Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
298. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux(und Servien) Amiens 1647 Juni 1
Amiens 1647 Juni 1
Duplikat für Servien (von Brienne unterfertigt): AE , CP All. 100 fol. 196–205’= Druckvor-
lage . Konzept: AE , CP All. 84 fol. 19–24. Kopien: AE , CP All. 88 fol. 275–281’; Ass.Nat.
273 fol. 305–310.
Durch den französischen Vorschlag eines Schiedsspruches der Generalstaaten in den Streit-
fragen mit Spanien für Peñaranda entstandene peinliche Lage; dessen formal und sachlich
unhaltbares Verhalten gegenüber den Mediatoren; durch die französische Offerte spanische
Unehrlichkeit offengelegt; unklarer Bericht der Gesandten über Peñarandas Antwort. Auf-
forderung zur Harmonisierung des Vorgehens in Münster und Den Haag in allen die Gene-
ralstaaten direkt oder indirekt betreffenden Verhandlungen. Gründe für Peñarandas Glau-
ben an eine Umkehrung der militärischen Lage zugunsten Spaniens; französische Hoffnung
auf eine Enttäuschung des spanischen Kalküls. Militaria. Anweisung zur Äußerung der Er-
wartung eines baldigen Rückschlages für die Spanier gegenüber den Mediatoren und dem
gesamten Kongreß; Drohung mit dann von seiten Frankreichs zu erwartenden Schwierigkei-
ten ; dennoch keine tatsächliche Erhöhung der Forderungen beabsichtigt. Spanische Kuriere
wahrscheinlich mit Anweisung zum Friedensschluß auf dem Weg nach Münster. Order des
Königs von Spanien an seine Generäle zur entschiedenen Kriegführung; nichtsdestotrotz
Glaube an durchschlagende französische Erfolge und Frankreich zukommende Rolle als
Friedensstifter. Wille der Königin von Schweden zum Friedensschluß; aufgrund der zahlrei-
chen noch zu regelnden Punkte wahrscheinlich gleichzeitiger Friedensschluß im Reich und
mit Spanien möglich. Bitte um Aufklärung über die noch oder nicht mehr bestehende recht-
liche Möglichkeit einer Lehnsnahme des Elsaß. Bedeutung der Erhaltung der Wohlgesonnen-
heit des Kurfürsten von Bayern durch Verteidigung seiner Interessen gegen Schweden, na-
mentlich in der Pfalzfrage, und sofortige Entsendung Croissys an den kurbayerischen Hof.
Verleumderisches Schreiben Meinerswijks an die Generalstaaten über die französische For-
derung nach dem Assistenzrecht für Portugal; Anweisung zur Richtigstellung der diesbezüg-
lichen französischen Absichten. Verwunderung über das Ausbleiben des Friedensschlusses mit
Spanien; Erneuerung der Vollmacht zum völligen Nachgeben in puncto Waffenstillstand für
Portugal und in Sachen Lüttich in Absprache mit Servien; erstrebenswerte Ausnutzung dieser
Konzessionen zur Regelung der Garantiefrage mit den Generalstaaten. Unzugänglichkeit
der Spanier durch ihre militärischen Hoffnungen bedingt; bereits vollzogenes weitgehendes
Entgegenkommen durch Frankreich; dennoch erneute Bitte an die Gesandten um Mitteilung
etwaiger weiterer empfehlenswerter Konzessionen. Vereitelung der Bemühungen der Spanier
um den Rückzug Trauttmansdorffs vom Kongreß. Hervorheben der Mäßigung Frankreichs
angesichts der sich bietenden Möglichkeiten gegenüber den Kaiserlichen und den Gesandten
der katholischen Fürsten. Erneute Bitte um Beförderung der Ansprüche Magnus Gabriel de
La Gardies auf Benfeld; dessen beabsichtigter Verkauf an Frankreich. Chigi ein Instrument
in der Hand Spaniens.
Il se veoid que la proposition que nous nous sommes résoluz de faire de
remettre certains pointz qui sont encores indéciz à l’arbitrage de Mes-
sieurs les Estatz, a fort embarrassé les ministres d’Espagne puisqu’elle a
obligé le comte de Pennaranda à commettre l’incivillité, contre tout usage
et toutte raison, de fermer longtempz sa porte aux Médiateurs, ainsy
qu’on l’a appris par la despesche de Messieurs les Plénipotentiaires du
20 e du passé, et cela sans doutte pour ne sçavoir qu’y respondre.
Cependant il semble que |:lesditz Médiateurs abusent un peu de la bonté
desditz Sieurs Plénipotentiaires quand ilz viennent chercher auprez d’eux
des remèdes aux extravagances de Penaranda:|. A la vérité, on ne veoid pas
la raison pour laquelle pendant qu’ilz sont sy hardis avec nous, |:ilz crai-
gnent sy fort Pennaranda, que les qualitez de sa personne, ny sa condi-
tion , ny l’estat des affaires de son maistre:| ne doivent pas rendre bien
formidable.
Messieurs les Plénipotentiaires ne pouvoient mieux parler qu’ilz ont faict
aux Médiateurs pour les picquer contre cet homme dont les bigearreries
[!] ne procèdent que de sa mauvaise humeur et de son chagrin. Quelqu’un
voullust autresfois dire au marquis Spínola , qui estoit un sage ministre,
qu’il devoit tesmoigner ressentiment contre un médiateur d’une proposi-
tion qu’il luy avoit portée sur la paix d’Italie. Il repartit qu’il ne falloit
jamais se mettre en peine de ce qu’un médiateur avançoit et qu’il ne le
feroit pas quand il luy auroit demandé l’Estat de Milan, parce qu’avec un
non l’affaire estoit achevée.
A plus forte raison Pennaranda ne devoit-il pas en user comm’il a fait,
puisque les Médiateurs ne luy portoient que nostre consentement à une
chose qu’ilz ont offerte cent fois et à Munster et à La Haye, et dont ilz
ont fait tant d’ostentation en tous les escritz et libelles qu’ilz ont présen-
tez à Messieurs les Estatz ou fait courir dans les Provinces-Unies. Cepen-
dant ilz esquivent dez qu’ilz sont pris au mot.
Il semble icy néantmoins que |:nous avons gaigné beaucoup par cette ou-
verture , soit pour faire toucher au doigt à Messieurs les Estatz de quel
pied la France marche à la paix, soit:| pour le beau champ que l’on a main-
tenant de leur faire cognoistre les artiffices des Espagnolz qui se conten-
tent de donner un peu d’encens pour amuser les nyais, et qu’avec eux au
fait et au prendre on ne tient plus rien, chacun pouvant veoir aujourd’huy
ayzément que quand ilz ont tant publié et fait valloir la defférence qu’ilz
avoient pour Messieurs les Estatz de qui ilz estoient tous prestz de subir
le jugement pour les différens qui restent à terminer entre la France et
l’Espagne, leur intention n’estoit pas meilleure ny plus sincère que lors-
qu ’ilz firent la belle offre à la Reyne d’en passer par où Sa Majesté diroit .
|:On n’a pu bien comprendre l’endroit de la dépesche desditz Sieurs Plé-
nipotentiaires :| où il est parlé de la response qu’a faitte Pennaranda à nos-
tre ouverture, parce qu’il semble qu’une partie en destruise l’autre. Ilz
disent que ledit Pennaranda veut remettre à l’arbitrage de Messieurs les
Estatz, des Médiateurs ou d’autres tout ce dont il a pouvoir de traicter
en un autre lieu, après avoir dit que Pennaranda accepte de traicter à
Munster le point des conquestes, les conditions de la trefve de Catalon-
gne , le fait de Cazal, et plusieurs autres pointz qui sont en suitte; ilz ajous-
tent : «Il a consenty de plus que les choses desjà accordées et celles dont
on pourra convenir ne soient point remises à La Haye, mais il a déclaré
n’y pouvoir remettre tout le reste», etc. On demande sy tout ce que des-
suz subsiste, qu’est-ce précisément que Pennaranda veut remettre au ju-
gement de Messieurs les Estatz et des Médiateurs? |:Puisque, de façon ou
d’autre, tout se réduit à rien:|.
On n’a rien à adjouster en cette matière à ce qui a esté mandé cy-devant,
sy ce n’est qu’en tout ce que lesdits Sieurs Plénipotentiaires négocie-
ro 〈nt〉 qui pourra regarder directement ou indirectement Messieurs les
Esta〈tz〉, il faudra qu’il y ayt tousjours un concert si parfait entre ce qui
s〈e〉 fera et dira à Munster et à La Haye, qu’on n’y puisse remarquer la
moindre variation. C’est pourquoy il sera bon qu’ilz s’escrivent punctuel-
lement les uns aux autres quelle conduitte chacun aura tenu affin qu’elle
soit tousjours uniforme.
Il est aysé à juger du procéder de Pennaranda qu’il commance à se flatter
d’un changement de scène qui pourroit estre plus favorable aux affaires de
son maistre, se fondant sans doutte sur les advis qu’il avoit euz de Bruxel-
les que leur armée seroit plus tost en campagne que la nostre, sur le nou-
veau traicté qu’ilz ont fait avec le duc Charles
pes , et sur l’asseurance qu’ilz n’auront à combattre d’autres armes que
celles de France, contre lesquelles ilz pourront employer jusques aux gar-
nisons mesmes des places frontières qu’ilz ont du costé de Hollande,
comm’ilz le font en effect. Mais nous espérons qu’ilz ne seront pas long-
tempz sans recognoistre de s’estre trompez en leur calcul, et que sy Pen-
naranda a fermé sa porte aux Médiateurs, et s’il s’est résolu d’aller aux
eaues de Spa, il pourra arriver bientost que sy les Médiateurs veullent
aussy fermer leurs portes, il y ira battre plus d’une fois et qu’il aymera
mieux estre |:tourmenté de la gravelle à Munster que d’aller chercher à
Spa sa guérison:|.
Armentières wird von uns unter schwierigen Witterungsbedingungen hel-
denhaft und unerwartet erfolgreich gegen die Übermacht der spanischen
Streitkräfte in den Niederlanden verteidigt. Nach unserer Kenntnis haben
die Feinde bereits über 3000 Mann verloren. Berichten aus Brüssel zufolge
sollten durch den Angriff auf die Stadt das Ansehen der neuen erzherzog-
lichen Regierung und die Moral der Truppe gehoben werden; aufgrund
des unglücklichen Verlaufs der Belagerung ist aber das Gegenteil einge-
treten . Dies dürfte den Spaniern, selbst bei letztlicher Einnahme des Plat-
zes , für die Zukunft eine Lehre sein. Unsere Armee hat Befehl, sich zu-
rückzuhalten und auf das Eintreffen Turennes zu warten, mit dem in den
nächsten 14 Tagen gerechnet wird und durch das wir militärisch die
Oberhand gewinnen werden; geben Sie aber vor, nicht an einen baldigen
Rheinübergang Turennes zu glauben, damit die Feinde durch seine An-
kunft überrascht werden!
Il ne sera pourtant pas mal à propos de se laisser entendre aux Médiateurs
et dans l’assemblée:| qu’il se pourra faire que dans quelque tempz, les mi-
nistres d’Espagne changent leur manière d’agir qui est sy altière, et qu’ilz
deviennent plus traictables qu’ilz n’ont jamais esté. Ilz ont desployé tout-
tes leurs voysles pour recevoir un petit vent qui souffloit favorablement,
et ilz se sont promis avec trop de facillité qu’il leur donneroit moyen de
faire une grande navigation; les choses ne prendront le train qu’ilz espé-
roient , et peut-estre qu’alors on leur rendra la pareille et avec plus de fon-
dement qu’ilz n’en ont eu lorsqu’ilz ont fait les difficilles.
Ce n’est pas que Leurs Majestez ne conservent tousjours la mesme bonne
disposition à la paix et aux mesmes conditions qu’on a souvent mandées,
mais seullement |:à dessein que cette crainte remette plus tost noz parties
dans le chemin qui se doibt:|, et qu’ainsy la piété de Leurs Majestez et les
bonnes intentions qu’elles ont pour le bien public esclattent davantage
quant on sera aux termes marquez cy-dessuz.
Il a passé icy deux courriers d’Espagne qui vont en grande dilligence de-
puis l’attacque de Lérida
tes pour parroistre en campagne, ny moyen d’en avoir, il est vraysembla-
ble qu’il fait des recharges à ses ministres pour les obliger de conclurre la
paix sans deslay dez qu’ilz le pourront, affin d’essayer de sauver cette
place par la seulle voye qui semble luy rester pour cela.
|:On nous confirme que le roy d’Espagne a donné ordre aux généraux de
ses armées en Flandres et en Italie de hazarder tout et de n’en perdre au-
cune occasion, tant pour faire des diversions qui nous obligent à envoyer
moins de forces en Catalogne, que pour veoir sy la fortune voudroit leur
rire au gain d’un combat qui fût capable, poussant leur victoire, de relever
un peu le mauvais estat de leurs affaires:|. Mais sy noz généraux en Flandres
exécuttent comm’on n’en doutte point, les ordres préciz de Leurs Majes-
tez , on ose se promettre |:qu’on arrestera les progrez des ennemis au seul
Armentiers, sans nous commettre à une battaille, et que dans peu de jours,
ou les ennemis l’éviteront, ou ne le faisant pas, ilz courront grande risque
de la perdre:|, et ensuitte une bonne partie de ce qui leur reste
Bas si Leurs Majestez ne prefféroient alors, comm’elles feroient, le repos
général de la chrestienté à leur utillité particullière; et elles en seroient d’ au-
tant plus ravies, qu’apportans les mesmes facillitez à la paix dans le comble
de leurs prospéritez, toutte la chrestienté ne se recognoistroit redevable
d’un sy grand bien qu’à la France seulle.
|:Les lettres du sieur Chanut nous confirment la fermeté de la reyne à
vouloir absolument la conclusion de la paix jusques à prendre le soing de
destromper elle-mesme le baron Oxenstiern sur le sujet de l’évesché
d’Osnabruk, qu’il pouvoit croyre que la reyne vouloit en touttes façons
procurer au comte Gustave :|. On croit néantmoins qu’il reste encores
tant de choses à ajuster, que quand il n’y auroit que le seul point de la
satisfaction de la milice, cela prolongera la conclusion de l’ accommode-
ment , en sorte qu’il y aura lieu d’achever en mesme tempz les deux traic-
tez d’Espagne et de l’Empire, sur quoy on se remect à ce qui en a esté
mandé plus particullièrement par le précédent mémoire .
Sa Majesté désire de sçavoir précisément de Messieurs les Plénipoten-
tiaires si en cas qu’elle prist la résolution de |:retenir l’Alsace comme lan-
grave relevant de l’Empire, il est encor en nostre pouvoir et sans manquer
à ce que nous avons promis:| de le faire aggréer à l’Empereur et aux estatz
de l’Empire, car autrement il seroit tout à fait superflu de délibérer sur
cette matière.
Sa Majesté a esté bien ayze d’apprendre le soing qu’ont pris Messieurs les
Plénipotentiaires sur ce que leur a représenté |:le baron d’Hazelan pour
porter les ministres de Suède à ne faire aucune différence de ce qui a esté
convenu dans l’accomodement de l’affaire palatine à ce qui a esté arresté
pour les autres poinctz avec les Impériaux, et il est d’autant plus néces-
saire qu’on contente monsieur l’électeur de Bavières en tout ce qu’il
pourra désirer de nous, que l’armée de monsieur de Turenne repasse le
Rhin et qu’il ne seroit pas de la prudence de luy fournir aucun prétexte
de manquer à ce qu’il a promis, puis mesme que l’on a advis que les Im-
périaux et les Espagnolz n’oublient rien par envoy de ministres exprez et
par d’autres voyes, pour le convier à rompre la neutralité qu’il a conclue
avec les couronnes , et cela fait juger icy qu’il est important que le sieur de
Croisy:| ne perde pas un moment de tempz de se rendre prez de luy.
On a veu le papier que Meindersvic a envoyé à Messieurs les Estatz le 4 e
du passé . Il est digne second de Paw et de Knut; encores croit-on qu’en
cette rencontre il l’a encherry par-dessuz eux puisqu’il veut faire croire à
ses supérieurs malicieusement |:que la France rompt la négociation de la
paix pour les intérestz de Portugal, et que quand cette couronne veult se
réserver la faculté d’assister ce roy-là:|, elle prétend pouvoir attacquer
tous les Estatz du roy d’Espagne, comme l’Arragón, Vallence, Navarre,
par divertion pour secourir son allié, sans que la paix s’entende rompue.
Et comme l’intention de Leurs Majestez n’a jamais esté autre sy ce n’est
d’explicquer que quand le roy de Portugal entrero〈it〉 dans les Estatz
d’Espagne avec de noz trouppes auxilliaires, la paix ne s’entendroit point
rompue, comme celle de Vervins ne l’a pas esté quand les Hollandois ou
la maison de Savoye ont fait le mesme , il est important d’en parler tous-
jours en ces termes pour désabuzer un chacun de l’oppinion qu’on pour-
roit avoir conceue que la France eust eu cette prétention, comme l’on
croid que l’on aura peu faire avec la déclaration que Messieurs les Pléni-
potentiaires en ont donnée par escrit .
|:On ne peut comprendre icy que l’on soit d’accord de tous les poinctz
principaux et que la paix ne se conclue pas, car pour la trêve de Portugal
et pour le poinct des places de Liège où les Espagnolz s’aheurtent, la voye
que nous prenons de les remettre au jugement de Messieurs les Estatz
n’est pas pour y rien gaigner et nous n’empeschons pas mesme que Pen-
naranda ne prenne secrettement ses seuretez avec Messieurs les Estatz sur
ce qu’ilz auront à décider là-dessus. Messieurs les Plénipotentiaires sça-
vent mesme qu’en cas qu’on ne puisse sans perdre beaucoup de tems, sur-
monter les obstacles qui se treuvent à pratiquer cet expédient, Leurs Ma-
jestez leur ont donné pouvoir de se relascher tout à fait et de céder lesditz
deux poinctz, ce qu’ilz pourront faire s’entendant avec monsieur Servien
qui fera valoir auxditz Sieurs les Estatz qu’on n’a pas voulu leur donner
cette peine et que Leurs Majestez, voyans le grand désir qu’ilz ont de la
paix, se sont résolues de lascher deux pointz de sy grande conséquence
affin que cela puisse luy servir pour obtenir satisfaction d’eux sur la ga-
rentie :|. Enfin Sa Majesté se remect en tout cecy auxdits Sieurs Pléni-
potentiaires de prendre telle résolution qu’ilz jugeront plus à propos.
|:Mais il est aysé à veoir que la froydeur des Espagnolz ne procède que des
asseurances qu’ilz croyent avoir:| que Messieurs les Estatz ne mettront
point en campagne, et des espérances qu’ilz ont ensuitte qu’elle pourra
leur estre favorable, d’autant plus que les commancemens semblent en
quelque façon leur rire.
Leurs Majestez croyent d’avoir satisfait pleinement à ce qu’elles peuvent
estre obligées de faire de leur part pour donner le repos à la chrestienté, et
d’y avoir mesme apporté des facillitez au-delà de ce que la constitution de
leurs affaires et l’estat de celles des ennemis leur conseilloit; néantmoins,
comm’il fut mandé par l’ordinaire dernier, elles désirent positivement de
sçavoir là-dessuz les sentimentz de Messieurs les Plénipotentiaires et
qu’ilz escrivent leurs advis s’ilz croyent que |:l’on doive faire quelque
chose de plus et particulièrement touchant les précautions qu’on a estimé
devoir prendre sur la faculté qu’on se veut réserver d’assister le Portugal
et sur la forme de cette assistance:|.
Nous avons advis de bon lieu que |:les ministres d’Espagne n’oublient rien
pour porter le comte de Trautmandorff à se retirer de l’assemblée:|, et il
sera bon que Messieurs les Plénipotentiaires y prennent garde pour rom-
pre leurs mesures.
Leurs Majestez s’asseurent que lesdits Sieurs Plénipotentiaires n’auront
pas manqué en touttes occasions de faire valloir |:audit comte, aux autres
ministres impériaux, et à ceux des princes catholiques d’Allemagne la
saincteté de leurs intentions:| pour le bien public et leur désintéressement
tant à se contenter de la satisfaction qu’on avoit accordée à cette cou-
ron 〈ne〉 dans l’Empire
progrez en Allemagne, comme à n’avoir voullu en aucune façon adhérer à
ceux qui nous pressoient sy fort de continuer la guerre contre l’Empereur
bien que nous vissions comme infaillibilité à faire de nouveaux progrez
agissant conjoinctement avec les armes de Suède, puisqu’elles seulles ne
trouvent pas grande résistance depuis la suspension arrestée avec mon-
sieur le duc de Bavières.
Sa Majesté recommande de nouveau à Messieurs les Plénipotentiaires
aus〈sy〉 efficacement qu’elle peut |:l’intérest du comte Magnus de La
Garde sur Benfeld dont il leur fut escrit par l’ordinaire dernier; ce seroit
un grand coup sy cette place pouvoit luy demeurer et qu’il nous la remît
comme le sieur Chanut mande qu’il a dessein de faire, moyennant une
somme d’argent pour achepter quelque belle terre en France avec un titre
de duché ou de principauté:|.
Nous avons de continuelz advis que |:le nonce Chizi, soit par sa propre
inclination, soit pour plaire à son maistre ou exécuter ses ordres:|, n’ ou-
blie rien pour servir les Espagnolz; qu’il donne advis |:de tout à Pennaran-
da ; qu’il convertit en poison tout ce qui vient de nostre part:|; qu’il a
mesme parlé hautement contre nous |:aux députez de Bavières et à ceux
des autres princes d’Allemagne:|; enfin que c’est un des instrumens plus
utilles qu’ayt la couronne d’Espagne dans l’assemblée et sur lequel elle
fait plus de fondement.