Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
337. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Juni 19
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Den Haag 1647 Juni 19
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 531–539 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP Holl. 41 fol. 419–423’. Teildruck: van Prinsterer , 233–234.
Militärische Entwicklung. Weitere Schwierigkeiten bei den Bemühungen um das Attestat der
Mediatoren und der Generalstaaten zum französischen Assistenzrecht für Portugal zu er-
warten . Abraten von Konzessionen bei den Verhandlungen zum Garantie- sowie zum
allgemeinen Friedensvertrag vor der Verstärkung der königlichen Armee, weil solche Zu-
geständnisse voraussichtlich wirkungslos seien; völlige Abhängigkeit der Verhandlungsergeb-
nisse von der weiteren militärischen Entwicklung. Weiterhin Ablehnung des Garantieange-
botes der Generalstaaten; Wunsch nach baldiger Rückkehr nach Münster; vielleicht Begnü-
gen mit Hilfstruppen anstelle einer direkten Beistandsverpflichtung der Generalstaaten für
Katalonien. Finanzen. Militaria. Neigung Prinz Wilhelms II. von Oranien zu Frankreich
und Streben nach Kriegsruhm, aber fehlendes Machtbewußtsein und mangelnde Durch-
setzungskraft seiner von den Spaniern gewonnenen Mutter gegenüber. Kritik an der Ver-
handlungsführung durch Longueville und d’Avaux. Mißtrauen der Generalstaaten gegen-
über Frankreich und Gleichgültigkeit gegenüber seinen Interessen; angesichts dessen
Demonstration französischer Stärke angezeigt; Notwendigkeit einer Änderung der Verhand-
lungsführung ihnen gegenüber, besonders seit dem Fall Armentières’. Erkenntlichkeit
Joachim de Wicqueforts gegenüber Mazarin. Negative Auslegung des Rückreisegesuchs
Longuevilles in den Niederlanden; Hoffen Serviens auf dessen Verbleib in Münster. Mög-
liche Verwicklung Saint-Ybals in die Reise eines französischen Edelmannes nach Brüssel;
Unsicherheit über seine Absichten; spanische Unnachgiebigkeit durch die Hoffnung auf die
innerfranzösische Entwicklung begründet? Entsendung eines Spions nach Spa vorteilhaft.
Il est vray que ce sera un effect de |:bonheur dans la surprise dont les
ennemys ont usé par l’infidelle connivence de cet Estat, si on borne leurs
conquestes à la prise d’Armentière et de Comines
conseil digne de vostre grande prudence de |:ne hazarder pas pour une
place de si peu d’importance un combat qui eust mis en péril:| toute la
|:fortune d’une longue guerre:|.
Il est aussy véritable, comme Vostre Eminence le marque très judicieuse-
ment , qu’il a esté en quelque façon advantageux de faire
forces d’Allemagne, on a esté en estat d’arrester les progrès de l’ennemy
en Flandre dans le mesme temps qu’on l’attacque vigoureusement dans le
centre de sa domination.
Ich fürchte aber den langen Anmarschweg Turennes, und daß er wahr-
scheinlich nur über achttausend Mann verfügen wird, von denen er zu-
dem noch einen kleinen Teil am Rhein zurücklassen muß.
Vostre Eminence aura bien aussy considéré qu’on sera inévitablement
|:contrainct de renvoyer en Allemagne monsieur de Turenne vers la fin
de la campagne, tant:| pour y prendre ses quartiers d’hyver, que pour |: ap-
paiser et assister les Suédois en cas que la paix d’Allemagne ne soit pas
faicte et que les forces de l’Empereur soient plus puissantes que les leurs:|,
et que, par conséquent, pour soustenir les affaires avec réputation, il faul-
dra en ce temps-là avoir un nouveau corps d’armée qui |:passe en la place
de celle de monsieur de Turenne:|.
J’ay veu par les despesches de Munster
Mazarin antwortete, er habe aus Münster von diesem Angebot der Mediatoren nie etwas
erfahren; vgl. Mazarin an Servien, Amiens 1647 Juni 29; Ausf.: AE , CP Holl. 41 fol. 449–
450’; Konzept: AE , CP Holl. 44 fol. 546–547’. Tatsächlich bezog sich auch Servien, wie er
später erklärte, nicht auf Schreiben Longuevilles und d’Avaux’, sondern auf einen von
Meinerswijk in die Ndl. überschickten Schriftsatz: den Textvorschlag für ein Attestat der
Mediatoren über das frz. Assistenzrecht für Portugal, [den Spaniern durch die Mediatoren
praes. in Münster 1647 Mai 28]; vgl. Servien an Mazarin, Den Haag 1647 Juli 9; Ausf.: AE ,
CP Holl. 45 fol. 68–75’; Konzept, größtenteils eigh.: AE , CP Holl. 42 fol. 40–41’, 43–43’,
42, 45–45’. Als Beilage 1 hierzu übersandte er Mazarin eine Kopie dieses Schriftsatzes (s.
Anm. 22 zu nr. 306). Befremdlich ist, daß Servien ihn nur indirekt über Meinerswijk er-
halten haben will, denn als Beilage 2 zu nr. 308 erhielt er ihn auch von Longueville und
d’Avaux. Die Ausf. des Attestates war aber, den Berichten der frz. Ges. aus Münster nach
Den Haag und Paris (vgl. nr.n 306, 308 mit Beilage 1) zufolge, noch keineswegs zugesagt
worden, und der Textvorschlag war auf span. Widerstand gestoßen. Dieser Textvorschlag
war im übrigen auch in Paris schon bekannt, denn er war als Beilage 2 zu nr. 306 von
Münster dorthin übersandt worden.
donner la déclaration qu’on désire pour le Portugal, |:ce qui conviera
peut-estre Messieurs les Estatz de donner la leur aux mesmes termes, et
de dire nettement que c’est du consentement des Espagnolz, si ceux-cy
persistent à le trouver bon. Mais:| il me semble qu’il se rencontre encor
en cette affaire des difficultez essentielles, et que pour avoir trop particu-
lièrement explicquée tout ce qu’on prétend de faire, on a réveillé l’ appré-
hention des Espagnolz et on a faict naistre des obstacles nouveaux. C’ et-
toit assez, ce me semble, de |:pouvoir sans contrevenir au traicté assister le
Portugal en la mesme forme que les forces auxiliaires ont accoustumé
d’agir:| en tous les aultres endroictz.
Sy Vostre Eminence persiste à juger qu’il |:se faille relascher de quelque
chose, tant dans le traicté de garentye que dans le général:|, il vauldroit
peult-estre mieux que |:ce fust après que l’armée du Roy aura esté renfor-
cée , que de le faire maintenant:|, car oultre qu’il ne serviroit de rien et
qu’on |:perdroit sans rien gaigner:|, nous n’avons présentement pas besoin
de faire |:cognoistre que nous voulons la paix:|. Il paroist visiblement que
les Espagnolz |:s’en esloignent et les advances qu’on feroit:| maintenant
pour justifier les bonnes intentions de Leurs Majestez |:acquerroient bien
quelque chose dans l’apparence, mais nous feroient beaucoup perdre dans
le solide et dans la réputation:|. Je ne sçay pas, Monseigneur, |:s’il y a
quelque nécessité secrette dans l’Estat qui oblige de fleschir, mais si cela
n’est pas, jamais on n’eut tant de besoing de tenir ferme et de faire de
nouveaux effortz; autrement, pour désirer trop la paix et pour s’y attendre
trop, on ne l’obtiendra pas:|. Vostre Eminence doibt estre asseurée que sy
le Roy demeure le plus fort, ses raisons seront treuvées les meilleures à
Munster et icy, |:mais si les ennemys conservent l’advantage qu’ilz vien-
nent de prendre, nous aurons tort en toutes nos demandes:|.
La lettre de monsieur de Brienne dont j’envoye copie à Vostre Eminence
contient les raisons qui m’ont empesché jusqu’à présent d’accepter l’offre
de Messieurs les Estatz pour la garentie. Vostre Eminence les avoit desjà
approuvées et certainement ilz ne m’ont pas encor donné lieu de |:me re-
lascher :|. Sy j’avois veu la moindre asseurance de conclurre avec quelque
contentement raisonnable, je n’en aurois pas perdu l’occasion pour avoir
la liberté de retourner à Munster où j’ay grande impatience de me rendre,
dans la croyance que beaucoup de choses qui |:ne plaisent pas dans les
lettres que j’y escris, seront receues plus favorablement quand je les pour-
ray dire de bouche:|.
L’advis de Vostre Eminence touchant |:l’obligation de Messieurs les
Estatz:| est sans réplique. |:Si l’on peut bien asseurer un secours considé-
rab le pour la Catalogne, je ne le tiens guières moins advantageux que la
promesse de rompre, qui:| peult recevoir des longueurs et des difficultez
dans l’exécution.
Peult-estre que j’ay mal usé du mot de |:«mesnage»:| lorsque j’ay eu l’ hon-
neur d’escrire cy-devant à Vostre Eminence . Je ne m’en serois pas servy
sy parmy les philosophes, il ne passoit pour une vertu qui est opposée à
|:l’avarice:|
sommes:|, j’eusse esté jusqu’à présent bien en peine |:à qui m’addresser
pour en tirer quelque fruict:|, tant il y a encor de confusion et peu d’ esta-
blissement solide dans le gouvernement de cet Estat.
Die gewünschte Anmietung niederländischer Schiffe wird sich, da mich nr.
319 erst am 15. Juni erreichte, und wegen der von Ihnen vorgegebenen
geringen Zeitspanne für ihre Überführung nach Toulon zerschlagen.
|:Monsieur le prince d’Orange a certainement de l’affection pour la
France et en particulier pour:| Vostre Eminence. |:Il a une passion déme-
surée d’acquérir de la gloire par les armes, mais son aage, son peu d’ expé-
rience et ses plaisirs ne luy permettent pas de:| faire les choses qu’il faul-
droit |:pour venir à bout de son desseing. Si pour conserver son authorité,
il prenoit la moityé des soings que sa mère prend pour la luy oster et
l’attirer à elle, il feroit tout ce qu’il voudroit dans l’Estat. Il a grande aver-
sion et beaucoup de jalousie de l’humeur entreprenante de sa mère, mais il
la craind et n’ose la choquer. C’est elle:|, asseurément, |:qui luy faict le plus
de mal, et qui donne cœur à ceux qui sont déclarez contre luy, lesquelz sont
plus hardis ayans pour eux une personne de la maison qu’ilz veulent abais-
ser . Lorsqu’il fit envoyer l’autre jour ses troupes en Flandre, qui ont tant
fait de bruit icy, et si peu contre l’ennemy, elle se mocqua hautement de:|
celuy qui les commandoit quand il alla prendre |:congé d’elle. Ce jeune
prince a tesmoigné aussi peu de résolution que de prudence en cette ren-
contre , car ses serviteurs eussent souhaicté ou qu’il n’eust point envoyé ses
troupes en Flandres, ou qu’après l’avoir faict, il ne les eust pas rappellées.
Les Espagnolz ont tellement charmé la princesse d’Orange par leurs gran-
des promesses, qu’elle ne faict pas scrupule pour leur plaire, et avancer la
paix à quelque prix que ce soit, de combattre les inclinations de son filz et
de ruiner sa fortune, ou du moins son establissement. Il void tout cela et
commence à souffrir qu’on luy en parle, mais il n’y remédie pas. Ceux qui
l’approchent croyent qu’il le fera bientost, et s’il ne prend son temps de le
faire pendant l’absence de sa mère, on ne pourra plus rien espérer de luy:|.
Sy Vostre Eminence treuve bon, quand |:elle sera partye, je luy en parleray
librement:|, et suplie très humblement Vostre Eminence de me prescrire
comme il fault que je m’y conduise et ce qu’il fauldra que je dise, car |:cette
femme ne sçauroit estre plus animée qu’elle est ny plus ouvertement décla-
rée pour les Espagnolz ausquelz elle sert icy de conseil et de directrice:|,
tantost par |:ses créatures, tantost par elle-mesme:|, quelque soin qu’on
ayt pris pendant quatre mois pour |:la faire changer:|.
Vostre Eminence aura veu que j’ay escript par trois ou quatre fois au
long à Messieurs les Plénipotentiaires sur les difficultez qui se sont pré-
sentées tant en la cession des Trois-Eveschez qu’en la promesse de n’ as-
sister point le roy d’Espagne. Il seroit à désirer que l’on n’eust pas laissé
des poinctz sy importans indécis lorsqu’on a travaillé avec sy grand soin à
Oznabrug pour achever les affaires d’aultruy où le Roy n’a point d’ inté-
rest . J’ay bien pris quelquesfois la liberté d’en escrire mes sentimens, mais
j’ay appréhendé qu’elle ne fust imputée à quelque aultre passion que celle
que j’ay pour le seul service du Roy, ce qui m’a empesché de continuer.
Ce qui m’estonne plus est que les poinctz pour lesquelz on a envoyé des
courriers exprès
point encor, et que le traicté de Brandebourg
ditions que nous n’avons point sceues.
Messieurs les Estatz cognoissent fort bien que s’ilz vouloient mettre leur
armée en campagne, l’on feroit pour nous et pour eux tout ce que l’on
vouldroit contre l’ennemy, mais c’est la raison qui les empesche d’y en-
tendre , pour ne contribuer pas à l’aggrandissement de la France dans leur
voysinage. Ilz sçavent aussy fort bien que s’ilz vouloient affectionner noz
intérestz comme ilz doibvent, ilz nous donneroient moyen de sortir d’ af-
faires en peu de temps et avec tous les advantages que nous souhaittons,
mais ilz sont en une telle méfiance de tout, et craignent tellement de se
rembarquer dans la guerre, qu’ilz ne veullent point s’intéresser dans les
choses qui peuvent ou rompre ou diférer la paix, pour justes qu’elles
soient. Celuy-là est le plus grand mal qu’ilz nous fassent présentement,
car les Espagnolz estans informez de leurs sentimens, n’ont qu’à tesmoi-
gner qu’une chose ne se fera point pour obliger Messieurs les Estatz de ne
l’affectionner ou de ne la presser pas, de peur d’apporter quelque retar-
dement au traicté. Nous y avons ce désavantage que les difficultez qui
viennent de nous ne produisent pas le mesme effect dans leur esprit parce
qu’ilz respondent avec aultant |:d’effronterie que d’infidélité que:| nostre
seul intérest ne les empeschera pas enfin d’accepter les advantages qu’on
leur offre.
Toutes ces considérations avoient faict croire à ceux qui nous affection-
nent qu’il falloit nous mettre cette année en posture de nous passer d’eulx,
et |:leur parler hautement pour leur faire appréhender qu’en faisant un
traicté sans nous, ilz n’acquerroient pas pour cela le repos qu’ilz cher-
chent , et courroient fortune de nous voir arriver sans eux à la puissance
qu’ilz redoutent. Mais l’événement d’Armentières les a rendus si hardis
qu’à présent il y a peu de chose à espérer d’eux:| et il est très nécessaire,
|:puisque les persuasions, la justice et les raisons n’ont plus de pouvoir, de
voir si quelque autre conduite que celle que nous avons tenue jusqu’icy
seroit capable de les ramener:|, car pour en parler franchement, |:ilz s’ ima-
ginent de nous pouvoir mespriser et offenser impunément:|.
Le sieur de Vicquefort est infiniment obligé à Vostre Eminence. Je luy ay
faict veoir ce qu’elle a eu agréable de m’escrire sur ce subjet.
Il y a longtemps qu’on parle icy de l’envie |:qu’a monsieur de Longueville
de se retirer:|, et qu’on en faict des jugemens contraires aux bonnes inten-
tions de |:ce prince:|. S’il peult estre persuadé des raisons que Vostre Emi-
nence luy marque |:pour le convier à demeurer , ce sera un très grand
bonheur, et je croy que:| s’il en prend la résolution, il l’exécutera sans
regret et sans impatience.
|:Le gentilhomme qui est allé pendant le mois passé à Brusselles par Le Sas
est à mon advis une menée du sieur de Sainct-Ibal, de qui:| je croy certai-
nement que les Espagnolz avoient pris méfiance à cause que |:il me voyoit
quelquesfois. Il a cessé de me visiter depuis six sepmaines, et m’a faict dire
que c’estoit par respect:|. Je ne sçay sy cela veult dire que faisant au-
jourd ’huy quelque |:trame nouvelle, il veuille m’exempter du blasme
qu’on pourroit me donner d’avoir esté trompé par luy en souffrant ses
visites:|, ou sy c’est en quelque façon |:retirer la parole qu’il m’avoit don-
née de n’agir point contre ma négotiation:|. J’ay donné charge pour sça-
voir |:qui est celuy qui a passé au Sas de Gand. Le gouverneur qui:| est de
mes amis |:me dira franchement ce qu’il en pourra descouvrir:|.
A la vérité, voyant le procédé irrégulier des Espagnolz et le peu d’ espé-
rance qu’ilz peuvent avoir aux affaires de deçà, j’ay cru qu’ilz |:en avoient
conceu quelque nouvelle au-dedans du royaume et que c’est ce qui les
faict tenir aujourd’huy si fermes.
Si quelque personne confidente et incognue avoit ordre de se trouver aux
eaux de Spa à la fin de ce mois, il pourroit descouvrir ce que l’on traicte-
ra :|; car encor que |:la princesse d’Orange ayt des maux qui l’obligent de
les aller prendre, il y a certainement quelque autre mistère dans son voya-
ge , veu mesme que Sainct-Ibal et le plus passionné de noz contre-tenans
l’y doivent accompagner et que Castel-Rodrigo s’y doit rendre en mesme
temps avec Pennaranda:|.