Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
133. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1647 September 3

23
[115] / 133/ [150]

24

Memorandum Serviens für Lionne


25
[Münster] 1647 September 3

26
Konzept, größtenteils eigenhändig: AE , CP All. 102 fol. 36–39’, AE , CP All. 101 fol.
27
252–255, 256–257 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 102 fol. 40–50.

28
Befürchtung einer bevorstehenden Aufkündigung des Ulmer Waffenstillstands durch den
29
Kurfürsten von Bayern; Rolle Wartenbergs; Versäumnisse auf beiden Seiten; Rolle Spaniens;
30
Verweigerung der Vertragsratifikation gegenüber Schweden durch den Kurfürsten von Bay-
31
ern; Beschwerden Haslangs. Reise nach Osnabrück geplant. Kein Vorgehen des Kurfürsten
32
von Bayern gegen den Kaiser zu erwarten.

33
Notwendigkeit, die französische Armee im Reich zu verstärken. Fehlende Korrespondenz-
34
bereitschaft Turennes. Betonung der großen Bedeutung der Wiederherstellung seiner Armee.
35
Zur Zeit Vorgehen gegen den Kaiser im Reich mittels einer starken Armee im Verbund mit
36
den Alliierten einem ohne nennenswerte Unterstützung geführten Krieg gegen Spanien vor-
37
zuziehen. Haltung des Kurfürsten von Bayern.

[p. 376] [scan. 488]


1
Wiederaufnahme der Verhandlungen mit Spanien mittels der Mediatoren; Verweis auf nr.
2
130; Parteinahme der Mediatoren für Frankreich. Vorgehen gegen die von den Kaiserlichen
3
veranlaßten Beratungen der Reichsstände über die französische Satisfaktion und die Inter-
4
essen Herzog Karls von Lothringen. Reise nach Osnabrück geplant; diesbezügliche Be-
5
schwerden d’Avaux’. Gesandtschaften zu den Kurfürsten von Köln und Brandenburg.

6
Erkundigungen über einen Informanten. Unterredung Nederhorsts mit Contarini: Betonung
7
der Kurzlebigkeit eines niederländisch-spanischen Vertrags durch Nederhorst. Unterrichtung
8
der Mediatoren über die Aussagen des Sekretärs Salamancas. Saint-Ybal. Schiffskauf in Hol-
9
land. Bistum Angers. Rekommandation der Interessen Brassets. Unterredung mit Haslang:
10
Versicherung der Geneigtheit Mazarins gegenüber dem Kurfürsten von Bayern. Förderung
11
der Interessen Longuevilles durch Lionne. Pfründe für de La Torre.

12
Les Espagnolz publient que le comte de Groensfeld est parti de la cour
13
mal satisfait. Il faut noter qu’ilz ont tousjours creu avoir quelque crédit
14
sur ce comte. Ilz fondent là-dessus une espérance que le duc de Bavière
15
rompra bientost la neutralité et s’attendent que la résolution de l’électeur
16
de Coloigne en attirera une semblable de son frère. Je croy mesme que
17
ceux qui n’ont peu jusqu’icy venir à bout du duc de Bavière pour luy faire
18
changer de dessein ont enfin treuvé ce moien de l’y engager par l’intérest
19
de son frère.

20
En effect il y a très grand subjet de l’apréhender, ce prince ayant cherché
21
dez que le traité d’Ulm a esté conclud les moyens de ne l’exéquuter pas.
22
Les demandes qu’il a fait faire à la cour de nouveaux quartiers, des places
23
de Virtemberg, de la garnison d’Ausbourg et autres choses semblables

42
Die hier aufgezählten kurbay. Forderungen beziehen sich auf nr. 8 Beilage 2 und nr. 35
43
Beilagen A und B.

24
ont esté aparemment des subjetz qu’il a cherché ou de faire changer les
25
conditions du traité en sa faveur ou de le pouvoir rompre si on les refu-
26
soit, qui est une estrange manière de procéder.

27
Quelque prætexte que cherchent luy et son frère pour couvrir le dessein
28
qu’ils ont depuis quelque temps de rompre la neutralité, le véritable subjet
29
est la recherche qui leur a esté faite par tous les estats catholiques excitez
30
par l’évesque d’Osnabruc, lequel désespéré de perdre ses éveschez par le
31
traité voudroit que tout retumbast en confusion (il n’y a pas danger de
32
toucher cette considération aux députés de monsieur de Bavière parce
33
qu’il n’ayme point ledit évesque). Le but des uns et des autres est de res-
34
tablir la ligue catholique dont ilz espèrent d’estre les chefz ou les direc-
35
teurs, et les Espagnols se meslent là-dedans faisant des offres à leur acous-
36
tumée. L’on ne peut pas nier que les Suédois et les Hessiens n’ayent
37
fourni quelque subjet de cette résolution, mais certainement il y a de la
38
faute de tous costez et il a paru dez la conclusion du traité d’Ulms qu’il
39
n’y avoit point de part ny d’autre syncère intention de l’exéquuter. Ma-
40
dame la Lantgrave a refusé sa ratification qui devoit estre donnée dans
41
deux mois

44
Vgl. Art. 22 (frz.-kurbay. Instrument) bzw. Art. 20 (schwed.-kurbay. Instrument) des Ul-
45
mer Waffenstillstands vom 14. März 1647 (s. [nr. 7 Anm. 14] ; vgl. Immler, Kurfürst, 450,
46
453).
. Elle n’a point voulu aussy députer pour entrer en conférence

[p. 377] [scan. 489]


1
sur la modération des contributions , mais si l’électeur de Coloigne eust
2
eu bonne intention et qu’il nous en eust fait plainte au lieu de rompre,
3
nous aurions travaillé à faire exéquuter le traité par nos alliez et à luy
4
procurer tout le contentement possible.

5
Ce qui est de pyre est qu’on nous asseure que les Espagnols sont jointz à
6
ce dessein, qu’ilz ont donné des sommes d’argent considérables à l’éves-
7
que d’Osnabruc qui fait des levées, et que pour obliger l’électeur de Co-
8
loigne ilz doivent rompre la neutralité avec Madame la Lantgrave. C’est
9
pour cela que ledit eslecteur offre à Leurs Majestez dans la lettre qu’il leur
10
a escrite

39
Gemeint ist sicherlich das Schreiben Kf. Ferdinands von Köln an Ludwig XIV. vom 15.
40
August 1647 (vgl. Foerster, 298 Anm. 177).
d’entretenir avec elles la neutralité quoyqu’il ayt rompu avec
11
leurs alliez, comme les Espagnolz l’ont observé jusque icy avec Madame
12
la Lantgrave bien qu’ilz soient en guerre contre nous, comme s’il n’y avoit
13
pas une très grande disparité veu que lesdits Espagnols peuvent bien de-
14
meurer neutres avec ceux qui font la guerre dans l’Empyre, mais nous
15
n’avons pas la mesme liberté parce que nous sommes parties dans cette
16
mesme guerre et par conséquent contraintz de prendre part dans les inté-
17
rests de ceux qui la soutiennent avec nous.

18
Quelques lettres de Ratisbonne

41
Wurden nicht ermittelt.
portent que monsieur de Bavière fait
19
desjà remuer ses troupes pour les assembler. Lorsque monsieur Vrangel
20
luy a envoyé la ratification de la couronne de Suède qu’il attendoit avec
21
tant d’impatience, il a refusé la sienne et rempli la réponse qu’il a faite à
22
Vrangel

42
S. nr. 123 Beilage 2 und nr. 130 Beilage 1.
de plusieurs plaintes qui sont les avant-coureurs d’une rupture.
23
Son ambassadeur qui estoit icy

43
Haslang.
en estant party pour l’aller retreuver nous
24
a fait des discours qui découv〈rent〉 en quelque façon le dessein de son
25
maistre. Il luy a échappé dans la colère qu’il estoit impossible que la Ba-
26
vière menast plus longtems l’armée; qu’il falloit bien qu’elle cherchast des
27
quartiers pour subsister; qu’on devoit plustost résoudre les affaires avec
28
son maistre. Et tout cela au temps que nous luy avons délivré le traité de
29
l’affaire palatine signé des Suédois et de nous aux termes qu’il l’avoit dé-
30
si〈ré〉 et que la bienséance l’obligeoit plustost de nous remercier de la
31
part de son maistre que nous parler des p〈ræ〉textes qu’il cherche pour
32
rompre un traité solenèlement fait.

33
Je m’en va[i]s à Osnabruc

44
Servien reiste am 3. September 1647 nach Osnabrück ( Babel, Friedenskongreß, 24).
pour faire cognoistre aux Suédois que les ja-
34
lousies qu’ils prennent trop légèrement et les doutes qu’ilz ont en certai-
35
nes choses ruynent l’affaire générale et font souvent perdre de belles oca-
36
sions affin qu’ilz consentent que la France traite avec Bavière pour la tenir
37
en devoir s’il est possible. Je me promets dans la conju[n]cture présente

[p. 378] [scan. 490]


1
d’obtenir leur consentement, mais avec tout cela vous aurez bien de la
2
peyne de conserver Bavière. Il est à craindre que non seulement vous
3
n’obteniez pas des conditions avantageuses pour la France, mais qu’il ne
4
vous en demande d’impossibles. Son ambassadeur nous a franchement
5
avoué que son maistre ne pourroit jamais rien faire contre l’Empereur
6
quoy qu’il arrivast et que quand il en auroit l’intention, il ne pourroit
7
pas s’asseurer de ses troupes pour un tel dessein. Je croy mesme qu’on y
8
pour〈oit〉 adjouster qu’il ne pouroit pas s’asseurer de ses propres subjetz.
9
Cela fait voir ce qu’on peut espérer de ce prince puisque tous nos diffé-
10
rends en Allemagne ne sont qu’avec l’Empereur et que tous les maux que
11
nous avons à craindre ne peuvent venir que de sa maison contre laquelle
12
monsieur de Bavière ne peut jamais se déclarer.

13
Le remède à tout cela est de rendre si l’on peut l’armée du Roy en Alle-
14
magne plus forte qu’elle n’a encor esté, car certainement on a comencé de
15
nous y mespriser depuis l’accident qui est arivé à monsieur de Turenne. Je
16
croy mesme qu’il importe de bien justifier ce qui a esté fait contre les
17
mut〈inés〉, car encor que leur révolte soit sans excuse, le procédé qu’on
18
a tenu avec eux ne laisse pas de nous décréditer parmy les Alleman〈ds〉.
19
Il seroit à désirer que monsieur de Turene escrivist plus souvent qu’il ne
20
fait, on demeure quelquefois six mois sans recevoir de ses lettres. Madame
21
la Lantgrave a dit à quelqu’un

43
Konnte nicht ermittelt werden.
qu’elle est contrainte de rompre commerce
22
avec luy parce qu’à dix lettres elle ne recevoit pas une réponse. Les gran-
23
des affaires ne peuvent pas estre conduites sans peyne et sans communi-
24
quer souvent avec les intéressez. On avoit pris à tasche dans l’armée de
25
monsieur de Turene de ruyner toutes les nouvelles troupes pour ne con-
26
sidérer et conserver que le corps des Vaimariens, enfin monsieur de Tu-
27
rene en a esté puni. Au nom de Dieu, faites souvent resouvenir Son Emi-
28
nence que le plus grand intérest de la France aujourd’huy est de restablir
29
promptement cette armée que l’on poura désormais faire agir soubs des
30
conditions plus favorables que celles du passé. Les affaires d’Allemagne
31
donnent certainement le branle à toutes les autres et nous contraindrons
32
plustost les Espagnols de venir à la raison en taschant de ruyner l’Empe-
33
reur qu’en leur prenant une place tantost en un lieu tantost en un autre.

34
L’un de ces deux desseins qui regarde l’Espagne ne se peut exéquuter
35
qu’avec beaucoup de temps et beaucoup de peyne. Tout doit estre fait
36
aux dépens de la France et désormais avec ses seules forces, les Hollandois
37
se voulant retirer de nous et les Portugais ne pouvant estre comptez pour
38
rien, mais l’autre dessein qui regarde l’Empyre, si l’on y travaille comm’il
39
faut, peut estre achevé en peu de temps avec facilité, avec peu de despense
40
et avec les forces de l’Allemagne mesme ou de noz alliez.

41
Je sçay bien que la religion souffre quelque chose, mais outre que nos
42
ennemis en font le tier quand il s’agit de nous nuire ou d’avancer leurs

[p. 379] [scan. 491]


1
affaires, si les forces du Roy sont considérables dans l’Empyre, nous
2
pourrons tousjours obliger messieurs les Suédois d’observer exactement
3
noz confoedérations qui mettent la religion à couvert et en tout cas
4
quand avec l’aide des protestants nous aurons ruyné la puissance de nos
5
plus dangereux ennemis qui sont les Autrichiens, nous demeurerons tous-
6
jours en estat avec le res〈te〉 d’une maison abbatue ou humiliée pour ar-
7
rester les desseins qu’ils pourroient former au præjudice de la religion et
8
peut-estre mesm〈e〉 pour les détruire s’ils faisoient trop les déraisonables,
9
mais présentement si nous voulons conduire deux desseins contraires tout
10
à la fois, nous ne viendrons à bout ny 〈de〉 l’un ny de l’autre. L’expé-
11
rience nous faira peut-estre voir bientost qu’il eust esté plus utile de faire
12
liscentier ses troupes ou une partie au duc de Bavière que de les luy laisser
13
toutes; quand nous serions asseurez que pendant sa vye il ne deust rien
14
faire contre nous, on ne sçauroit éviter que aprez sa mort elles ne passent
15
toutes au service de l’Empereur, desjà il recomence sa vieille chanson,
16
qu’il veut bien respecter la France et conserver son amitié, mais qu’il ne
17
peut pas abandoner son frère ny s’empescher d’agir contre les Suédois et
18
les Hessiens qui l’attaquent.

19
J’ay treuvé en arrivant icy toute sorte de négotiation aussy interumpue et
20
aussy morte qu〈e〉 si l’on n’avoit aucune pensée de faire la pai〈x〉. Je
21
n’avois pas osé vous donner advis de cinc propositions que je fis dès le
22
lendemain de mon arrivée parce que j’ay un extrême besoin de me mes-
23
nager et que je cogneus fort bien qu’on les receust d’abord comme une
24
espèce de censure de n’y avoir pas songé plus tost.

25
La première fust de reprendre un peu chaudement le traicté avec l’Espa-
26
gne et d’y intéresser les Médiateurs pour leur procurer l’honneur d’avoir
27
fait quelque chose avant l’arivée des Hollandois, à quoy nous les treuvas-
28
mes si disposez qu’ils nous témoignèrent grande obligation de cette pen-
29
sée que nous fismes semblant d’avoir principalement pour l’amour d’eux.
30
Nous rendons compte par la dépesche commune

42
Nr. 130.
de ce qui s’est fait sur
31
ce subjet. Je diray seulement que si nous n’avons avancé autre chose, nous
32
avons tellement gaigné les Médiateurs qu’ils parlent, déclament et escri-
33
vent contre les Espagnolz. Vous pourez sur ma parolle tirer avantage par
34
delà des facilités que nous avions aportez en cette ren〈contre〉 et faire
35
avouer au nonce et à l’ambassadeur de Venise

43
Gemeint sind Bagno und Nani.
qu’on a recogneu bien
36
clairement à ce coup que les Espagnolz reculent le repos de la chrestienté.
37
Il y a aparence que 〈leurs〉 confrères d’icy

44
Gemeint sind Chigi und Contarini.
leur 〈en〉 ont donné advis
38
〈et〉 qu’ils pourront escrire à leu〈rs〉 supérieu〈rs〉 plus hardyment ce
39
qu’ilz sçauront que ceux de deçà qui ont besoin de demeurer dans quel-
40
que retenue. Il est si asseuré que les Médiateurs sont aujourd’huy pour

[p. 380] [scan. 492]


1
nous que Contarini estant hyer avec Nidrost luy a parlé contre le procédé
2
des Espagnolz tout de mesme que j’eusse peu faire dont l’autre n’a pas
3
manqué de doner promptement advis à La Haye en fort bons termes.

4
La seconde fust d’arrester une délibération

30
Vgl. die Sitzungen des KFR (Text: APW III A 1/1 nr. 124), des FR Münster (Text später
31
in: APW III A 2), des FR Osnabrück (Text: Meiern IV, 704–711 ; demnächst auch in:
32
APW III A 3/4) und des SR Osnabrück (Text: APW III A 6 nr. 113) vom 17. August
33
1647. – Vgl. ferner L’advis des députez des princes de l’Empire à Munster et à Osnabruc
34
pour ce qui concerne les demandes des plénipotentiaires de France pour le regard du
35
duché de Lorraine et de ce qui y est adjoinct, les seigneuries situées seulement quant au
36
spirituel ès éveschez de Metz, Toul et Verdun et qui n’en relèvent pour le temporel, ains
37
immédiatement de l’Empire. Et encores pour ce qui regarde les villes impériales de Ha-
38
guenaw, Colmar, Sélestat et sept autres l’an 1647 au mois d’aoust (Kopien (lat. ÜS) von
39
der Hand Doulceurs, mit eigh. Korrekturen Godefroys, datiert 1647 August 26: BNF,
40
Coll. Dupuy 737 fol. 73–78; AN, K 1335 nº [144]; ebd. nº [146]).
que les Impériaux faisoient
5
faire à nostre insceu par les estats de l’Empyre touchant la satisfaction du
6
Roy et les intérests du duc Charles

41
Vgl. Articles proposez par les plénipotentiaires de l’Empereur pour en délibérer par les
42
députez des princes et autres estats de l’Empire, l’an 1647 le 26 aoust (Kopien (frz.) von
43
der Hand Doulceurs: BNF, Coll. Dupuy 737 fol. 79–80’; ebd. fol. 81–82’, mit Abwei-
44
chungen
; ebd. 739 fol. 139–140’; AN, K 1335 nº 145, mit Abweichungen und eigh. Kor-
45
rekturen
Godefroys).
dont le sénateur Nomis m’avoit
7
donné advis (qui paroît fort affectionné pour les intérests de la France).
8
Il n’est pas nécessaire de vous dire ce qui s’y est fait. Grâce à Dieu la
9
chose a si bien succédé que la résolution d’assister et deffendre le duc
10
〈Charles〉 qui avoit esté prise a esté changée et entièrement rompue, de
11
sorte que monsieur d’Osnabruc et quelques autres des principaux de l’as-
12
semblée à qui j’ay fait plainte de ce qu’on avoit remis cette affaire sur le
13
tapis m’ont asseuré que cette affaire n’empescheroit pas la paix de l’Em-
14
pyre.

15
La trois[ième] fust d’aller l’un de nous à Osnabruc tant pour tenir les
16
Suédois en bonne humeur sur la proposition qu’ils nous avoient faite de
17
nous réunir estroitement que pour les engager à nous presser ou du moins
18
consentir que nous traictions avec Bavière et qu’on luy donne contente-
19
ment sur quelques points qu’il désire. Il a enfin esté résolu que je ferois
20
demain ce voyage, encor vous puis-je asseurer que monsieur d’Avaux
21
s’est plaint à l’un des miens

46
Konnte nicht ermittelt werden.
que la résolution en avoit esté prise sans
22
luy. Il est vray que j’en avois pressé monsieur de Longueville estant seul
23
avec luy et que j’avois esté contraint de luy faire considérer combien il est
24
præjudiciable de laisser des affaires de cette importance si longtemps et
25
d’estre obligé d’en reparler si souvent sans y prendre résolution.

26
La quatrième fut d’envoyer promptement quelqu’un vers monsieur l’élec-
27
teur de Coloigne pour le détourner du dessein de rompre la neutralité.

28
La cinquième d’envoyer aussy vers monsieur l’électeur de Brandebourg
29
que les Espagnols sollicitent incessemment de se joindre à eux et de leur

[p. 381] [scan. 493]


1
donner présentement les troupes qu’il a sur pied. Ces deux dernières pro-
2
positions n’ont pas encor esté exéquutées. 〈J’en〉 ay reparlé diverses fois,
3
mais j’ay apréhendé qu’on ne treuvast mauvais 〈si〉 je pressois davantage
4
icy et qu’on le prist pour une entreprise. Cependant l’électeur de Coloi-
5
gne s’est déclaré et je ne sçay encor ce que faira celluy de Brandebourg
6
quelque asseurance que nous donnent ses ministres qu’il ne faira rien qui
7
déplaise à Leurs Majestés.

8
Ein Priester

42
Konnte nicht ermittelt werden.
aus dem Metzer Umland, vormals Geistlicher in Diensten
9
Mazarins, informiert mich über Vorgänge in verschiedenen Gesandten-
10
häusern. Lassen Sie mich wissen, ob sich Mazarin an ihn erinnert und ob
11
man ihm trauen kann.

12
Il ne se peut rien voir de plus ferme que la passion que monsieur de Ne-
13
derost témoigne pour le service de Leu〈rs〉 Majestés. Ayant veu mon-
14
sieur Contarini en bonne humeur il a pris occasion de luy demander advis
15
pour sa conduite et s’il croyoit que ce fust un bon moye〈n〉 d’avancer la
16
paix générale de comencer par 〈un〉 traité particulier entre l’Espagne et
17
les Provinces-Un〈ies〉. L’autre a répondu franchement contre ce qu’il a
18
di〈t〉 et escrit autrefois que tant s’en faut que cette voye fust propre pour
19
avancer la paix générale, que c’estoit le vray moyen de la rompre et qu’il
20
es〈toit〉 asseuré que si ce traité particulier estoit conclud, Pigneranda par-
21
tiroit de l’assemblée quinze jours aprez.

22
Monsieur de Nederost a pris cette ocasion pour dire à Contarini: «Je
23
ne sçay à quoy pens〈ent〉 les Espagnolz; ceux qui les flattent d’espé-
24
rance et le〈ur〉 font des promesses de nostre part les trompent, car s’il
25
y en a quelques-uns aujourd’huy dans le gouvernement qui inclinent à
26
traiter sans la France, il y en aura d’autres dans un an qui seront d’ad-
27
vis contraire, veu que le général de nostre république recognoist fort
28
bien que nous ne devons pas le faire. Soyez asseuré que le traité que
29
nous fairions aujourd’huy avec l’Espagne de cette sorte ne dureroit pas
30
un an. Si les Espagnols continuoient à perdre dans la guerre contre la
31
France seule, ilz auroient mal fait de refuser la paix; si la France avoit
32
du désavantage, certainement nostre Estat reprendroit les armes contre
33
l’Espagne.»

34
Nous nous sommes prævalus sur les menées du faux Raré et en avons fait
35
le discours à Messieurs les Médiateurs sans toutefois venir à tout le par-
36
ticulier.

37
Je n’ay pas manqué de faire sçavoir à monsieur de Longueville la conduite
38
de Saint-Tibal et combien il seroit utile pour le service du Roy de le reti-
39
rer du lieu où il est. Monsieur de Longueville me l’a avoué et m’a dit qu’il
40
luy avoit desjà offert de s’en aller à Neufchastel; certainement ces sortes
41
d’esprits ne sont pas propres en Hollande.

[p. 382] [scan. 494]


1
Wenn man billig die Schiffe erwerben will, die in Holland verkauft wer-
2
den, muß man die Angelegenheit geheimhalten und darf nicht den An-
3
schein erwecken, als sei der Ankauf für Frankreich gedacht.

4
Bitte vermeiden Sie jedwede Aufdringlichkeit gegenüber Mazarin bezüg-
5
lich der Besetzung des Bistums Angers; sollte Saint-Nicolas eines Tages ein
6
vorteilhafteres Bistum erlangen, wird man die Überlegung, Angers mei-
7
nem Bruder

21
François Servien.
zu übertragen, wiederaufnehmen können.

8
Rekommandation der Interessen Brassets. Ich glaube, daß wir nach dem
9
Friedensschluß einen Residenten in Brüssel unterhalten sollten und daß er
10
dafür geeignet ist.

11
Le baron de Hazelan, ambassadeur de Bavière, estant venu prendre congé
12
de moy, j’ay pris occasion de luy faire valloir l’inclination que Son Emi-
13
nence a pour servir son maistre, luy ayant mesme dict que Son Eminence
14
en avoit tant de désir que nous l’avions supliée d’en sursceoir l’effect pour
15
quelque temps à cause de la grande jalousie que noz alliez en prenoient
16
affin de faire les choses sans péril et avec plus de certitude.

17
Longueville bekundet, daß er sich Ihnen gegenüber in Anbetracht Ihrer
18
Bemühungen bezüglich seiner Angelegenheiten sehr verpflichtet fühlt. –
19
Empfehlung der Gewährung einer Pfründe für de La Torre entsprechend
20
der Rekommandation Chigis.

Dokumente