Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
23. Brienne an Servien Amiens 1647 Juli 6
Amiens 1647 Juli 6
Zustimmung zur Haltung Serviens in der Frage der Drei Bistümer. Innerholländische Dif-
ferenzen bezüglich der Garantieverhandlungen. Benachrichtigung Chanuts über Pauws
Vorschlag eines niederländisch-spanischen Bündnisses gegen Schweden. Perspektive einer
profranzösischen bzw. proschwedischen Orientierung einiger Reichsstände zuungunsten des
Hauses Österreich. Zuversicht trotz spanischer Erfolge und der Meuterei in der Armee Tu-
rennes.
Je pourrois me dispenser de vous escrire, puisque le mémoire du Roy qui
est envoyé à Munster, et duquel vous aurez le dupplicata, non seulement
détermine ce qui est à faire en touts les lieux où nous avons des ministres,
mais leur donne parfaicte cognoissance de l’estat des choses, et de ce que
nous craignons et espérons. Mais la peine que vous avez prise de me sa-
tisfaire sur quelques objections que je vous avois faictes m’engage à un
remerciement, et à vous dire qu’après que j’ay bien examiné les raisons
contenues en vostre lettre du 26 e , je suis passé dans vostre sentiment, et
tout ce que je pourrois dire pour le combattre est surmonté par la dili-
gence dont les |:ministres du duc Charles ont usé pour faire veoir que
l’Empereur soubsmettoit leur duc à cette couronne par le désistement
qu’il avoit faict des droictz de souveraineté sur les éveschez :|. Quand
vous serez à Monster, vous aiderez messieurs vos collègues |:à deffendre
la nouveauté qu’on vouldroit apporter en ce poinct:|, qui recognoistront
avec nous que vostre séjour n’a pas esté inutile à La Haye, et ce n’a pas
esté un petit service que vous y avez rendu quand vous avez faict naistre
des obstacles et des contradictions à ce qui estoit poursuivy |:par la pro-
vince de Hollande:|. Je fais plus de cas de ce qu’elle est en quelque sorte
|:divisée que de ce qui se dict par les autres provinces:|, et il luy sera plus
facile de les persuader |:de revenir à son advis que non pas ceux d’entre
eux qui ayment leur patrie et qui sont persuadez que leur désunion entière
d’avec la France entraisne après soy la ruyne de leur république:|, et
ceux-là selon mon sens sont en droict de parler hautement, se voyant se-
condez |:du gouverneur du pays et leurs sentimens embrassez de six pro-
vinces ausquelles vous avez donné des armes contre la Hollande:|, et dé-
clarant que vous estiez prest de convenir de la garentie, sur les conditions
qui avoient esté proposées
Vgl. die Proposition Serviens an die Gst. zum frz.-ndl. Garantieabkommen, [Den Haag]
1647 Mai 22 (s. [nr. 1 Anm. 7] ).
traordinaire s’ilz ne s’apercevoient que les propositions qui leur sont faic-
tes tendent à |:nous donner du desgoust pour en prendre subjet de les
porter à quelque chose de pis:|.
Je n’ay pas oublié de mander |:à Chanut comme Pau a faict de belles
ouvertures contre la Suède et du désir qui paroist aux Espagnolz de faire
des alliances pour s’opposer à sa grandeur:|. Je fais voir combien il luy
importe d’estre attaché à nous, et certes si l’amitié s’estrainct |:et que le
duc de Bavière:| prenne deppendance de cette couronne ainsy qu’il y pa-
roist disposé |:et quelques évesques nommément ceux de Franconie
Gemeint sind die Fbf.e von Bamberg und Würzburg. – Fbf. von Bamberg war seit 1642
Melchior Otto Voit von Salzburg (1603–1653) ( Greipl; Wendehorst; Gauchat, 109;
Dieter J. Weiss, 464–498). – Seit 1642 war Johann Philipp von Schönborn (1605–1673)
Fbf. von Würzburg; er wurde am 19. November 1647 zum Ebf. und Kf.en von Mainz ge-
wählt , 1663 Fbf. von Worms und Reichsfh. ( Wild, Schönborn; Mentz; Gauchat, 201,
245, 373; Jürgensmeier ).
que les électeurs eclésiastiques
Die Kf.en von Mainz, Trier und Köln (s. [nr. 22 Anm. 27] ). – Ebf. und Kf. von Mainz war
seit 1629/30 Anselm Casimir Wamboldt von Umbstadt (1583–1647 Oktober 9) (DBA I 27,
301; Brück; Gauchat, 245). – Philipp Christoph von Sötern (1567–1652) wurde 1610 Fbf.
von Speyer sowie 1623 Kf. und Ebf. von Trier (DBA I 954, 399; II 1004, 127f und 134f;
Abmeier, Sötern; Gauchat, 320, 343; Baur; Abmeier, Kurfürst; Lauer ).
point que Bronswick, Mekelbourg, Lunebourg et mesme l’électeur de
Brandebourg n’en prennent à la couronne de Suède:|, je dirois que la mai-
son d’Austriche se trouveroit réduite à se contenter du sien, et qu’elle
n’osera plus songer à envahir le bien d’autruy.
Je voudrois que puisque vous partagez avec nous le chagrin que nous
donnent les avantages que remportent les Espagnolz, vous eussiez part à
la consolation que nous recevons de voir Sa Majesté intrépide et jugeant si
bien des choses qu’elle ne leur donne que leur juste prix, cognoissant bien
en Catalongne qu’ilz n’ont rien gaigné, et de deçà que
petite conséquence qu’elles ne font rien aux affaires générales.
Je tiens |:que la désobéissance de l’armée commandée par monsieur de
Turenne est quelque chose de pis que le reste, car non seulement nous
nous treuvons privez du secours que nous en attendions et nous avons
perdu beaucoup de temps à faire des troupes sur l’espérance qu’il vien-
droit:|, mais la diligence dont on use réparera le tout, et enfin la France
est la mesme qu’elle estoit en [16]36 quand l’ennemy emporta Corbie
il y a tant à espérer de nostre bonne fortune que sans |:passer pour déser-
teur de sa patrie on n’en sçauroit doubter. C’est beaucoup pour nous
d’estre commandez par un roy innocent:| et par une grande reyne dont
la piété et la bonté est cognue de tout le monde.