assistance d’un
prince qui rompt contre nos alliés et nous oblige à rompre contre luy,
d’autant plus que l’intérest de l’affaire palatine nous sera tousjours un
gage suffisant qu’il aidera plustost qu’il ne traversera nostre satisfaction
dans l’Empire.
On a fort considéré icy ce que le comte Kurtz a dit de la part de son maistre
au sieur d’Herbigny qu’en traittant avec l’Empereur il luy avoit déclaré
qu’il ne reprenoit les armes que pour faire la paix, et que si luy ou quelque
autre prince catholique pensoit disputer quelque point accordé aux cou-
ronnes, et apporter quelq〈ue〉 difficulté à la conclusion du traitté, il retire-
roit aussytost ses troupes, 〈et〉 on juge que cella mesme peut donner lieu à
Messieurs les Plénipotentiaires et aux ministres de Suède de faire quelque
espèce de déclaration ainsy qu’il fut escrit dernièrement , ou mettre au jour
quelque nouvel acte qu’on pourroit concerter ensemble pour justifier clai-
rement que les couronnes ne sont point en demeure et souhaittent sincère-
ment la paix, mais que leurs parties reculent et recherchent toutes sortes de
subterfuges pour l’esloigner. Messieurs les Plénipotentiaires auront peu en
conférer avec lesditz ministres de Suède au voiage que le sieur de La Court
mande qu’ilz avoient résolu de faire à Munster , presque dans le mesme
temps que la despêche qui en parloit y sera arrivée.
Il sera bon aussy de leur faire valoir les grandes offres que Bavières nous a
faites, soit pour asseurer nostre satisfaction et nos avantages dans l’Em-
pire, soit pour tout ce que nous aurions sceu désirer, pourveu que nous
n’eussions point pris de part à la rupture du traitté d’Ulm contre nos al-
liés, voulans l’exécuter religieusement à nostre esgard, et à dire le vray on
ne sçait si dans la disposition où sont aujourd’huy les ministres de Suède à
Osnaburg ils trouvoient quelqu’un qui leur fist leur compte de cette sorte,
nous pourrions nous promettre d’eux qu’ilz nous gardassent la mesme
fidélité.
On s’est icy beaucoup resjoui de l’avis que nous a donné le sieur de La
Court que Königsmarck aiant attaqué Lamboy dans ses retranchemens
respondoit de la perte de son armée, pourveu qu’il ne fust point obligé
d’aller trouver le général Wrangel. Ce seroit un coup bien important et
décisif de nettoier la Westphalie de cette nouvelle armée, parce que cella
mettroit en estat le corps dudit Königsmarck et mesme la plus grande
partie des troupes de Madame la Langrave de pouvoir s’emploier à desga-
ger de la Bohême l’armée suédoise, et la mettre mesme en estat de donner
quelque eschec à l’impériale que nous apprenons estre autant diminuée
par le desbandement ou maladie des nouveaux soldatz dont elle est com-
posée qu’elle aura peu estre renforcée par les troupes de Bavières.
Ce sera une application bien digne de Messieurs les Plénipotentiaires de
travailler à faire réussir cette affaire et de mesnager, en cas que Königs-
marck vienne à bout de Lamboy, qu’il se joigne aussytost à monsieur le
mareschal de Turenne qui aura passé le Rhin en mesme temps, et qu’avec
tel nombre de troupes de Madame la Langrave qu’il sera jugé à propos
sans desgarnir trop les quartiers de deçà, tous ensemble retirent le général
Wrangel en toute seureté, soit en allant droit à luy pour le renforcer, soit
par une diversion considérable dans la Bavières qui oblige ce duc à retirer
ses troupes de l’armée impériale pour sa deffense.
Et s’il se trouvoit quelque difficulté à cette jonction de Königsmarck avec
monsieur le mareschal de Turenne à cause des mutinés de son armée qui
appréhenderoient le chastiment de leur crime, on pourroit concerter
qu’ils demeurassent près de Madame la Langrave et qu’oultre les troupes
qu’elle auroit desjà destinées de sa part à la jonction, elle fournist encore
un nombre esgal de cavalerie au corps desditz mutinés qu’on luy laisse-
roit.
On mande tout cecy audit sieur mareschal de Turenne
ne manquera pas d’en escrire audit Königsmarck et à Madame la Lan-
grave, et ainsy les ministres de Suède toucheront au doigt qu’on n’oublie
rien de nostre part de tout ce qui est possible pour les appuier vigoureu-
sement et nous mettre tous en estat de forcer les ennemis à une paix glo-
rieuse et avantageuse aux couronnes.
Derzeitiger Kenntnisstand über die militärische Lage in Italien; es steht zu
befürchten, daß der Herzog von Modena infolge sintflutartiger Regenfälle
von seinem Vorhaben abläßt, Cremona anzugreifen. – Wir haben seit
zehn Tagen keine neuen Nachrichten aus Flandern. Da sich die Feinde
gut verschanzt haben, wird ein Angriff sehr schwer werden. Belagerung
von Kortrijk. – Condé hat den Entschluß gefaßt, Ager anzugreifen. Der
zu erwartende Erfolg wird der Öffentlichkeit zeigen, daß die Spanier in
die Defensive gedrängt sind, und die Katalanen ermutigen.
On y continue puissamment les fortifications, et on mande que chaque
lieu est desjà en estat de soustenir de soy-mesme un siège régulier. Quant
à la question que Messieurs les Plénipotentiaires font sur ce sujet désirant
d’estre esclaircis des intentions de Sa Majesté on leur dira que comme les
fortifications qu’on a commencées ne sont pas les seules qu’on ait dessein
de faire, on sera bien aise de ne se pas lier les mains et d’estre en liberté
d’en faire d’autres en tel lieu qu’il sera jugé à propos pour la seureté du
païs, mais que si ce point devoit empescher ou seulement retarder la paix,
Sa Majesté trouve bon que Messieurs les Plénipotentiaires s’en relaschent
et qu’ilz consentent qu’on ne pourra de part ny d’autre eslever de nou-
velles fortiffications, mais seulement achever et perfectionner celles qui se
trouveront commencées.