Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
251. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1646 November 12
Münster 1646 November 12
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 320–328’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 328’ B:
1646 November 20. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 62 fol. 266–272. Kopien: AE , CP
All. 67 fol. 267–273’; AE , CP All. 78 fol. 346–348’. Druck: Mém. et Nég. III S. 334–342;
Nég. secr. III S. 365–367.
Spanischer Widerstand gegen eine Freilassung Prinz Eduards. Geheimhaltung der französisch-
spanischen Verhandlungen. Zur Unterredung mit den bayrischen Gesandten Verweis auf nr. 235.
Keine Nachricht von Marcilly-Croissy. Korrespondenz mit Turenne über eine eventuelle Waffen-
ruhe . Reise Mondevergues nach Wien. Militaria. Formulierung der Vertragsklauseln über die
Eroberungen. Würdigung Brassets. Spanische Klagen über Verzögerung des Friedens durch
Frankreich. Zu Casale Verweis auf Beilage zu nr. 234. Positiver Einfluß der Unterredung Ma-
zarins mit La Gardie auf die Haltung der Schweden. Keine Aussicht auf Gewinnung Benfelds.
Joux. Französische Subsidien; Abrüstung aller Parteien im Reich mit Friedensschluß empfehlens-
wert . Freude über Einnahme Piombinos und Belagerung Porto Longones; Anstrengungen zu de-
ren Verbleib bei Frankreich. Portugiesisches Drängen auf Aufnahme in den Frieden oder Ab-
schluß eines langen Waffenstillstandes.
On fera touttes choses possibles pour |:obtenir la liberté de Dom Edouard,
mais les Espagnolz y font une grande résistance et se plaignent de ce qu’ayans
donné satisfaction quasi sur tous les poinctz, on les presse en une chose:| où
ils soustiennent que nous n’avons aucun intérest, et quand on réplique qu’ils
l’ont promise par messieurs les médiateurs, ils se défendent en la manière
dont nous avons desjà donné advis |:de sorte qu’il sera difficille d’obtenir la
liberté de ce prince sans quelque condition:|.
Nous avons tousjours bien creu qu’une négotiation qui avoit |:à passer par les
mains des ambassadeurs de Messieurs les Estatz ne pourroit estre tenue se-
crette :|, mais ce n’a pas esté peu d’avoir au moins faict en sorte que |:toutes
les particullaritez n’en ayent pas esté sceues et d’avoir empesché que cella ne
nous aye peu nuire ny envers noz alliez ny envers les médiateurs, et quant aux
Espagnolz qui ont intérest de la faire sçavoir à leurs peuples pour les tenir
dans l’obéissance en leur faisant espérer une prompte paix:|, nous ne pouvons
y donner ordre. Ce remède qu’ils cherchent pour retenir ce peu qui leur reste
de sujectz dans la Flandre faict bien voir l’extrémité où ils sont, estant bien
différent des vanteries dont ils avoient accoustumé autrefois de les entrete-
nir .
Nous avons mandé par la dépesche du 5. de ce mois de quelle façon les
députez de Bavières nous ont parlé dans leur dernière conférence, ce qui fera
que nous ne respondrons pas à l’endroict du mémoire qui concerne ceste af-
faire , sur laquelle on s’est expliqué sy souvent. Nous dirons seulement que
nous n’avons encor aucunes nouvelles du sieur de Croissy qui doit estre arrivé
depuis peu près de monsieur le maréchal de Turenne, mais nous ne doutons
pas que ledict sieur maréchal ne fasse sçavoir touttes choses à la cour, d’où il
peut recevoir des lettres aussy tost et aussy seurement que de Munster. Nous
luy avons escrit depuis trois jours que |:les ministres de Suède tesmoignans à
cette heure meilleure disposition à la paix qu’ilz:| ne faisoient il y a quelque
temps, nous estimons qu’il doit, s’il est possible, convenir d’une suspension
d’armes générale dans l’Empire, |:mais que pour la particulière avec Bavières
il nous semble qu’il n’y doit pas entendre, si ce n’est du gré et consentement
des Suédois et pour destacher ce prince du parti de l’Empereur:|, auquel cas
elle nous sembleroit très utile. Mais comme nous avions esté d’advis que sy
monsieur Wrangel rejettoit entièrement la proposition de la suspension géné-
rale , et qu’il tesmoignast ne |:voulloir point de paix, ledit sieur mareschal
pourroit en ce cas essayer de faire une suspension d’armes particullière avec
monsieur de Bavières à l’exemple de celle que la Suède a faict avec le duc de
Saxe et avec dessein d’obliger par là monsieur Vrangel à se rendre plus facille
à la généralle:|, qu’aujourd’huy que nous connoissions les |:plénipotentiaires
de Suède estre mieux disposez à la paix:|, il nous sembloit qu’il |:ne devoit
entendre à aucune suspension particullière sinon avec le consentement dudit
sieur Vrangel:|, et que s’il y en avoit eu quelque |:pourparler, il le devoit
surseoir jusques:| à ce qu’il eust receu les ordres et les intentions de Leurs
Majestez.
Nous sommes très aises que la Royne ayt eu satisfaction de ce qui a esté
concerté sur le suject du voyage du sieur de Mondevergue à Vienne; il partira
au premier jour puisque la lettre qui a esté envoiée, donne moien de le dé-
pescher
Gemeint ist ein eigh. Schreiben Ludwigs XIV. an Ks. Ferdinand III., um das die frz. Ges. in
nr. 202 gebeten hatten, und das inzwischen in Münster eingetroffen war (vgl. Mondevergue an
Mazarin, Münster 1646 November 15, Ausf.: AE , CP All. 62 fol. 275–276’). Zur Reise
Mondevergues nach Wien s. [ nr. 40 Anm. 1 ] .
Militärische Angelegenheiten.
L’article où il doit estre faict mention |:des places qu’on retient:| estant un
des plus importans du traicté, nous y procéderons avec toutte la circonspec-
tion qui nous sera possible, |:essayans de proffiter du temps et de l’estat pré-
sent des choses:|. Le soing que prendront ceux qui |:comandent les armées,
soit dans la Flandre ou dans la Catalogne, d’occupper et fortiffier les lieux
dont il y en a d’autres qui dépendent:|, nous donnera moien de rendre ledict
|:article plus ou moins avantageux dans le traicté:|, auquel nous ne pouvons
pas éviter de convenir d’une clause respective que |:chacun retiendra les lieux
qu’il occupera lors dudit traicté avec ce qui en despendra, bien entendu que
les places où de tout temps il y a eu garnison, encor qu’elles fussent deppen-
dantes d’autres, ne pourront estre prétendues par celluy qui demeurera pos-
sesseur du lieu dominant:|.
Nous avons grand suject de louer la diligence du sieur Brasset qui travaille
fort utilement auprès de Messieurs les Estatz. Il a eu d’autant plus de peine
depuis peu que nous avons esté souvent obligez de luy |:faire dire le contraire
de ce que leurs députtez escrivent d’icy:|, sans que néantmoins il osast |:faire
paroistre qu’il fust informé du fonds de la négotiation, lesdicts sieurs depput-
tez nous ayans quelquesfois faict parler dans leurs rapportz d’autre façon que
nous n’avions eu intention.
Pour les Espagnolz:|, nous pouvons bien assurer qu’ils ne |:croient pas que
nous désirions de sortir bien promptement d’affaires, au contraire ilz se plai-
gnent de nostre lenteur et nous font presser tous les jours, essayans de persua-
der à Messieurs les Estatz que la France ne veut point la paix. Aussy le désir
que nous en tesmoignons n’est pas pour contenter les Espagnolz, mais pour
nous munir:|, comme nous l’avons cy-devant escrit, contre les soupçons |:et
meffiances de noz alliez et destourner les résolutions qu’ilz pourroient pren-
dre s’ilz croyoient que nous n’eussions pas désir de conclurre, ce que nous
avons assez de peine de leur persuader, quelque soing que nous y appor-
tions :|.
Pour l’affaire de Casal, nous avons envoié par le dernier ordinaire copie de
l’escrit que nous en avons donné |:aux députtez de Messieurs les Estatz pour
le faire voir aux Espagnolz:|. Nous avons suivy noz instructions, et l’avons
mis aux termes les plus avantageux pour la France que nous ayons peu pen-
ser . |:Si les Espagnolz passoient l’article en la forme qu’il est, Leurs Majestez
auroient subject d’en estre contentes, mais il est à croire que de leur part et de
celle de monsieur le duc de Mantoue il s’y formera de grandes difficultez:|.
Sy on trouve qu’il faille y adjouter quelque chose, pourveu que nous le puis-
sions sçavoir à temps, nous y apporterons touttes les précautions possibles.
On ressent desjà icy un bon effect des |:discours que Monsieur le Cardinal a
tenu à monsieur le comte de La Garde:|, les ministres de Suède |:paroissans
mieux disposez à la paix:|. Monsieur Salvius qui est icy depuis quatre ou cinq
jours tesmoigne que ledict sieur comte a de grands ressentimens des hon-
neurs qu’il a receus en France .
|:Pour Benfeld:|, ces messieurs sont demeurez sy fort sur la retenue touttes
les fois qu’on leur en a parlé qu’il |:sera difficille d’en traicter avec les Impé-
riaux , parce que de leur part et de la nostre on s’est desparti de toute préten-
tion sur cette place:|, et que l’argent qui en pourroit estre donné ne seroit pas
de considération |:pour la récompense de Stetin, puisqu’il ne s’est pas moins
parlé que de deux millions de florins:|, et nous estimerions que quand il y
auroit facilité |:à obtenir Benfeld, on y pourroit employer jusques à cent mil
escus, mais que malaisément pourroit-on excedder cette somme à cause qu’on
ne peut prétendre que la garde de la place qui est un bien d’Esglise, et quant à
Joux:|, nous avons desjà faict sçavoir que ce chasteau n’appartient en aucune
façon à |:la couronne de Suède, qu’il seroit dangereux de donner cette pensée
aux Suédois qui pourroient prétendre par là d’avoir droict dans les conquestes
faictes par l’armée du feu duc de Vimar:|, et pour faire voir en un mot qu’ilz
ne peuvent |:y avoir aucune part c’est que ce chasteau:| est situé dans les
terres de l’obéissance du roy catholique avec lequel ils ont déclaré qu’ils
n’avoient point de guerre.
Nous croyons au surplus que |:l’avance faicte audit sieur ambassadeur de la
somme de cinquante mil escus sur le subside:| a esté très à propos et qu’il ne
seroit pas inutile que |:nous promettions aux plénipotentiaires qu’encor que
le traicté de la paix fust signé avant la fin du mois de décembre, on leur paye-
roit le subside qui sera deub en ce temps-là:|, parce qu’ils sont assez bons
mesnagers pour |:retarder par cet intérest la conclusion de la paix:|.
C’est avec grande prudence que l’on a reparty en termes généraux sur les
propos que ledict sieur ambassadeur a jettez d’une |:continuation d’assistance
en argent pendant quelques années. Quant on ne voudroit pas y entendre, il a
esté très bon de luy en laisser quelque espérance. Si les plénipotentiaires nous
en parlent icy, il leur sera respondu de sorte qu’on sera en liberté à la cour de
former ensuite telle résolution que l’on jugera devoir prendre:|. Nous essaye-
rons aussy de les |:engager à dire ce qu’ilz pourroient faire en eschange:|,
mais jusqu’à ce qu’ilz se soient un peu ouvertz à nous sur ce poinct, il est assés
malaisé de |:juger de l’utilité de cette proposition, veu mesmes que si la cou-
ronne de Suède entretient un corps de trouppes en Allemagne, l’Empereur
voudra en faire autant de son costé, ce qui seroit périlleux pour la France, et
quant la Suède seulle demeureroit armée, cella peut-estre hausseroit le cou-
rage des protestans et leur donneroit un avantage qu’il semble que la France a
intérest de ne leur pas procurer, outre que la plus grande seureté qu’on puisse
avoir pour la paix est que chacun désarme dans l’Allemagne:|.
Ce qui s’est passé à Piombino et l’estat du siège de Portolongone nous a don-
né une grande joie. Nous ferons tous les effortz possibles pour |:maintenir la
France en la possession de ces postes dont elle:| se peut servir sy utilement, et
nous ne viendrons |:qu’à l’extrémité à l’expédient dont il nous est donné pou-
voir , qui est de les retenir seullement par une trêve. Nous ne craignons pas
tant en cella l’oposition de noz parties que la jalousie des princes d’Italie qui
ne seront pas moins allarmez quant ilz nous verront occupper ces places par
une trêve de trente ans que si c’estoit par la paix:|. Ils ne manqueront pas de
faire fort sur la |:déclaration que nous leur avons cy-devant faicte que Leurs
Majestez hors Pignerol ne prétendoient du tout rien dans l’Italie:|, ce qui
nous faict persister à ce que nous avons escrit que sy |:l’on ne peut faire
mieux, il sera peut-estre plus utille de proffiter de ces places par un es-
change :|; sur quoy nous supplions très humblement que l’on nous envoie un
ordre précis de ce que |:nous aurions à faire en cas que nous vissions ne les
pouvoir conserver autrement.
Les Portugais nous pressent bien fort de ne point faire de traicté qu’ilz n’y
soient compris ou dans la paix ou par une trêve:| laquelle ils ne prétendent
pas devoir estre |:moindre de dix ou douze années:|. Un d’eux dict que s’ilz
n’obtenoient |:la trêve que pour quatre ou cinq ans, elle leur seroit plus dom-
mageable qu’utille:|, le roy d’Espagne n’estant pas en estat de leur faire pré-
sentement du mal comme il sera |:après avoir repris ses forces par un repos de
cette durée:|. Nous croyons à la vérité que sy |:les Hollandois n’eussent point
abandonné cette affaire, il y eust eu moyen de leur faire accorder une trêve,
mais les choses estans réduittes au poinct où elles sont:|, nous faisons estat de
les aller voir au premier jour et de |:leur faire sentir qu’après avoir apporté
toute la constance possible à soustenir leurs intérestz et les Espagnolz estans
inflexibles sur ce poinct, nous craignons que l’on ne soit enfin obligé de céder
aux instances qui se font de toutes partz pour la paix généralle:|, ausquelles
sy l’on résistoit davantage la France pourroit attirer sur ses bras |:tous les
princes chrestiens. Il est certain que s’ilz n’estoient advertis ilz auroient sub-
ject de se plaindre d’avoir esté exposez à leur ennemi:|.