Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
161. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1647 September 20
Fontainebleau 1647 September 20
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 146–149 = Druckvorlage; AE , CP All. 102 fol. 137–139;
Ass.Nat. 273 fol. 466–468’. Konzept: AE , CP All. 85 fol. 214–216’.
Empfangsbestätigung. Französisch-spanische Verhandlungen: zur französischen Assistenz für
Portugal und zur derzeit wohlwollenden Haltung der Mediatoren; Vorsicht gegenüber dem
vermeintlichen spanischen Wunsch auf französische Unterstützung bei Religionsfragen in
den spanisch-niederländischen Verhandlungen.
Zufriedenheit über die Verhandlungen Serviens mit den schwedischen Gesandten in Osna-
brück . Militaria. Vorgehen bezüglich der Aufnahme der Meuternden durch Königsmarck.
Freude über die schwedische Zustimmung zu einer französisch-kurbayerischen Allianz;
schwedischer Friedenswille.
Militärisches aus Flandern: Beilage; französische Überlegenheit; positive Auswirkungen er-
wartet , möglicherweise auch im Hinblick auf die spanische Verhandlungsbereitschaft. Unter-
zeichnung des Allianzvertrags (vom 1. September 1647) mit dem Herzog von Modena. Be-
rücksichtigung der Interessen Modenas im Friedensvertrag; Correggio. Mailand. Abtretung
der Eroberungen nach dem Stand vom Tage der Auslieferung der Ratifikationen des Frie-
densvertrags .
On a receu leur despêche du 9 e du courant, et veu en quelz termes on en
est pour le traitté avec Espagne, Penneranda aiant consenti à l’article 3 e , et
que les Médiateurs donnassent une déclaration sur ledit article, mais que
pour la forme et les termes de celle-cy il acceptoit le parti offert par les-
ditz Sieurs Plénipotentiaires de remettre à en convenir sur la fin du traitté
et que cependant on passeroit aux autres.
Sur quoy il a esté très à propos de faire remarquer aux Médiateurs pour
les en faire souvenir en temps et lieu que le but de l’escrit qu’on désire
d’eux n’est autre que pour suppléer au défaut de l’expression du Portugal
en l’article 3 e , et qu’encores qu’il n’y soit pas nommé, l’intention des par-
ties est néantmoins de l’y comprendre.
On attendra maintenant de sçavoir ce qui aura réussy de la conférence
que lesditz Sieurs Plénipotentiaires devoient avoir avec les Médiateurs
sur tout le reste du projet, et on se promet qu’elle augmentera encores la
bonne disposition que les Médiateurs tesmoignent à présent avoir pour
nous parce qu’ils toucheront au doigt de plus en plus que Leurs Majestés
souhaittent sincèrement la paix et se portent à toutes les facilités qu’on
peut désirer d’elles pour terminer promptement ce grand œuvre.
On auroit creu plus sincère l’intention que les Espagnolz disent avoir de
sauver par nostre moien beaucoup de choses que les Holandois leur de-
mandent s’ils n’y avoient ajousté que c’est sur le fait de la religion catho-
lique . Ilz ont jusques icy fait si bon marché de tous ses intérestz et luy ont
si souvent préféré les moindres considérations politiques qu’il n’y a pas
lieu d’ajouster grande foy quand ils veulent donner à entendre qu’ils se
sentent fort pressés sur cette matière. Il y a bien plustost sujet de soub-
çonner que sachant avec quelle ardeur la piété de Leurs Majestés se porte
à procurer tous les avantages de la religion aux despens mesmes de tous
leurs autres intérestz, leur visée seroit de nous embarrasser avec les Pro-
vinces -Unies dans une matière qui leur est si délicate en la mesme façon
que les Impériaux firent dernièrement avec les Suédois, nous faisans faire
les difficultés et puis accordans tout à part sans nostre sceu pour se rendre
agréable[s] et nous odieux. C’est pourquoy il sera de la prudence de Mes-
sieurs les Plénipotentiaires d’avoir tousjours l’œil ouvert pour éviter les
pièges qu’on voudroit nous tendre, comme de l’intention de Leurs Majes-
tés qu’ilz ne s’espargnent pas aussy en tout ce qu’ilz pourront par leur
industrie contribuer de leur part aux avantages de la religion.
Sa Majesté a esté très satisfaite de toute la conduitte du sieur Servien dans
les conférences qu’il a eues à Osnaburg avec les ministres de Suède, et
juge qu’il eût esté malaisé de tirer d’eux plus qu’il n’a fait sur tous les
pointz qui avoient donné sujet à son voiage.
On voit bien qu’il n’y avoit pas lieu de presser la venue de Königsmarck
en Flandres, l’armée du général Wrangel se trouvant engagée si avant dans
la Bohême avec les ennemis, et cet incident arrivé depuis pouvoit mesmes
dispenser ledit sieur Servien d’en faire l’instance, puisque quand il l’auroit
obtenue, Sa Majesté n’eût pas voulu s’en pra[e]valoir dans cette con-
joncture que le général Wrangel a tant de besoin des trouppes dudit Kö-
nigsmarck .
On a mesmes grande consolation de l’accident des mutinez de nostre ar-
mée en ce qu’ils se sont rencontrés si à propos pour fortiffier son corps,
puisqu’aussy bien s’ils n’estoient point tombez dans leur désobéissance,
Sa Majesté les y auroit envoié exprès dans une occurence pareille à celle-
cy .
Il ne faut pas laisser de tenir tousjours en estat la négotiation pour les
ravoir et en escrire souvent au sieur Chanut affin qu’en tout cas si la chose
est impossible, nous en tirions un pareil nombre de leur armée. On nous
doit cette justice et la Suède peut nous la rendre sans se faire aucun pré-
judice puisque nous les ferons agir en Allemagne, et qu’il luy doit estre
indifférent que ces troupes occupent les armes de l’Empereur d’un costé
ou d’autre, pourveu qu’elles les occupent effectivement et séparent ses
forces; au pis-aller on pourroit se contenter de retenir sur le paiement du
subside la somme qui sera nécessaire pour en lever autant, encore qu’il n’y
a personne qui ne voie que les nouvelles levées que nous ferions ne répa-
reroient pas la dixième partie du préjudice que nous recevons en perdant
les autres qui sont les soldatz d’Allemagne les plus aguerris.
Sa Majesté a esté bien aise d’avoir un consentement formel des Suédois
sur l’alliance que monsieur de Bavières recherche de cette couronne. Elle
juge pourtant que si on l’eût eu plus tost, il y auroit eu plus d’avantage et
beaucoup plus de facilité à la conclure que peut-estre il n’y en aura pré-
sentement . Ce n’est pas que le sieur Krebs n’en tesmoigne tousjours le
mesme désir, et en effect il s’est disposé fort aisément à ne partir pas sitost
et à venir icy dès qu’on luy a donné plus d’espérance de travailler à cette
affaire et de l’achever.
Sa Majesté a aussy esté très aise d’apprendre que les ministres de Suède
sans plus parler de renouvellement d’aucun traitté ny parestre eschauffés
comme ils faisoient à la continuation de la guerre tesmoignen〈t〉 songer
sérieusement à la paix et y avoir grande disposition. Il est probable qu’ils
agissent en cella sincèrement veu les sentimens de la reine leur maistresse
et de tout le sénat, et qu’après tout les peines où ils sont aujourd’huy de
l’engagement de leur armée leur feront considérer qu’un seul événement
dans la guerre qui leur fût contraire seroit capable de leur faire perdre
tous les avantages que la couronne de Suède s’asseure par ce traitté s’il se
conclud promptement.
Wir übersenden Ihnen eine Relation über die militärischen Ereignisse in
Flandern; offenkundig sind unsere Truppen dem Feind so überlegen, qu’il
ne peut que cella n’ayt causé de très bons effectz à nostre avantage et à
l’esgard des Holandois et dans l’esprit des Flamans, et peut-estre dans
celuy des Espagnolz, qui touchans au doigt maintenant que la France n’a
pas besoin de la diversion des Provinces-Unies pour les réduire par ses
armes seules à la deffensive dans les Païs-Bas mesmes, où estoient toutes
leurs espérances, parce qu’ils y font tous leurs grans effortz, songeront
possible plus volontiers qu’ilz n’avoient fait jusques icy à sortir de tous
ces embarras par la conclusion de la paix.
Nos généraux après cette action d’esclat consultoient ensemble pour en
résoudre quelqu’autre dont l’avantage fût plus solide et il y a apparence
qu’on ne sera pas longtemps sans avoir nouvelles qu’ilz se soient attachés
à quelque place s’il n’y a quelque mauvaise influence dans le ciel qui em-
pesche la chose.
Le cardinal Grimaldi
Modène avoit signé le traitté
mais on l’expliquera et on s’en desmeslera le mieux qu’on pourra. Cepen-
dant si la paix venoit à se conclurre avant que quelqu’un de la part de ce
prince soit arrivé à Munster, comme il a mis tous ses Estatz et sa personne
sous la protection de Sa Majesté, Messieurs les Plénipotentiaires auront soin
de le faire comprendre comme il luy sera nécessaire dans le traitté, comme
aussy de tous ses autres intérestz et surtout de celuy de Corregio
Correggio, befestigte Stadt im Hgt. Modena, seit 1616 Ft., span. besetzt. Hg. Francesco I
von Modena war 1635 von Ks. Ferdinand II. mit dem Ft. belehnt worden, nachdem der
vormalige F. von Correggio, Giovanni Siro (1590–1645), der Falschmünzerei angeklagt
und mit einer Geldstrafe belegt worden war, die er nicht aufzubringen vermochte. Correg-
gio war daraufhin zunächst als Pfand an Kg. Philipp IV. von Spanien und danach an Mo-
dena gekommen. Maurizio, Sohn des Giovanni Siro, bemühte sich nach dem Tode seines
Vaters vergeblich, Correggio von Modena zurückzugewinnen ( Zedler VI, 1369; EI XI,
473; Ghidini ).
ne devra pas y avoir de difficulté puisque les Espagnolz le vouloient desjà et
que sa cause ne sera pas devenue mauvaise pour s’estre joint à nous.
Et parce que Sa Majesté s’est obligée de luy faire part des conquestes
qu’on pourra faire conjointement dans le Milanois, où l’on tient qu’il est
dès à cette heure en action, il sera bon de renouveller souvent les protesta-
tions que nous avons tousjours faites que les conquestes demeureroient en
l’estat qu’elles se trouveroient de part et d’autre le jour de la dellivrance
des ratiffications du traitté.