Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
235. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Paris 1647 April 22
Paris 1647 April 22
Ausfertigung: AE , CP All. 79 fol. 234–241’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 83 fol.
30–33’. Duplikat für Servien: AE , CP All. 99 fol. 380–387’. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 241–
244’.
Angeblich inständiges Drängen Ferdinands III. bei Peñaranda auf Nachgeben gegenüber
den französischen Forderungen und Abschluß des Friedens um jeden Preis; unzweifelhafter
Einsatz Trauttmansdorffs für den französisch-spanischen Frieden. Trotz dieser positiven
Wendung der Dinge keine neuen Ansprüche, zum Beweis der französischen Friedensliebe.
Anweisung zum Festhalten an den Bedingungen zu Portugal; Androhung der Forderung
nach einem Waffenstillstand für Portugal und Katalonien von gleicher Dauer; angeblich
Einverständnis des Kaisers damit. Scheinbar Anweisung aus Spanien zum Friedensschluß
um jeden Preis. Militaria. Bestehen auf militärischer Handlungsfreiheit in Katalonien bis
zur Übergabe der Ratifikationen; Vertragsklausel zur späteren Angleichung der Vertragsbe-
stimmungen an den Zustand am Tag ihres Austausches notwendig; Vereinbarkeit dieses An-
sinnens mit dem Abschluß eines Waffenstillstandes; Schürung der spanischen Furcht vor der
französischen Forderung nach Friedensschluß für Katalonien; Bedeutung der genauen Fest-
legung der jeweiligen Besitzstände, besonders in der Ebene von Tarragona; französische
Rechtsansprüche hierauf; Verweis auf frühere königliche Memoranden zu Lérida. Empfeh-
lung des Gesandten und der Interessen Modenas.
|:Nous sommes avertis de Vienne:| par la personne qui nous a si souvent
donné de bons avis, et que l’on a trouvez tousjours véritables, que |:l’ Em-
pereur avoit escrit de sa propre main au comte de Pennaranda une lettre
que Trautmansdorff luy a deu remettre, par laquelle il le prie en termes
extrêmement pressans de n’espuiser pas seulement le pouvoir qui luy est
donné par ses instructions sur les différens qui restent à ajuster entre la
France et l’Espagne, mais de passer au-delà, s’il est nécessaire pour avoir
la paix:|, adjoustant qu’il prend sur luy tout ce que le roy d’Espagne en
pourra dire et se charge de luy faire trouver bon tout ce que ses ministres
auront résolu de la sorte |:mesme au-delà de leurs ordres, et concluant, à
ce qu’on mande, la lettre par ceste réflexion que l’estat présent des affaires
de la maison d’Austriche ne permet pas qu’on retarde un seul moment la
conclusion de la paix à quelque prix qu’on puisse l’obtenir:|, puisqu’à
moins qu’il arrivast des miracles, le roy d’Espagne, avant qu’il fût six
mois, ne seroit pas seulement obligé d’accorder les conditions que la
France demande aujourd’huy, mais de donner encore les mains à beau-
coup d’autres qu’elle s’avisera de prétendre à mesure que ses prospéritez
augmenteront.
On ne doute point que |:le comte de Trautmansdorff, qui d’ailleurs estoit
assés résolu de n’oublier rien pour persuader les ministres d’Espagne à
nous contenter, et particulièrement de les faire convenir de quelque expé-
dient à nostre satisfaction sur l’affaire de Portugal, estant de nouveau for-
tifié par ceste lettre de l’Empereur:|, n’agisse vigoureusement prez desdits
ministres pour les faire consentir sans retardement à noz prétentions, re-
cognoissant bien par la fermeté avec laquelle nous luy parlerons, et encore
mieux par le bon estat de noz affaires et par les grandes espérances que
nous pouvons avoir dans la continuation de la guerre, qu’il ne seroit pas
aizé de nous en faire relascher; et à la vérité, comme la constitution des
choses est notablement changée à nostre advantage dans l’Allemagne et en
conséquence partout ailleurs, pour les raisons qui sont aizées à juger,
Messieurs les Plénipotentiaires auront beau champ de faire valloir |:au
comte de Trautmansdorff, aux Médiateurs, et à tous les autres ministres
qui sont dans l’assemblée:|, la forte passion que Leurs Majestez ont pour
le repos de la chrestienté, tout le monde voyant qu’elles ne cherchent pas
à se prévalloir comm’elles le pourroient faire des conjonctures qui s’ of-
frent si belles, |:et qu’elles sont prestes de conclurre la paix aux conditions
qu’elles ont cy-devant proposées, sans rien demander de nouveau:|.
L’|:advis de ceste lettre de l’Empereur servira à Messieurs les Plénipoten-
tiaires pour se tenir d’autant plus fermes en ce qui regarde le Portugal, y
ayant tout suject de croire que l’entremise du comte de Trautmansdorff
nous fera emporter l’année de trefve que nous demandons, qui paroît ab-
soluement nécessaire, pour les raisons qu’on a desjà escrit , sy on ne veut
laisser ce roy-là en estat de se perdre sans ressource:|.
On estime aussy que ce seroit un grand aiguillon au comte de Trantmens-
dorff et aux Médiateurs pour les faire agir vivement |:près des ministres
d’Espagne sy on leur faict pressentir que tardant trop à ajuster les affaires,
Messieurs les Plénipotentiaires croient de recevoir bientost ordre de ne
pas passer outre qu’en obtenant pour le Portugal une trefve d’égale durée
à celle de Catalogne:|.
Cette prétention ne seroit point si extraordinaire qu’un |:ministre de
l’Empereur des plus confidens, et qui a l’entrée dans tous ses conseilz les
plus secretz, n’ayt avoué depuis quinze jours à un ministre du Roy:| que
s’il n’y avoit autre difficulté au traitté entre France et Espagne que
d’arrester pour le Portugal une trefve aussy longue que pour la Catalon-
gne , les Espagnolz y devoient acquiescer sans délay et que c’estoit le sen-
timent |:de son maistre qui le déclareroit et s’emploieroit volontiers envers
les ministres d’Espagne pour les y disposer:|, pourveu qu’il fust asseuré en
eschange que la France a les intentions bonnes à son esgard et qu’elle
retirast deçà le Rhin l’armée de monsieur le mareschal de Turenne.
|:Ledit ministre est le sieur Ghobart
Dr. Justus Gebhardt (1588–1656), 1628 zum kath. Glauben konvertiert; im selben Jahr
RHR , 1636 bevollmächtigt zum Zugang zum GR ; 1635 ksl. Ges. beim Abschluß des PF,
Februar–Anfang April 1647 ksl. Sonderges. in Ulm; 1636 und 1656 Nobilitierungen ( DBA
I 373, 124ff.; Gschliesser , 220f.; Ruppert , 271ff.; Immler , 436–442; BA NF II.10, passim –
vgl. ebd. 10/1, *398f.).
sieur de Croissy, le priant de n’en escrire qu’à monsieur le cardinal Ma-
zarin , et d’y ajouster que l’Empereur feroit bientost porter des proposi-
tions qui le contenteroient:|.
Il est passé icy cette sepmaine deux courriers d’Espagne pour Flandres qui
alloient en grande haste, et touttes les apparences sont qu’ilz portent des
ordres |:précis de conclurre à quelque prix que ce soit. Car nous appre-
nons d’ailleurs que l’estonnement y est plus grand qu’on ne peut conce-
voir pour le voiage de Monsieur le Prince en Catalogne, se voyans des-
pourveus de forces pour luy résister:|, et ne doutant point qu’il n’en ayt
de considérables pour leur faire du mal; et en effect, Mondit Sieur le
Prince escrit de Barcelonne où il arriva le 11 e , et y avoit esté receu avec
des applaudissemens inimaginables, que les ennemis avoient jetté des
trouppes dans les places, mais qu’ilz seroient foibles à la campagne et
qu’il alloit travailler sans perdre un moment de tempz à leur donner de
l’exercice.
Da Condé wahrscheinlich Tarragona oder Lérida angreifen wird, wurde
aus ökonomischen Gründen von den geplanten Befestigungen gegen beide
Städte abgesehen. Bei der Nachricht von der Unterzeichnung des Vertra-
ges wird Condé aber die Zeit bis zum Austausch der Ratifikationen nut-
zen , um an dem Ort, den er nicht angreift, Befestigungen errichten zu
lassen.
C’est pourquoy il faudra prendre bien garde, lors|:qu’on signera, de ne
pas se lier les mains à ne pouvoir entreprendre ou faire tout ce que nous
croirons avantageux jusqu’à la délivrance de la ratification:|, comme les
ennemis auront la mesme faculté, et pour cet effect, il sembleroit néces-
saire de stipuler que l’on ajoustera |:ou retranchera au traicté, sans aucune
difficulté ny contestation, selon l’estat ou se trouveront touttes choses le
jour de la délivrance des ratifications:|.
Et noz parties ne peuvent raisonnablement s’empescher d’y donner les
mains dez à présent, non plus qu’on ne croit pas que |:sy les Holandois
surprenoient aujourd’huy quelqu’une de leurs places, ils ozassent en pré-
tendre la restitution soubs prétexte que leurs articles ont esté signés:|.
Ilz ont respondu à nostre project
touttes choses demeurent en l’estat où elles se trouvent, et de là ilz vou-
droient induire que |:nous ne pouvons fortifier aucun poste ny achever ou
perfectionner, durant la trefve, les fortifications qu’on auroit commen-
cées :|.
Mais on peut leur respondre qu’il n’y a au marché que ce qu’on y met;
qu’il est bien vray que le plus souvent quand on arreste une suspension,
on convient que les choses demeureront en l’estat qu’elles se trouvent;
|:mais qu’il n’est pas tellement de l’essence de la trefve qu’on n’y puisse
déroger quand le cas le requiert:|.
Tout fraischement, on vient de convenir d’une suspension avec monsieur
de Bavières où tant s’en fault que les choses soient demeurée〈s〉au
mesme estat qu’on l’a obligé de nous remettre diverses places et d’en
faire sortir ses armes pour y introduire celles des couronnes alliées, |:ce
qui est bien un plus notable changement que de faire fortifier quelque
poste, et qui faict voir évidemment qu’on est libre de faire des suspensions
à telles conditions qu’on veut:|.
E|:n outre, la trefve de Catalogne devant estre de la durée qu’elle sera, ne
différera que de nom d’avec une paix, et il ne seroit pas juste que l’ acquies-
cement que nous avons eu à n’obliger pas le roy d’Espagne de céder par
ce traicté-cy les droictz qu’il a sur ceste principauté, nous pust porter un
sy grand préjudice que de ne pouvoir faire dans le païs les choses que
nous estimerons nécessaires pour le conserver soubs l’obéissance de ceste
couronne:|.
Pour conclusion, il importe au dernier poinct, dans une si longue trefve,
d’establir solidement la façon dont on aura à vivre ensemble, les règles de
la prudence ne pouvant souffrir qu’on laisse dans un estat douteux beau-
coup de choses qu’on pourroit dissimuler ou laisser en incertitude si c’estoit
une suspension de peu de mois, |:qui sont celles où les ennemis pourroient
avoir plus de raison de dire qu’on n’a pas accoustumé de rien changer. Et
comme l’on a mandé diverses fois que les Espagnols appréhendent tous-
jours vivement, depuis que les Holandois ont résolu de changer leur trefve
en une paix, que la France ne mette en jeu la mesme prétention pour la Ca-
talogne , il sera bien à propos de leur en renouveller adroictement la crainte
afin qu’elle serve à leur faire relascher les autres poinctz où nous insistons
pour ceste trefve et qu’ils croient mesme d’en avoir eu bon marché:|.
Il faut prendre garde que les ennemis ne puissent nous chicaner un jour sur
ce que nous avons |:mis nous-mesmes dans nostre project que les places de
Tarragonne, Lérida, Tortose et Ager
desdites places, et que tout le reste de la Catalogne demeurera au Roy:|.
Il importe d’expliquer un peu mieux |:ce mot de territoire, de crainte que
comme la plaine de douze lieues qui est entre Tarragonne et Barcelonne
est appellée vulgairement plaine de Tarragonne, les ennemis ne prétendent
qu’elle soit comprise dans leur partage:|.
A cela nous avons à opposer deux raisons quand il seroit vray |:qu’elle
dépendroit de Tarragonne:|.
L’une, que chacun doit demeurer en possession des lieux où il est le mais-
tre ; or, il est sans difficulté que nous sommes maistres de cette campagne-
là et sans aucun obstacle.
L|:a seconde, que tous les bourgs et villages qui sont dans son estendue,
comme aussy les autres de la plaine d’Urgel où le marquis de Leganez
passa cet esté dernier avec ses trouppes, ont presté un nouveau serment
de fidélité au Roy:|.
Il y a grande apparence que Monsieur le Prince pourra avoir attaqué quel-
que place dans huict ou dix jours. C’est pourquoy affin de nous bien as-
seurer le fruict de cette entreprise et qu’il ne travaille pas en vain, il sera
bien à propos que Messieurs les Plénipotentiaires repassent un peu sur les
dépesches qui leur furent envoyées |:au temps du dernier siège de Lé-
rida , que nous croyons que les Espagnols pourroient se haster de con-
clurre afin d’essaier de sauver la place par ceste voie, parce qu’ils y trou-
veront quelques expédiens qu’on pourra peut-estre pratiquer aujourd’huy
pour donner lieu à Monsieur le Prince de venir à bout de son entreprise:|.
Monsieur le duc de Modène
l’assemblée pour essayer d’y introduire la négotiation de divers intérestz
de sa maison. Sa Majesté désire que Messieurs les Plénipotentiaires s’ em-
ployent avec chaleur en tout ce qu’ilz pourront contribuer aux advantages
ou satisfactions de ce prince, |:qu’ils carressent et accueillent son ministre,
luy tesmoignent confiance, et luy disent les ordres qu’ilz ont d’appuier
fortement touttes ses instances. Car bien que monsieur le duc de Modène
ne soit point déclaré François, Messieurs les Plénipotentiaires sçauront et
le tiendront fort secret qu’à son esgard on emploie la bride et non pas
l’espéron, et que présentement il a dans ceste court le marquis Calca-
gnini
Mario Calcagnini, marchese (um 1600 – nach 1695?), vermutlich seit 1634 in Diensten des
Hg.s von Modena, häufig mit diplomatischen Missionen betraut, darunter auch mehr-
fach nach Frk.; seit März 1647 hielt er sich als ao. Ges. in Paris auf, um eine Pension von
100 000 Dukaten für seinen Herrn und eine diplomatische Initiative zugunsten der Resti-
tution von Gütern der Este zu erbitten ( ABI I 227, 226; DBI XVI, 502f.; Repertorium I,
329, 333–336).
à Sa Majesté de trouver bon que son maistre ne tarde pas plus longtemps à
déclarer son attachement à ce parti qu’elle luy avoit mandé de différer
pour certaines considérations:|.