Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
56. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Juli 19
–/ 56/ [72]
Münster 1647 Juli 19
Ausfertigung: Ass.Nat. 278 fol. 165–170; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 170’: Amiens
1647 Juli 24 = Druckvorlage. Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 84 fol. 226–231. Kopie:
AE , CP All. 101 fol. 141–147’. Druck: NS IV, 133ff.
Scheitern der Revolte Jan von Werths. Unterredung mit den schwedischen Gesandten:
schwedische Verhandlungen mit Trauttmansdorff; französische Satisfaktion; schwedisches
Drängen auf den Friedensschluß; Forderung nach Festigkeit Schwedens; Haltung des Kurfür-
sten von Bayern; französische Versicherungen hinsichtlich der Rückkehr der französischen
Armee ins Reich.
Abreise Trauttmansdorffs: vergebliche Versuche, ihn zum Bleiben zu bewegen; französisches
und spanisches Interesse an seiner Abreise; Niedergeschlagenheit der Schweden.
Haltung der protestantischen Reichsstände gegenüber den französischen Forderungen. Un-
terredung Longuevilles mit Oxenstierna: Versicherung der französischen Bündnistreue.
Freude der Schweden über die Nachrichten vom Scheitern der Revolte Jan von Werths.
Frage der Rückkehr der französischen Armee ins Reich und der französischen Subsidienzah-
lungen für Schweden.
Aushändigung des IPM/F an die Mediatoren; positive Reaktion der Reichsstände.
Ceste dépesche n’est pas pour faire sçavoir les bonnes nouvelles de l’ar-
mée de Bavières dont nous croyons bien que l’on aura receu l’avis à la
cour par quelque voie plus prompte que celle-cy. Mais ce qui s’est faict
en l’assemblée depuis le postscript ajousté à nostre mémoire du 15 nous a
semblé mériter un extraordinaire afin de |:tirer Leurs Majestez de la peine
où elles peuvent estre sur ce que nous leur avons escrit en dernier lieu:|.
Die Bemühungen des Kurfürsten von Bayern waren von Erfolg gekrönt:
Jan von Werth und Sporck mußten fliehen, die gesamte Kavallerie ist nach
Bayern zurückgekehrt, und der Graf von Salm-Reifferscheidt ist gefan-
gengenommen worden.
C’est ce qui nous en a esté dict par le baron de Haselang. A quoy nous
avons estimé devoir ajouster de quelle façon ceste nouvelle a esté receue
par nos alliés, et quelle estoit la disposition de l’assemblée, quand l’avis en
a esté apporté.
Le 16 de ce mois nous fusmes voir les plénipotentiaires de Suède dès les sept
heures du matin
S. [nr. 50 Anm. 2] .
le
que le comte de Trautmansdorff leur mandoit qu’il demeuroit encor icy
tout ce jour-là, qu’ilz pourroient se voir sy l’on vouloit conclurre, et qu’il
ne restoit que deux poincts en différend; l’un estoit sur la satisfaction de
Madame la Landgrave, qui outre les autres choses qui luy sont accordées
demande huict cens mil risdalles, et on luy en offre six cens mille
concerne le magistrat de la ville d’Augsbourg que l’on prétend devoir estre
moitié de Luthériens contre l’ordre ancien
Augsburg gehörte zu den konfessionell gemischten Reichsstädten im Schwäbischen Reichs-
kreis. Die Stadtbevölkerung war mehrheitlich luth., das Stadtregiment stand infolge der
Verfassungsänderungen Ks. Karls V. in den Jahren 1548, 1549 und 1555 unter kath. Füh-
rung ( Warmbrunn, insbes. 106–114; Roeck, Stadt). – In seinem Schreiben an Ks. Ferdi-
nand III. vom 22. April 1647 ( APW II A 6 nr. 41) behauptete Trauttmansdorff, Volmar
habe die konfessionelle Parität der Ratssitze der Stadt Augsburg zuvor versehentlich und
ohne sein Wissen zugestanden ( Ruppert, 288); zu den diesbezüglichen Verhandlungen
Mitte Juli 1647 vgl. APW II C 3 nr. 270, hier 507 Z. 17–20; APW II A 6 nr. 182.
sur ce dernier poinct comme ils avoient desjà faict sur l’autonomie et pour
le premier les députés de Hesse |:nous avoient eux-mesmes faict cognoistre
qu’ilz s’en départiroient s’il leur estoit conseillé par les ministres des deux
couronnes:|.
Nous demandasmes que deviendroit donc la satisfaction de la France spé-
cialement au faict de la seureté dont nous voiions que l’on ne parloit point
et sur laquelle les Impériaux font tant de difficultés. La response ne fut
autre sinon qu’il estoit temps de conclurre. Que ladicte satisfaction estoit
arrestée il y avoit tentost un an. Que les estats de l’Empire nous blas-
moient de prétendre que l’Empereur demeurât obligé à n’assister point le
roy d’Espagne. Qu’il falloit |:s’accomoder au temps et considérer l’extrême
péril où estoit l’armée suédoise; que l’on se mocquoit de nostre fermeté:|
et que les Impériaux disoient qu’ils s’estonnoient que l’on nous déférât
tant, |:veu que le Roy n’a aucunes forces dans l’Empire:|.
Nous répliquasmes que l’année dernière avant que monsieur de Turenne
eût passé le Rhein les Impériaux parloient encor plus hautement; que nous
ayans pressé de traicter sans la Suède, ils nous trouvèrent inesbranlables.
Que les affaires sont en meilleur estat sans comparaison qu’elles n’es-
toient alors; qu’ayans esté souvent comme perdues, la France les avoit tous-
jours puissamment restablies. Que nous attendions d’eux en ceste occa-
sion la mesme fermeté qu’on leur avoit tesmoignée en tant d’autres. Mais
quoy qui pust arriver, que la France avoit assés de cœur, de forces et
d’amis pour se garantir des mauvais desseins de l’Empereur. Et que s’il
faisoit la paix sans nous contenter, ce seroit une seconde paix de Prague
Der PF war am 30. Mai 1635 zwischen Ks. Ferdinand II. und Kf. Johann Georg I. von
Sachsen geschlossen worden; die meisten Rst. waren ihm beigetreten (Text des Hauptver-
trags (dt.): BA NF II. 10/4 nr. 564 A). Die erhoffte Befriedung gelang jedoch nicht; wenige
Tage zuvor, am 19. Mai 1635, hatte Frk. Spanien den Krieg erklärt.
et qui auroit encor moins de durée. Que nous avions faict marcher nos
trouppes delà le Rhein avec leur sceu et participation et mesmes avec
quelque consentement, après avoir faict suspension d’armes avec le duc
de Bavières
Gemeint ist der Ulmer Waffenstillstand vom 14. März 1647 (s. [nr. 7 Anm. 14] ).
nous n’estimions pas que ce prince deût manquer de foy, mais quand cela
arriveroit que les couronnes n’auroient à soustenir que les mesmes enne-
mis qui ont esté battus sy souvent. Que l’armée du Roy n’avoit quitté
l’Alemagne que pour un peu de temps et qu’elle y reviendroit plus forte
qu’elle n’en estoit sortie.
Ces discours les ayans un peu rassurés, nous leur fismes enfin promettre
|:quoyqu’avec peine et entre leurs dentz:| qu’ils déclareroient aux Impé-
riaux qu’il falloit contenter la France et que sans elle ils ne pouvoient
passer outre à la conclusion.
Cependant diverses allées et venues se faisoient chés le comte de Traut-
mansdorff , les un[e]s pour le porter à demeurer, les autres à partir. Les
protestans sur tous faisoient effort pour le retenir. Ils ont leur compte et
craignent un changement. Il leur sembloit que la présence de Trautmans-
dorff achèveroit le traicté en un moment |:et à n’en point mentir la con-
sternation des Suédois nous le faisoit appréhender:|.
Il est assés estrange que |:les ministres d’Espagne et nous ayons eu un
mesme desseing dans cette rencontre:|. Mais ce que nous ne pouvions faire
paroistre de crainte d’offenser nos alliez, les Espagnolz le faisoient ouver-
tement.
Partie de la nuict du 15 au 16 fut employée par le sieur Brun pour per-
suader au comte de Trautmansdorff de quitter l’assemblée. Pennaranda
l’avoit veu auparavant, et luy en avoit faict de fortes instances. Enfin la
chose vint jusqu’au poinct que ledict Pennaranda protesta contre luy, s’il
manquoit à satisfaire à l’ordre qu’il avoit de partir, que tout le mal qui
arriveroit à la maison d’Austriche luy seroit imputé; ce qui fut cause que
le mardy 16 sur le soir Trautmansdorff sortit de Munster malgré luy, à ce
que les Suédois eux-mesmes nous ont assuré.
On ne sçauroit croire combien ceux-cy furent touchés de son départ. Ils
estoient tristes et abbattus, comme sy on leur eût annoncé la défaicte de
leur armée. Ils ne parloient pas moins que d’une journée de Nordtling-
hen
In der Schlacht von Nördlingen vom 5./6. September 1634 hatte das schwed.-prot. Heer
unter dem Kommando von Bernhard von Sachsen-Weimar und Gustav Horn (1592–
1657) eine schwere Niederlage gegen die ksl.-span.-kurbay. Truppen unter der Führung
des späteren Ks.s Ferdinand III. und des Kardinal-Infanten Ferdinand (1609–1641) erlitten
( Ritter, 580f; Repgen, Dreißigjähriger Krieg, 179; Parker, 126f).
que |:n’ayans point de forces ni d’argent en Allemagne nous y voulions
néantmoins donner la loy:|.
Les protestans, qui avoient député vers nous pour nous presser de con-
clurre
Vgl. Meiern IV, 683f.
eussions faict connestre la justice. Ils estoient tellement persuadés que les
|:Suédois achèveroient leur traicté sans nous:| que la pluspart d’entr’eux
comme aussy toutte l’assemblée a publié que sans la conférence que
nous eusmes mardy avec messieurs Oxenstiern et Salvius |:ilz s’estoient
engagez à conclure mesme à l’exclusion des François si nous ne voulions
accepter ce qu’on nous offre:|. Le mesme bruict veut que |:cette matinée-là
ayt cousté cent mille escus au Roy tant on a creu la chose résolue:|. Mais il
n’en a cousté que des paroles, et nous semble que leurs espritz sont un
peu raffermis. Dans une visite que moy duc de Longueville ay faicte au
comte d’Oxenstiern
Vgl. [nr. 50 Anm. 4] .
croire que la France estoit d’intelligence avec le duc de Bavières et tous les
catholiques, et qu’il y avoit un dessein formé contre la Suède et les pro-
testans. Il m’a esté facile de luy faire voir le peu d’apparence qu’il y a en
ceste supposition, luy représentant que la France sy elle eût eu ceste pen-
sée, n’auroit pas faict la guerre avec eux dix mois après sa satisfaction
arrestée. Je luy fis avouer que nous avons esté sy constans dans le party
que souvent nous avions |:péché contre les intérestz de nostre relligion
pour appuyer ceux de la protestante:|. Je me plaignis qu’ils n’en avoient
pas faict le mesme envers nous, et qu’ilz avoient quelquefois pris plaisir à
nous décréditer envers catholiques et protestans, et s’estoient opposés à ce
que nous désirions en faveur de nos amis. Je l’assuray au surplus de nostre
fidélité inviolable et luy fis espérer comme chose certaine que sy l’Empe-
reur ne se mettoit à la raison, ny le subside ordinaire ne manqueroit point,
ny une armée dans l’Empire. Il me semble l’avoir laissé tout autrement
disposé que je ne l’avois trouvé et il me protesta que les intérestz de la
France ne luy seroient pas désormais moins considérables que ceux de la
Suède.
Deux heures après cet entretien est arrivé la nouvelle de Bavières. Nous
leur en avons donné part aussytost, et l’un de nous s’en est allé resjouir
avec eux. Ils n’ont pu dissimuler la joie extraordinaire qu’ils en ont res-
senty, et ont tesmoigné avoir plus de désir que jamais de se tenir estroic-
tement unis avec la France. Ils ont mesmes dict qu’ils serviroient cy-après
le duc de Bavières, et appuieroient fortement touttes ses prétentions.
C’est un changement sy notable et sy avantageux aux affaires du Roy que
ceux qui |:ont veu icy le commencement de cette sepmaine peuvent croire
à peine ce qu’ilz voyent maintenant:|. Ce n’est pas que la |:mesme ardeur
de la paix ne tienne les Suédois et les estatz de l’Empire:| et que les uns et
les autres |:ne se relaschent encore aujourd’huy:| dans les difficultés qui
restent à terminer. Mais c’est que les voylà tous un peu rassurés de la
frayeur qu’ils avoient prise de quelque révolution, et qu’ilz sont aussy
fort affermis dans l’amitié et l’union qu’ils doivent à la France.
Leurs Majestés jugeront s’il leur plaît sy leurs affaires le permettans, il ne
sera point |:nécessaire de renvoyer leur armée en Allemagne et de faire
payer aux Suédois le terme du subside qui est escheu:|.
Cependant nous avons pris ceste bonne conjoncture pour donner aux
Médiateurs le project entier de la paix , ce qui a esté receu très agréa-
blement des estatz de l’Empire, et a faict voir à un chacun que sy
nous avons agy avec fermeté pendant les mauvaises nouvelles, nous som-
mes prompts à conclurre la paix, lorsque les succès de la campagne sont
plus favorables. Car nous ne devons pas obmettre qu’il est arrivé Dieu
mercy en mesme temps des lettres de Flandres qui ont faict sçavoir icy la
prise de Dixmud, le siège de La Bassée et la bonne résistance qu’on faict
à Landrecy.