Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
209. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1647 Oktober 18
Fontainebleau 1647 Oktober 18
Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 492–494’ = Druckvorlage.
Empfangsbestätigung. Lob der Haltung der Gesandten gegenüber den Mediatoren und den
niederländischen Gesandten; Beteuerung des französischen Friedenswunsches und des feh-
lenden spanischen Verhandlungswillens notwendig. Verhandlungsführung gegenüber den
Spaniern. Lothringenfrage.
Italienische Angelegenheiten: Beilage, Wahrung der savoyischen Interessen; Exekution des
Vertrags von Cherasco; Pinerolo; Montferrat; Ausgleichszahlungen an Mantua; Restitution
der Plätze; Cavour; Stellungnahme erbeten.
Parteinahme Kurbrandenburgs und Braunschweigs für den Kaiser? Keine Zugeständnisse in
den Verhandlungen mit den Spaniern. Militaria; Verweis auf nr. 210. Interessen des Herzogs
von Atri. Kardinalspromotion Michel Mazarins. Lage in England, Italien, Katalonien und
Flandern. Vollmacht zum Tausch Kortrijks. Befestigungen in Katalonien. Zu den Verhand-
lungen d’Herbignys in München. Reise nach Paris. Krankheit Monsieurs.
Vostre mémoire du 7 e du courant ayant esté receu le 16 e et le lendemain
Sa Majesté en ayant ouy la lecture, vous fustes louez de la manière dont
vous avez parlé tant aux Médiateurs qu’aux députez de Messieurs les
Estats et Sa Majesté désire que vous continuiez à insinuer à [!] uns et aux
autres qu’elle désire la paix et que rien n’en recule la conclusion que le
peu de volonté qu’en font paroistre les Espagnolz. Il en arrivera deux
biens, l’un que la paix s’avancera et l’autre qu’estant reculée par les Espa-
gnolz ilz seront exposez à la hayne publique sur le tesmoignage qui en
sera rendu par les premiers, et il pourroit mesmes arriver que sur celuy
des derniers leurs principaux pourroient prendre quelque résolution con-
forme à leurs obligations et à leur propre intérest, et il est de telle consé-
quence d’essayer d’avoir cet avantage qu’on ne craint point de vous faire
souvenir qu’il le faut rechercher, bien qu’il soit notoire que vous n’avez
espargné aucune peyne pour l’emporter.
Il est de pareille conséquence de réduire les Espagnolz d’entrer en négo-
ciation des pays les plus importans qui sont à adjuster avec nous, car
ceux-là donnans toujours prétexte et occasion de rompre on ne pourra
pas croire que la paix s’avance tant qu’ilz resteront indécis, ny que ceux
qui ne peuvent recevoir de difficulté laissent de l’ombrage, y ayant tout
sujet de croire que celuy qui se relasche ou qui consent à ce qui porte
après soy diverses conséquences ne faict pas de difficulté de s’accommo-
der sur les affaires de moindre importance.
Ce discours ne vous doit pas faire imaginer qu’on ayt désapprouvé le tem-
pérament que vous avez pris sur le poinct de la Lorraine. On n’avoit ja-
mais espéré que les Espagnolz y consentissent pour s’en déclarer tant et si
longuement que les autres seroient en suspens. Mais il a esté très à propos
d’avoir une fois pour touttes faict entendre aux Médiateurs qu’on ne met
point en doute que les Espagnolz soient résolus de abandonner les inté-
restz de ce prince pour lequel Sa Majesté a eu trop de bonté après s’estre
rendu indigne de l’honneur de ses bonnes grâces, et elles seroient mal
rescompensées de l’e〈x〉ez où leur générosité les a porté si on inféroient
[!] qu’ilz [!] eussent altéré ou diminué la force du traitté de Paris signé par
le duc Charles et depuis ratiffié par le mesme estant en Barrois , ce qui n’a
jamais esté de leur intention, mais bien en en demandant l’exécution, ou
pour mieux dire se déclarant de le vouloir faire valoir, le tirer de la der-
nière misère et comme il vous en pourra bien souvenir lorsque Sa Majesté
vous permeit [!] de faire les offres
Vgl. [nr. 195 Anm. 3] .
soit pour estably dans l’assemblée que l’Empereur et le roy catholique qui
donnoient ou abandonnoient leurs pays pour avoir la paix ne l’empesche-
ro〈nt〉 pas de la conclurre pour faire demeurer entiers ceux desquelz lé-
gitimement et justement il se trouvoit privé et contre lequel on n’excusoit
que ce qu’il avoit stipulé et ce qu’il avoit poursuivy avec beaucoup d’in-
stances, ce qui ne peut laisser aucun soubçon de force puisque on le res-
tablissoit dedans une partie de ses Estats qu’il avoit perduz en une juste
guerre.
Celle meue en Italie entre les maisons de Savoye et de Mantoue a donné
lieu au traitté de Querasque, et à l’advantage que remporte la France d’y
avoir Pignerol, la ratiffication et confirmation duquel se trouvant pour-
suivye par madame de Savoye, il vous plaira y appliquer en sorte et que
madame de Savoye reste satisfaict[e] et que nostre achapt ne puisse estre
mis en aucun doubte. Je vous escris sur ce sujet parce que l’ambassadeur
de Savoye
Gemeint ist vermutlich Gian Francesco Ponte di Scarnafiggi, conte (Lebensdaten konnten
nicht ermittelt werden), 1646 April – 1650 September ao. savoyischer Ges. in Paris in Sa-
chen Restitution der von Frk. okkupierten Plätze ( Repertorium, 477). – Gemeint sein
könnte aber auch Filiberto Scaglia di Verrua (gest. 1658), abate, seit 1643 savoyischer Ges.
in Paris ( Claretta II, 32f, 358f).
verez joinctz à cette despêche, lequel s’est plainct comme il vous sera fa-
cile de le remarquer prenant la peyne de les lire de ce que dans les pro-
jectz que vous avez faict remettre soit aux Impériaux et aux Espagnolz
est parlé plus foiblement en leur faveur qu’ilz ne l’ont deub espérer et Sa
Majesté ayant intérest de favoriser la cause de madame de Savoye et que
ce qui est porté par le traitté de Querasque soit exécuté vous prie de si
bien examiner et ledict traitté et celuy auquel vous travaillez qu’il ne
puisse jamais avoir débat entre les maisons de Savoye et de Mantoue au
sujet du partage du Montferrat pourveu que l’ouverture qui en pourroit
estre faitte là feust aussy de son acquisition.
J’ay pris du temps pour respondre audict ambassadeur sur ce qu’il m’a
demandé que l’argent qui doit estre fourny par Savoye à Mantoue et que
nous sommez tenus de payer à son acquitt leur feust remis, bien que sa
demande fût conditionnée si mieux nous n’aymions faire en sorte envers
Mantoue qu’on ne leur en fist aucune demande, à quoy il a volontiers
consenty, ayant apris que l’un des plénipotentiaires de Mantoue qui est à
Munster avoit ordre de venir en cette cour.
Il demande aussy que tout prétexte de querelle soit osté à madame de
Mantoue sur la possession de cette partie du Montferrat qui leur feust
adjugée et que le différend demeure terminé selon la force du premier
traitté et soubçonnant que la clause insérée au projet de nostre traitté qui
vous avoit esté présenté par les Espagnolz et que vous avez rejetté qui dit
que les roys employeront leurs offices pour terminer les différendz des-
dictes maisons
rayé et qu’il ne reste aucune marque que Mantoue ou que les Espagnolz
ne tiennent pas cette affaire entièrement terminée.
En ce poinct l’on croit qu’il a raison comme aussy de se plaindre qu’on
veut réserver à la princesse de Mantoue les actions qui luy pouvoient
appartenir aprez le décedz de madame sa mère à laquelle ilz sont disposez
de se justiffier et cela d’autant qu’une personne non interditte a droict de
disposer de ses actions et prétentions et que l’héritier recueille la succes-
sion en l’estat qu’il la trouve qui ne peut jamais estre nommé en une af-
faire qui ne le regarde point et à l’esgard de leur prétention sur la légitime
deub au duc comme héritier de l’infante Catherine
Gemeint ist die Infantin Katharina (1567–1597), Tochter Kg. Philipps II. von Spanien und
seit 1585 Ehefrau Hg. Karl Emanuels I. von Savoyen. Sie hatte als Mitgift eine Rente in
Höhe von 50.000 Dukaten in die Ehe eingebracht, deren Fortzahlung jedoch seit dem
Bündnis Karl Emanuels I. mit Frk. (1610) ausgesetzt worden war. Die daraus resultierende
Forderung war 1620 durch den Hg. seinem jüngeren Sohn Philibert (1588–1624) übertra-
gen worden, der in span. Diensten stand und sie wiederum seiner Schwester Isabella (1591–
1626), Hg.in von Modena, vermachte. Karl Emanuel I. und seine Nachfolger, welche die
Legitimität der letztgenannten Übertragung anfochten, forderten, die Rente müsse an Sa-
voyen zurückfallen, während Spanien die Ansprüche Modenas anerkannte ( Stammtafeln
II T. 113; Vast, 149 Anm. 1 mit falschem Todesjahr Philiberts).
dent la continuation de voz offices en la manière qu’ilz les ont desjà res-
sentys et que Sa Majesté sera très aise que vous luy rendiez ne jugeant pas
que cela puisse faire obstacle à la conclusion de la paix.
Pour ce qui est d’esnoncer touttes les places qui seront restituées, bien
que cela semble ne recevoir pas de difficulté, je ne puis pas vous en parler
comme des autres poincts et au contraire il sera advantageux au service de
Sa Majesté qu’ilz y rencontrent de la difficulté afin que cela porte ma-
dame de Savoye à consentir non plus que Cahors nous demeure. Car
nous en avons consenty la restitution, les fortiffications entièrement des-
molies, à quoy madame s’accorde, mais qu’elles ne pourroient jamais estre
restablies où elle faict de la difficulté comme si nous pouvions nous con-
tenter de l’une des conditions sans avoir obtenu la seconde qui est la
seulle dans laquelle nous avons besoing de son consentement puis-
qu’estans les maistres de la place, il nous seroit facile de nous en faire
acroire.
L’ambassadeur dit qu’il faut mettre la question en négociation et qu’il
faut que les princes y donnent leur consentement et moy qu’il faut aussy
mettre en négociation ce qu’il demande afin que se faisant de part et d’au-
tre une demande, ce soit un moyen en y acquiesçant l’un et l’autre de
nous adjuster. Il demande qu’il vous plaise de permettre aux ministres de
madame d’entrer en conférence avec vous et de concerter en quelz termes
ilz doivent parler lorsqu’ilz sont enquis par les députez des princes sous
quelle condition Pignerol nous est délaissé, et comme quoy en fut faict le
traitté
Vgl. [nr. 29 Anm. 2] .
son consentement que nous en demeurassions en possession, et néant-
moins il n’a pas laissé de persister en sa demande laquelle vous est ren-
voyée pour y prendre la résolution que vous jugerez la meilleure, laquelle
sera approuvée de Sa Majesté qui désire aussy que vous examiniez s’il y
auroit du préjudice à son service de se despartir des protestations et ré-
serves que vous avez insérées en l’un des articles du traitté
vent demeurer en leur entier, bien que la restitution pure et plaine doive
estre faicte à la maison de Savoye de plusieurs pays et places, et si une
réciproque protestation qui est l’alternative en laquelle il insiste nous fe-
roit préjudice, sur quoy Sa Majesté ne s’est pas voulu résoudre sans avoir
voz advis remettant à vostre prudence nonobstant tout ce qui est porté
cy-dessus d’aviser ce qui doibt estre faict à l’esgard des demandes dudict
ambassadeur, et en cela il vous est ordonné d’adjouster à l’avis que vous
en donnerez les raisons sur lesquelles vous vous serez appuyez et que
vous aurez pu alléguer aux ministres de cette altesse afin qu’à ceux qu’elle
a de deçà on applique les mesmes, ce qui leur fera connoistre qu’il faut
qu’ilz s’en satisfassent et qu’il ne leur reste pas seulement l’espérance de
pouvoir par leurs importunitez emporter quelque chose de plus.
Je ne doubte point que monsieur de La Thuillerie ne vous ayt mandé
comme il a faict à Leurs Majestez
Vgl. La Thuillerie an [Brienne], Den Haag 1647 Oktober 8 (Ausf.: AE , CP Holl. 38 fol.
125–129’; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 130’: Fontainebleau 1647 Oktober 16; Aus-
zugskopie : AE , CP Holl. 45 fol. 385–385’), und La Thuillerie an [Mazarin], Den Haag
1647 Oktober 8 (Ausf.: AE , CP Holl. 45 fol. 377–383’; Teildruck: Groen van Prinste-
rer , 238ff).
du costé de Messieurs les Estats et qu’il a pénétré que Brandebourg et
Brunswik estoient en disposition de se joindre avec l’Empereur, ce qu’ilz
auroient desjà exécutez s’ilz n’estoient retenus par l’apréhension de voir
Lamboy deffaict par les trouppes suédoises et hessiennes. Il a passé mes-
mes à dire que pour prévenir divers inconvénients il auseroit conseiller de
se relascher avec les Espagnolz sur quelques poincts exceptant toutefois
les plus essentielz de nostre satisfaction. Sa lettre examinée qui est dattée
du 8 e du courant et ce que vous avez escrit sur ce sujet, il a esté résolu de
se bien garder d’entrer dans cet expédient comme absolument contraire à
la fin qui le rendroit tolérable, l’expérience ayant apris que le moyen de
faire faire des nouvelles demandes aux Espagnolz estoit de se relascher le
moins du monde et que s’ilz en avoient la moindre espérance, ilz traver-
seroient la négociation jusques à l’infiny, und im nächsten Monat werden
die Truppen Königsmarcks und Hessen-Kassels in der Lage sein, sich mit
den Truppen Turennes zu vereinigen und nach Bayern und Böhmen zu
marschieren; Verweis auf nr. 210.
Il vous peut bien souvenir que Sa Majesté vous a cy-devant recommandez
les intérestz de monsieur le duc d’Atrye
soubz cette condition qu’ilz n’empescheront pas d’un moment la conclu-
sion du traitté. Car bien que Sa Majesté l’affectionne et qu’il soit mesmes
de bon exemple d’avoir soing de ceux qui ont paty pour le service des
roys, la paix est si considérable qu’elle ne peut estre retardée par aucun
intérest particulier.
Gestern ist die Nachricht von der Kardinalspromotion des Erzbischofs von
Aix eingetroffen; der Papst ist um eine Stärkung seiner Autorität in der
Christenheit bemüht und stellt seine Gewogenheit für Frankreich heraus.
– Nachrichten aus England; die Hoffnungen des englischen Königs sind
vergeblich. – Keine Nachrichten aus Italien. Aufgrund des schlechten Wet-
ters ist kein Angriff auf Cremona erfolgt. – Angriff auf Ager
dé. – Keine neuen Nachrichten aus Flandern.
Il m’estoit oublié de vous dire que Sa Majesté vous donnera volontiers le
pouvoir d’eschanger Courtray contre Saint-Omer et 〈Spa〉 et il est jugé
de telle conséquence d’avoir ces places qui sont les seules deux qui restent
au roy catholique du comté d’Artois que l’on se portera à bien de choses
pour y réussir, et ayant esté longuement débatu s’il falloit faire un effort
pour obtenir la liberté de fortiffier deux places en la Catalongne pendant
la durée de la trêve qu’il a esté résolu de vous mander d’insister pour cette
liberté, et que vous vous en pourriez relascher pourveu qu’il soit consenty
que non seulement les fortiffications commencées se pourront achever,
mais que les lieux commencez à estre fortiffiez pourront estre mis en
l’estat qu’il sera jugé nécessaire sans que les travaux nouveaux qu’on y
fera puissent estre deffendus, et pour les autres lieux où il n’y aura point
eu de commencement il ne sera pas permis d’en faire. Et ayant esté consi-
déré de quelle importance il est pour avoir droict de conserver divers
lieux qui sont deppendans des places que nous occupons d’avoir faict
des actes de jurisdiction, et deux commissaires
[Jacques] de Chaulnes und Le Vayer (vgl. die vom 26. Oktober 1647 datierende Commis-
sion pour faire le dénombrement des lieux deppendans des places conquises par le Roy en
Flandres et en Arthois et les establissements nécessaires pour marquer la possession et
jouissance d’iceux für de Chaulnes und Le Vayer (spätere Kopie: BNF, F.fr. 4176 fol.
226’–229) sowie ihre Instruktion vom 19. oder 20. November 1647 (spätere Kopie: ebd.
fol. 262–265); vgl. ferner Mousnier, Séguier II, 812f). – Jacques de Chaulnes (Lebens-
daten konnten nicht ermittelt werden), nach 1644 conseiller d’Etat und intendant de Pi-
cardie , 1648 intendant à Limoges (DBF VIII, 849f). – Le Vayer (Lebensdaten konnten
nicht ermittelt werden), conseiller d’Etat, intendant de la justice, police et finances, Gou-
verneur von Arras.
aller travailler, il leur sera ordonné de dresser un procez-verbal que je
retireray d’eux pour le vous envoyer.
Je ne vous diray rien sur le sujet de la négociation de monsieur d’Erbigny
parce qu’il en est assez parlé dans le mémoire , pourtant qu’il eust esté à
désirer qu’il fust demeuré un peu plus retenu qu’il n’a pas esté, parce que
Bavière concevant qu’il n’y a plus rien à espérer de nostre costé sera pour
entreprendre du sien et il eust esté bon de dissimuler avec luy afin d’estre
en estat de nous ressentir du mal qu’il nous a faict devant que de les avoir
menacé. Ce sera à voz prudences de trouver un adjustement comme il dist
est〈re〉 à elles de faire que les Suédois ne se feussent point offensez de
tout ce que ledict électeur auroit pu publier, ny ayant point de loy qui
oblige d’avoir plus de foy que ceux qui la rompent, et le faisant pour
leur avantage prendre celuy qui se présente et se cacher jusques à l’occa-
sion de se revancher.
Morgen werde ich nach Paris reisen. Monsieur wird noch einige Zeit be-
nötigen, um wieder gesund zu werden.
Beilage zu nr. 209
1 Zwei Memoranden [Scarnafiggis] (fehlen) .