Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
108. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 August 19
Münster 1647 August 19
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 258–263’ = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP
All. 85 fol. 72–75’. Kopie: AE , CP All. 101 fol. 294–297. Druck: NS IV, 148f; CDI 83,
415–419 (spanische Übersetzung).
Postangelegenheiten. Bemühungen zur Gewinnung der Schweden für ein französisch-kur-
bayerisches Abkommen und für eine Beibehaltung der kurbayerischen Truppen in Diensten
des Kurfürsten von Bayern; antikatholische und -bayerische Haltung der Schweden. Zu den
Versprechungen Trauttmansdorffs gegenüber Peñaranda bezüglich kaiserlich-schwedischer
Militärvereinbarungen. Streben einiger Gesandter nach Friedensschluß mit Schweden mit
zwischenzeitlicher Waffenruhe und Inkrafttreten nach dem Zustandekommen des Friedens-
schlusses mit Frankreich. Beschwerden über Peñaranda bei den Mediatoren; seine fehlende
Bereitschaft zu Verhandlungen.
Enge Verbindung mit Schweden und Beibehaltung einer französischen Armee im Reich not-
wendig . Regelung der Pfalzfrage; Entsendung d’Herbignys zu Turenne und zum Kurfürsten
von Bayern; Instruierung d’Herbignys.
Schreiben Königsmarcks an Longueville: Angebot der meuternden Kavalleristen der Armee
Turennes, in schwedische Dienste zu treten; diesbezügliche Maßnahmen.
Nous n’avons rien receu par les deux derniers ordinaires qui oblige à y
faire response, sinon une lettre de monsieur le cardinal Mazarin à moy
duc de Longueville , sur laquelle nous prendrons le suject de ce mémoire,
la négotiation ne nous en fournissant point d’ailleurs.
Nous suivrons le prudent avis de Son Eminence d’essaier de |:porter
adroictement les ministres de Suède à désirer pour leurs intérestz et à
nous conseiller eux-mesmes de faire un traicté particullier avec monsieur
de Bavière:|. C’est à quoy nous travaillerons autant qu’il nous sera possi-
ble . S’il y a lieu d’espérer de rendre ces messieurs capables de raison en
cela, c’est dans la conjoncture présente, où ils sont dans quelque crainte,
l’armée de l’Empereur s’estant fortifiée de sorte qu’estant proche de la
suédoise l’on est en peine de l’événement.
Et pour ce qui regarde |:la conservation des trouppes dudit sieur duc:|
nous nous servirons de la raison solide portée dans ladicte lettre, estant
certain que s’il vient à les |:licentier faute de quartiers, elles passeront au
service de l’Empereur:|. Mais pour dire nostre véritable sentiment, les plé-
nipotentiaires de Suède nous escouteront tant qu’ils seront en crainte du
succès de la campagne, mais aussytost qu’ils seront un peu rassurés, ils ne
|:voudront ouyr parler de favoriser en aucune manière monsieur de Baviè-
re :|. Ils souhaittent à la vérité |:l’abaissement de la maison d’Austriche:|,
mais leur plus forte passion est la |:diminution du parti catholique et la
ruine dudict électeur:|. Et ceste pensée va sy avant dans leur esprit que
non seulement |: il leur desplaist de voir ledit duc armé et en estat de se
faire considérer:|, mais nous estimons que s’ils croyoient se pouvoir |: pas-
ser du secours de la France, leur désir seroit qu’elle n’eust aucunes forces
dans l’Allemagne:| et qu’elle fust tellement |:occupée avec l’Espagne qu’ilz
pussent seulz dominer dans l’Empire, y donner absolument la loy et esta-
blir de tout poinct leur religion:|.
L’avis que l’on a eu de Bruxelles que le comte de Trautmansdorff avoit
promis à Pennaranda qu’achevant son traicté avec les Suédois |:les armes
de l’Empereur pourroient agir contre la France et que celles de Suède se
conduiroient de la mesme sorte avec l’Espagne que les Hollandois ont
faict depuis la signature de leurs articles
Die ndl.-span. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (s. [ nr. 11 Anm. 9 ] ).
nous avons veu se mesnager icy, avant et depuis le départ dudict Traut-
mansdorff .
Le sentiment de plusieurs députés de l’assemblée et mesme de quelques-
uns qui ne paroissoient pas d’ailleurs mal affectionnés envers la France,
estoit de |:conclurre et signer le traitté avec les Suédois à la charge qu’il
n’auroit pas effect que la France n’eust achevé le sien:| en faisant cepen-
dant une suspension. Les députés de Brandebourg nous ont faict à nous-
mesmes ceste ouverture, et on ne sçait pas sy |:les Suédois n’y eussent
point adhéré:| sy la trahison de Jean de Werth eût réussy, et sy nous ne
|:leur eussions donné espérance du subside:| et agy en la sorte dont nous
avons cy-devant rendu compte.
Nous ferons remarquer aux Médiateurs de combien monsieur de Penna-
randa s’est mescompté dans les belles imaginations qu’il a eu que le roy
d’Espagne pourroit attaquer Perpignan en mesme temps que l’Archiduc
avanceroit vers Paris, et que le duc d’Arcos et le connestable de Castille
feroient le siège de Cazal, pendant que le vice-roy de Naples attaqueroit
Portolongone et Piombino. Nous n’aurons pas peine de persuader à l’ as-
semblée que les moindres rayons d’espérance esloignent les Espagnols des
pensées de la paix, les Médiateurs le croiront facilement. Mais pour le
comte de Penaranda il ne paroît encor en luy aucune disposition à traicter,
soit qu’il ne soit pas revenu de ces agréables idées qu’il s’estoit formé dans
l’esprit, soit qu’il attende les ambassadeurs de Messieurs les Estatz |:pour
essayer de les porter à de nouveaux manquementz ou pour les obliger en
tesmoignant de ne consentir aux choses qu’il fault qu’il accorde que par
leur considération:| ou soit qu’en effect il n’aie pas les ordres de son mais-
tre , qui ne luy peuvent arriver que longtemps après les succez de la cam-
pagne à cause de la distance des lieux.
Son Eminence a grande raison de croire qu’il est |:plus nécessaire que ja-
mais de s’unir estroictement avec la couronne de Suède:| et de juger que la
guerre continuant en Alemagne il est important à Leurs Majestez |:d’y
avoir une armée:|. Sans cela l’on ne peut y conserver le respect qui leur
est deub, et quand les ennemis seront obligés de céder quelque chose,
|:noz alliez seulz en tireront avantage:| et auront tout l’honneur, la grâce,
et le principal proffit d’une sy longue guerre. Aussy peut-on voir de
quelle façon la couronne de Suède se conduit en cela, puisqu’encor que
son armée soit assés forte pour s’opposer à celle de l’Empereur, on envoie
présentement de Suède un grand secours, et qu’outre le corps de réserve
de Konigsmarch qui grossit tous les jours, on luy a depuis peu délivré
argent et commissions pour faire de nouvelles levées.
L’article de l’affaire palatine ayant enfin esté signé du consentement des
plénipotentiaires de Suède ainsy qu’il avoit esté concerté entr’eux et
nous
Vgl. [ nr. 99 Anm. 8 ] und 9.
monsieur le duc de Bavières vers lequel nous dépeschons exprès le sieur
d’Erbigny pour nous resjouir avec luy du bon succès de ceste affaire.
On luy représentera par mesme moien comme |:les Espagnolz se sont icy
rendus maistres de la conduitte des députés impériaux:| et que par toutte
sorte d’artifices ils retardent la conclusion du traicté. On luy fera sçavoir
les difficultez que l’on faict sur la satisfaction de la France, et on le con-
viera de |:redoubler ses offices auprès de l’Empereur pour les surmonter:|.
Surtout il sera supplié comme prince d’une sy grande prudence de nous
dire et |:suggérer les moyens qu’il estime les plus convenables pour con-
clurre et asseurer la paix:|.
Ledict sieur d’Erbigny a ordre de |:passer auprès de monsieur de Turen-
ne :|, de luy faire sçavoir le suject pour lequel il est envoyé vers ledict duc,
de luy demander avis, comme il s’y doit conduire, et de suivre ce que
ledict sieur mareschal luy prescrira. Il luy fera récit de ce qui s’est passé
en dernier lieu dans la négotiation, [et] luy dira les grandes instances que
font les plénipotentiaires de Suède de |:joindre les forces qu’il comande
aux leurs:|, pour lequel effect nous nous |:remettons à ce que luy-mesme
sçaura mieux juger estant sur les lieux:| selon les ordres qu’il aura de Leurs
Majestés, l’assurant seulement que s’il |:voit ne pouvoir rien faire de
mieux, ladicte jonction ne sera pas inutille à ce qui se traicte présentement
à Munster:|.
Comme l’on achevoit ce mémoire, le sieur de Konigsmarch, qui n’est qu’à
une journée d’icy, a escrit à moy duc de Longueville
que |:les cavalliers débandez de l’armée de monsieur de Turenne que l’on
dict estre au nombre de deux mil chevaux luy ont offert de servir la cou-
ronne de Suède, et ont demandé des officiers ausquelz ilz sont prestz
d’obéir:|. Ledict sieur de Konigsmarch désire sçavoir |:comme il se doit
conduire:| et se plaint que lesdictes trouppes mangent les quartiers qui
luy ont esté assignés pour la subsistance des siennes |:et qu’ilz menacent
de prendre parti auprès de l’ennemi s’il ne les reçoit en service:|. J’envoye
un gentilhomme
prier d’en faire part à |:monsieur de Turenne, qui comande les armes du
Roy:|. Que j’espère de luy |:qu’il fera ce que doibt un bon allié:| en ceste
occasion et qu’il conviera ces soldatz à se remettre dans l’obéissance. Ce-
pendant j’ay donné ordre au gentilhomme qui sçait |:la langue et qui est
allemand de passer vers lesdictz cavalliers et de voir si l’on pourroit gai-
gner quelque chose sur leur esprit:| encor qu’il y ayt peu d’apparence,
m’ayant esté dict par un député de Madame la Landgrave
princesse leur ayant offert |:son interposition envers Leurs Majestez avec
promesse de s’obliger elle-mesme à tout ce qui seroit accordé et le leur
garantir:| ils n’y ont point voulu entendre parce, disent-ils, que Madame
la Landgrave |:est trop attachée et dépendante de la France:|.