Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
205. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Paris 1647 April 5
Paris 1647 April 5
Duplikate: AE , CP All. 99 fol. 280–287’ (für Servien) = Druckvorlage; AE , CP All. 88 fol.
2–8. Konzept: AE , CP All. 82 fol. 198–202. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 203–207’.
Anweisungen zur Formulierung der Artikel betreffend die spanischen Gebietsabtretungen,
Roussillon, Rosas und Cadaqués. Grundsätzlich positive Bewertung des Ulmer Waffenstill-
standsvertrages ; jedoch möglicherweise drohende Hinwendung des Kaisers zum Pfälzer;
diesem Schritt entgegenstehende Argumente. Beorderung Turennes zum Rhein; keine Ge-
fahr durch Herzog Karl IV. von Lothringen; Zurückweisung seiner Ansinnen zur Aussöh-
nung mit Frankreich. Eventuell weitere Reisen d’Avaux’ nach Osnabrück. Möglichkeit fe-
steren Auftretens gegenüber den schwedischen Gesandten durch den Ulmer Waffenstill-
stand . Extrem schädliches Verhalten Pauws; Bestehen auf dessen und Knuyts Ausschluß
von der Interposition; dagegen Bereitschaft, andere niederländische Interpositoren zu ak-
zeptieren ; Rückgriff auf die Mediatoren bei Drängen der Feinde auf rasche Fortführung
der Verhandlungen; Vertrauen auf die uneingeschränkte Umsetzung der königlichen An-
weisungen durch Longueville trotz dessen abweichender Ansichten. Zu den Verhandlungen
der Gesandten mit den Mediatoren betreffend französische Unterstützung für Portugal:
Zertifikatslösung akzeptabel, vor allem bei dessen zusätzlicher Unterzeichnung durch die
Kaiserlichen; dennoch Bemühen um formelles Einverständnis der Spanier nötig. Deren Ab-
sichten : Vorziehen der Rückeroberung Portugals vor der Verwirklichung der vorgeblichen
Türkenkriegspläne; dennoch Hoffnung auf ihr schließliches Einverständnis mit einem nach-
datierten Geheimartikel zu Portugal. Zustimmung zum Vorschlag eines einjährigen An-
griffskriegsverbotes unter Ausnahme des Reiches bei dort ausbleibendem Friedensschluß;
den Bedenken der Gesandten mit Blick auf England leicht abzuhelfen. Bekräftigung der
französischen Haltung bei den Religionsverhandlungen; gegenüber den Mediatoren Beto-
nen der Einschränkung der französischen Handlungsfreiheit durch die ständigen spanischen
Versuche zur Schürung französisch-schwedischer Spannungen. Nach vergeblichen Anstren-
gungen zur Verhinderung der Exekution des Ulmer Waffenstillstandes zu erwartendes Ein-
lenken der Spanier.
PS: Erneut Liste der französischen Eroberungen in den Spanischen Niederlanden angefor-
dert . Wohlbegründeter französischer Rechtsanspruch auf Mont-Cassel; gegebenenfalls mili-
tärische Durchsetzung seiner.
On commencera par un avertissement que Sa Majesté croit devoir donner
à Messieurs les Plénipotentiaires qu’il faut qu’ilz prennent garde que l’ ar-
ticle de la renonciation que les Espagnolz feront des conquestes, soit cou-
ché en termes si clairs et si simples qu’il ne puisse jamais y. avoir lieu à
aucune interprettation captieuse. C’est pourquoy on juge qu’il faudra évi-
ter que les Espagnolz soubz prétexte de vouloir en cela sauver leur répu-
tation par quelque motif honneste, n’y fassent insérer quelque chose de
l’esgard qu’ilz ont eu aux maux que la chrestienté souffre, de crainte
qu’on ne peust lorsqu’il plaira à Dieu qu’elle en soit délivrée, de façon
ou d’autre, révocquer en doute la validité de la cession desdites conques-
tes , qu’ilz diroient n’avoir faite que pour faire respirer la chrestienté. Le
vray endroict où cette clause doit estre mise est le préambule du traicté.
Messieurs les Plénipotentiaires se souviendront aussy de ce qui leur a esté
mandé touchant l’article |:du comté de Roussillon, Rozes et Cap d’Aqués
affin qu’il ne paroisse pas aux Catalans que c’est la France qui dans ses
demandes a distingué ledict païs et ces deux places d’avec le reste de la
Catalogne:| mais que la difficulté est venue de nos parties qui n’ont peu
se résoudre à consentir |:de céder la principauté par la paix, comme ilz ont
faict le Roussillon, Cap d’Aquez et Rozes:|.
On avoit desjà eu avis du sieur de Tracy que la suspension d’armes entre
les couronnes alliées et le duc de Bavières estoit arrestée , mais on n’en
avoit pas receu le traicté dont Messieurs les Plénipotentiaires ont envoyé
coppie . On juge |:l’affaire très avantageuse pour diverses raisons et
qu’elle pourra produire de bons effectz, soit pour l’avancement de la paix,
soit pour la guerre sy les Espagnolz persistent dans leurs oppiniastretez:|.
On a seulement quelques scrupules de ceux qu’on a touché dernièrement
dans un mémoire de Sa Majesté au sieur d’Avaux |:que les Suédois qui
hayssent mortellement ce prince n’ayent encor gardé quelques arrières-
bouttiques pour luy
l’Emprereur [!] se soit offensé contre luy de la conclusion de cette trêve:|
et que son ressentiment le portast à favoriser doresenavant |:les préten-
tions de la maison palatine à son préjudice:|.
Il est vray que ledit sieur duc estant prudent au point qu’il l’est, il faut
croire qu’il aura |:fort bien préveu tout ce qui pouvoit luy arriver de mal:|
de la résolution qu’il a prise et qu’il y aura pourveu par avance, faisant
toucher au doigt |:à l’Empereur la nécessité qui l’a contrainct de la faire,
et d’ailleurs sy l’Empereur appuyoit à présent les prétentions du Palatin
sur le Hault-Palatinat:|, ce seroit luy-mesme qui en recevroit le principal
dommage puisque |:Bavières luy retumberoit aussytost sur les bras et avec
raison pour le payement de la debte de treize millions ou pour avoir le
païs d’Oberems:|. En tout cas Messieurs les Plénipotentiaires s’y condui-
ront avec leur adresse accoustumée, se servans des remèdes qui sont tou-
chez en passant dans la mesme dépesche.
Le sieur Pâris sera maintenant arrivé près du mareschal de Turenne et on
peut s’asseurer qu’il se gardera bien, après ce qu’on luy a escrit
Vgl. 1) [Mazarin] an Turenne, [Paris] 1647 März 20; Konzept: AE , CP All. 87 fol.
543–543’. – 2) [Mazarin] an Turenne, [Paris] 1647 März 22; Konzept: AE , CP All. 87
fol. 540–542; Beilagen (fehlen): 1) Duplikat von nr. 191; 2) Auszugskopie aus nr. 172 – betr.
Ulmer Waffenstillstandsverhandlungen; Rückzug in Richtung Rhein und Mosel; dessen
Begründung ggb. Schweden.
gager au voyage de Bohême
avoit bien préveu icy. Il sera bientost sur le Rhin avec ses trouppes:|
pour estre en estat d’exécuter les ordres que Sa Majesté luy donnera.
Le duc Charles ne fera pas grand mal à nos places du Rhin quant il en
auroit autant d’envie comme il fait tesmoigner icy tous les jours qu’il en
est esloigné. Le sieur d’Erlach
Johann Ludwig von Erlach, durch Heirat von Kastelen (1595–1650), Soldat bei wechseln-
den Herren, zeitweilig Rat der Stadt Bern; seit 1638 in Diensten Hg. Bernhards von Sach-
sen -Weimar, von diesem zum Generalmajor und zum Gouverneur von Breisach ernannt,
nach dessen Tod (1639) direkt unter frz. Befehl; 1650 maréchal de France ( DBA I 289,
272–282; Steiger , 592; Gonzenbach ).
vaux et huict cens mousquetaires pour les asseurer, en quoy son soing est
d’autant plus à estimer que ç’a esté avant qu’avoir peu en recevoir les
ordres de Sa Majesté.
|:Ledict duc continue à faire icy ses recherches avec toutes les soubzmis-
sions et protestations imaginables, mais la Reyne persistera à ne luy rien
accorder qu’elle ne voye des avantages sollides et réelz qui puissent ga-
rentir Sa Majesté du blasme d’avoir accordé des grâces à un prince qui a
faict jusques au bout du pis qu’il a pu contre cet Estat et qui ne revient
que quand il voidt ses protecteurs sur le poinct de l’abandonner dans le
traitté de paix ou dans l’impuissance pour eux-mesmes la guerre conti-
nuant :|.
On a bien mandé que si le sieur d’Avaux croyoit n’estre pas nécessaire à
Osnabruk, il pourroit revenir à Munster où la négociation avec Espagne
sembloit s’eschauffer, mais comme les affaires d’Osnabrug sont aussy de
grande conséquence, s’il juge que sa présence y puisse donner plus de
poidz, on s’asseure qu’il y fera volontiers des courses de fois à autre. La
suspention conclue avec Bavières sera sans doute la crise des affaires de
l’Empire de façon ou d’autre et il semble que supposé tousjours que nous
puissions |:nous bien asseurer des Impériaux, comme nous n’avons d’ ail-
leurs rien à craindre de Bavières:|, nous pouvons maintenant parler avec
plus de liberté et de vigueur |:aux ministres de Suède:| pour leur faire en-
tendre raison.
Et sur ce sujet on a esté bien aise d’apprendre que les sentimentz particu-
liers de Messieurs les Plénipotentiaires s’accordassent si bien avec les or-
dres qu’ilz avoient receuz, dont ilz auront encores trouvé de nouvelles rai-
sons dans les dépesches qui ont suivy celle à laquelle ilz font response.
Ilz remarquent fort judicieusement que si on laissoit continuer |:encores
un an la guerre et que nous contribuassions la campagne prochaine autant
qu’on a fait la dernière aux advantages et aux prospéritez des Suédois, on
ne pourroit plus s’opposer que tard à tous leurs caprices:|.
On est las icy de plus parler de Pau, sa condition et sa mauvaise volonté
ne méritant pas qu’on y employe tant de tempz; quelque discours qu’il
tienne à Munster, il est certain que les lettres qu’il escrit en Holande
nous font plus de mal que tout ce que noz parties pourroient forger d’ in-
ventions en dix ans pour nous nuire, tesmoing la dernière du 19 e qu’il
escrit à Messieurs les Estatz , qui ne peut estre plus artificieuse ni plus
maligne, de sorte qu’il eust esté bien à propos de |:le décréditer également
partout et que comme on l’avoit prescript la conduite à La Haye et à
Munster eust esté uniforme:|. Il fait croire en Hollande que tout est sur
le poinct d’estre rompu parce qu’il sçait l’effect que cette croyance peut
produire et il vient en mesme temps asseurer monsieur le duc de Longue-
ville que les Espagnolz veulent nous donner entière satiffaction. On n’a
eu autre pensée ni intention que de l’exclure de la cognoissance de nos
affaires et il veut faire inférer de là que nous rompons toute négociation;
Sa Majesté s’est assez expliquée qu’elle n’entend pas que Pau ni Knut se
meslent plus de ce qui la regarde. Si Messieurs les Estats envoyent d’ au-
tres députez, on aura entière confiance en eux et on continuera bien vo-
lontiers à négocier par leur entremise. Cependant si les ennemis ont envie
de conclurre et qu’ilz se veulent haster comme l’estat de leurs affaires le
requiert, les Médiateurs seront aussy bons pour cela que tout autre puis-
que nous ne devons pas croire que ce soit la condition des interpositeurs
qui nous fasse avoir la paix, mais la seule nécessité que nos parties en ont
pour éviter de plus grandz maux. Voilà le véritable fondement sur lequel
il faut bastir l’édiffice où l’on travaille depuis si longtemps, |:et quoyque
monsieur le duc de Longueville ayt esté jusques icy d’un autre advis:|, Sa
Majesté s’asseure que cela n’empeschera pas qu’il n’ayt exécuté les ordres
qu’on luy a envoyez avec le mesme zelle et la mesme application que s’il
en eust esté |:persuadé dez le commencement:|.
On a veu tout ce qui s’est passé entre Messieurs les Plénipotentiaires et les
Médiateurs sur le sujet de la faculté que la France se réserve d’assister le
roy de Portugal, et que cette faculté parroisse en sorte que quant on l’ as-
sistera , les Espagnolz ne puissent prétendre que ce soit une contravention
à la paix.
L’expédient dont il a esté parlé que les Médiateurs comme aussy les am-
bassadeurs de Messieurs les Estatz déclarassent par escrit |:que les pléni-
potentiaires d’Espagne ont consenty que la France puisse assister le roy
de Portugal:|, n’est pas une chose nouvelle, et il a esté mandé
Messieurs les Plénipotentiaires qu’ilz pourroient s’en contenter, s’ilz ne
voyoient pas lieu de faire mieux, comme Leurs Majestez persistent enco-
res icy dans la mesme pensée particulièrement si on pouvoit faire signer le
mesme escrit |:au comte de Trautmandorff et aux autres ministres impé-
riaux :|. Néantmoins ilz doivent mettre toute leur adresse à obtenir quelque
chose de plus positif de la part des Espagnolz, ne pouvant s’exprimer de
quel avantage ce nous seroit d’en avoir |:un consentement formel:| parce
qu’il pourroit arriver telle conjoncture que pour nous |:faire départir de ce
droict, nous en tirerions quelque proffict au-delà de ce que nous pouvons
à présent nous imaginer:|, quoyqu’à le bien prendre, |:le certifficat des
Médiateurs:| et des Holandois et des ministres de l’Empereur pourra suf-
fire encores pour le mesme effect.
Du reste c’est à la république de Venize à bien |:lier les Espagnolz à ce
qu’ilz offrent eux-mesmes de rompre contre
diateurs veulent faire croire que le roy d’Espagne y est tout disposé et
qu’il fera des merveilles dans cette nouvelle guerre, ilz sçavent fort bien
le contraire en leur âme et que toutes ses pensées sont tournées |:à recon-
quérir le Portugal et qu’ilz se préparent dez à présent pour opprimer ce
roy-là avant qu’on puisse avoir eu le tems et les moyens de le secourir:|.
On cognoist trop à quel poinct s’estend la catholicité des Espagnolz pour
ne pas voir qu’il n’y aura rien |:de plus turc pour eux que le roy de Por-
tugal et que s’ilz avoient en main la ruyne de l’empire Ottoman pour le
seul bien de la chrestienté sans qu’ilz en proffittassent ou celle du roy de
Portugal pour leurs intérestz particuliers:|, ilz ne hésiteroient pas beau-
coup dans le choix.
La résolution qu’ilz ont prise d’envoyer de ce costé-là |:le marquis de Le-
ganez :| mesme après un succez si avantageux que celuy qu’il a eu le bon-
heur de remporter |:à Léryda:|, font [!] voir assez évidemment ce qu’ilz
méditent et ce qui leur tient le plus au cœur.
C’est pourquoy nous serions bien simples de nous amuser à toutes leurs
belles parolles ni de nous contenter de la monnoye dont ilz nous veulent
payer que le monde sçait bien que la France assistera le roy de Portugal et
que quant elle diroit le contraire on ne le croyroit pas, mais il est à espérer
qu’après avoir bien contesté là-dessus et inutilement, ilz se résoudront à
en sortir par l’expédient dont le comte de Transmandorfft s’ouvrit à Os-
nabrug au sieur d’Avaux |:d’en faire un article secret datté d’un jour ap-
prez le traitté général de la paix:|.
Quant à la cessation d’hostilitez pour quelque tempz qui est de la consé-
quence que Messieurs les Plénipotentiaires peuvent cognoistre, Sa Majesté
approuveroit fort l’expédient que lesdits Sieurs Plénipotentiaires avoient
pensé qu’on pourroit pour le bien de la chrestienté convenir que les deux
couronnes ne feroient point de guerre offensive pendant un an, exceptant
l’Empire si la paix ne s’y conclut en mesme temps.
Et pour le scrupule qu’ilz y ont eu à cause |:des affaires d’Angleterre où le
Roy pourroit avoir dessein de prendre part:|, on y peut remédier en ajous-
tant la clause suivante: «si ce n’est que les deux roys en tombent d’accord
ensemble», et il seroit après de la diligence |:du roy de la Grande-Bretagne
de procurer auprez du roy d’Espagne qu’il voullust concourrir à son resta-
blissement avec la France ou au moins de consentir qu’elle s’y engageast
nonobstant l’obligation de n’entreprendre aucune guerre offensive d’un
an:|. On croit que ce mot d’offensive exclurroit ce qui regarde |:le duc
Charles:| que nous n’attaquerons point s’il ne nous attacque.
Sa Majesté a appris ce que le comte de Nassaw avoit dit aux Médiateurs |:par
ordre de Trautmandorff pour implorer l’assistance du Roy au faict de la re-
ligion et ce que Messieurs les Plénipotentiaires leur ont représenté là-dessus
que les Impériaux nous ostoient souvent:| les moyens de nous opposer aux
dommages qu’on luy veut faire. Le temps fera bientost voir que ce ne sont
pas simplement de belles parolles qu’on leur donne |:lorsque l’armée de
monsieur de Turenne reviendra de deçà et qu’on parlera à noz alliez en la
forme qu’il a esté mandé:|. Tout cela néantmoins doit estre avec les précau-
tions que l’on a prescrit. C’est-à-dire que nous ne nous rendions pas les pro-
moteurs des choses mais faisant tousjours cognoistre que nous ne pouvons,
les couronnes estans satiffaictes, nous résoudre à souffrir plus longtempz les
préjudices que nous causeroit la continuation de la guerre dans l’Empire
pour le plus ou le moins des prétentions de quelques autres princes.
Il est bon de faire aussy remarquer aux Médiateurs sur ce sujet que le zèle
que nous avons pour la religion lorsque noz parties en sacriffient tous les
jours les intérestz pour avancer les leurs, nous a fait passer au-delà de ce
que la prudence requéroit. Il est aisé de les en faire demeurer d’accort
puisqu’ilz sçavent bien eux-mesme si les Espagnolz n’espient pas avec
grand soing toutes les occasions pour proffiter |:des dégoustz que les Sué-
dois peuvent avoir de nous, ne rencontrant autre obstacle que celuy de
cette couronne en tout ce qu’ilz voudroient faire dans l’Empire à l’ avan-
tage du party protestant:|, et la seule crainte que les Espagnolz ne se pré-
vallussent à la fin de nostre bonté et de nostre franchise nous empesche de
passer en cela jusques au poinct que l’on voudroit bien.
Il ne faut pas douter que les Espagnolz n’ayent une allarme bien chaude
de la suspension avec Bavières, et que l’appréhension qu’ilz doivent avoir
avec raison |:qu’on employera contre eux l’armée du mareschal de Turen-
ne :| ne les oblige à consentir sans aucun retardement aux conditions que
nous prétendons pour conclurre la paix avec eux quand les diligences
qu’ilz auront faites pour empescher |:l’exécution de ladicte suspension
ou pour irriter l’Empereur contre Bavières et luy faire faire un accomode-
ment particulier avec les Suédois et porter ceux-cy contre nous:|, n’auront
eu aucun effect. On s’asseure que Messsieurs les Plénipotentiaires seront
allez au-devant de toutes leurs menées et [auront] pris les précautions né-
cessaires pour les réduire à néant, d’autant plus que les dépesches précé-
dentes de Sa Majesté leur en donnoient quelques lumières, et on en a
voulu encore dire ce mot s’agissant de choses qui peuvent estre de la der-
nière conséquence.
[ PS] On a escrit de nouveau à monsieur le mareschal de Gassion pour
avoir un mémoire plus exact de tous les lieux que nous avons occuppez
sur les ennemis et de toutes leurs appartenances et dépendances.
|:Cependant le bailly et quelques habitans de Cassel estans venus icy,
nous ont confirmé ce qu’on a desjà mandé que la chastellenie de Cassel
est une deppendance du chasteau de La Motte-aux-Bois que nous tenons
et que cela se pouvoit justiffier par plusieurs actes authentiques outre
que personne ne l’ignore dans le païs, adjoustant que le Roy tenant La
Motte-aux-Bois, peut transférer où il voudra le siège de la chastellenie
dudict Cassel et qu’ainsy on peut espargner la despense et éviter la risque
d’en aller prendre possession et d’y faire des fortiffications. Il sera bien à
propos:| que Messieurs les Plénipotentiaires essayent de bien asseurer ce
poinct dez à présent avec noz parties. Car s’il y avoit de la difficulté à
cause |:du deffault de possession, on ne s’arresteroit pas simplement à la
justice de noz titres et on iroit sans délay s’emparer dudict poste:| affin
qu’on n’eust plus de prétexte pour nous le disputer.