Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
117. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 August 26
Münster 1647 August 26
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 266–272; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 272’: 1647 Sep-
tember 3 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 105–110. Kopie: AE ,
CP All. 101 fol. 334–336. Druck: NS IV, 150f.
Zu nr. 103: Versicherung weisungsgemäßen Handelns. Angesichts des fehlenden kaiserlichen
und spanischen Friedenswillens militärische Vorbereitungen und Erneuerung der Armee im
Reich zur Erlangung des Friedens notwendig. Schwedischer Plan einer Exemtion der pro-
testantischen Reichsstände von den hohen Militärsatisfaktionsforderungen. Rückkehr des
Kurfürsten von Köln auf die kaiserliche Seite; Unsicherheit über die daraus resultierende
Haltung des Kurfürsten von Bayern; daher Verzögerung der Entsendung d’Herbignys.
Verbot kaiserlicher Assistenz für Spanien. Titel «Landgraf im Elsaß»: Aussicht auf kaiserliche
Verhandlungsbereitschaft. Zustimmung zur Weisung hinsichtlich der Haltung zum Bündnis-
vorschlag Oxenstiernas. Stellungnahme über die Frage eines auf die Niederlande beschränk-
ten Sonderfriedens erst nach Besprechung mit den niederländischen Gesandten. Pauw und
Knuyt. Informierung der schwedischen Gesandten über die Zahlung der französischen Sub-
sidien . Zu den Aussagen der Sekretäre des Herzogs von Vendôme und Salamancas über die
Pläne Spaniens.
Reaktion der Mediatoren auf die Mitteilung der Abreiseabsicht Longuevilles. Widerstand
Peñarandas und der niederländischen Gesandten hinsichtlich des Artikels zur Assistenz für
Portugal. Erklärung gegenüber den Mediatoren: französische Bereitschaft zu Verhandlungen
über diesen Punkt und über andere Fragen des französisch-spanischen Friedens. Folgen der
Ankunft der niederländischen Gesandten möglicherweise nachteilig. Abwesenheit Peña-
randas von Münster.
Le mémoire du 16 de ce mois est faict avec tant de prudence, et l’on a sy
bien préveu tout ce qui peut tomber en question dans les traictez, que
nous n’avons quasy autre response à faire, sinon que nous suivrons exac-
tement tout ce qui nous y est prescrit. Nous nous servirons |:avec retenue
du pouvoir que la Reyne a eu agréable de nous donner et nous ne le met-
trons en usage que lors seullement qu’il y aura apparance:| d’en tirer le
fruict que Sa Majesté désire, c’est-à-dire la prompte conclusion de la paix;
|:si l’on se déclaroit tropt tost:| comme il a esté fort judicieusement remar-
qué audict mémoire, |:l’on feroit un effect contraire à une si saincte inten-
tion :|. Le conseil d’Espagne s’est aujourd’huy rendu maistre de la con-
duite des Impériaux. Et il se voit clairement que ny les uns ny les autres
ne se porteront à la paix que par une dernière nécessité. C’est pourquoy
nous estimons que le véritable et le plus court moien de parvenir à ce bien
tant désiré est de les y forcer. Il est besoing que la France se mette en estat
de se faire faire raison, que l’on connoisse que sy on ne luy accorde ses
justes prétentions, elle pourra les augmenter, et pousser plus avant ses
conquestes. En un mot pour avoir bientost la paix, il semble qu’on se
doit préparer à la guerre |:et sur toutes choses travailler promptement à
restablir l’armée d’Allemagne:|.
Nous ajousterons à cela que |:noz alliez nous peuvent entraisner:|. Que la
demande qu’ils font de vingt millions de risdalers pour la satisfaction de
leur milice
Nach der am 9. August 1647 erfolgten Rückkehr Erskeins nach Osnabrück ( APW II C 3
nr. 292, hier 540 Z. 2) forderten die Schweden eine Abfindungssumme für ihre Streitkräfte
in Höhe von 20 Millionen Rt.; vgl. das schwed. Memorial betr. die Armeesatisfaktion, s.l.
1647 August 14 ( ebd. nr. 293 Beilagen A – C; APW II A 6 nr. 204 Beilage 1).
exempter de ceste grande et insupportable charge les estatz protestans ,
et quoyque |:leur dessein soit plustost de se payer en terres qu’en argent:|,
connessans bien l’impossibilité de tirer une sy grande somme de l’ Ale-
magne , sy est-ce que cela donne une telle alarme à tous les catholiques
que l’on parle d’une réunion et de remettre sur pied la ligue
Gemeint ist die am 10. Juli 1609 unter der Führung Hg. Maximilians von Bayern gegrün-
dete Kath. Liga, der neben Hg. Maximilian zunächst die Fbf.e von Würzburg, Konstanz,
Augsburg, Passau und Regensburg sowie die Äbte von Ellwangen und Kempten angehör-
ten ; im August des Jahres waren Kurmainz, Kurköln und Kurtrier sowie weitere kath.
Stände beigetreten. Ziel der Liga war die Verteidigung der kath. Religion und des gemei-
nen Friedens; Oberbefehlshaber des Liga-Heeres war Hg. Maximilian. Die Liga löste sich
nach dem PF auf ( Neuer-Landfried ; Kaiser , Politik).
avoient cy-devant faicte.
Desjà l’électeur de Cologne a repris le party de l’Empereur, voulant faire
croire qu’il y a esté obligé par le mauvais traictement qu’il a receu depuis
le traicté d’Ulm. A la vérité nous voyons bien que |:les Suédois et les
Hessiens ne sont point faschez qu’il aye pris cette résolution, pour avoir
plus de moyen et de coulleur de luy mal faire:|. Nous en sommes |:en
peine ne sachans pas quelle suitte cella pourra avoir auprès de monsieur
de Bavières:|. Et cela mesme a esté cause que nous avons différé jusqu’icy
l’envoy du sieur d’Erbigny, pour nous esclaircir davantage de ce que fe-
roit ledict électeur de Cologne, afin de luy |:donner ordre de parler selon
cella:| et de connestre autant qu’il se pourra le |:véritable sentiment dudict
sieur duc:|. Cependant nous estimons qu’on doit se plaindre à luy de la
résolution que son frère a sy promptement prise, sans nous avoir faict
sçavoir les sujectz qu’il en peut avoir, et sans nous avoir donné le temps
d’y remédier en cas qu’ils soient raisonnables, ce qui nous faict croire
qu’il a |:mieux aymé proffitter de l’occasion d’une rupture que de la faire
cesser:|.
De tout ce que dessus nous ne pouvons conclurre autre chose, sinon que
soit que l’on aye esgard à l’animosité de noz parties |:ou aux desseins des
alliez:| il est nécessaire pour tenir |:les uns et les autres en considération:|
que la France soit puissamment armée; ce qui sera utile également à faire
|:la paix ou à continuer la guerre:|.
Quand nous avons supplié Leurs Majestez de nous ordonner ce |:qui se-
roit à faire en cas que l’Empereur s’obligeant à n’assister pas le roy d’ Es-
pagne on voulût exiger de nous que la France ne tireroit aucun secours de
la Suède ny des princes de l’Empire:|, l’on a entendu que ceste obligation
s’estendroit aux archiducs d’Austriche, sans quoy comme l’on a très bien
jugé, l’assistance de l’Empereur ne seroit pas moindre soubz un nom que
soubz tous les deux. Aussy n’y auroit-il point eu de différend sy l’on
avoit voulu accepter la promesse soubz le nom de l’Empereur seulement,
laquelle ses ministres n’ont jamais refusée de la sorte.
Nous avons encor manqué à nous expliquer assés clairement lorsque ren-
dans compte de ce qui s’est dict touchant le titre du landgraviat d’Alsace
l’on a escrit que les Médiateurs avoient comme donné les mains sur ce que
nous avions déclaré que sy l’on retenoit le titre, nous garderions l’argent.
Cela ne s’entend pas que les Impériaux ayment mieux conserver ceste
qualité que de ne recevoir pas le paiement de ce qui leur a esté promis,
mais nous avons seulement voulu dire que les Médiateurs ont acquiescé à
nostre raison et tesmoigné l’approuver. Aussy estimons-nous que les Im-
périaux cesseront de former ceste difficulté, Wolmar ayant dict à quel-
qu ’un qu’il seroit assez à temps de quitter ledict titre, quand la maison
d’Inspruch auroit esté satisfaicte de ce qui luy est promis pour céder ceste
province.
Ce seroit perdre le temps que de répliquer sur ce qui est dans le mémoire
touchant la |:proposition de monsieur Oxenstiern d’estraindre la liaison
des deux couronnes:|. Touttes choses y sont sy judicieusement pesées et
balancées que nous en sommes entièrement persuadez, et y obéirons
ponctuellement, nostre opinion estant que l’on doit |:tesmoigner aux Sué-
dois le désir de s’attacher avec eux plus que jamais et de rentrer mesme en
de nouveaux traictez sans néantmoings en venir à l’effect si ce n’estoit
qu’on vist qu’il n’y eust plus aucune espérance de paix ou qu’ilz fussent
en termes de conclurre sans la France:| avec les Impériaux.
Depuis que nous avons esté tous trois ensemble, nous avons examiné à
diverses fois |:l’expédient proposé de faire la paix pour le Païs-Bas seulle-
ment :|. La pensée nous en paroît excellente, et qui se peut très utilement
réduire en pratique en temps et lieu. Néantmoins nous supplions très
humblement Sa Majesté de ne trouver point mauvais, sy nous différons
encor à luy mander plus au long nos sentimens, ne pouvans nous résoudre
|:sur la manière et le temps propre à faire cette ouverture que nous
n’ayons veu auparavant les ambassadeurs de Messieurs les Estatz et
recognu quelle sera leur conduitte et à quoy ilz inclineroient le plus:|.
Il sera satisfaict à |:l’ordre qui nous est donné à l’esgard de Paw et de
Cnut:|, et nous essaierons de mesnager touttes choses avec le plus d’ avan-
tage qu’il nous sera possible pour le service de Leurs Majestez.
La générosité de la Royne en accordant le paiement entier du terme
escheu du subside, ne peut que produire un bon effect à Stokolm, où
l’on verra comme Sa Majesté sçait reconnestre la déférence qui luy est
rendue. Le sieur de La Court a eu charge de nous |:d’asseurer les ambas-
sadeurs de Suède de ce paiement:|, ayans jugé que l’on |:n’en pourroit tirer
plus d’avantage:| que de leur faire au plutost sçavoir une sy agréable nou-
velle , du |:retardement de laquelle s’il eust duré ilz commençoient à se
piquer:|. Il plaira donc à Leurs Majestés commander que |:cette somme
soit remise au premier jour à Hambourg comme nous leur avons faict
dire qu’elle le seroit:|.
Nous estimons que ce que l’on aura descouvert de ceux qui |:ont esté
arrestez à Hailbron et à Péronne donnera grande lumière:| du dessein des
ennemis, et des espérances qu’ils pouvoient avoir conceues au commence-
ment de la campagne.
Reste à rendre compte à Leurs Majestez de ce qui s’est icy passé pendant
la dernière sepmaine. Nous y avons beaucoup travaillé, et sy noz parties
agissent de bonne foy, ce ne sera pas sans quelque effect. Le voiage que
moy duc de Longueville ay résolu de faire en France, suivant la permis-
sion de Leurs Majestés y a donné suject. Car ayant pris congé de Mes-
sieurs les Médiateurs et leur ayant dict que je partirois de Munster le 24,
ils m’ont faict prier de demeurer icy quatre ou cinq jours, espérans que
dans ce temps-là ils pourroient porter les Espagnols à rentrer en traicté,
en leur remonstrant |:qu’il estoit honteux que le retour des ambassadeurs
de Messieurs les Estatz y obligeast les ministres de deux si grandes cou-
ronnes :|. Je fis response que je n’avois eu pensée d’aller en France que
parce qu’il ne se faict rien icy présentement, que s’il y avoit lieu d’avancer
les affaires, je demeurerois bien volontiers, et qu’encor que je ne visse
aucune bonne disposition aux Espagnols, j’accordois auxdicts Sieurs Mé-
diateurs le temps qu’il leur plaisoit me demander. Ils ont ensuitte parlé
d’arrester le poinct de l’assistance du Portugal comme celuy auquel ils
prévoyoient la plus grande difficulté. Nous avons considéré |:outre l’ obs-
tination de Penaranda à ne rien faire que ce poinct-là ne soit vuidé, que
les ambassadeurs de Messieurs les Estatz nous y seront tout à faict con-
traires :|. Le sieur de Niderhost, qui est desjà arrivé , nous a dict nettement
que nous devions faire estat |:d’avoir ses collègues plus animez contre
nous sur cet article que les Espagnolz mesmes:|. Ceste considération et le
désir de |:voir s’il se pourroit faire quelque chose avant que lesdictz am-
bassadeurs soient à l’assemblée:| nous a obligé de dire aux Médiateurs que
nous consentions que l’on |:traictast en mesme temps du poinct du Portu-
gal et des autres aussy:|. Il est certain que la |:venue des Hollandois nous
peut causer du préjudice:|. Les ministres d’Espagne |:
destacher entièrement d’avec nous et ne manqueront pas de prendre de
nouvelles espérances d’une totalle désunion:|. D’ailleurs lesdictz Ho-
landois , |:dont la conduitte n’est pas sincère, en se meslant des intérestz
de la France se feront accorder ce qu’ilz veullent encor extorquer de l’ Es-
pagne :| et quand ils auront leur compte, ils |:se soucieront fort peu du
nostre et conclurront peut-estre sans nous:|.
C’est ce qui nous a faict |:résoudre à escouter les Médiateurs:| qui travaill-
ent avec grand zèle et avec beaucoup de peine auprès du comte de Pen-
naranda . Il est bien vray que celuy-cy se tient aux champs à deux heures
de Munster, soit que par une façon assés ordinaire à ceux de sa nation, il
veuille que l’on croie qu’il n’est pas pressé de conclurre, soit qu’il |: at-
tende des ordres du roy son maistre en suitte des derniers succez:| que
l’on a eu en Flandres, et des révoltes de Naples et de Sicile, ce que nous
estimons plus vraysemblable. Mais en touttes façons |:on verra bientost
clair dans ses intentions:| et nous espérons pouvoir faire sçavoir par l’ or-
dinaire prochain ce que nous en aurons connu.