Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
80. d’Avaux an Mazarin Münster 1647 Juli 29
Münster 1647 Juli 29
Ausfertigung: AE , CP All. 84 fol. 276–278 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 101 fol.
204–207.
Allgemeines Drängen auf den Friedensschluß im Reich nunmehr abgeschwächt. Streitpunkte
in den französisch-kaiserlichen Verhandlungen: Titel «Graf zu Pfirt» und «Landgraf im El-
saß »; Zessionsbestimmungen für die Drei Bistümer; kaiserliche Assistenz für Herzog Karl
von Lothringen und dessen Restitution; kaiserliche Assistenz für Spanien; Forderungen be-
züglich des Kurfürsten von Trier, des Herzogs von Savoyen und anderer Alliierter Frank-
reichs ; Auflösung der kaiserlichen Truppen nach Friedensschluß. Verhandlungstaktik der
Kaiserlichen. Erwägungen, energisch gegen den Kaiser vorzugehen (zusätzlicher Erwerb
Hinterpommerns für Schweden; Fortsetzung des Krieges nicht auf Kosten von Kirchengut,
sondern zuungunsten des Kaisers); französisch-schwedische Beziehungen.
La paix de l’Empire n’est plus si pressée depuis que Jean de Wert a failli
son coup, que noz affaires de Flandres vont bien, que la ville d’Eger s’est
rendue, et que le comte de Trautmansdorff est parti. |:Il est vray que les
ambassadeurs de Suède s’arrestent encore icy contre leur coustume après
un séjour de deux mois:|. Nous avons l’œil sur tout ce qui se passe, et ne
pouvons bien desmêler par quel motif les Impériaux, qui n’ont plus au-
cune ressource, et qui voient le chemin ouvert à porter la guerre dans les
païs héréditaires de leur maistre, ont encores l’asseurance de nous refuser
généralement tout ce qui concerne les intérestz du Roy.
Dans le projet qu’ils nous ont fait présenter ils donnent à l’Empereur les
qualités de comte de Ferrette et de landgrave d’Alsace
nous les avons obmises, et prétendons que le Roy aiant acquis le païs
tant par le droit de la guerre que par une notable somme d’argent et à titre
onéreux, ils ne peuvent pas s’en réserver le titre puisqu’il ne leur reste rien
de toute l’Alsace. Cependant il n’est pas croiable qu’ils affectassent si fort
cette vanité si ce n’estoit avec dessein de prétendre un jour quelque droit
sur lesdittes terres.
Ils nous disputent avec la mesme opiniastreté les fiefs des princes, ducs,
comtes et barons qui se trouvent enclavez dans les éveschez de Metz,
Toul et Verdun. C’est un point que |:Vostre Eminence nous a fort recom-
mandé comme à la vérité il est de grande conséquence:|.
Ils révoquent hardiment ce qu’ils ont autrefois promis de n’assister point
le duc Charles et demandent aujourd’huy son restablissement entier.
Ils déclarent ne pouvoir jamais consentir que l’Empereur ne soit pas en
liberté de donner secours aux Espagnols comme prince de la maison
d’Austriche.
Ils refusent des choses fort justes que nous demandons pour l’électeur de
Trèves, pour monsieur de Savoie, et autres alliés de la France.
Ils ne veulent pas ouïr parler de désarmer après la paix sinon où et quand
il plaira à l’Empereur, ce qui seroit très périlleux.
Ils chicanent sur les moindres difficultés, et enfin, Monseigneur, à consi-
dérer leur conduitte l’on diroit que nous avons changé de fortune.
Tout |:cela peut donner de justes soupçons. Mais aussi:| il pourroit estre
que Wolmar et ses collègues n’aians pas une authorité suffisante, ils amu-
sent le tapis en attendant des nouvelles de ce que le comte de Trautmans-
dorff aura fait résoudre en la cour impériale.
D’ailleurs nous commençons à revoir certaines dispositions (et j’avoue
mesmes qu’elles me paroissent proches) |:à pousser l’Empereur jusques
au bout, ou du moins jusques à ce qu’il soit contraint d’accorder le reste
de la Poméranie
coup meilleure si nous la pouvons conclurre conjointement avec noz al-
liez , mais |:à moins que cela je voudrois convenir avec eux que:| le proffit
de la guerre, si aucun y a, ne se tirera plus des biens de l’Eglise mais des
terres de l’Empereur, et que |:si la Suède obtient encore la Poméranie ul-
térieure ou chose semblable, elle sera obligée de tenir ferme pour faire
aussi accorder au Roy les villes forestières et le Brisgau:|, moiennant
quoy l’armée de Sa Majesté agira en Allemagne et le subside sera paie.
De cette sorte |:ny monsieur de Bavière ne sera tenté d’employer ses for-
ces contre les couronnes, ny aucun autre prince catholique n’aura intérest
à prendre le party de l’Empereur et:| ainsy il sera réduit en peu de temps à
faire ce qu’on voudra, ou |:sur la seule appréhension:| (ce qui seroit bien
plus à estimer) il terminera promptement au contentement de la France
tout ce qui est en dispute. Cette pensée qui ne fait que de naistre et que je
sousmetz aussitost aux décisions infaillibles de Vostre Eminence a trois
choses pour fondement; la première est que les discours et la conduitte
|:de monsieur Oxenstiern tendent à l’acquisition de toute la Poméranie:|,
la seconde que |:pendant que les Suédois feront la guerre:| à cette fin,
l’Empereur ne sera pas en estat d’envoier des trouppes aux Espagnolz.
Et la troisième et plus considérable est que par la lettre que vous m’avés
fait l’honneur de m’escrire le 20 vous prononcés très judicieusement qu’il
faut |:s’unir plus estroictement que jamais à la Suède:|. A la vérité, Mon-
seigneur , nous |:ne sçavons quasi depuis quelque temps comment nous
sommes avec les Suédois. Ils prétendent que:| l’esloignement de l’armée,
la difficulté du subside, |:et les négotiations avec Bavière et autres:| les
mettent en liberté de prévenir un changement. Tant y a qu’on voit |:de la
diminution et de l’affoiblissement en la créance et asseurance mutuelle:|,
qui a tousjours esté l’âme de noz traittez et de tout ce qui en a réussi.
Cella me fait croire, Monseigneur, ou qu’il faut la paix sans remise, ou
que si l’on ne peut mettre les Impériaux à la raison, il est besoin selon
voz sages préceptes |:d’affermir les Suédois, et de rejoindre ce qu’il paroist
entrouvert:|.